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EAN : 9782851976826
175 pages
L'Herne (20/04/2007)
3.86/5   14 notes
Résumé :
Alors que le conflit israélo-arabe prend une tournure de plus en plus tragique, il importe d'avoir accès au document fondateur du sionisme politique : Der Judenstaat, de Theodor Herzl. Cette édition de poche reprend la nouvelle traduction de Claude Klein (publiée à La Découverte en 1990), assortie d'une postface inédite. L'Essai sur le sionisme qui accompagne ce célèbre texte, publié en 1896, est bien davantage qu'une présentation de la vie et de l'œuvre de Theodor ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Je sais que je m'aventure sur du terrain glissant en faisant la chronique d'un livre écrit par celui qui passe comme le père du sionisme.
Ce qui est un peu dommage, car sur à peine 92 pages, le journaliste autrichien, Theodor Herzl, fait un bilan de la situation des Juifs en Autriche - et par extension dans un nombre d'autres pays - à la fin du XIXe siècle extrêmement lucide. Ce serait une erreur de le rejeter purement et simplement comme sioniste et la cause lointaine du sort des Palestiniens et des conflits au Moyen-Orient. Comparé à ce petit essai, "Réflexions sur la question juive" de Jean-Paul Sartre par exemple ne pèse pas bien lourd, et je mesure mes mots !
Que j'ai hésité avant d'entreprendre cette critique, je l'admets volontiers, mais je me suis dit qu'après tout lire ce manifeste d'Herzl permet de mieux comprendre des écrivains comme Stefan Zweig et Joseph Roth par exemple, quand bien même s'ils n'ont jamais été sionistes. Je ne vais pas refaire l'histoire du sionisme, de la déclaration Balfour sur la création d'un "foyer juif" de 1917 à la création de l'État d'Israël en 1948, mais me limiter à situer l'analyse d'Herzl, telle qu'il l'a publiée en 1896. Je ne vais pas non plus approfondir l'essai de Claude Klein "de l'État des Juifs à l'État d'Israël ", qui accompagne l'essai initial de Herzl dans l'édition de "La Découverte" de 2003.

Je dois reconnaître que j'avais terminé ma chronique depuis belle lurette, mais que je continuais à hésiter à l'envoyer à Babelio. C'est finalement un commentaire récent de Bookycooky, que nous apprécions tous sur notre site préféré ét pour le choix de ses lectures ét la qualité de ses billets, qui m'a sorti de ma torpeur. En réaction à ma critique du livre "Dans la fosse des tigres", elle m'a encouragé à écrire des billets "sur ce qui se passe vraiment dans le monde...ce monde (qui n'est) pas Mars". À propos de la dernière bêtise du Grand Trump de transférer l'ambassade US de Tel Aviv à Jérusalem, ce qui est contraire aux intérêts légitimes des Palestiniens, hypothèque gravement les relations avec le monde arabe et l'Iran, provoque une relance du terrorisme et bute contre l'incompréhension du reste du monde. Même le pape s'est inquiété de cette décision peu réfléchie du Super Donald, indiquant que Jérusalem est un endroit saint pour 3 religions monothéistes : le judaïsme, l'islam et la chrétienté. Cette rupture avec une tradition de presque 70 ans n'est pas bonne pour les Juifs non plus et il n'y a que des politicards comme Benyamin Netanyahou - un des pires premiers d'Israël depuis 1948 - à s'en réjouir et s'étonner des réactions dans le monde ! Que cette initiative "trumpiste" fera la joie des antisémites ne fait pas l'ombre d'un doute, mais ce qui est pire c'est qu'elle nourrira les sentiments contre L'État d'Israël, les Juifs et la solution de Theodor Herzl.

Theodor Herzl est né à Budapest en 1860 dans une famille de riches Juifs assimilés. Il fit des études de droit à l'université de Vienne, mais abandonna assez vite une carrière de juriste pour devenir journaliste. Son journal l'envoya à Paris, où il fut témoin de la dégradation d'Alfred Dreyfus en 1895. Bien que différentes thèses s'opposent sur l'impact de l'affaire Dreyfus sur Herzl, il est incontestable qu'elle a rendu Herzl conscient de la question juive. Voir à ce propos "Le monde d'hier" de Stefan Zweig. Son mariage avec Julie Naschauer fut malheureux et ses 3 enfants meurent jeunes : sa fille Pauline d'une overdose et à son enterrement son fils Hans se suicide, "Trude" (Margarethe), sa plus jeune fille, au camp nazi de Theresienstadt (Terezín, en Tchéquie), son grand fils Norman, se suicida à Washington à l'âge de 28 ans.
Theodor Herzl meurt lui-même à l'âge de 44 ans d'une sclérose cardiaque.

L'auteur part d'un constat d'échec pour les Juifs en Europe. En Europe de l'est (Russie, Pologne, Ukraine, etc.), il y a les pogroms, tandis qu'en Europe centrale et l'Europe de l'ouest, il y a des campagnes antisémites plus ou moins violentes. de soi-disant bouquins "scientifiques" ne font qu'encourager cette regrettable tendance. Ceci est notamment le cas de Houston Stewart Chamberlain (1855-1927), qualifié de théoricien "racialiste" et le comte Arthur de Gobineau (1816-1882) avec son "Essai sur l'inégalité des races humaines", une vaste fumisterie de 1853. Et puis tant d'autres scribouillards, tels certains journalistes en mal d'inspiration, mais jaloux de la fortune des Rothschild par exemple, qui en concluent allègrement à un complot mondial et monstrueux des financiers juifs. Ils oublient bien sûr la misère des pauvres Juifs de l'est ("Ostjuden"), en dépit d'une littérature pourtant abondante, entre autres des frères Singer, Isaac Bashevis et Israël Joshua, et plus tard de Joseph Roth et Stefan Zweig.

Comme des mesures de la part d'un nombre croissant des Juifs en Allemagne, à Vienne, Budapest etc., comme la conversion au christianisme et le changement de nom de famille ne servent pas à grand-chose, puisqu'ils restent soumis à une interdiction d'accès à certains endroits et demeurent victimes de lois raciales, tel le "numerus clausus" aux universités, Theodor Herzl prône la création d'un État Juif, le "Eretz Israel" dans les terres leur ayant appartenu avant.

J'ai lu cet ouvrage comme si j'eusse été un intellectuel juif au moment où est paru son essai, en faisant abstraction des réalités politiques intervenues bien plus tard, et je dois admettre que beaucoup de ses arguments sont très convaincants. C'est dans cet esprit que je vous invite à lire ce document remarquable de Theodor Herzl.
Pour une étude approfondie du sionisme, je conseille l'excellent ouvrage de Walter Laqueur "Histoire du sionisme", en Français en 2 tomes.
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L'État Juif / Théodore Herzl (1860-1904)
Préface de David ben Gourion (1886-1973)
En écrivant « l'État Juif » en 1895, petit ouvrage de 120 pages, Théodore Herzl avouera plus tard qu'il s'était découvert lui-même comme le prophète, le chef, l'architecte et le meneur politique, le plus grand qui se soit manifesté en Israël depuis la défaite de Simon Bar-Kokhba, patriote juif et dirigeant, lors de deuxième guerre judéo-romaine au IIe siècle.
L'idée sioniste des nombreux précurseurs qui ont précédé Herzl, est née suite à la détresse d'un peuple enfermé dans l'exil depuis près de deux mille ans. La grandeur historique de Herzl est d'avoir su insuffler à la foi et à la nostalgie du peuple juif une âme nouvelle, celle de la volonté d'agir et non pas seulement de rêver, en créant l'Organisation Sioniste. Herzl a pour la première fois transformé le peuple juif en une force politique créatrice et combattante capable de façonner le destin historique. Après le Premier Congrès sioniste de 1897 à Bâle, Herzl ajouta quelques jours plus tard qu'il avait eu le sentiment ce jour-là de créer l'État Juif. On peut dire que Herzl fut l'homme de la pensée et de l'action.
Théodore Herzl est né à Budapest en 1860 dans une famille bourgeoise de négociants. Lorsqu'il eut 18 ans, la famille s'installa à Vienne où le jeune homme entreprend des études de droit. Devenu avocat, il quitte le barreau dès 1885 pour se consacrer à l'écriture. Marié en 1889, il aura trois enfants. Correspondant d'un grand journal viennois, il s'installe à Paris. Amoureux de la France, il sera marqué par l'affaire Dreyfus qui lui fera penser que la situation des Juifs est sans issue. Il retrouve Vienne en 1895. Théodore Herzl meurt d'une crise cardiaque à l'âge de 44 ans. Inhumé à Vienne, sa dépouille fut transférée à Jérusalem en 1949 sur une colline qui porte à présent son nom, lieu de pèlerinage pour les Juifs du monde entier.
Dans son avant-propos, très honnêtement Herzl écrit : « L'exécution de mon projet est possible, encore que je n'aie pas la présomption de croire en avoir trouvé la forme définitive. L'État Juif est une nécessité mondiale, c'est pourquoi il sera constitué…Les Juifs qui le voudront auront leur État. »
Herzl ne verra jamais réalisé son projet puisqu'il faudra attendre 53 ans pour qu'il se concrétise.
Plus loin dans son introduction, Herzl explique que la « question juive » n'est pas d'ordre social ni religieux, mais purement nationale et politique. Car même en fusionnant avec les collectivités nationales où ils sont installés depuis des siècles, les Juifs, toujours très attachés à leur foi, sont considérés comme des étrangers affirme Herzl. Aucun peuple dans l'Histoire n'a supporté autant de souffrances, conséquence d'un antisémitisme largement répandu. Alors dans la longue nuit de leur histoire, les Juifs n'ont jamais cessé d'entretenir ce rêve magnifique : « L'an prochain à Jérusalem ».
Abordant la question de l'antisémitisme, l'auteur affirme que les peuples chez lesquels vivent les juifs sont, sans exception, ouvertement ou honteusement antisémite. le peuple juif est devenu ce qu'il est car il a acquis une supériorité dans les affaires d'argent pour la seule raison qu'il y a été confiné au cours des âges. La fortune de nombre de Juifs et leur émancipation au sein d'une certaine bourgeoisie ont accru l'antisémitisme « qui de plus croît de jour en jour, d'heure en heure et continuera à grandir parce que les causes continuent à subsister et ne peuvent être supprimées. » Des lignes prophétiques, écrites en 1895, quand on considère la situation à la date d'aujourd'hui (octobre 2023).
Une des causes lointaines de l'antisémitisme est la perte d'une faculté d'assimilation survenue au Moyen-âge. Ajouter à cela le surnombre d'intellectuels de moyenne culture qui ne trouve que difficilement leur place dans la société. Alors certains deviennent des révolutionnaires socialistes.
Quoiqu'il en soit, dans sa détresse, le peuple Juif demeure uni.
La suite du livre aborde les détails du projet avec un échelonnement des départs volontaires. À l'époque, deux régions sont envisagées : la Palestine et l'Argentine, deux zones où ont été déjà tentées des expériences de colonisation juive selon le principe de l'infiltration par vagues successives, ce qui est voué à l'échec.
Une compagnie et une société seront créées pour gérer toutes les questions de cession immobilières, achats de terrain, constructions…etc.
Sont abordés les questions relatives à la migration de populations, le rôle de la religion et des rabbins, l'urbanisme, la rédaction d'une constitution, le choix d'une langue commune. À noter à ce sujet que Herzl pensait que chacun devait conserver sa langue comme c'est le cas en Suisse, et que le choix d'une langue commune ne s'imposait pas alors. Une armée sera créée, et un drapeau choisi.
Au terme de ce livre proposant un programme détaillé de la création d'un État pour les Juifs, avec son organisation interne et ses institutions, il apparait que Herzl, n'imaginait pas qu'il faudrait attendre 53 ans avant que le rêve se réalisât. Son désir de restaurer sous une forme moderne l'entité juive qui avait existé à l'époque antique, Herzl n'eut guère le temps de connaître les polémiques suscitées par cette utopie. En vérité, à sa mort en 1904, il ne subsistait aucun espoir que son utopie prît corps avant la chute de l'Empire ottoman qui devait intervenir en 1923. Malgré tout, Théodore Herzl sut insuffler aux siens une foi nouvelle. Et ce fut bien l'essentiel pour aboutir le 14 mai 1948, à l'indépendance de l'État d'Israël.

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Il m'a fallu quelques heures pour finir ce livre qui présente la traduction de l'État des Juifs de Theodor Herzl. Je ne vais pas ici dire si j'approuve ou désapprouve l'un des textes fondateurs du sionisme ni dire si ce mouvement est légitime ou non, je laisse à chacun se faire sa propre opinion.
Par contre concernant " l'essai " d'Herzl une chose m'a frappé en lisant son texte pas une seule fois il ne mentionne l'autre, c'est à dire les arabes. On a l'impression qu'il parle de l'établissement d'un état sur une île déserte. Un autre point mais qui là m'a fait sourire c'est sur la langue qui serait parlé dans ce futur état pour les Juifs. ( Au moment où Herzl écrivit cet essai, les Juifs n'avaient plus de pays à eux depuis l'empire romain. ) Pour lui parler l'hébreu est inconcevable car quasiment plus aucun Juifs ne le parlent. Il envisage pour ce faire que dans ce futur état chaque citoyen parlera la langue du pays d'où il vient. Ce passage m'a fait rire car il aurait fallu que chaque nouveau arrivant soit très très polyglotte pour ce faire comprendre par ses voisins.

D'ailleurs Claude Klein qui a traduit cet essai en francais note que Herzl s'étant rendu compte de cette énorme bourde avait souhaité retiré ce passage, mais l'éditeur de l'époque avait refusé.
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Un livre d'une importance capitale de mon point de vue ! C'est un livre extrêmement éclairant sur le sionisme pour qui veut comprendre la génèse et l'essence d'Israel ! Qui aurait pû croire que Herzl était en fait antisémite ? Qui aurait pû croire que le sionisme mélange fascime et communisme dans une doctrine déroutante ! On se rends compte que le fameux "Etat moral" est en fait un Etat ethnique qui vise à s'affranchir du judaïsme et faire du juif, d'abord un sioniste puis un israélien ! le rêve des sionistes étaient de créer un juif nouveau, supérieur au juif d'exilé que Hertzl, Jabinski et Ben Gurion considéraient comme des "sous hommes" ! En lisant ce livre -et plus encore le Journal d'Herzl plus d'un serait dérouté ! Un livre à lire pour comprendre l'Etat Profond d'Israel !
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Récemment engagée dans une association humanitaire, j'avais besoin de comprendre les bases historiques de la fondation de l'état d'Israel. Je ne vais pas dire ici ce que je pense du mouvement sioniste, ni les raisons de sa fondation. Chacun se fait sa propre opinion.
Cet essai a été publié en 1896 donc à l'aube des premières colonies juives en Palestine. Un point, cependant, m'a particulièrement choqué. Il n'est jamais fait référence au peuple arabe qui habite les terres. Un peu comme s'il n'existait pas.
Claude Klein apporte plusieurs éclaircissements dans le 2nd essai qui suit cet ouvrage.
Lecture très instructive.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Faut-il préférer la Palestine ou l’Argentine? La Société prendra ce qu’on lui donne, tout en tenant compte des manifestations de l’opinion publique juive à cet égard. Elle constatera l’un et l’autre.
L’Argentine est un des pays naturellement les plus riches de la terre d’une superficie colossale, avec une faible population et un climat tempéré. La République Argentine aurait le plus grand intérêt à nous céder un morceau de territoire. L’actuelle infiltration juive y a produit, il est vrai, de la mauvaise humeur. Il faudrait donc expliquer à la République Argentine la différence essentielle de la nouvelle migration juive.
La Palestine est notre inoubliable patrie historique. Ce nom seul serait un cri de ralliement puissamment empoignant pour notre peuple. Si Sa Majesté le Sultan nous donnait la Palestine, nous pourrions nous faire forts de régler complètement les finances de la Turquie. Pour l’Europe, nous constituerions là-bas un morceau du rempart contre l’Asie, nous serions la sentinelle avancée de la civilisation contre la barbarie. Nous demeurerions, comme Etat neutre, en rapports constants avec toute l’Europe, qui devrait garantir notre existence. En ce qui concerne les Saints Lieux de la chrétienté, on pourrait trouver une forme d’exterritorialité en harmonie avec le droit international. Nous formerions la garde d’honneur autour des Saints Lieux et garantirions de notre existence l’accomplissement de ce devoir. Cette garde d’honneur serait pour nous le grand symbole de la solution de la question juive, après dix-huit siècles de cruelles souffrances.
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La démocratie, sans l’utile contrepoids d’un monarque, est sans mesure dans l’approbation comme dans l’improbation, conduit au bavardage parlementaire et à la vilaine catégorie des politiciens professionnels. Et puis, les peuples actuels ne se prêtent pas à la démocratie absolue, et je crois que, dans l’avenir, il s’y prêteront de moins en moins. La pure démocratie suppose notamment des mœurs très simples, et nos mœurs se compliquent de plus en plus avec le développement des communications et la marche du progrès. « Le ressort d’une démocratie est la vertu », a dit le sage Montesquieu. Et où trouve-t-on cette vertu, je parle de la politique ? Je ne crois pas à notre vertu politique, parce que nous ne sommes pas autrement que les autres hommes modernes, et parce que, dans la liberté, nous ne tarderions pas à lever la crête, comme on dit vulgairement. Je considère le référendum comme absurde, car, en politique, il n’y a pas de questions simples, qu’on puisse résoudre par un oui ou par un non. D’ailleurs, les masses sont encore pires que les parlements, accessibles à toutes les croyances erronées et toujours bien disposées à l’égard de tous les braillards. Devant un peuple assemblé, on ne peut faire ni politique extérieure, ne politique intérieure.
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Aurons-nous donc à la fin une théocratie ? Non! Si la foi nous maintient unis, la science nous rend libres. Par conséquent, nous ne laisserons point prendre racine aux velléités théocratiques de nos ecclésiastiques. Nous saurons les maintenir dans leurs temples, de même que nous maintiendrons dans leurs casernes nos soldats professionnels. L’armée et le clergé doivent être aussi hautement honorés que leurs belles fonctions l’exigent et le méritent. Dans l’Etat qui les distingue, ils n’ont rien à dire, car autrement ils provoqueraient des difficultés extérieures et intérieures.
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J’ai déjà parlé de notre « assimilation ». Pas un seul instant je ne dis que je la désire. Notre personnalité ethnique est historiquement trop notoire, et, malgré toutes les humiliations, trop haute, pour que sa disparition soit désirable. Peut-être pourrions-nous nous fondre partout, sans laisser de traces, dans les peuples qui nous environnent, si l’on nous laissait seulement tranquilles pendant deux générations. Mais on ne nous laissera pas tranquilles. Après de courtes périodes de tolérance, l’hostilité contre nous se réveille toujours et sans cesse. Notre prospérité semble contenir quelque chose d’irritant, parce que le monde était habitué depuis de nombreux siècles à voir en nous les plus méprisables des pauvres. En outre, soit par ignorance, soit par étroitesse d’esprit, on ne remarque pas que notre prospérité nous affaiblit, en tant que Juifs, et nous fait perdre notre individualité. L’oppression seule fait revivre en nous la conscience de notre origine. Et la haine de notre entourage fait à nouveau de nous des étrangers.
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La voilà, Juifs ! Pas de fable, pas de tromperie! Chacun peut s’en convaincre, chacun apporte là-bas un morceau de Terre promise : l’un dans sa tête, l’autre dans ses bras, l’autre enfin dans son bien acquis.
Maintenant, cela pourrait paraître comme une entreprise de lente réalisation. Même dans le cas le plus favorable, le commencement de la fondation de l’Etat se ferait encore attendre nombre d’années. Pendant ce temps les Juifs seront raillés, battus, écorchés, pillés et assommés dans mille endroits à la fois. Non, il suffit seulement que nous commencions à réaliser le projet, pour que l’antisémitisme cesse aussitôt et partout. Car c’est la conclusion de la paix.
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Vidéo de Theodor Herzl
L'Histoire, sous son aspect fantomatique, est un thème fondamental dans l'oeuvre de Camille de Toledo, qui tente de s'en approcher à travers une grande diversité thématique et formelle. Les personnages de ses romans graphiques, Isaac Babel et Theodor Herzl, font resurgir quelques-uns des bouleversements des années 1920 et 1930 (pogroms à l'est de l'Europe, mouvement sioniste, révolution bolchévique, terreur stalinienne). La ville d'Odessa sert de point de départ symbolique pour cette période et Berlin prend sa place après la chute du mur. Berlin sert notamment de refuge à Thésée, personnage qui, dans un récit poignant, affronte le monstre de l'Histoire au coeur du labyrinthe du passé familial.
Retrouvez sur notre webmagazine Balises, l'article "Sur les traces d'Isaac Babel" : https://balises.bpi.fr/sur-les-traces-d-isaac-babel/
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