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Critique de Iansougourmer


La maison où je suis mort autrefois est un roman très bien construit et subtil qui m'a captivé. Je l'ai lu d'une traité, englué dans le récit de Higashino.

Le narrateur est recontacté par son ex-petite amie qui lui demande de l'aide pour aller visiter une vieille maison reçue de ses parents. Elle ne se souvient pas de son passé avant sa cinquième année et est persuadée que la visite de cette maison isolée et mystérieuse pourrait lui faire revenir la mémoire, ce qui est important pour elle car elle veut pouvoir analyser les raisons profondes qui font qu'elle maltraite sa fille et qu'elle pense liées à son enfance... Entrés dans la maison abandonnée, les deux personnages se retrouvent englués dans une atmosphère oppressante, d'autant plus que la demeure est étrange et semble avoir abrité des événements tragiques...

Le style de Higashino est concis, sans fioritures, ce qui permet de créer une atmosphère étriquée et angoissante, car le lecteur suit pas à pas les événements et retient toujours son souffle.

C'est cela qui m'a frappé : normalement, rien ne devrait nous stresser, puisque la maison est abandonnée et que les faits se sont produits il y longtemps ; mais l'auteur parvient à nous angoisser, cette maison est étouffante et on sent que quelque chose d'anormal s'y est produit. de ce fait, le lecteur est sans cesse dans l'expectative, et attend avec anxiété la suite des événements. Toutefois, il n'y a ici nulle épouvante, puisqu'il ne peut rien arriver de physique aux personnages ; la crainte provient de ce que l'on pourrait apprendre, du pressentiment funeste que l'on a dès le début du récit. Hishigano parvient à livrer un livre étonnant à la tension psychologique et au suspens fort, ce qui est paradoxal puisque l'action se passe dans une demeure abandonnée. C'est un tour de force !

Un autre aspect intéressant de ce livre est qu'il constitue une reflexion tres pertinente de l'influence du passé sur les individus. En effet, il présente Sayaka qui veut connaître son passé car elle croit que cela pourra l'aider à résoudre ses problèmes, mais la découverte de faits tragiques la concernant et qui au passage bouleversent plusieurs de ses certitudes ne sont-ils pas de nature de l'affaiblir psychologiquement voire de la rendre malheureuse ? La réponse de l'auteur semble être la suivante : même si on veut le nier ou on le méconnaît, notre passé s'impose à nous de manière impérieuse, car c'est lui qui nous construit et nous structure.

Au final, en dépit de son apparente simplicité au niveau de l'intrigue, La maison où je suis mort autrefois est un récit captivant et fort qui interroge les liens des individus avec leur passé.
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