Le Dr Carpenter se rappelait parfaitement l'enlèvement de Laurie. Lorsqu'elle avait été abandonnée par ses ravisseurs et était retournée dans sa famille, il avait discuté avec ses collègues des effets secondaires de sa perte totale de mémoire.
Au bout d'un certain temps, elle apprit à leur échapper, en esprit. Parfois, elle planait simplement en l'air et regardait ce qui arrivait à la petite fille aux cheveux blonds. De temps en temps, elle se riait d'elle. Et parfois aussi, lorsqu'ils la laissaient dormir seule, elle rêvait à d'autres gens, à maman, à papa, à Sarah. Mais alors elle recommençait à pleurer...
Je crains que les preuves soient flagrantes. Votre sœur a menacé le professeur Grant hier. Ce matin, avant qu'on découvre son corps, elle a annoncé à une salle pleine d'étudiants qu'il était mort. On a trouvé caché dans sa chambre un couteau qui est presque certainement l'arme du crime. Elle a essayé de laver ses vêtements et les draps, mais ils portent encore de légères traces de sang. Le rapport du labo va nous le confirmer.
L'expression du visage de sa sœur avait fait comprendre immédiatement à Laurie que ses parents étaient morts. Elle s'était mise alors à gémir : "C'est de ma faute, de ma faute", semblant ne pas entendre la voix pleine de larmes de Sarah qui lui répétait qu'elle ne devait pas sentir coupable.
Il y avait à peine dix minutes, la petite Laurie Kenyon, une enfant de quatre ans, était assise par terre en tailleur, dans le petit salon où elle jouait à placer et déplacer les meubles dans sa maison de poupée.
Laurie franchit le vestibule sur la pointe des pieds et jeta un coup d'oeil dans la salle à manger. Maman et ses amies étaient encore en train de bavarder et de rire.
Elles ne jetérent même pas un regard à Laurie. Elles aussi étaient méchantes. La jolie boîte à musique était posée sur la table. Laurie s'en empara. La porte d'entrée était distante de quelques pas à peine. Elle l'ouvrit sans bruit, traversa la véranda en courant et s'elança le long de l'allée vers la route.
Il y avait à peine dix minutes, la petite Laurie Kenyon, une enfant de quatre ans, était assisse par terre en tailleur, dans le petit salon où elle jouait à placer et déplacer les meubles dans sa maison de poupée. Elle en avait assez de s'amuser seule et aurait bien aimé aller à la piscine. Depuis la salle à manger lui parvenaient les voix de sa maman et des dames qui allaient tous les jours à la même école qu'elle à New York. Elles parlaient et riaient tout en déjeunant.
Un livre magnifique, qui franchement sort du lot, tout y est :Une histoire bien ficelée, des personnages attachants, et surtout ce coté mental superbement détaillé. Bref un regal
Nous devons prendre ça au sérieux. Les patients qui ont subi un traumatisme dans leur enfance sont prédisposés à s'autodétruire.
Vous savez, docteur, il existe des gens qui apportent le chagrin et la douleur au reste de l'univers.