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EAN : 9782749916101
220 pages
Michel Lafon (19/04/2012)
2.91/5   11 notes
Résumé :
Jackie Cogan, homme de main de la Mafia, est chargé d’enquêter sur un vol qui s’est déroulé lors d’un tournoi de poker clandestin. Dans un monde sans foi ni loi régi par les gangsters, il ne reculera devant rien et n’épargnera personne pour débusquer le coupable.
Avec un franc-parler sans égal, l’efficacité d’un homme d’affaires peu scrupuleux, un sens aigu des faiblesses humaines et un style aussi glacial que son regard, Cogan se lance à corps perdu dans sa ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Je n'aime pas être déçue par un livre. Encore moins quand je l'attendais impatiemment. D'autant plus quand il est écrit par un maître du genre que je ne connaissais pas encore et que je tenais à découvrir. Et pourtant…

Déformation professionnelle sans doute, quand je lis un roman, j'aime que la langue soit agréable, la grammaire correcte. Même si c'est un polar.
Ici, nous sommes plongés dans la pègre de Boston et tous les protagonistes semblent avoir arrêté l'école à 8 ans, tant le niveau de langage est faible. Tous parlent mal, utilisent l'argot à tour de bras, font des fautes de grammaire (« à cause que », mauvais emploi du subjonctif et des pronoms relatifs, contractions fréquentes…), n'utilisent jamais la négation… et c'est valable pour le chef, ses gros bras ou les flics de service. Seul, le conducteur de la Toronado grise s'exprime correctement. (On comprend le fin mot à la fin). Quand l'histoire est bâtie sur 90% de dialogues, c'est très fatiguant à lire.

Ajoutez à cela que ces truands, minables et sans cervelle, respectent la sacro sainte loi du silence et donc ne révèlent que peu de choses oralement, parlant de manière évasive, sans citer de noms, évoquant des faits sensés être connus de tous et donc non expliqués, et vous aurez compris que cette lecture est d'une extrême difficulté. L'auteur n'explique rien, ne fait aucun commentaire. Il se place en permanence en spectateur, extérieur à l'intrigue, qui relaterait juste ce qu'il entend.

L'intrigue, qui ne repose quasiment que sur les dialogues, est aussi complexe. Il faut du temps, beaucoup de temps pour cerner les relations qui existent entre les personnages, comprendre ce qu'ils trafiquent, quelles occupations les font vivre…
L'histoire s'articule autour de Jackie Cogan, homme de main de la mafia, chargé d'enquêter sur un braquage qui a eu lieu lors d'un tournoi de poker clandestin. Héros désabusé et cinglant, il mènera son enquête sans état d'âme, au milieu des avocats véreux, des gros bras et des escrocs à la petite semaine, remplissant seulement la mission qu'on lui a assignée. Vision sans concession de l'Amérique, l'histoire nous conduit dans les bas fonds de Boston, au sein d'une pègre où certains piétinent les codes d'honneur.
Paru dans les années 70, ce roman vient d'être enfin traduit en français par Pierre Bondil, et paraît chez Michel Lafon au moment où l'adaptation cinématographique sort sur les écrans américains. « Killing them softly » avec Brad Pitt concourt au Festival de Cannes. Cela n'est sans doute pas dû au hasard.
Remis dans son contexte (les années 70) le roman est novateur. Un tel niveau de langue n'était sûrement pas chose courante à l'époque. Des personnages qui s'expriment comme ils parleraient dans la vraie vie, cela a dû être une petite révolution en soi. Aujourd'hui, cela l'est moins.

Bref, si l'intrigue est intéressante, la forme fut tellement une torture pour moi, que je ne l'ai pas vraiment goûtée. Sans doute faudrait-il une deuxième lecture pour la savourer vraiment, mais c'est au-dessus de mes forces pour l'instant.
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Une belle couverture et un pitch plus qu'appétissant m'ont fait plonger pour ce partenariat proposé par Camille pour Michel Lafon. Et je dois dire que la couverture en vraie, est bien plus belle que ce que rend l'image.
Mais quelle déception !

Un style d'écriture déroutant, et surtout difficilement compréhensible. Certains passages, il m'a fallu les reprendre plusieurs fois, arrivé au bout d'une tirade, j'en avais oublié le début et je ne voyais plus où l'auteur voulait en venir.
Pour coller au type de discours des petits malfrats de la pègre, les il ou ils sont remplacés par des y, les répétitions nombreuses, et le tout rend le dialogue lourd. J'avais sans cesse l'impression d'être obligée de déchiffrer, décrypter pour comprendre. Et quand seulement deux répliques tiennent plus d'une page... c'est long !

- Ok, dit Frankie, c'est exactement c'que je dis. Tu peux marcher dans le coup ou tu peux laisser tomber, tout va bien. J'aimerai bien être à ta place. Mais moi, ça se monte au moins à dix mille chacun, c'qu'y nous parle. Si t'en veux pas de ces dix mille dollars, pas de problème. Mais moi, j'en veux. Et j'ai nulle part où j'peux les trouver, à part là. Toi, oui.
- Pas autant qu'ça. J'vais pas tirer dix mille de ça. Cinq, sept, c'est plus proche de la réalité. Pas dix. Tu m'en donnes dix, et je fonce tellement vite que tu sauras même pas que j'étais là. J'sais exactement c'que je ferai, si j'me fais une somme pareille. Mais j'suis même pas obligé de la trouver dans le coup qu'y va, dans le coup qu'il a dans l'idée de faire. (!) Ça va me prendre un peu plus longtemps, mais j'peux m'la faire avec c'que j'fais en ce moment, et pour ça, faut des couilles, tu m'suis ? Des couilles. C'est un truc que j'y ai pensé tout seul, comment que j'vais le faire. Alors comme ça, y peut pas me blairer ? Pas de problème, c'est pas pour ça que j'vais y lécher le cul, si j'ai pas envie ! Je l'emmerde. C'est votre problème à toi et à lui. C'est votre problème à tous les deux. Vous me voulez, vous me voulez pour le coup, j'suis partant. C'est lui qu'a les supers bonnes idées. Très bien. Vous voulez vous chercher quelqu'un d'autre, très bien aussi. Moi, ça m'est égal.

C'est donc ça une maîtrise du dialogue inégalée... Bon ! Remarquez, il en faut pour tous les goûts. le soucis, c'est que le roman entier est basé uniquement sur le dialogue. Très peu de narration. Même quand les échanges étaient moins longs, j'avais du mal à en trouver une quelconque saveur.

- Deux cents. John, y parle de dix mille chacun.
- Ouais, reprit Russel, mais il l'a pas dit, il l'a pas dit comment qu'on allait le gagner, ce fric qu'y fait trop dans son froc pour le voler lui-même, alors y veut qu'on l'fasse nous, et lui, y reste le cul posé sur sa chaise et y touche sa part sans avoir rien fait. Je l'ai pas entendu nous le dire, ça. Il a juste décidé de se la jouer en colère à cause que quelqu'un a peut-être gobé un truc ou que peut-être y faisait ci ou y faisait ça.
- Si y dit que le fric y est, c'est qu'il y est. Et faut reconnaître, si y a un truc ou un autre qui l'inquiète, ben, y veut pas foncer et foirer le coup, c'est tout. Tu peux pas y en vouloir pour ça. Y fait son boulot.

Le manque de fluidité, la lourdeur et la longueur de certaine phrase fatigue le lecteur.

Mais la Dup est tenace. Or après le "Une maîtrise inégalée", il y a un humour mordant et une tension constante. Donc je me suis accrochée et j'ai avalé plus de cent pages de ces dialogues. Et plus j'avançais et moins je comprenais. Donc je suis passée largement à côté de "la tension constante"... mais le pire pour moi, c'est que j'ai eu beau chercher, je n'ai pas trouvé un poil "d'humour mordant", ou non, d'ailleurs. Où alors il était caché dans la dernière moitié que je n'ai pas lu... possible. Car oui, je l'avoue, je ne suis pas allée jusqu'au bout. Je suis tenace ok, mais pas maso.

J'ai craqué page 152 après cette tirade interminable :


- Vous autres, vous le faites toujours. Je l'sais. Vous autres, vous savez pas c'que c'est, de casser des oeufs. Vous voulez qu'les choses soient faites, vous savez c'que vous voulez, et vous connaissez les types qu'iront s'en charger, et vous acceptez toujours le résultat parce que c'est c'que vous vouliez, mais après vous pouvez pas vous empêcher de dire que vous vouliez pas que quelqu'un fasse ça comme ça. Arrête de me prendre pour un con, d'accord ? Y savent, y savent qui c'est Steve.Y savent ce qu'y font, merde j'veux dire, y sont là depuis longtemps. Quand Jymmy le Renard a commencé à s'énerver, j'avais trois cent points de vente, et y avait plus rien pour des Ritals sympas comme lui, là_bas, et il a commencé à faire beaucoup de bruit et j'l'ai su, Steve, j'y e, ait donné quarante, juste comme ça, là, y savent tous qui c'est Steve. Y savent ce qu'y fait. Lui y sais rien. C'est juste un type, c'est agréable de l'avoir sous la main, y font tous appel à lui. Il l'a donné. Je t'ai dit à qui j'allais faire appel. Il sait aussi bien que moi, que Steve y va y aller et faire ce qu'y croit que tu veux qu'y fasse. T'y dis c'que tu veux, y va t'écouter, y va y aller et faire ce qu'y croit que tu veux. Ça fait pas de différence c'que t'y dis. Et il l'a donné son feu vert, y t'a demandé d'appeler Dillon, y nous a fait nous rencontrer, alors arrête tes conneries Steve. de toute façon ça fait aucune différence, faut qu'on liquide Trattman et il le sait.


Ce genre de dialogue passe peut-être en scénario de film, mais en livre, difficilement.

Je n'aime pas critiquer un livre aussi négativement, mais franchement je n'ai pas aimé cette lecture. Maintenant, ce n'est que mon avis, et peut-être que d'autres aimeront.
Je me devais cependant de faire une chronique et surtout d'argumenter le fond de mon ressenti. J'espère l'avoir fait avec honnêteté en vous montrant ces extraits. Je vais même jusqu'à proposer d'envoyer ce livre gratos à qui veut tenter l'expérience.

Lien : http://bookenstock.blogspot...
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Qu'il est difficile de parler d'un roman que l'on a abandonné faute d'intérêt. Surtout quand on a reçu ce livre dans le cadre d'un partenariat.
La couverture de ce Polar de George V. Higgins, paru pour la première fois en 1974, est magnifique. Quoi de plus naturel donc, d'être charmée et d'avoir envie de découvrir son contenu.
J'en resterais là des points positifs car j'ai vite déchanté en entamant la lecture. Toute l'histoire est écrite sous forme de dialogue, comme un scénario. Jusque là pas de problème. Mais le langage utilisé est des plus désagréable. Les personnages s'expriment dans un baragouin de bas étage incompréhensible pour moi. Même un enfant de 5 ans y perdrait son langage... J'ai plusieurs fois dû revenir sur des passages entiers pour tenter de déchiffrer le sens du texte. C'est pour dire ! Il se peut que la traduction y soit pour quelque chose. En anglais ça rend peut-être mieux. Là, c'est du charabia indigeste. Désolée.

De ce fait, je ne suis pas entrée dans l'histoire. Pour être tout à fait franche, je n'ai même rien compris.
Donc dans ce contexte, j'ai vite passé mon chemin et j'ai refermé le livre sans aucun état d'âme.
Je souhaitais découvrir cet auteur, mais je pense sincèrement qu'il me faudra choisir un autre de ses romans.

Je remercie quand même Babelio et les Editions Michel Lafon pour leur gentillesse.

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Ce livre m'est littéralement tombé des mains... Si je me suis donné la peine de le terminer, c'est parce que je m'étais engagée à publier une critique dans le cadre de Masse Critique...
Pourquoi? Parce que le style en est absolument illisible!!! le roman est tout en dialogues entre petits malfrats minables et qui s'expriment dans une langue si fruste, argotique, déformée que c'en est une torture! Résultat: l'intrigue m'a complètement échappé, même si je me rends compte que de toute façon elle était un peu légère.
Allez, un petit exemple au hasard: "D'accord. J'y dirai. Elle doit m'appeler. Tu comprends, tu peux pas l'appeler là-bas à cause que le type, à c'qu'on dirait, ça arrive qu'y soit là. Alors faut qu'ça soit elle qu'appelle." Et en cherchant un peu j'aurais pu trouver bien pire!!! Je vous laisse imaginer près de 300 pages comme ça...
L'auteur a dû se donner un mal fou pour arriver à produire un texte pareil... quel dommage!
Peut-être est-ce un ouvrage à réserver aux amateurs du genre?
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Ce roman de George V. Higgins écrit en 1974 n'a pas pris une ride il est d'une actualité surprenante. Ce savant mélange d'humour mordant et d'ultra violence est un vrai régal. Il peut cependant dérouter, l'emploi de l'argot n'y est sans doute pas étranger, la langue parlée est le reflet de cette écriture au cordeau, de ce long dialogue ininterrompu. Cela peut expliquer que l'on a du mal à rentrer dans cette histoire de gangsters. Mais ces dialogues réalistes sont particulièrement réussis.
Mais alors que nous raconte « L'art et la manière »
Jackie Cogan, homme de main de la Mafia, est chargé d'enquêter sur un vol qui s'est déroulé lors d'un tournoi de poker clandestin. Dans un monde sans foi ni loi régi par les gangsters, il ne reculera devant rien et n'épargnera personne pour débusquer le coupable. Dans le grand bazar des bas-fonds de Boston, Cogan fait le ménage pour restaurer l'honneur de ses commanditaires.
Auteur culte américain, George V. Higgins a publié plus d'une trentaine de romans dans les années 1970 et 1980 et a été décrit par le New Yorker comme «Balzac qui écrirait sur la pègre de Boston».
Il fait une nouvelle fois ici fait l'autopsie à froid d'une société américaine régit par l'argent et la soif de pouvoir et gouvernée par la corruption.
Ce livre a été d'être adapté au cinéma par Andrew Dominik avec Brad Pitt dans le rôle de Jackie Cogan. Il a aussi été sélectionné au festival de Cannes. A ne surtout pas manquer.

Lien : https://collectifpolar.com/
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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Mon père, y rentrait comme ça chez nous. C’était un drôle. Le jour que la paye tombait, ça se passait très bien. Y touchait son fric, y bossait toute la journée et rentrait le soir, y donnait l’argent à ma mère et y sortaient tous les deux, ils allaient faire des courses. Après, y rentraient, y regardaient la télé et peut-être qu’y buvait deux bières. Deux bières maximum. Plein de fois, tu descendais le matin, et le verre était là, sur la table près de son fauteuil, rempli de bière éventée. J’me souviens, j’y ai goûté, la première fois que j’y ai goûté, j’me suis dit : bon Dieu, comment quelqu’un peut boire un truc qu’a un goût pareil ? Et il allait au boulot. Mais des fois, y avait pas d’embauche sur les quais. Plein de fois. Et la plupart de ces fois-là, y rentrait et y lisait, ou y faisait autre chose. Y parlait jamais beaucoup. Mais des fois, y avait rien, tu vois, tu le savais pas, y rentrait pas, pas toutes les fois mais des fois. Et lui, toujours, y savait, y savait quand il allait le faire. Parce que quand y rentrait pas, quand il était en retard, ma mère commençait à s’inquiéter, et elle arrêtait pas de marcher de long en large, et quand il était pas là, elle disait des Ave Maria et tout, quand il était pas là à sept heures et demie, elle allait au placard. C’était là qu’y rangeaient l’argent qu’y dépensaient pas en courses. Dans un pot de beurre de cacahuètes. Et si mon père était pas là, le pot était toujours vide. Toujours. Et y restait au moins trois jours sans rentrer, et quand y rentrait, il était toujours comme ça. Y se cassait toujours la figure.
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– Il a voulu te la mettre ? demanda Amato.
– Y a quelqu’un qu’a essayé, c’est sûr, quelqu’un qui devait bien être le plus gros Bamboula du monde, qu’a essayé de m’enfiler. J’avais une lame sur moi, un autre type que j’avais rencontré en y allant, y m’avait dit que si j’y filais cent dollars, sur c’que j’avais, y m’donnerait une lame. Y m’a dit que j’allais sûrement en avoir besoin. J’suis prêt à parier que j’y étais pas depuis dix minutes que ce Nègre, il a essayé de me la mettre. Il a pas recommencé, n’empêche.
– Tu vois c’que j’te disais, dit Frankie. C’est un emmerdeur, mais y sait se démerder.
– Il est clean ? demanda Amato. Vous êtes tous les deux clean ?
– Frankie, dit Russell, tu serais pas chargé, toi, là ?
– Arrête tes conneries, Russell, d’accord ? On l’est. J’ai rien avalé à part de l’alcool, depuis que j’suis sorti. Et pas autant qu’ça, en plus. Surtout de la bière. J’attends que la paye tombe pour me rattraper sur la vodka et le reste.
– Tu t’envoies des cachets, dit Amato. Quand t’étais à l’ombre, t’en prenais. Je t’ai vu, oublie pas. Tu les gobais drôlement, les amphètes !
– John, dit Frankie, y en avait là-bas. J’ai vu personne qui servait de la bière. Je prenais ce qu’y avait. J’en ai jamais repris depuis que j’suis sorti.
– Et lui ? demanda Amato.
– Merde, l’Écureuil, dit Russell, moi, jamais je prendrais d’un truc. J’ai, oh, peut-être que j’ai vidé deux bouteilles de Ripple1 et fumé un peu d’herbe, et peut-être que j’ai sniffé une ou deux doses à une ou deux reprises, mais j’ai fait que sniffer, tu sais ? C’est pas comme si j’étais accro ni rien. J’ai fait les louveteaux, tu sais ? Y te fouillent au corps, là-bas, y t’apprennent à faire des nœuds et tout !
– De la came, dit Amato à Frankie.
Frankie haussa les épaules.
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- Vous autres, vous le faites toujours. Je l'sais. Vous autres, vous savez pas c'que c'est, de casser des oeufs. Vous voulez qu'les choses soient faites, vous savez c'que vous voulez, et vous connaissez les types qu'iront s'en charger, et vous acceptez toujours le résultat parce que c'est c'que vous vouliez, mais après vous pouvez pas vous empêcher de dire que vous vouliez pas que quelqu'un fasse ça comme ça. Arrête de me prendre pour un con, d'accord ? Y savent, y savent qui c'est Steve.Y savent ce qu'y font, merde j'veux dire, y sont là depuis longtemps. Quand Jymmy le Renard a commencé à s'énerver, j'avais trois cent points de vente, et y avait plus rien pour des Ritals sympas comme lui, là_bas, et il a commencé à faire beaucoup de bruit et j'l'ai su, Steve, j'y e, ait donné quarante, juste comme ça, là, y savent tous qui c'est Steve. Y savent ce qu'y fait. Lui y sais rien. C'est juste un type, c'est agréable de l'avoir sous la main, y font tous appel à lui. Il l'a donné. Je t'ai dit à qui j'allais faire appel. Il sait aussi bien que moi, que Steve y va y aller et faire ce qu'y croit que tu veux qu'y fasse. T'y dis c'que tu veux, y va t'écouter, y va y aller et faire ce qu'y croit que tu veux. Ça fait pas de différence c'que t'y dis. Et il l'a donné son feu vert, y t'a demandé d'appeler Dillon, y nous a fait nous rencontrer, alors arrête tes conneries Steve. De toute façon ça fait aucune différence, faut qu'on liquide Trattman et il le sait.
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« Y a un truc qu’a foiré, un jour, tu t’en souviens, de ça ? J’ai pris le type qu’y fallait pas pour un coup, tout le monde était pressé, faut qu’on se bouge, on a besoin de fric, un truc ou un autre, tu peux compter sur lui, et moi, pour ça, c’est moi qu’ai écopé le plus. Alors bon, on l’a pris, et moi, je le savais, que c’était un type que j’étais vraiment pas sûr de lui. Je pouvais pas dire c’qu’y avait qu’allait pas, mais je le savais, que c’était pas le type qu’y fallait. Mais je l’ai pris quand même. Et c’était pas le type qu’y fallait. Et j’ai bouffé du porc plein de graisse qu’était dégueulasse, j’ai l’impression que c’était tous les jours, pendant presque sept ans, et mes gosses y grandissent, et mon affaire, ça va, elle tourne pas aussi bien qu’elle devrait, et moi, j’suis derrière les barreaux, et maintenant, j’peux pas revenir en arrière, pour ça, tu piges ? Alors maintenant, j’peux plus bouffer les trucs que je préfère à cause qu’y me rappellent que moi, maintenant, j’prends mon temps, c’est comme ça et pas autrement. Non, je m’en fiche de toi, de c’qui t’embête. On peut faire un coup, super, on le fait. Si on peut le faire sans prendre de risques et sans faire foirer quelque chose qu’est vraiment chouette et sans se foutre à nouveau dans la merde. Mais de cette saloperie de porc, j’en ai bouffé pour la dernière fois de ma vie, bordel ! Foirer un coup, c’était la dernière fois. Appelle-moi jeudi. Jeudi, je saurai. J’te dirai.
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T’étais à Norfolk, dit Frankie.
– J’étais à Norfolk. J’ai passé toute la journée assis à écouter un p’tit jeune qui faisait passer mon putain d’avocat pour un connard fini, et tout c’que j’arrive à penser, moi, c’est à c’que Billy va y faire, à ce mal blanchi, quand j’vais y retourner, et là, j’apprends que j’vais à Norfolk. La seule chose que je me souviens de ce soir-là, c’est qu’y avait une nonne, là-bas, elle portait un grand machin gris, elle voulait savoir si je voulais apprendre à jouer de la guitare, putain de merde.
– Je la connais, dit Russell. Tu la vois partout. Une fois, elle est venue à Concord. J’y ai dit : “Ma sœur, j’y ai dit, je voudrais en jouer, de la guitare, j’en aurais piqué une, de guitare à la con.” Après, elle m’a foutu la paix. N’empêche qu’y avait beaucoup de types qui l’aimaient bien.
– Cette nuit-là, le Nègre, il était à l’hôpital, dit Frankie.
– Très bien, dit Amato. J’espère qu’il a crevé, bordel !
– Non, dit Frankie, mais je l’ai vu. Il y manquait quasiment un mètre de peau sur son putain de crâne.
– Hé ? fit Amato.
– Lui, dit Frankie avec un mouvement de tête pour désigner Russell.
– Sans déconner ! dit Amato.
– Il l’a pelé, t’aurais dit une saloperie d’orange.
– C’était plutôt comme d’arracher l’écorce à un arbre à la con, précisa Russell. Ce type, il avait une peau, j’en ai jamais vu de pareille.
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