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EAN : 9782715242463
304 pages
Le Mercure de France (18/02/2016)
3.38/5   13 notes
Résumé :
Une magnifique maison, une des plus belles de cette jolie vallée sud-africaine, avec sa roseraie, sa laiterie modèle, son chenil impeccable... oui, une maison de rêve. Et pourtant... D'abord elle vient d'être vendue. Ses propriétaires sont aujourd'hui âgés, malades, et ils n'ont plus la force de s'occuper de leur exploitation. Ce soir, Patricia compte ses derniers cartons, avant le grand départ, tandis que Richard, son mari, perdu dans les brumes de la maladie d'Alz... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Que dire de cette maison de rêve, habitée par beaucoup de fantômes ?

C'est ce qui reste d'une ancienne ferme en faillite avec de vieux maitres blancs très diminués physiquement et qui se détestent depuis des décennies, accompagnés au soir de leur vie, par deux serviteurs noirs, dans un décors de pelleteuses déjà à l'oeuvre.

Même si ce roman m'a rappelé la prose magnifique de simplicité de Nadine Gordimer dont l'auteur reconnait une filiation littéraire, l'argument ne m'a pas enthousiasmée. Je ne savais pas trop où il voulait m'emmener.

La construction est toutefois particulièrement réussie. On est une veille de déménagement, dans une ambiance de cartons, en partance, avec les regrets du passé, dans un présent douloureux, et un futur plus qu'incertain.

C'est l'occasion pour les personnages, de ressortir la poussière de sous les tapis, les cadavres du placard et de s'expliquer sur les rancoeurs accumulées. Tout se joue dans ce temps très court. On imagine l'action sur une scène de théâtre.

La lettre donnée à Patricia, au début du roman, par son ancien amant John, à ne lire que lorsqu'elle serait à Durban constitue un excellent moyen d'aiguiser notre curiosité, tout au long de ce récit qui ouvre à chaque chapitre, avec une alternance de point de vue, un nouvel éclairage, comme si la vérité se dérobait sans cesse devant la complexité de la vie, les interprétations et des souvenirs parcellaires de chacun.

Il y a en effet plus d'enjeux que la compréhension des circonstances de la mort de Grâce, qu'est venu réclamer avec colère Looksmarks, le jeune zoulou, éduqué par Patricia comme son fils, qui affiche avec insolence comme une revanche, son incroyable réussite économique.

Le mélange des deux langues, le zoulou et le français, pour l'anglais traduit, est original. le zoulou est livré tel quel, en phrases courtes dans les dialogues, ça ne gêne pas la compréhension, et ça nous fait percevoir la réalité de ce bilinguisme local et la musicalité de cette langue.

Des langues emmêlées, une réalité sociale contrastée et changeante, des vies cabossées dans une maison sombre et humide...Peut-être est-ce un roman sur l'incertain, le doute, l'incroyable mélange d'émotions et de sentiments qu'est la vie ?

La maison de rêve, ce n'est peut-être pas celle qu'on quitte mais celle où l'on va...
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Craig Higginson s'invite à la ferme de Dwaléni, proche de Durban (Afrique du Sud) au moment où tout prend fin. Les derniers cartons sont celés, et le lendemain c'est le départ . Il était temps , la maison de rêve demain ou très bientôt n'existera plus, la plus belle maison de cette jolie vallée, comme on disait parfois est rachetée par un promoteur,

Mais, ce n'est pas fini semble nous dire le cinéaste Craig Higginson.

Car tout commence, page 45, tout recommence quand Looksmart fait son entrée dans ce décor sommaire.

Le lecteur s'endormait, ennuyeux, la pétole ou la pétole avant la tempête, la chaleur irrespirable avant l'orage, ou un calme habituel dans une nuit noire ?

Le déluge brusquement surgit , il est là, il éclate et rien ne sera plus comme avant. Un huis clos s'installe entre Looksmart, et Patricia, Richard son mari et Beauty la servante fidèle sans oublier Bheki. Un passé enfoui, douloureux qu'ils ont pudiquement tu, enfermé,jamais exprimé, revient à la surface, ravivant la haine, dans un cauchemar éveillé.

Patricia âgée et malade dans son fauteuil pensait souvent à ce garçon qu'elle avait élevé avec la douceur, la fierté d'une mère, sa vie s'était éteinte après son départ.

Patricia devant Looksmart, ce garçon zoulou qu'elle n'attendait plus, lui dit : "pourquoi es tu revenu ?"  Mais vingt après il est revenu avec sa haine, intacte, farouche, qui le ronge malgré sa réussite.

Deux fantômes rodent, Rachel et Grâce , qui les ont engloutis l'un et l'autre, Patricia et Looksmart, il reste deux blessures béantes présentes comme aux premiers jours, et quand cette douleur devient tenace il faut l'exorciser. Richard est au coeur de leur rancoeur, le Bass petit blanc raciste, primaire, et violent.

Ce roman comme un long dialogue de haine et de violence, va faire émerger deux humanités, quand le temps de la parole se déliera pour livrer enfin leurs deux souffrances.

Retrouveront-ils les mots de l'apaisement et de l'espoir ?
Dans un style dépouillée de tous les artifices, la réalité vécu par chaque acteur va s'exprimer. C'est un texte âpre, violent, qui vos prend aux tripes, où la violence est palpable comme la mélancolie pour un paradis perdu .
Ce livre et ce jeune romancier trouveront leurs lecteurs. C'est son 3ème roman.



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Quelque part, en Afrique du Sud.
Patricia s'apprête à quitter la maison où elle a passé toute sa vie.
Une maison qui n'est plus que l'ombre d'elle même. A moins que cela ne soit le cas de ses habitants.
Une maison, surtout, qui n'a rien d'une maison de rêve comme le titre du roman pourrait le laisser croire.
Elle se détériore, vieillit mal.
Comme Patricia qui n'y a pas vécu la vie qu'elle aurait souhaitée, coincé auprés d'un mari infidèle aux lourds secrets.
L'amertume se tapit dans chaque coin, les cartons se remplissent de souvenirs déçus.
Et, un soir, surgit Looksmart.
Patricia pense l'avoir aimé comme un fils.
Looksmart n'entretient à son égard que rancoeur et colère.
Parce qu'il est noir. Parce que dans leur passé commun, la mort de Grace est un point sombre et indélébile.
Une joute verbale s'engage entre les deux êtres. Entre ce qui a été tu et ce qui n'a pas été su.
Les vérités éclatent car elles sont nombreuses à chercher le passage vers la lumière.
Et lorsque la porte de la maison se referme, nul ne sait vraiment ce qu'il adviendra des personnages après ces révélations et celles qu'on préfère encore cacher.
Un roman choral tendu, prenant, à l'ambiance oppressante.
Une excellente lecture !
Lien : https://livresetbonheurs.wor..
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L'histoire se passe en Afrique du sud dans une exploitation sur le déclin que les descendants blancs de plusieurs générations viennent de vendre.
Dans la première partie, les personnages sont décrits superficiellement mais soudain revient un noir qui révèle que derrière les attitudes et les mensonges tout le monde se hait depuis toujours y compris le couple blanc entre eux.
Ce livre époustouflant et bien écrit raconte alors cette haine
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critiques presse (1)
Telerama
16 mars 2016
C'est cette incertitude ravageuse entre ceux qui croient s'aimer qui transforme en polar ce récit douloureux où les personnages doutent, souffrent, s'interrogent, se trompent.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
On dit que ma sœur Grâce n'a jamais aimé Looksmart,
pas comme lui, il a aimé
il était trop jeune pour elle, sa tête était trop pleine de mots
elle dit cela comme si les mots n'étaient rien d'autre que des pierres lourde et insensibles.
Ma sœur Grâce a dit à ma mère qu'elle ne voulait pas l'épouser
p277
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Peut-être que les morts de Rachel et de Grâce ont aplani le terrain entre eux et ouvert de plus larges perspectives, c'est à cause de cette pensée qu'elle veut dire la chose suivante qui aurait été impossible quelques minutes plus tôt.
Tu ne savais pas ?
Quoi ?
Tu ne savais pas que tu as été le seul enfant heureux dans cette maison.
P 198
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Je crois que je comprends ce que tu ressens
dit-elle si doucement qu'il pourrait ne pas entendre vraiment
je sais ce que c'est de mourir en silence.
p 191
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