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Alain Nermerick (Traducteur)
EAN : 9782869303393
400 pages
Payot et Rivages (01/04/1990)
3.84/5   35 notes
Résumé :
"...Quand on tournait les yeux vers les murs, le regard s'arrêtait. Tout s'arrêtait aux murs. Les murs n'étaient éloignés du bâtiment où se trouvait le dortoir que de cinq mètres. Je pensais alors que la liberté était là, à cinq mètres. Cinq mètres et vingt ans."
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
James Monroe, 19 ans, entre au pénitencier pour y purger une peine de 20 ans de prison. Il y rencontrera le meilleur, l'amitié, une forme de respect humain, etc., et le pire, la violence physique, la violence sexuelle, le mépris de l'institution pour les prisonniers, la mort de camarades dans un incendie volontaire...
Mais le plus difficile reste l'ennui, que l'on cherche à tromper par les relations avec les autres ou via des activités plus ou moins encouragées ou tolérées, comme le travail, le sport et les jeux d'argent.

Dans ce qui est son premier roman, Chester Himes s'incarne dans un jeune blanc de son âge pour revenir sur son expérience de la prison.
Qu'on lui jette la première pierre est donc un roman autobiographique, dont la forme permet à l'auteur de dénoncer, simplement en les décrivant, les violences faites aux prisonniers dans les USA des années 30 et 40. Ce n'est sans doute pas un hasard si Chester Himes s'est campé en jeune taulard blanc : cela lui permet d'éviter le piège du jeune black qu'on soupçonne toujours d'en faire ou d'en dire un peu trop.
C'est aussi un roman sur les rencontres humaines, celles qu'on aurait préféré éviter, celles qu'on a pu développer et celles qu'on regrette de ne pas avoir su approfondir. Rencontres qui vont au-delà du cercle des prisonniers et qui montrent qu'il peut parfois y avoir de la bienveillance entre gardiens et détenus. Si l'auteur a sans doute pu inventer certaines des péripéties touchant les protagonistes, il est probable qu'au plan relationnel le roman soit au plus proche de la réalité, de son vécu et de son ressenti.

Un très beau roman autobiographique, très fort, que j'avais lu il y a environ 40 ans (mon édition date de 1978 !) et que j'ai relu avec beaucoup d'intérêt et de plaisir.
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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Chef d'oeuvre de littérature carcérale (au moins égal à "La bête contre les murs" d'Edward Bunker, lui aussi excellent), ce livre est le récit romancé des sept années de prison du tout jeune Chester Himes.
L'écriture est magnifique, l'honnêteté absolue (Himes y parle de l'amour platonique qu'il a pour un détenu...), la violence et le racisme omniprésents, dans cette usine à fabriquer des délinquants qu'est la prison.
Chester Himes a également écrit d'excellents romans "littéraires" ("La croisade de Lee Gordon", "La fin d'un primitif"), qui traitent avec intelligence du problème racial, six romans noirs de la série "Ed Cerceuil et Fossoyeur Jones" (dont l'hilarant "La reine des pommes" et le magnifique "L'aveugle au pistolet") ainsi qu'une excellente autobiographie, "Regrets sans repentir".
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"Qu'on lui jette la première pierre" c'est l'histoire d'un jeune homme qui prends vingt ans de taule. Un jeune homme qui m'a plus d'avenir sauf derrière les murs de la prison où il a été enfermé.
"Qu'on lui jette la première pierre" c'est un violent réquisitoire contre le système pénitentiaire américain. Brutal ,cassant, injuste. le système carcéral est ici jugé de l'intérieur. Il faut dire que si ce plaidoyer prend la forme du roman, l'auteur sait de quoi il parle car il a lui-même passé sept ans en prison. Et être noir et emprisonné, c'est vraiment pas une vie enviable. Et même si vous n'êtes pas un homme de couleur, la vie entre quatre mur est tout se qu'il y a de plus monotone et déprimante. Sans parler du pire...
Si vous lisez ce roman lisez aussi celui de Bunker "La bête contre les murs", un putain de coup de coeur pour celui-ci !

Lien : https://collectifpolar.blog/
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C'est un journal, un cahier de bord. Jimmy Monroe est en prison. Il nous décrit ce qu'il voit et vit.
Les chapitres s'enchaînent sans titre ni date. À la lecture, on perçoit plusieurs parties.
Jimmy côtoie différents hommes, les relations changent ("son cousin", Dido, le gardien Tom). Il change de cellules également. Un grand incendie aura lieu. Il joue au poker et au softball.

C'est plus un livre documentaire qu'un roman. Il ne décrit pas ses ressentis, juste les faits.
La lecture fut longue, je n'ai pas accroché. Rien ressenti.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Quand j'ai aperçu ma mère, je me suis arrêté et je suis resté planté là, un certain temps, immobile. Je la regardais et je voyais qu elle me regardait, je voyais l'amour qu'elle me portait, je sentais ses yeux dans les miens et je l'aimais en cet instant précis plus que je ne l'avais jamais aimée, plus que moi-même et plus que n'importe qui d'autre de toute ma vie. Mon amour pour elle me submergeait. Il m'étouffait.
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" - Psychiatre.
- Ouais, c'est bien lui. Complètement toqué ce mec-là. II m'a donné du sucre à goûter, et pis vla qui m'demande si c'est doux ou acide ? Alors moi j'y dis « Dis donc, mon pote, si ça tourne pas rond chez toi, faut le dire : qui c'est qui est maboul ici, c'est toi ou c'est moi ? Ça c'est du sucre alors, depuis quand le sucre il est acide ?» Et il a dit que c'était une question de routine, alors moi j'ai dit « Tu parles d'une routine, tout le monde sait que le sucre est sucré », et il a dit «D'accord, répondez seulement à mes questions et laissez-moi m'occuper du reste ». Alors j'ai dit « D'accord mon pote, c'est toi qui commandes. » Alors il m'a donne du vinaigre à goûter et il m'a demandé si c'était doux ou acide ? Je me suis léché les babines, sérieux comme un pape et j'ai dit « Doux comme du miel. » Alors il m'a regardé et il a demandé «Est-ce que cela a le même goût que la substance que vous avez goûtée en premier ?» J'ai dit que oui mais que ça avait l'air un peu plus humide. Il m'a regardé et s'est plongé dans les papiers qu'étaient devant lui et il a écrit quelque chose. Apres ça, il m'a piqué avec une aiguille et il a demandé « Rond ou pointu ?» et moi j'ai dit rond. Il a commencé à avoir l'air méfiant. Alors il m'a piqué une deuxieme fois, mais salement plus fort, et j'ai dit « C'est toujours rond, mon pote. » Il est devenu rouge comme une pivoine et il a dit « Retournez dans votre équipe », alors j'ai dit «Ça m'arrange, mon pote ».
- Ha, ha, ha, il croyait que c'était lui qui te piquait alors que c'était toi qui lui envoyais des piques! "
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Mais une fois ma résolution prise, je n'arrivais pas à me décider sur la manière d'en finir. (...)
J'étais sûr d'y parvenir parce que mon heure était venue, et, quel que soit le moyen, j'étais certain que cela marcherait. (...)
Je suis parvenu ta la clôture et j'ai entrepris d'escalader l'un des piquets de soutien. J'ai remarque que deux détenus qui étaient assis sur leur pieu, pas très loin de la, m'observaient avec étonnement, mais cela m'était tout à fait égal. Ils ne devineraient pas ce que j'avais l'intention de faire avant qu'il ne soit trop tard pour m'en empêcher.
La clôture m'arrivait à peu près aux épaules, mais j'étais plutôt faible et, avant que j'aie pu en atteindre le sommet, les lumières se sont mises à clignoter pour nous indiquer qu'il était l'heure de se coucher. Nom de Dieu, me suis-je dit, il manquait plus que ça. Je ne peux même pas me tuer parce qu'il faut que i'aille au lit. J'ai quitté la clôture et je suis retourné dans la travée. Je n'ai eu aucune difficulté à regagner ma couchette. Mais j'éprouvais une telle haine pour cette routine que je pouvais à peine respirer. Un taulard ne peut même pas se buter tranquillement, pensai-je. À aucun moment, je n'ai eu conscience de l'humour ou même du ridicule de cette situation.
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J'y pensais en grelottant comme si j'étais dehors dans le froid pas assez couvert, avec devant les yeux le spectacle de gardiens tabassant des types en les frappant à la tête avec des matraques plombées ; avec l'odeur des corps qu'on ne lave pas et des latrines sales ; avec le bruit des gourdins qui tambourinent pour annoncer l'heure de se coucher, et le souvenir des lumières vacillantes.
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Une semaine plus tard, j'ai attrapé froid. Je croyais que ça allait guerir à la longue, mais ça n'a fait qu'empirer. A la fin, jai dû retourner à l'infirmerie à la visite du lundi matin et prendre place dans la queue qui commençait à l'entrée de derrière pour s'allonger dans la cour. Il neigeait ce matin-là. A nous voir, on aurait dit la lessive du lundi qu'on aurait oubliee sur son fil dans la neige, sauf que nous étions des loqueteux, et non des loques, mal nourris, mal vêtus, à nous geIer dans le froid en attendant notre tour de passer devant le bureau de médecine générale où le médecin donnait ses consultations. Il etait assis là, entouré de son personnel, à distribuer des doses de rosé à tous ceux qui défilaient devant lui. Le rosé était une solution concentrée de sulfate de magnésie dans un doigt d'huile de croton. On gardait les médicaments pour les malades qui pouvaient payer. Il distribuait aussi des brimades, verbales et physiques, giflant un détenu par-ci et en frappant un autre au visage par-là.
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Quel écrivain américain, ancien taulard, a su capter l'âme du petit peuple de Harlem tout en alertant sur la ségrégation dans un polar où l'on retrouve une reine et une pomme ?
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