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EAN : 9782916355887
128 pages
Editions Intervalles (23/08/2013)
3.45/5   10 notes
Résumé :
À Brest, deux anciens amis se retrouvent après vingt années de séparation. Le premier, en devenant écrivain, semble avoir réussi sa vie; le second, en dépit de débuts prometteurs, n'est jamais devenu ce qu'on attendait de lui. Et si l'amertume rattrape souvent les grandes espérances, l'idée même de réussite peut parfois s'avérer illusoire.

De Tel-Aviv à la presqu'ile de Crozon, de la cour de Normale Sup' aux monts d'Arrée, ces deux destins parallèles ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Dans un café de Brest, deux anciens camarades d'école se retrouvent après vingt années de séparation. L'un est écrivain, l'autre, Paul Rubinstein, n'a pas connu la réussite professionnelle et amoureuse qu'on lui prédisait. Paul profite de ces retrouvailles pour se confier. Il raconte ses désillusions amoureuses, son expérience communautaire dans un kibboutz, cette vie où les échecs n'ont cessé de se succéder.

De Paris à Tel-Aviv, de Tel-Aviv à Brest, on suit la trajectoire pleine de questionnements et d'incertitudes d'un homme qui avait tout pour réussir, mais qui semble avoir passé son temps à enchaîner les désillusions. Un homme qui subit, qui ne cherche pas à entreprendre quoi que ce soit pour changer le cours des choses. A aucun moment je n'ai ressenti pour lui la moindre empathie. Plutôt envie de le secouer que de le plaindre. Un personnage agaçant en somme.

Le texte est déroulé d'un bloc, sans découpage. Cette absence de chapitres, de parties, de respirations, a fini par m'étouffer. Je me suis embourbé dans cette logorrhée, certes très bien écrite, mais dont j'ai vite perdu le fil. Il faut dire aussi que l'histoire de Paul n'a rien de passionnant. Une mise à nue trop dramatique et trop psychologique pour moi. Il manque un soupçon de fantaisie, un poil d'autodérision qui aurait permis de faire passer l'amertume de la pilule. le narrateur qualifie à un moment sa prose de « flot torrentiel ». Je crois que c'est exactement ça et malheureusement, je m'y suis noyé. C'est dommage, il y a certains passages plein de lucidité ou plutôt drôles : « Les pauvres ont tout de même cette capacité à susciter la sympathie, pour peu qu'ils aient la bonne idée de vivre loin et de rester chez eux. » ; « Je ne crois pas qu'aimer soit plus fort que d'être aimé, mais Balavoine a chanté beaucoup de conneries. C'est ce qui arrive aux chanteurs populaires lorsqu'ils se prennent pour des philosophes. »

Au final, je suis passé à côté, c'est une évidence.
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Déjà sélectionné pour le Prix Fémina de l'année 2010 avec son roman le Réprouvé, Mikaël Hirsch se retrouve une nouvelle fois en lice, en cette année 2013, pour le même prix, avec son tout dernier ouvrage, Avec les hommes.

Mince roman d'une centaine de pages, au contenu non moins assagi, Avec les hommes conte l'incroyable histoire de deux hommes, aux antipodes l'un de l'autre, qui se croisent succinctement dans leur prime jeunesse, puis se séparent, pour dresser un bilan, bien des années plus tard, de la globalité de leur existence.

Mikaël Hirsch a le don de rendre plausible ce qui ne l'ait pas forcément. Avec maintes caractéristiques réalistes, il en vient à dresser l'exacte portrait, minutieux et minimaliste, des personnages qu'il représente.

Avec les hommes nous fait voyager. Pas seulement dans de sublimes paysages, mais également psychologiquement. On en vient à fouiller l'esprit des personnages, leurs motivations, et leurs caractéristiques. Pour le personnages principal, qui semble être l'un des seul personnages du roman, outre le narrateur, je lui ai trouvé des traits de caractéristiques communs avec le protagoniste dans L'étranger d'Albert Camus. Distants, lointains, mystérieux, négatifs et pessimistes, les accords ne sont que trop nombreux entre ces deux emblèmes de l'indifférence et de l'étrangeté humaine. L'absence de dialogues accentue l'aura énigmatique de Paul, notre protagoniste, qui semble, même après la narration complète de sa vie, encore fort inconnu aux yeux du lecteur. Seul point d'ancrage affectif, la parole du narrateur, très présente, qui rattache l'histoire à la réalité et apporte une grande dose d'humanisme.

Dans un même temps, l'auteur avec talent à semer la zizanie dans l'esprit du lecteur. La fiction et le réalisme se croisent, s'entremêlent pour ne former qu'un, au point que le lecteur vient à se poser la question : cette histoire, s'est-elle réellement déroulée ? La narration à la première personne du singulier renforce cette impression de biographie, les émotions qui se dégagent de l'écriture si enchanteresse de l'auteur ajoute davantage à cette incohérence.

Il faut dire que Mikaël Hirsch manie avec habilité et aisance la langue française. Il fait honneur à la littérature francophone, met en avant sa beauté, prône sa longévité, tout en restant dans un style d'écriture simple et accessible. Dans un même temps, l'auteur nous prouve sa large culture générale, en plaçant ici et là de nombreuses références culturelles très agréables, rendant d'autant plus vivant son récit.

Dans une écriture singulière et originale, Mikaël Hirsch déploie ouvertement l'intimité de son protagoniste, sa vie gâchée, perdue, en opposition avec celle de son narrateur, auquel tout profite. Un roman fort en émotions, en désaccord avec les règles affûtés habituelles, qui permet de réfléchir posément sur l'existence de notre vie, si ardemment entamée.
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En librairie dès le 22 août prochain, "Avec les hommes" est le quatrième roman de l'écrivain français Mikaël Hirsch, également auteur de "Le Réprouvé", "Les Successions" et "OMICRoN".

A Brest, un écrivain recroise Paul Rubinstein, un ancien camarade de classe perdu de vue 20 ans plus tôt et lequel a visiblement très envie de lui tenir la jambe en s'épanchant sur sa vie.
Paul lui raconte sa désillusion amoureuse avec une femme qui le quitta en raison de son faible statut social, sa fuite dans un kibboutz israélien où il travaillera dans une usine de détergents avant de rentrer en France et d'entamer une vie d'errance jusqu'à sa rencontre avec Valérie.
Une confession comme l'écrivain en entend souvent mais qui pourrait bien sonner comme un écho imprévu à sa propre vie.

Paul Rubinstein apparaît d'emblée comme un personnage romantique dont on ne sait si il faut s'en attendrir ou s'en agacer. Pas vraiment beau et dénué de charisme, peu sociable, il est surtout un homme très fleur bleue dont la grande naïveté tend au masochisme.

Quoiqu'il fasse, il finit toujours par être exclus à un moment donné au point qu'on songe à une certaine fatalité.
En cynique "éboueur des vies médiocres", l'écrivain écoute d'une oreille amusée le récit de cette vie sans relief, se rassure et se félicite d'avoir mieux réussi. Mieux vaut être à ma place qu'à la sienne se dit-il sans doute.
Sauf que cette confession l'amène progressivement à s'interroger sur sa propre vie, entièrement consacrée à la littérature. Dans le fond, à part se nourrir de la vie des autres, peut-il se targuer d'avoir mené une existence propre ? Est-il plus heureux que Paul ?

Après avoir beaucoup aimé "Le Réprouvé" et "Les Successions", j'étais curieuse de découvrir le nouveau roman de Mikaël Hirsch que celui-ci a gentiment proposé de m'envoyer.
Tout comme l'écrivain, au départ je me suis dit "Quel boulet ce Paul ! A assommer cet écrivain qui n'a rien demandé avec sa vie qui n'intéresse personne".
Mais tout comme le narrateur qui y voit une distraction pour passer le temps, je me suis surprise à tendre l'oreille, prenant d'abord Paul en pitié pour ensuite m'agacer de ce qu'il ne fasse rien pour arranger les choses.
Il est vrai que certaines personnes n'ont pas de bol dans la vie mais certaines ont vraiment l'art de s'enfoncer et de reproduire les mêmes situations, sans se donner les moyens de faire changer les choses.
Paul est vraiment un personnage à la dérive, sans ego, incapable de se réconcilier avec lui-même autrement qu'à travers le regard de quelqu'un d'autre.
On se rend compte à la fin du livre à quel point il misait sur sa rencontre avec l'écrivain pour "lui donner vie" et à quel point l'écrivain a sous-estimé toute la responsabilité dont il se voyait investi à son insu.
J'avais d'abord eu le réflexe de trouver la fin un peu trop facile (on prend souvent conscience de certaines choses quand il est trop tard) mais elle m'est finalement apparue comme une suite logique dans le cheminement du narrateur.

Les deux personnages semblent complètement opposés au départ (l'un trop humble, l'autre trop arrogant) et pourtant l'auteur nous montre au fil du récit qu'ils sont finalement tous deux aussi paumés l'un que l'autre.
Comme dans ses deux précédents romans, Mikaël Hirsch reprend cette thématique de la quête identitaire qui pousse des personnages mal dans leur peau à partir dans d'autres pays pour trouver un sens à leur vie ou à se réfugier dans d'autres existences comme c'est le cas ici de l'écrivain.
A nouveau, je me suis délectée de l'écriture de l'auteur, toujours aussi précise, juste et drôle quand il le faut et à l'origine de réflexions qui font forcément mouche dans l'esprit du lecteur et l'invitent au questionnement intérieur. Et rien que pour ça, j'ai envie de vous recommander ce roman.
Mais pour ma part, il m'a manqué ce petit quelque chose qui fait d'un roman un coup de coeur, une de ces lectures marquantes qu'on n'oubliera jamais.
Me voilà bien embêtée car je n'arrive pas à mettre le doigt sur cette chose qui m'a manquée dans ma lecture. J'ai fini ce roman avec l'impression d'un goût de trop peu. Ca doit tenir à l'histoire car je n'ai strictement rien à reprocher au style de l'auteur.
Je n'ai pas envie de conclure ce billet par un "bien mais sans plus" car je sais que pour ma part, c'est le genre de réflexion qui me pousse à passer mon chemin. Mais je ne pouvais pas non plus ne pas évoquer ma réserve.
Du coup, je suis très curieuse de découvrir d'autres avis sur ce roman et vous encourage de toute façon à découvrir l'écriture de cet auteur !
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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Un écrivain est à Brest pour la promotion de son dernier roman, il y rencontre Paul, ami de lycée qui va lui conter sa vie.

Je ne sais si ce récit est réalité ou fiction, toujours est-il que le récit que nous livre Mikaêl Hirsch est la confession de Paul Rubinstein à son ami écrivain…distillée par la pensée, le recul, la rencontre que l'écrivain a vécue

L'écriture est belle, épurée, va à l'essentiel. le ton assez noir, sarcastique dans la première partie du livre, s'allège dans la 2eme partie du roman.

Il y a comme un point de rupture dans ce roman, comme il y a un point de rupture dans la vie de Paul lors de sa rencontre avec Valérie.

Le roman nous interroge sur nos existences, sur l'amour, la réussite sociale….sur la fonction de l'écrivain.
En décor, la Bretagne fait écho au récit.
Ce n'est pas un livre facile à lire, j'ai failli m'y perdre à plusieurs reprises. C'est un livre exigeant, surprenant dont je ne regrette pas d'avoir poursuivi la lecture.
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Je retrouve avec bonheur l'écriture de Mikaël Hirsch que j'avais déjà appréciée dans le Réprouvé et dans Les Successions. Dans son dernier roman, il reprend les thèmes de son premier, le réprouvé : la judaïté, l'écriture et la littérature en tant qu'idéal de vie, la rencontre de deux hommes l'un admirant l'autre pour sa réussite littéraire. S'y ajoute là le mal-être d'un jeune homme brillant, Paul Rubinstein, promis à un bel avenir, mais qui peine à se faire une place dans un monde qui n'est pas le sien. Sa mère est alcoolique, il habite en cité et étudie à Normale Sup' auprès de gens de bonnes familles. Il s'amourache d'une fille, qui, mollement, lui rend la pareille, mais lorsqu'elle s'aperçoit qu'il loge en HLM, elle le quitte tout aussi mollement, sans vraiment le lui dire mais lui s'accroche.
Mikaël Hirsch n'est pas tendre avec ses personnages, dans la première partie au moins. Pas de compassion, mais d'ailleurs pourquoi en faudrait-il ? Ni pour l'écrivain-narrateur qui recueille les confidences et qui est assez réaliste quant à sa pseudo-réussite sociale sachant et mesurant tout ce à quoi il a dû renoncer pour arriver à une petite reconnaissance. Ni pour la femme aimée qui ne peut envisager rester avec un garçon issu de la classe populaire, aussi brillant soit-il ; les pages consacrées à cette partie sont terribles, sarcastiques, ironiques et très vraies, comme lorsque Paul tente de la revoir après son calamiteux séjour de quelques mois au kibboutz en Israël, et qu'elle est restée étudier à Paris
Ni enfin, pour Paul Rubinstein qui ne réussit pas à surmonter sa déception amoureuse et qui par dépit se jette dans les situations les plus improbables, les plus humiliantes. Sur un coup de tête, il part trois mois au kibboutz, une sorte de pèlerinage, de point sur sa judaïté, lui qui jusque là ne s'y est jamais vraiment intéressé et sur son désir de construire une oeuvre littéraire. On a envie de le secouer Paul, de lui dire de se bouger plutôt que de se complaire dans son mal-être, dans sa dépression. Il est une sorte de bouc émissaire ou de punching-ball universel : tout le monde se fout de lui, le méprise. Il lui faudra tout quitter, femme aimée sans retour, études, Paris et rejoindre Brest pour tenter de revivre.
C'est un roman sombre avec des personnages de la même teinte, qui néanmoins ne finit pas dans le noir absolu : la Bretagne en rédemption et Brest salvatrice (je vois des sourires bretons aux lèvres qui vont s'agrandir lorsque je vais dire que les descriptions de cette région sont belles -peut-être pas toujours flatteuses pour Brest- mais il me semble que M. Hirsch connaît et aime la région) ! Ce roman est un mélange pour le meilleur des deux précédents de l'auteur : les thèmes du premier avec l'excellence de l'écriture du second : une vraie réussite. La langue est belle, travaillée, sans omettre parfois, au détour d'un virgule, un langage plus direct, franc et cru pour décrire des situations chocs ou gênantes. Aucune phrase, aucun mot ne sont inutiles, tout le superflu a été ôté pour arriver à ce roman de 122 pages. J'aurais pu citer encore plus de passages pour tenter d'appâter le chaland ou dit plus élégamment, pour flatter l'intelligence du futur lecteur, mais je fais confiance à la curiosité et à l'envie de découverte.
Mikaël Hirsch est un écrivain qui se bonifie de livre en livre, sachant qu'il était déjà parti d'assez haut...
Lien : http://lyvres.over-blog.com/
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Les amis, les femmes, les parents, finissent toujours en victimes expiatoires de mes romans. Mes quelques admirateurs ne soupçonnent nullement la quantité de gens qui cherchent, en réalité, à me casser la gueule.
Pourtant j'ai si bien brouillé les pistes qu'en vieillissant, je tends de plus en plus vers l'indéfinition.
La vie d'artiste, comme on dit, c'est renoncer à presque tout ce qui fait l'humain, pour rendre compte de ce qu'est l'humanité.
J'en viens même parfois à souhaiter m'enfermer dans un caisson d'isolation sensorielle, avec une perfusion de glucose et Jean-Michel Jarre à fond. p.31
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Les gens disparaissent, qu'ils quittent simplement nos vies ou bien l'existence en général, mais leurs paroles ne cessent jamais tout à fait de nous hanter.
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Il peuplait ainsi l'absence de chimères, d'excuses infinies et variables, car l'être aimé, paré de toutes qualités inhumaines, se voit toujours légitimé dans ses choix.
Ses excès sont sources de tempérance, sa bassesse, une assomption. La saloperie devient alors une forme de grâce et l'indifférence une marque d'attachement. p.28
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Je ne crois pas qu’aimer soit plus fort que d’être aimé, mais Balavoine a chanté beaucoup de conneries. C’est ce qui arrive aux chanteurs populaires lorsqu’ils se prennent pour des philosophes.
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Elle vivait là [canal saint Martin], provisoirement, estudiantine, à la marge des quartiers véritablement populaires, comme on s'encanaillait autrefois dans les troquets apaches. Elle attendait le beau mariage qui la propulserait à nouveau vers le standing d'Haussmann, sans avoir à réclamer toujours plus à ses généreux géniteurs. Sans avoir connu la mansarde, le lavabo sur le palier et les toilettes à la turque, elle pourrait tout de même se vanter un jour d'avoir vécu la bohème, telle qu'elle la concevait, c'est à dire supportable, temporaire et délicieusement exotique, précédant l'inexorable migration vers l'ouest, comme ces baleines qui, avant de rejoindre les eaux chaudes du golfe pour mettre bas, se gavent de plancton près du pôle. (p.56/57)
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Video de Mikaël Hirsch (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mikaël Hirsch
Le Réprouvé de Mikaël Hirsch sur webtvculture .Décembre 1954. Alors que Simone de Beauvoir reçoit le prix Goncourt. Louis-Ferdinand Céline vit reclus dans un pavillon de banlieue. Un jeune coursier des éditions Gallimard raconte? Un roman tendre et cruel sur le milieu littéraire et les années 50.
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