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Critique de jjuw
Encore un livre magnifique. Au début je pensais à une sorte de documentaire alors qu'il s'agit d'un roman qui prend des allures de petite saga familiale. C'est l'histoire sur trois générations d'une famille crétoise dont la grand-mère en mille neuf cent trente neuf est atteinte de la lèpre et doit s'exiler à vie dans l'île de Spinalonga, au large de la Crète, une léproserie qui a réellement existé et qui a fonctionné de 1903 à 1957, date à laquelle la découverte de la dapsone a permis de traiter les malades. le roman a plusieurs niveaux, L'un est la description de Spinalonga, de la vie telle qu'elle s'y est déroulée et des conflits intérieurs de ses habitants forcés. La vie y était beaucoup plus joyeuse et normale que ce que l'on s'imagine parfois, encore que soient décrits les tourments de ceux qui ont succombé à la maladie. Mais l'on y trouve aussi des gens merveilleux, de belles histoires d'amitié et de bonté. Une partie intéressante sont les affres et appréhensions des malades guéris qui reçoivent l'autorisation de quitter l'île et du mal que certains ont eu à réintégrer la société surtout s'ils portaient les stigmates de la maladie.Sur un deuxième plan le roman raconte l'histoire de la famille d'Eleni, la grand-mère lépreuse, celle de ses deux filles Anna, la rebelle, l'ambitieuse, et dont le terrible caractère lui vaudra d'être assassinée par son mari trompé et Maria, la bonté faite femme. C'est la petite-fille d'Anna, Alexis qui en venant chercher des informations sur sa mère qui se refuse à parler de son passé qui mettra la machinerie en branle. Giorgis le mari d'Eleni, un pêcheur taciturne qui toute sa vie aura été le lien extérieur de la léproserie, livrant les marchandises et transportant les médecins qui y officiaient trois fois par semaine. C'est une histoire pleine de rebondissements et de bons sentiments. Mais un véritable plaisir de lecture et le découverte d'un monde qui a existé et que l'on connaît si peu.
