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EAN : 9782375610374
176 pages
Mirobole (03/02/2017)
3.65/5   17 notes
Résumé :
« La toute première traduction française du Kerouac polonais. »

Dans les bas-fonds de Tel Aviv à la fin des années 1960, deux Polonais sans le sou, Robert et Jacob, programment de séduire une riche veuve américaine visitant Israël pour ensuite lui extorquer de l’argent. Le vieux Robert est le metteur en scène de cette arnaque au mariage : il écrira des tirades douloureuses et passionnées, que le beau Jacob interprétera avec flamme pour que la femme to... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
J'ai des amis litteraires. J'entends par la des amis aux bibliotheques encore plus heteroclites que la mienne. Ils m'offrent un café et je me promene avec. –Eh? Mais ce livre est a moi? --Qu'est-ce que tu racontes? Lache-le tout de suite! –Regarde, c'est ma signature en page de garde! –Je te connais, tu viens de la gribouiller! –Mais je me rappelle de ce livre! –Tu ne te rappelles de rien du tout! Remets ca a sa place! Apres le café je sors, le livre en main. –Tu me le rendras! Ta vie en depend! –Dieu te le rendra! Il vaudra mieux que je le fasse circuler, ton paradis en depend!


Qu'est-ce que j'ai degotte cette fois-ci? Un Marek Hlasko. Un polonais exile dont je n'ai encore rien lu. J'ai gagne a la loterie! Mais d'abord je ramasse quelques renseignements supplementaires. Interdit de retour en Pologne, Hlasko tourne un peu partout, en France, en Amerique, en Israel, en Allemagne ou il meurt a 35 ans dans des circonstances enigmatiques. En Israel il a passe deux ans, appele par un journal auquel en fin de compte il ne donnera presque rien. Vivant de petits travaux, passant un temps dans un kibboutz, il finit ce sejour dans un grand denuement jusqu'a ce qu'une amie allemande vienne le demander en mariage et le ramene avec elle en Allemagne. Mais il aura reussi a y pondre deux livres, dont celui-ci. Quelques amis polonais, des exiles de Gomulka, ne l'oublieront pas. Ils se reuniront en 2010, au 76e anniversaire de sa naissance, dans un café de Tel Aviv, et apres quelques discours apposeront une plaquette dans un immeuble voisin: “Dans cet immeuble, au 54 de la rue Allenby, se tenait l'hotel Victoria, ou habita pendant deux ans le grand ecrivain polonais Marek Hlasko (4.1.1934 – 14.6.1969)”.


Ce livre suit le projet de deux petits arnaqueurs, deux polonais plus tres jeunes, exiles a Tel Aviv. Ils s'attaquent a des touristes esseulees, leur promettant compagnie stable et amour perenne, pour les delester de leur surcharge de dollars (ou autres monnaies, mais surtout pas des livres israeliennes de l'epoque). Pour cela ils preparent une tres meticuleuse mise en scene, et celui qui doit tenir le role de l'aspirant epouseur, le beau Jakub, apprend par coeur les repliques que concocte son comparse, Robert, la tete pensante et decidante du tandem. C'est que, feru de theatre, grand admirateur de Shakespeare qu'il lamente ne pas avoir pu representer sur de vraies planches, le plus important pour lui n'est pas de soutirer de l'argent a ces dames mais de leur donner une representation digne du meilleur public. Et cela donne une esquisse de roman noir ou, en de constants dialogues, eclate un humour malicieux et goguenard. Un humour noir qui revele, par l'intermediaire de deux compares aussi implacables que desesperes, un Tel Aviv sordide, aux bas-fonds peuples d'exiles desempares, reniant tout passe et dont le futur se resume a juste un lendemain. Reniant au passage une ancienne culture qui fond au soleil mediterraneen. Shakespeare est tout juste bon pour une arnaque, et la litterature n'est qu'une chimere. Jakub dira: “Nous perdons la vie en la vivant”. Et Robert, qui avait autrefois nourri de grands projets: “Nous savons comment cela fonctionne. Un jour tu es un ecrivain. Puis tu meurs et tu es un ecrivain maudit. Les annees passent et tu es un auteur culte. Et personne n'a lu tes livres".


L'humour qui se promene dans chaque page ne peut cacher la douleur qui plane sur ce livre, un roman politiquement incorrect, cynique et narquois, incommodant. Un cocktail explosif de roman noir, drame nihiliste et humour sournois. Et cela donne un joyau. Une perle noire echouee sur la plage de Tel Aviv.
Et Hlasko? Lisez le, qu'il ne devienne ni maudit ni culte.
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Oups, je suis en retard ! C'est la première fois que je ne rends pas mon avis Masse Critique dans les temps, mais cela n'a absolument rien à voir avec le livre !
Il était court, percutant, facile à lire, beaucoup de dialogues... Ceci dit, il y a beaucoup de choses à lire entre les lignes. Se contenter de tout prendre au premier degré serait une erreur. Les personnages sont variés et complexes, les situations subtilement teintées d'absurdité...
Sans avoir adoré, j'ai trouvé le livre parfaitement honorable, bien pensé, avec son propos en apparence brut de décoffrage, mais bien plus profond qu'il n'en a l'air.

Je pense que ce roman a tout pour séduire son public. Sans doute pas un large public, plutôt le genre habitué aux "films d'auteur" plutôt qu'aux "blockbusters" (bien que les deux ne s'excluent pas mutuellement).
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Toute la peine et la misère , toute la " débrouille, la magouille" de deux pauvres hères qui tentent de survivre dans un monde post guerre, post génocide ayant vécu des faits innommable et qui sont à l'origine de leur vie présente..
une satire à l'humour décalé d'un auteur qui a vécu sa vie par les deux bouts avant de disparaître à l'âge de 35ans et comme le dit l'adage nul n'est prophète en son pays, c'est au travers de son exode qu'il a trouvé l'inspiration.
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Marek Hłasko, auteur polonais renommé mais méconnu en France, a écrit de nombreux livres se déroulant dans les pays où il résidait, exilé involontaire de la Pologne pour son opposition au communisme. La Mort du deuxième chien, écrit en Israël, a été publié pour la première fois en 1965 et est aujourd'hui enfin traduit en français chez Mirobole éditions. Qualifié de « Kerouac polonais » et présenté comme oscillant toujours entre réalité et fiction, que nous vaut cet auteur d'une génération d'incompris et de révoltés ? Il est le fondateur de la nouvelle collection Horizons blancs pour la littérature contemporaine chez Mirobole.
Plus qu'un Kerouac polonais, même si il y a incontestablement un côté beat generation assez prononcé chez Marek Hłasko, je le comparerais plutôt à James Joyce et notamment à son oeuvre majeure, Ulysse. Pour ceux qui ne connaissent pas Joyce, il me serait difficile de vous le résumer mais on y retrouve une volonté de briser les mensonges en nous les mettant en avant, une certaine révolte puissante mais contenue dans les mots et surtout entre les lignes, un sentiment de frustration, quelques longueurs, voulues et intensifiant un récit complexe et pointu qui n'est pas forcément là pour distraire mais pour amener à une réflexion. Je ne connaissais pas Marek Hłasko avant de lire la très bonne préface du traducteur Charles Zaremba qui nous dresse le portrait d'un incompris, d'un exilé involontaire, d'un homme frustré dont la mort est arrivée bien trop tôt (à l'âge de 35 ans). Cette introduction édifiante m'a permis de savoir dans quoi je m'embarquais avec La mort du deuxième chien, à savoir un récit qui relève de l'absurde et qui cherche à interroger la frontière fiction/réalité. Sans ça, très honnêtement, je serai quasi-certainement passée à côté du texte. Car oui, La Mort du deuxième chien n'est pas à lire comme on lit une histoire romanesque classique, il y a de l'absurde, pas forcément de but dans l'histoire, c'est « bête et méchant » comme on dit, et si on ne porte pas le récit à un niveau de réflexion plus élevé, on passe à côté. Un peu comme chez James Joyce finalement, sauf que là c'est nettement plus court, le récit faisait un peu moins de 200 pages (en comparaison, Ulysse avoisine les 1000 pages).
Nous suivons l'histoire de deux escrocs qui se veulent artistes et qui, par des situations complètement scénarisées à l'avance, séduisent des femmes pour leur extorquer de l'argent. Leur méthode est une vraie pièce de théâtre, avec tout ce qu'il peut exister de dramatique et même une fin en apothéose. Par cette histoire un peu folle, Marek Hłasko interroge la fausseté, les mensonges, le masque de la société et tous ses faux-semblants. On y ressent, entre les lignes une profonde frustration de ne pas être cru, de ne pas être écouté, et notamment dans son pays où il ne peut plus se rendre. Son écriture est à la fois très distante et révoltée et nous dresse un récit digne des pièces de théâtre de l'absurde à la Beckett (les échanges entre Robert et Jacob ont fait écho en moi aux personnages d'En attendant Godot). Entre réflexion philosophique et littérature contemporaine beat generation, Marek Hłasko atteint une apothéose dans le récit vers la page 150, lorsque Jacob réfléchit à la Pologne, à l'histoire, au communisme et souligne alors l'absurdité même de notre histoire et de l'humanité. C'est à ce moment- là, tout proche de la fin, que le récit a pris pour moi une dimension nouvelle et toute sa valeur.
Je n'ai pas eu de coup de coeur pour La mort du deuxième chien pour plusieurs raisons. La première et la plus évidente, je ne suis pas une férue de littérature contemporaine. Et si j'apprécie l'absurde, j'ai besoin d'actions, de suspens, etc. Je constate malgré tout la qualité de l'ouvrage mais ce n'est tout simplement pas pour moi. le côté pointu n'est pas spécialement ce que j'avais envie de lire à cette période fort chargée, j'avais besoin de me distraire, de me détendre en déconnectant mon cerveau et j'ai donc trainé un peu le livre pour me le réserver aux quelques minutes par jour où mon esprit était encore apte à réfléchir. J'aurai aussi aimé qu'il y ait plus contexte, plus de bases car on se retrouve lâché dans l'histoire de but en blanc. Et si Israël se devine, j'avais envie d'avoir plus de descriptions, plus de longueurs pour ne plus juste percevoir le pays mais en savourer l'ambiance. le fait qu'il n'y ait pas vraiment d'aboutissement, comme dans tout bon récit absurde est aussi très frustrant pour moi et même si je comprends pourquoi, je reste un peu sur ma faim.
En bref, La Mort du deuxième chien est un récit atypique, mêlant l'absurde, un scénario « bête et méchant » et pourtant porteur d'une réflexion quasi philosophique sur le théâtre qu'est la vie. C'est un livre très proche de la beat generation et de James Joyce, avec un soupçon de Beckett. Ce n'est pas forcément une lecture « divertissante » dans le sens où elle demande une réflexion pour apprécier l'oeuvre mais elle a le mérite de nous faire enfin découvrir cet auteur polonais au destin atypique.
Lien : http://yuyine.be/review/book..
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Sous le soleil de Tel Aviv et alors que souffle le khamsin, deux petits escrocs du genre bras cassés, accompagnés d'un (très gros) chien, tentent d'arnaquer de riches américaines esseulées. Robert le vieux (plusieurs années de prison au compteur et fou de théâtre) et Jacob le jeune (moins cheval de retour quand même) agissent lentement et peu mais parlent énormément. La mort du deuxième chien entre en effet dans le genre du roman dialogué, illustré par Ronald Firbank et Ivy Compton-Burnett au début du siècle dernier puis par quelques auteurs du Nouveau roman. Cela donne un roman (une histoire ?) vif et enlevé que l'on a souvent envie de lire à haute voix. Et l'on prend beaucoup de plaisir à suivre les deux comparses dans leur entreprise, source de situations souvent loufoques. Ce qui n'empêche pas une réflexion bien désabusée sur la condition humaine, entre absurde et tragique.

Marek Hlasko (mort en I965 à 35 ans dans des conditions obscures, overdose ou suicide) est un auteur culte en Pologne et bénéficie d'une large aura dans de nombreux pays. Conséquence, outre son très grand talent, d'une vie aussi aventureuse que brève. Excellente idée des éditions Mirobole de l'avoir enfin traduit et publié. A découvrir.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Robert est obsede par le theatre. En prison, il a toujours joue en echange de quelques cigarettes ce que les taulards lui demandaient. Il avait meme etabli un tarif pour ses services artistiques. Il debitait le monologue de Macbeth qui commence par « Tomorrow, tomorrow and tomorrow » en polonais pour une seule cigarette. Pour deux, il la servait en anglais. La scene du balcon relevait du registre bon marche, une cigarette qu’on coupait en deux, parce que c’est moi qui faisais Juliette. C’etaient les numeros les plus chers. Le repertoire moderne, je le donnais seul pour presque rien du tout. Robert ne s’y essayait jamais. C’etait un pretre de l’art. Je me souviens qu’il avait joue Faust avec un contrebandier qui avait appartenu dans sa jeunesse a une troupe de theatre amateur du Caire, puis ils se sont battus – plus precisement, Robert lui a casse la figure pour son jeu trop appuye et theatral. Quand on a enfin reussi a les séparer, il a continue a vociferer, disant que sur scene, un acteur doit retenir les ailes de son ame. Moi, plus modeste, je jouais generalement des scenes de cinema – mon grand succes, c’etait le chien Dingo. Bien sur, je recevais plus de cigarettes que lui, mais il fumait les miennes et se plaignait de l’inculture croissante du public et de la cretinerie des films.
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— Tu vas encore le marier ? demande le portier à Robert.
— Bien sûr. Est-ce que je l’ai déjà mal marié ?
Le portier me dévisage un instant.
— Il est vieux, dit-il enfin. Et il a l’air sacrément fatigué.
— T’en fais pas pour moi, Harry, dis-je. Laisse à Robert le soin d’avoir des idées. Il sait comment trouver le pognon.
— Sûr, dit Robert. C’est pareil pour les dessins. L’essentiel, c’est l’idée. Et moi, j’ai encore plein d’idées pour lui.
— Il est vieux, répète le portier.
— C’est mes oignons. Je sais ce que je dois faire de lui. Cette gueule d’enterrement va me faire gagner le gros lot. Alors, tu les as, ces deux lits, oui ou non ?
— Il faudra aussi payer pour le chien, dit le portier. C’est le règlement.
— On a déjà payé. Quand on l’a acheté.
— Combien ?Presque cent livres. C’est un chien de race. Tu crois peut-être qu’on l’a eu pour rien ? Avec une nourrice en prime ? C’est ce que tu crois ?
— Vous payez d’avance. Quatre livres. Et je ne veux pas voir ce chien traîner dans l’établissement.
— Il reste avec nous, dis-je. Il va là où on va. On n’a rien à lui cacher.
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Je suis obligé de tenir notre chien par le collier, car il s'agite et grogne depuis un moment. Il doit être troublé par le mourant.
L'homme meurt peu après. Robert, le chauffeur et moi-même l'extrayons du taxi. On l'allonge sur un banc en attendant l'ambulance. Une personne charitable lui couvre la tête avec un magazine. Sur la couverture, la photo d'un acteur connu nous fixe de ses yeux colorés. Robert soulève la revue et regarde encore une fois le visage du défunt.
J'ai l'impression que c'est un Roumain, dit-il. Il a dû arriver d'Europe récemment. Il ne connaissait pas un mot d'hébreu.
Le plus drôle, dis-je, c'est qu'il n'en apprendra plus aucun.
Mauvais signe.
Tu parles de lui ?
Évidemment. Je suis superstitieux. Ce type va nous gâcher notre affaire. On aurait dû venir en train.
Il n'est pas encore au frais dans sa tombe qu'il s'est déjà fait un nouvel ennemi, dis-je.
Bien vu, répond Robert ? Qu'on le mette en bière vite fait, ce salaud.
Il regarde le chauffeur qui, penché sur le corps, tente de déchiffrer le nom de l'acteur sur le magazine.
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Le trajet de Haïfa à Tel Aviv dure plus de deux heures. A mi-chemin environ, nous voyons que le type va mal. Le chauffeur dit qu’on n’est plus très loin. Il pousse à fond son vieux taxi, fait grincer les pneus dans les virages, de sorte qu’on se sent un peu comme des acteurs dans un film de gangsters. Un policier essaie de nous arrêter : il fait signe de la main, mais le taxi ne ralentit même pas. On voit dans le rétroviseur l’agent se diriger vers sa Harley garée à l’ombre, puis il laisse tomber : il fait trop chaud. Seul au milieu de la chaussée, il ôte son casque et se passe la main sur son visage ruisselant de sueur.
— Comment il va ? demande le chauffeur sans tourner la tête.
— Il agonise, dit Robert. Maintenant, il aura du silence et de l’obscurité, ajoute-t-il en s’adressant à moi. Est-ce qu’il va encore être déçu ?
— Vous le connaissiez ? demande le chauffeur.
— Non, dis-je.
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Nous traversons la route et entrons dans l’hôtel. Affalé dans un fauteuil, le portier lit un livre dont la couverture me fait penser au macchabée : un bellâtre assassine une femme, à moins que ce ne soit le contraire.
— Vous avez roulé longtemps ? demande le portier.
— Deux heures. Un homme est mort dans le taxi, dis-je. Il est resté appuyé contre Robert pendant tout le trajet.
— Le salaud, ajoute Robert. Il va nous porter la poisse. Tu as deux lits pour nous, Harry ?
Le portier ne répond pas. Il est plongé dans sa lecture et moi, je regarde à nouveau la couverture colorée.
— On paie cash, précise Robert.
Alors seulement le portier pose son livre et lève la tête.
— Vous restez longtemps ?
— Je ne sais pas, dis-je. On est venus se faire quelques ronds. C’est pour ça qu’il est tellement enragé. Il pense que le macchabée va lui saboter son plan.
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