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EAN : 9782267024630
137 pages
Christian Bourgois Editeur (07/03/2013)
4.25/5   68 notes
Résumé :
Dans le nord du Pakistan, un adolescent mène une vie simple et heureuse en compagnie de ses sœurs et de ses parents, qu'il aide à récolter les fruits dans le verger. Au marché, il tombe sous le charme de la fille d'un puissant politicien, à laquelle il se lie, enfreignant ainsi les règles de la hiérarchie sociale. Pour son impudence, le jeune garçon est jeté dans une prison sordide où il croupit pendant quinze ans. À sa libération, brisé physiquement et mentalement,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Pour avoir osé lever les yeux sur Saba, la fille d'un notable dont la beauté l'a subjugué alors qu'il l'a croisée au marché où il venait vendre les grenades récoltées dans le verger de son père, un adolescent va se retrouver emprisonné et torturé pas seulement pour être puni mais pire pour y être oublié nous dit-il. 

Saba et lui ne sont coupables de rien et vont être accusés de tout, salis pour s'être endormis dans le verger de grenadiers après une douce reconnaissance de l'un par l'autre dans un amour très fort resté pourtant innocent et pur.
La vengeance du père sera terrible, quinze années de prison, de tortures et de souffrances qui vont dévastées la vie de cet adolescent devenu homme que l'on retrouve écrivant à sa toujours bien-aimée Saba, dans un carnet offert par le poète Abbas qui l'a recueilli presque mourant, alors qu'on l'avait jeté hors de la prison sans plus d'explication que lorsqu'il y avait été mené.

Ce livre est d'une beauté déchirante. Traversé d'une poésie qui parfois peut faire songer au Cantiques des cantiques tant il est imprégné du symbolisme de la grenade, du jardin clos, ce verger traversé par un vol d'hirondelles : «Elles filaient devant nous en vol plané avant de faire demi-tour dans un impeccable battement d'ailes. Elles piquaient au-dessus de nos têtes en nous bénissant de toute leur envergure. A mes côtés tu étais une chaleur parfaite, une compagnie parfaite.»

Mais la grenade est malheureusement aussi une arme de guerre, cette guerre d'Afghanistan qui va déborder sur le nord Pakistan voisin où se déroulent le récit pour pénétrer jusque dans la prison et poursuivre le narrateur qui relate dans le cahier que lui a offert Abbas, l'horreur traversée en parvenant à garder au fond de lui, préservés, les moments lumineux de son enfance et de sa rencontre avec Saba.

« Toutes ces années ! Elles m'ont tout pris. Ma santé et ma famille. Elles m'ont pris la personne que j'aurais pu être et m'ont rendu à la place la moitié d'un homme, une ombre.
(...) Ma capacité au plaisir a été endommagée. La souffrance s'est retirée, mais elle a laissé derrière elle une absence, une tristesse. Si vous y arrivez, imaginez-vous respirer et rien qui bouge à l'intérieur. Oui, je suis soulagé d'être libre, et c'est un soulagement profond, mais sans joie. Mes plaisirs m'ont abandonné, comme des pétales arrachés à une fleur ou perdus lors d'une gelée hivernale.
Pourtant quelque chose est ressorti indemne de toutes ces années. Un second miracle, peut-être. Je rêve toujours à toi. Je ressens toujours de l'amour pour toi. J'ignore comment ce sentiment n'a pas été détruit ... je m'étonne et m'émerveille qu'il ait été épargné.»

Je tiens à signaler un documentaire diffusé sur Arte dont les images illustrent parfaitement certains aspects de ce beau livre «En Arménie, la grenade l'un des plus anciens fruits cultivés par l'homme est un symbole national». Il est encore visible sur Arte +7 jusqu'à vendredi prochain.
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Saba... Elle est l'amour de sa vie. Pour ce jeune garçon, encore aux portes de l'âge adulte, cette jeune fille est à elle seule tout ce qu'il peut espérer, désirer et rêver. Mais ils ne font pas partie des mêmes classes sociales. Malgré leur discrétion, au pied d'un grenadier, ils se font surprendre. Commence alors pour lui 15 ans de prison d'où il ressortira brisé...
Quel magnifique moment de lecture !!! Une histoire d'amour dans la pure tradition des contes orientaux, une écriture douce et poétique, des personnages attachants et sensibles... Tout est ici réuni pour faire de certains rêves une force, pour permettre à un amour envolé de faire d'un jeune garcon brisé un homme debout...
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Peshawar, le Nord du Pakistan, pas très loin de la frontière afghane. Un homme ,jeune encore, très fatigué, arrive le souffle court,les jambes flageolantes et redécouvre un verger. Mais pas n'importe quel verger! le verger de son enfance . Les années ont passé , sa famille n'est plus là pour l'accueillir, les souvenirs affluent , sa main malhabile réapprend à écrire et commence à raconter.
Quinze années depuis qu'il a été embarqué , mis en prison, .... , quinze années de souffrance, de solitude au milieu de la promiscuité, seul le souvenir de Saba sa bien-aimée lui a permis de résister et l'aide d'Abbas, son hôte .
Une écriture pleine de poésie mais sachant vous prendre aux tripes. Une fois de plus l'homme est le prédateur de l'homme, une fois de plus le puissant peut écraser le plus faible sans limites, une fois de plus , une fois de trop !
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Il est des textes dont on ne saisit pas le but…

Recueilli par un vieil homme et sa fille, le narrateur reprend des forces et soigne ses blessures physiques et morales. Il confie ses souvenirs dans un cahier violet en s'adressant à un « tu », la jeune fille dont il était tombé amoureux mais qu'il n'a presque pas connue.

J'ai trouvé ce personnage principal très agaçant par son immense naïveté mêlée de bêtise : pourquoi aller se jeter ainsi dans « la gueule du loup » alors que rien ne l'y obligeait ?
Puis quand il écrit qu'il ne regrette pas ses années de prison. Je le sens trop effacé, très peu impliqué dans sa vie et ses choix, quasiment sans réaction, sans jugement critique, ou alors bien trop tard !
Seul élément qui m'ait touchée c'est son amour pour les lieux, la nature et surtout ce verger dans lequel il a grandi. L'auteur offre de belles descriptions à l'occasion.
Pour le reste je me suis longuement ennuyée en me demandant le but de ce texte… peut-être suis-je passée « à côté ».
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Les mémoires d'un homme de 29 ans qui incarne la résilience. Un homme coupable d'avoir aimé une fille qu'il croisera un jour, alors qu'il est au marché. Il paiera son coup de foudre par 15 années d'emprisonnement dans des conditions inhumaines, atroces.
Ce qu'il y a de beau dans ce roman, c'est que malgré la brisure, malgré la perte, malgré le mal, le narrateur ne cessera jamais d'aimer. L'amour qui garde vivant, l'amour qui permet d'endurer bien des souffrances.
Hobbs a une très belle plume, qui se lit comme un poème. Ces mots nous enveloppent d'une beauté infinie. Un livre déchirant, mais à la fois doux et sensible. Et dire que c'est un premier roman.
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
«Je m’appelle Saba», as-tu dit, et ce prénom m’a semblé un cadeau merveilleux.
C’est toujours le cas aujourd’hui. Je l’ai porté en moi longtemps comme mon bien le plus précieux. Je le prononçais rarement tout haut afin qu’il ne soit pas souillé par mon environnement. Je le gardais enfoui au fond de moi et, quand je n’avais rien d’autre à quoi m’accrocher, par un simple murmure dans le noir je te nommais, en prenant soin de ne pas être entendu, et en faisant cela quelque chose de toi m’était rendu et quelque chose de moi était sauvé.»
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Ton père dirait que nous n'avions rien à faire ensemble, que nous appartenions à deux mondes différents. Mais nous venons de la même terre, toi et moi, du même peuple. Nous parlons la même langue, buvons la même eau. Nous connaissons le même soleil, le même ciel. Alors si même nous devions être séparés l'un de l'autre, quel espoir y a t-il pour le reste du monde?
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Le temps s'étire pendant l'enfance, et les choses sont simplement ce qu'elles sont. Nos parents et nos grands-parents sont toujours présents et ne semblent pas vieillir. Une maison est un endroit fixe, immuable, dans lequel on peut toujours revenir, et les enfants restent des enfants, avec des plaisirs et des besoins simples et constants. Le monde est ce qu'il est.
Mais à présent tout change si vite. La guerre, qui a contourné ces vallées sans y pénétrer, se fait désormais menaçante. Les frontières sont franchies par les armées, mais aussi par les idées.
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Les hommes qui ont fait ça sont pour moi des étrangers ; ils ont lu un livre différent de celui que j'ai étudié il y a des années. Mais je crois que je les comprends. J'ai vu combien la colère peut déborder quand on l'empêche de s'attaquer à ce qui l'emprisonne. Elle a besoin de frapper quelque part, alors elle frappe ceux qui sont sans défense. Ces hommes agissent ainsi pour se sentir puissants, pour nous imposer leur monde. Ils pensent qu'ils doivent régner sinon tout sera perdu. Et ils ne craignent pas de semer la destruction parce qu'ils ne comprennent pas ce qu'ils détruisent.
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Tous les espaces clos n'étaient pas des prisons, et certains procuraient même une forme de sécurité : certains sont des sanctuaires.
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