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EAN : 9782870277546
157 pages
Complexe (15/04/1999)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :

Derrière le " miracle " asiatique se dissimulaient, d'ailleurs assez mal, des failles qui devaient provoquer, à plus ou moins longue échéance, une crise majeure : des pays qui s'étaient efforcés de s'extraire de leur sous-développement s'en trouvent ramenés loin en arrière, et pour longtemps. Or, même rétrospectivement, la plupart des analystes refusent toujours de reconnaître ces failles : trop ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Diana Hochraich est une chercheuse canadienne installée à Paris. Les études du CERI (Centre d'études et de recherches internationales) avaient déjà publié en 1998 une note intitulée « Crise financière et compétitivité dans les pays d'Asie ». Aussi, c'est avec intérêt qu'on attendait que cette économiste iconoclaste développe son propos dans un ouvrage plus ambitieux et avec le recul que permet aujourd'hui l'histoire.

Fort étrangement, son ouvrage ne traite à proprement parler de l'Asie que dans sa seconde moitié. Diana Hochraich consacre en effet toute la première partie et une bonne part de la deuxième à un tableau certes stimulant, mais fort général de la globalisation financière et de ses effets délétères. La mondialisation, à en croire Diana Hochraich, serait née de la stratégie oligopolistiques des firmes. Marx déjà n'affirmait-il pas que « la tendance à créer un marché mondial est incluse dans le concept même de capital » ? Cette mondialisation, dont la régionalisation amplifie, selon l'auteur, plus qu'elle n'amortit les effets, conduit à une nouvelle division internationale du travail. Celle-ci consiste « en une spécialisation dans l'exportation de produits manufacturés à faible ou moyen contenu en capital » (p. 148) : textile et habillement, automobile, électronique.
Une telle spécialisation comporte trois inconvénients de taille : elle concerne des biens « en fin de cycle », elle repose sur une main d'oeuvre bon marché qui disparaît avec l'augmentation du niveau de vie, elle utilise une technologie importée dont ne bénéficient guère les industries locales. Que la confiance se tarisse et les flux de capitaux étrangers qui ont financé la croissance refluent avec d'autant plus de facilité que toute entrave à la circulation des capitaux a été abolie.

C'est précisément un tel phénomène qui aurait précipité l'Asie dans la crise. Une crise qui, contrairement à l'idée dominante, serait plus proche qu'on ne le croit de la crise de la dette latino-américaine. Si l'origine de la crise latino-américaine réside dans le gonflement des déficits publics (lui-même provoqué par le financement à fonds perdus d'industries publiques insuffisamment compétititives), et si la crise asiatique trouve elle, son origine dans l'endettement des agents privés, il n'est guère contestable que l'une et l'autre trouvent aussi leurs racines dans la surabondance des liquidités dans les pays industrialisés. En 1980, les pétrodollars s'investissent sans discernement en Amérique Latine ; dans la décennie 1990, les fonds de pension se placent en Asie, attirés par des taux d'intérêt élevés et par la quasi-fixité de la parité avec le dollar. Dans les deux cas, c'est le brusque renversement de la confiance qui provoque la crise. Et, en aval, l'intervention des institutions financières internationales est presque pire que le mal.
Diana Hochraich n'a pas de mots assez durs pour critiquer les plans d'ajustement structurel imposés par le FMI. Sous prétexte de juguler l'inflation, de stabiliser la parité de la monnaie, ils entraînent une augmentation insoutenable des taux d'intérêt qui asphyxie l'investissement et une réduction drastique des dépenses publiques qui fragilise un tissu social déjà bien mal en point.

Au total, le bilan est sombre : « l'Asie connaîtra sans doute une décennie perdue » (p. 147), une période d'instabilité politique et sociale. On l'aura compris, Diana Hochraich impute l'essentiel de la responsabilité de cette situation dramatique aux pays industrialisés : ce sont les pays du Nord et leurs firmes oligopolistiques qui, en imposant une nouvelle division internationale du travail, ont fragilisé le tissu économique des pays en développement. Ce sont eux qui ont démantelé les barrières qui auraient permis à l'Asie du Sud-Est, à l'instar de la Chine, de se protéger des effets dévastateurs des mouvements de capitaux. Ce sont eux encore qui, en imposant des politiques d'austérité, risquent de prolonger la crise au lieu de la combattre.

Cette analyse engagée pourra sembler partiale. Elle a, à tout le moins, le mérite de stimuler le débat.
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