Hoffmann nous prend par la main pour nous mener au coeur du jardin du conseiller aulique Reutlinger. Là s'agitent telles des figurines de porcelaine dans une boite à musique messieurs et dames des temps anciens.
Je n'ai pas envie de dévoiler l'histoire, qui d'ailleurs n'a pas à mes yeux une grande importance. Il me semble que l'intérêt est moins dans ce qui est raconté que dans la façon de le faire. Il y a bien un peu de fantastique avec le thème du double, mais surtout beaucoup d'humour dans la description des personnages.
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Le jardin offrait ce jour-là le spectacle le plus singulièrement remarquable que l’on pût voir. Une nombreuse société de vieux messieurs, venus des petites villes voisines, conseillers intimes, conseillers auliques et autres, avec leurs familles, s’y trouvait rassemblée. Tous, jusqu’aux jeunes gens et aux demoiselles, étaient rigoureusement costumés à la mode de l’année 1760, avec de grandes perruques, des habits galonnés, des frisures pyramidales, des jupes à paniers, et ainsi de suite ; ce qui présentait un aspect d’autant plus extraordinaire, que tous ces anciens costumes s’alliaient merveilleusement avec le caractère gothique du jardin. Chacun se croyait reporté, comme par l’effet d’un enchantement, à une époque passée depuis longtemps.
Au milieu, est un pavillon en marbre de Silésie de couleur foncée, bâti en forme de cœur. Tu entres, tu vois le sol revêtu de dalles de marbre blanc, et au milieu un cœur de grandeur naturelle. C’est une pierre d’un rouge foncé encastrée dans le marbre. Tu te penches, et tu découvres ces mots gravés dans la pierre : Il repose.
VLEEL 215 Rencontre littéraire autour d'E.T.A Hoffmann, Éditions du Typhon, Lecture Laurent Stocker