À la fois héritier de l’époque des Lumières et d’un certain esprit médiéval, Goya (1746-1828) resta sensible toute sa vie à l’irrationnel, à l’enfermement moral et à la folie. Los Caprichos, recueil de gravures édité en 1799, initie sa période de maturité et témoigne de son attachement à sa liberté créative, lui qui affirmait « il n’y a pas de règle en art ». En combinant l’eau-forte à l’aquatinte, cette série lui permit de moduler les valeurs et les ombres d’une manière tout à fait inédite. Cauchemars, sabbats de sorcières ou rassemblements de fous surgirent alors admirablement de ses visions hallucinées. Avec les Désastres de la guerre, série commencée en 1810 pendant l’occupation française et publiée après sa mort, la précision sans concession du burin et de la pointe sèche traduisent, par la brutalité des détails et la violence des contrastes, l’indignation de l’artiste. Au fil des pages richement illustrées, Werner Hofmann mène ainsi une étude attentive de l’oeuvre de Goya en s’attachant toujours à restituer avec rigueur le contexte personnel dans lequel il conçut ses oeuvres. Des premiers portraits de cour dans lesquels il se distingua particulièrement, aux Peintures noires décorant sa maison la Quinta del sordo (1819-1823), en passant par le très célèbre El Tres de Mayo (1808), l’auteur dresse un vaste panorama de l’oeuvre peint et gravé de Goya, rendant compte de toute la complexité de son univers singulier.
Par Milène Cuvillier, critique parue dans L'Objet d'Art 512, mai 2015
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Caspar David FriedrichOlivier BARROT présente le livre de
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