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Codex Merlin, trois livres

Codex Merlin contient trois tomes, en effet : Celtika, le Graal de Fer et Les Royaumes brisés. Comment expliquer cette saga ? Imaginez que Merlin n'a pas vécu uniquement du temps du Roi Arthur. Imaginez que Merlin est universel, suivant un chemin à travers le temps, vivant de grandes aventures. Il a ainsi grandi avec Médée et a participé à la quête de la Toison d'Or avec Jason, sous le nom d'Antiokus. Or Médée a fait croire à l'assassinat des fils de Jason. 700 ans plus tard, Merlin se trouve à un oracle et croise l'un de ses fils. Alors commence pour lui une nouvelle quête. Il va chercher Jason, emprisonné, mi vivant mi mort, en sommeil dans son vaisseau : l'Argos, au fond d'un lac gelé. Une fois son compagnon libéré, ils partent tous deux avec un nouvel équipage à la recherche des fils perdus. Ils y rencontrent une ensorceleuse du nom de Niiv qui tombe amoureuse de Merlin et qui fera tout pour lui prendre ses connaissances. Et dans ces compagnons, il y a bien sûr l'ancêtre d'Arthur. Et nous aurons les prémisses de la prophétie sur le roi Arthur.

Je ne vous en dis pas plus sur cette histoire, je vous laisserai parcourir ce millier de pages captivant. On y découvre un univers coincée entre l'Antiquité tardive et un soupçon de Moyen Âge. Vous apprendrez à connaître un Merlin jeune, qui apprend de ses erreurs, en quête de sa propre histoire parfois oubliée. Vous y verrez ses craintes face à ses pouvoirs, sa quête du Chemin, son amour pour Argos, son histoire avec Jason et son nouvel équipage.

L'écriture y est fluide, et vous vous retrouvez sans peine en train d'imaginer tout cet univers fantastique, plein de promesses, qui vous coupera des traditionnels mythes à la Tolkien. Ne pensez pas que c'est une copie celtique : c'est un renouveau et vous adorerez parcourir les fleuves nordiques. Vous vous prendrez à rechercher ce trajet sur une carte. Et vous chercherez toutes les divinités présentes, imaginerez celles à venir… Codex Merlin est à l'image du vaisseau : un voyage long mais qui vous tiendra en haleine

Selon moi, un livre qui tient une place angulaire dans ma bibliothèque fantastique
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En Résumé : Je dois dire que j'ai passé un bon moment avec cette intégrale vraiment dense et complexe offrant une histoire qui prend pleinement son temps pour se dévoiler et offrir son dénouement, des personnages vraiment sombres et complexes, un univers vraiment dense, travaillé et qui est vraiment magnifique le tout porter par une plume poétique et sophistiqué qui demande un minimum de concentration. le début est surprenant et peut être bloquant mais si on se laisse aller et emporter par le récit on passe alors un très agréable moment avec ce livre. Seul gros défaut le trop grand nombre d'informations données par l'auteur qui peut embrouiller, mais rien de bien dérangeant.

Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Mon avis : Entrer dans l'univers de Codex Merlin, c'est accepter de se déconnecter totalement de notre monde réel. le seuil du chemin n'est pas évident à passer, car il faut accepter d'abandonner ce qu'on connait ou croit connaître. Ainsi, au début, même si je n'ai pas eu les mêmes difficultés que mes camarades pour rentrer de suite dans l'histoire, je sais que je ne pouvais pas simplement lire cinq minutes par ci par là, car il me fallait à chaque fois un léger temps d'adaptation, c'est le genre de livre tellement à part qu'il est impossible de le prendre "à la légère", il réclame une attention entière et abandonnée, donc sachez cela, si vous entamez cette lecture, il faudra s'y "consacrer" (je vais vous faire peur), trouver du calme, avoir du temps évidemment, car c'est un pavé imposant, mais surtout, écrit petit, et très dense, tant dans le contenu, les décors, les personnages, l'histoire, les intrigues qui se mêlent, que dans le style. Autant vous dire pour l'étudiante en métiers du livre que je suis, toujours occupée à courir après le temps, à lire mes romans dans le train qui me mène à la fac, là c'est vraiment un livre avec lequel on ne peut pas se le permettre (enfin dans mon cas en tout cas).

Personnellement, j'ai tout de suite adhéré au style de l'auteur, même s'il faut bien le reconnaître, dans un premier temps, il faut s'y habituer, relire certaines phrases qui sont tournées dans un style ancien que l'on ne comprend pas forcement au premier regard, ne pas rechigner à prendre le dictionnaire car le vocabulaire y est riche et pas forcement accessible à tous (maintenant je sais ce que veut dire "propitiatoire", merci Robert Holdstock). Mais c'est pour moi ce qui rend un livre interessant, tout n'est pas acquis, le lecteur doit faire des efforts et ne pas simplement se laisser porter. Personnellement, j'aime ce genre de difficulté qui vous poussent à vous surpasser, et au final, à vous améliorer. On en sort grandi, et en plus, satisfait d'avoir "vaincu" ces épreuves.

La première bonne surprise qui m'a sauté aux yeux, outre ce style que j'ai de suite apprécié, c'est le fait que l'histoire soit racontée à la première personne, par Merlin lui-même. Ainsi, on casse d'emblée la distance que l'on a souvent avec les personnages légendaires, que l'on voit de loin, presque divinisés. On n'a pas l'impression d'être face à un récit mythologique dans le sens où les événements ne sont pas lointains, racontés de manière héroïque comme un conte transmis sur des générations et idéalisé.
On voit avant tout des hommes, et non des légendes.
Jason n'est pas seulement un héros mythologique, c'est ici un père qui n'a jamais pu faire son deuil, un époux qui a délaissé sa femme, entrainant une vengeance cruelle, c'est un capitaine de navire qui est loin d'être commode, souvent très dur même, c'est un homme qui boit, qui fait des erreurs, qui est injuste, courageux, qui manque de respect aux divinités, qui ne voit pas tout ce qui se joue autour de lui, qui se laisse berner, qui fonce parfois dans le tas.
Avant tout, c'est quelqu'un qui n'est pas infaillible. Et on peut appliquer ça à tous les autres personnages, Merlin le premier. Ainsi on découvre un enchanteur très humain bien que n'appartenant pas tout à fait à ce monde. Il peut se montrer égoïste, utilisant ses pouvoirs avec une parcimonie parfois proche de la radinerie, car il préfère préserver ses forces et sa jeunesse, quant bien même il pourrait aider ses amis dans leurs quêtes en usant d'un charme. Il est parfois apeuré, parfois excédé, il ne comprend pas tout, ne devine pas tout, on le voit parfois comme un "enfant" un peu immature ("qui ne sait pas faire ses lacets"), qui refuse d'avancer finalement. Il est aussi victime d'une solitude qui est inscrite dans tout son être de par son statut à part, même s'il se permet régulièrement d'oublier cette solitude en partageant sa route avec les hommes.

Pour continuer à parler des personnages, voilà une autre difficulté du début du roman, c'est qu'en effet, on voit surgir une ribambelle de personnages, secondaires en départ bien que se révélant importants par la suite, qui arrivent vraiment tous en même temps en voulant prendre place dans l'équipage d'Argo. Les noms sont difficiles à retenir (pour vous dire, pendant pas mal de temps, je n'ai retenu que Merlin, Jason, Medée et Niiv. Puis Urtha. Puis Elkavar, etc, etc.), sans compter qu'aux noms de personnages, ils faut aussi s'accoutumer aux noms des differentes divinités (qui peuvent d'ailleurs avoir plusieurs appellations), aux lieux et ainsi de suite. de prime abord, on a vraiment l'impression qu'on ne va jamais s'en sortir, dès qu'un prénom arrive dans une phrase, on s'interroge "c'est qui celui là déjà, il fait quoi?" "et cette divinité, c'est laquelle, celle des bois ou celle du lac, elle est bienveillante envers l'équipage ou c'est celle qui les menace là deja?", et on se dit que ça va être de pire en pire. Mais au final, on s'immerge, et on finit par savoir, par comprendre, par ne plus se poser ces questions là, car enfin, on devient habitué à l'univers du Codex Merlin, on le visualise véritablement.

Quand on attaque Codex Merlin, on pourrait aussi s'inquiéter de l'usage fait du personnage de Merlin, indétachable de la légende arthurienne, qui se retrouve mêlé à des mythes grecs. Mais l'entrelacement des deux mythologies se fait de manière très intelligente, crédible, naturelle... Indéniablement, l'auteur connait très bien son sujet et tout semble facile, évident. J'adore les récits mythologiques même si je ne connais pas nécessairement dans le détail certaines légendes, et notamment l'histoire de Jason et de la Toison d'Or par exemple. Mais ici, on ne tombe jamais dans l'erreur de caricaturer les quêtes héroïques ou de simplifier une histoire, l'auteur se réapproprie les récits d'origine tout en en gardant la profondeur et même en y apportant une touche incroyablement plus "réaliste" je dirais, en rapport à ce que je vous disais tout à l'heure, des personnages certes héroïques, mais très proches de nous, mortellement humains, ce qui fait que leur quête nous semble elle aussi terriblement humaine et non pas divine.


Pour l'histoire, j'avoue avoir du mal à trouver les mots pour vous en parler sans tomber dans un résumé qui ne vous apportera pas grand chose de plus (je déteste résumer), et puis mes compagnes de partenariat on déjà fait ça très bien. Mais en tout cas pour moi l'histoire a été un régal, j'ai adoré le rythme donné, qui semblerait sans doute un peu lent à certains, par moment, mais pour ma part j'ai toujours été friande des descriptions, des mises en place soigneuses et détaillées, donc pour moi ça a été un festin! L'histoire est également chargé d'un tas de faits d'époque que l'on ne nous conte pas toujours dans les livres fantastiques, ce qui nous donne un décor très réaliste, presque historique. On découvre des croyances, des cultes, des rituels, des objets, des décors incroyablement fouillés, parfois anecdotiques, mais qui permettent aux lecteurs de totalement se plonger dans le récit et d'y croire. Et l'intervention de la magie, mise en valeur par cet écrin de détails, nous semble tellement évidente, on y croit, on se baigne dans un univers dicté par les sortilèges, les divinités capricieuses, les sacrifices, les voyages dans le temps, sans qu'à une seule seconde tout cela ne nous semble exagéré ou impossible. On y croit.


Alors si vous aussi, vous voulez encore croire que la magie existe, même dans un univers difficile, même au milieu de la guerre et des défauts des hommes, si vous voulez découvrir une version différente de personnages et de légendes que vous avez aimés, n'hésitez plus une seconde, lancez vous dans l'aventure, équipez vous pour partir dans une expédition longue, pas toujours évidente, mais tellement enrichissante au final...!


Ma note : 4/5
J'aurais franchement pu mettre un 5, mais disons que sans être véritablement un défaut, la grosseur du livre ainsi que sa demande de concentration fait que l'expérience de lecture reste "éprouvante" (mais dans le bon sens du terme hein), en essayant d'être objective, je pense que parfois ça demande beaucoup d'investissement, ce qui rend ce livre un peu hors catégorie, inclassable dans la catégorie coup de coeur à mes yeux en tout cas.


Je le conseillerais à... : Des gens attirés par les récits mythologiques déjà, évidemment, mais pas nécessairement des gens qui sont calés, même sans connaître les personnages et leurs histoires dans le detail, on peut très bien s'y plonger. Il faut également être persévérant, ne pas se laisser décourager à la première difficulté venue, être curieux et vouloir "apprendre". Aimer le soucis du détail aussi, ne pas craindre une certaine lenteur. Si vous aimez les styles lechés, très recherchés et donnant une couleur vieillie au récit, c'est pour vous, vous adorerez!

Je le déconseillerais aux... : Flemmards. No offense, mais soyons réalistes, la lecture de Codex Merlin demande une réelle envie et motivation, si vous ne l'avez pas, passez simplement votre chemin. A déconseiller aux gens fauchés aussi, évidemment, car il est clair que si je n'avais pas eu ce livre grâce aux partenariats, pour ma part, je n'aurais pas eu les moyens de me l'offrir, même s'il vaut largement son prix (vu que c'est l'intrégal d'une trilogie, si on divise, 10€ le tome, c'est vraiment pas cher). Plus serieusement, je le déconseille à ceux qui ne cherche qu'un livre de pur divertissement, à ceux qui ne cherche que de l'action, et à ceux qui cherche du fantastique "pur et dur", dans le sens où oui, il y a de la magie, mais ça s'inscrit quand même dans un récit qui donne une impression d'un certain réalisme historique, donc ne venez pas y chercher des grands tours de magie toutes les deux pages non plus. Fortement déconseillé aussi aux gens qui aiment les styles très simples et épurés qui se lisent tout seul.
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C'est sans nul doute un récit mystérieux et complexe que le Codex Merlin : une histoire à lire lentement, dans laquelle de longues pauses sont nécessaires pour bien digérer toutes les informations données par l'auteur. Ce temps m'a fait défaut, et c'est pourquoi je n'ai pas terminé le livre. Je reconnais cependant ses qualités : malgré une écriture un peu lourde parce que trop détaillée et manquant d'action, le récit est original (mêler mythologie celtique et grecque, c'est assez inhabituel), les personnages sont fouillés et mystérieux. Merlin est très réussi et même si on ne parvient pas à l'aimer, on est très intrigué par son histoire et par sa personnalité, bien loin de l'image qu'on peut s'en faire au travers des récits arthuriens.

Un roman plein de qualités mais que je n'ai pas réussi à réellement apprécier à cause de la lenteur du rythme et du manque d'action. Je déplore également un trop grand nombre d'informations sous lesquelles on a tendance à se noyer : un glossaire détaillé ainsi qu'une liste des personnages accompagnée d'une brève description auraient facilité la lecture.

A lire si vous voulez découvrir Merlin autrement, et si vous aimez le genre historique. A éviter si vous cherchez un récit épique et plein d'action.
Lien : http://lecturestrollesques.b..
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C'est un roman riche, original, avec une atmosphère profonde et mystérieuse. L'écriture est très belle, un peu "nébuleuse" (c'est un ressenti bizarre et franchement, je ne saurais pas vous l'expliquer mieux que ça).

Pourtant, j'ai eu terriblement du mal à le lire et à le finir. Impossible d'entrer dans l'histoire, de visualiser ce qu'il se passe, de retenir les personnages secondaires. Je relisais parfois plusieurs fois la même phrase sans même l'imprimer dans mon cerveau.

Bref, j'ai fini le livre parce que je savais qu'il le méritait, mais mon avis à son sujet est mitigé (voire même complètement contradictoire !). C'est un livre complexe par bien des aspects et il faut savoir l'apprécier à sa juste valeur, ce qui n'a pas été mon cas.
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Tout le monde connaît les légendes arthuriennes, portées par l'enchanteur Merlin, ou bien le mythe grec de Jason, qui part à la conquête de la Toison d'or. Mais a-t-on déjà vu une histoire regroupant ces deux épopées ? C'est là toute l'audace de Robert Holdstock avec Codex Merlin et je dois dire que c'est ce mélange des mythologies grecques et celtes qui m'a le plus tentée.

Tout d'abord, un petit mot sur l'objet, qui est magnifiquement constitué. Les tomes à l'origine faisant tous dans les 400 – voire 500 – pages, il semblait difficile d'en faire une intégrale. Et pourtant, le livre ne dépasse guère en épaisseur les livres grands formats uniques. Pour cela, le papier utilisé est extrêmement fin : j'avais presque peur de le déchirer mais il a tenu jusqu'au bout ! de plus, l'écriture est assez petite, tout en restant facile à lire.
L'objet en lui-même est donc déjà une réussite, d'autant plus que la couverture est particulièrement jolie. le seul bémol que je pourrais trouver serait le poids qui se révèle assez conséquent et qui, par conséquent, rend le livre difficilement transportable.

Merlin est un enchanteur particulier : il parcourt un Chemin circulaire depuis des millénaires et ne vieillit que lorsqu'il use trop des charmes qui sont gravés sur ses os. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il est précautionneux et plutôt avare de sa magie.
Il lui arrive parfois de quitter son Chemin pendant quelques années ou décennies, attiré par un personnage singulier pour partager ses aventures. C'est ainsi qu'il fait la rencontre de Jason et prend part à sa quête de la Toison d'or en devenant un des Argonautes sous le nom d'Antiokus.
L'histoire du Codex Merlin se déroule 700 ans plus tard quand Merlin découvre que les fils de Jason – supposés assassinés par leur mère Médée en guise de représailles après la trahison de Jason – sont toujours vivants, dissimulés et projetés dans le futur par leur mère.
Merlin se décide alors à tirer Jason de son sommeil, de lui ouvrir les yeux sur cette traîtrise et de l'aider à retrouver ses fils.

J'ai avant tout aimé la façon dont Holdstock a su revisiter le mythe de Merlin, d'abord connu pour ses aventures avec le roi Arthur. Là, ses aventures se situent bien avant la naissance de celui-ci ; nous avons donc affaire à un Merlin bien plus jeune, et par conséquent moins inexpérimenté. Pourtant, ce Merlin-là se révèle particulièrement regardant sur l'utilisation de ses pouvoirs qui lui coûte des années d'existence, un peu à la manière d'un vieil homme qui utilise ses dernières forces.

L'univers mis en place à l'auteur est extrêmement réaliste et fouillé. Chaque description fourmille de détails et on peut sans difficulté visualiser les lieux cités et les paysages. Des terres glaciales du Nord, aux chaudes mers bordant la Grèce, en passant par le mystérieux Pays Fantôme, nous suivons Jason et Merlin dans leur quête – ou leurs quêtes ? – sans douter un instant de la cohérence de ce monde.
Par ailleurs, ce n'est pas seulement la géographie qui est très complète, mais aussi l'histoire. Ce sont des millénaires qui sont décrits par les personnages avec passion ; des cultes pratiqués depuis toujours ; une magie ancestrale que tous connaissent.
Et pourtant, Robert Holdstock parvient à relier cette invention aux légendes celtiques et grecques par de nombreuses références, qu'elles soient dans le passé avec les allusions à Jason et les Argonautes, ou dans le futur avec le roi Arthur – que l'on apercevra un peu sous la forme d'un fantôme encore à naître nommé Pendragon.

Les personnages sont tout aussi complexes que l'univers et on ne peut pas reprocher à l'auteur le manque d'approfondissement. Toutes les facettes de la nature humaine sont explorées : Merlin par son manque d'engagement, Jason par son égoïsme, Médée par sa haine froide, Niiv par son envie dévorante, Urtha pour sa dévotion envers son pays, etc.
Je dois dire qu'aucun des personnages n'a été un coup de coeur car tous ont des défauts que je pardonne difficilement.
Merlin est un personnage passionnant et la façon dont il est traité là mérite d'être lue mais je l'ai trouvé bien trop en dehors de l'histoire, de son histoire, pour qu'il me plaise vraiment. Il est âgé de millénaires mais agit toujours comme un petit garçon – un petit garçon qui ne sait pas lacer ses chaussures – incapable de prendre des décisions. Merlin, c'est un héros d'inaction, un être contemplatif. Alors qu'il suit son Chemin, il observe mais ne prend pas part. Même quand il s'en écarte, il n'agit pas – ou très peu. Seule la fin le fera grandir un peu et Codex Merlin se termine sur une note plutôt positive en ce qui concerne son héros.

Quant aux personnages secondaires, j'avoue préférer nettement les hommes du Nord tel qu'Urtha, toujours brave et dévoué à son peuple. Même s'il est facilement colérique, il sait choisir ses amis et ses décisions se révèlent toujours sages, contrairement à celles de son jeune fils Kymon.
Par contre, si j'aimais beaucoup Jason dans le début de l'aventure, son égoïsme devient flagrant par la suite et la façon dont il rejette son ami Merlin m'a beaucoup déçue.
Quant aux personnages féminins, je n'ai accordé ma confiance ni à Médée dont les traîtrises comptent par dizaines, ni à Niiv qui me fait penser à une enfant gâtée prête à dépouiller ses proches pour satisfaire ses besoins. Seule la déesse Mielikki, dernière protectrice d'Argo, a su m'émouvoir un peu durant le voyage de Merlin et de ses compères.
D'ailleurs, Argo est un personnage à part entière, bien plus qu'un bateau, presqu'une âme fidèle à ses capitaines.

Concernant le style d'écriture de Robert Holdstock – du moins la traduction – je n'ai rien à redire. le vocabulaire est riche, la syntaxe travaillée et quelques tournures sont de véritables pépites. J'ai par exemple adoré toutes les formes d'insultes que peuvent se lancer des clans rivaux !
Par contre, du fait de la complexité de cette écriture, la lecture se révèle être assez longue. En fait, le livre peut rapidement être assez difficile à « digérer » et soutenir l'attention plusieurs heures est parfois laborieux.

Globalement, c'est le rythme de Codex Merlin en général qui se trouve être lent. Les cents premières pages rebutent facilement le lecteur mais il faut le temps pour le lecteur de s'habituer à l'univers mis en place.
Je pensais que le rythme deviendrait plus trépidant avec le réveil d'Argo, puis du début de la quête, mais que nenni ! Les aventures de Merlin restent longues du début jusqu'à la fin. Mêmes les scènes de batailles, pourtant épiques, sont traînées en longueur et n'ont finalement pas réussi à éveiller mon intérêt.
D'ailleurs, on a rapidement l'impression d'être noyé sous le flot des informations que nous transmet l'auteur et sans un minimum de connaissances en mythologie, on peut très rapidement être perdu. Par exemple, il faut savoir que le dieu Lug et le dieu Llew sont en fait un même et unique dieu qui possède deux noms différents. de plus, il y a tellement de personnages qu'il est parfois difficile de se souvenir qui est qui, dans clan untel appartient, ce qu'il fait ici, son histoire, etc.
Cette impression de lenteur est sans doute due au protagoniste du roman, Merlin, plus héros d'inaction et de contemplation qu'un héros dynamique et entreprenant.

Je dois dire que sans cet excès de lenteur dans le rythme du livre, je l'aurais sans doute grandement apprécié mais c'est je trouve d'une trop grande importance pour ne pas le notifier. J'ai rarement ressenti l'impatience de découvrir la suite et j'ai même fait une pause à la fin du deuxième tome. Cela dit, hormis langueur, le texte est magnifique et a tout de même réussi à éveiller mon intérêt plus d'une fois.
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Je reconnais que ce n'est pas l'apparition du nom Merlin sur la couverture qui m'a incité à reprendre cet ouvrage. Soyons réaliste Merlin est la version masculine de Martine, on a le droit à tout de Merlin va à la pêche, part en voyage, part en guerre contre le Père Noël... Et de temps en temps un hors série Merlin et Arthur construisent Camelot apparaît dans nos rayons. Au final même un personnage tel que Merlin figure emblématique de la légende Arthurienne peu, à force, lasser.

Mais alors, pourquoi céder à la tentation d'acheter cette intégral ? Tout simplement par son second personnage principal, non ce n'est pas Arthur, mais un certain Jason. Oui, oui, vous avez bien compris "le" Jason des Argonautes, l'un des plus grands héros de la mythologie grecque. Tout de suite, le livre prend une autre dimension cette rencontre anachronique ne peut que surprendre, interroger et intriguer. Mais bon, il ne suffit pas de faire preuve d'originalité en mêlant deux figures emblématiques pour faire un récit épique et captivant.

Ainsi à ma droite, nous avons Jason chef des Argonautes et capitaine de l'Argo, connu pour sa recherche de la toison d'or et de Médée. À ma gauche, Merlin, que dire de plus... grand magicien (à la barbe grisonnante) de la légende Arthurienne et figure incontournable de toute une Fantasy et accessoirement pas du même temps que Jason. le lien qui les unis est créée avec brio par l'auteur qui réinvente les origines de Merlin - après tout Merlin lui-même dit qu'il est aussi vieux que la terre - mais qui finalement laisse apparaître des similitudes, un passé commun, avec ce fier Argonaute qui semble crédible et promesse d'une bonne intrique.

Merlin débute sont récit sur les terres enneigés au bord d'un mystérieux lac, où il rendra vie à son ancien compagnon d'aventure, le fameux Jason. Ce fier capitaine fut englouti avec son navire l'Argo suite à la trahison de Médée il y a de cela 700 ans. Ce retour - miraculeux - à la vie et motivé par le découverte que les fils de son ami soient disant tué par leur mère, la sorcière Médée, on était en réalité envoyés dans le futur. Soit 700 ans plus tard, là où Merlin débute son histoire.

Le premier tome Celtika pose ainsi les premières bases d'une riche aventure. Merlin, Jason et les nouveaux Argonautes - constitué de Germains, Cimbres, Celtes, d'un Hibernien et d'une prêtresse Nordique, qui s'entiche de Merlin (au point d'énerver le lecteur par son comportement) - embarque sur un Argo mystérieux et revivifié sous l'effigie d'une déesse nordique aussi finnoise que cruelle. Commence ainsi une quête sur les traces des fils perdus de Jason. Cette recherche se révélera plus dangereuse et mystérieuse et mettra à jour des trahisons depuis longtemps oublié des Hommes. Entraînant ainsi l'Argo et son équipage au coeur d'un pays fantôme que côtoient les Héros morts et à naître.

Robert Holdstock nous offres un récit riche, captivant où quêtes, destins s'entremêlent sur un tableau plein de fureur, de conquête sanguinaire et de magie. Ses protagonistes possèdes des forces et faiblesses qui ne les rendent que plus humains aux yeux du lecteur qui ne peut que s'émerveiller devant cet assemblage de contré connue (Gaulle, Germanie, etc.), de légende, croyance et coutume méconnue et pourtant si proche de nous.

Bref,selon moi, Codex Merlin bien que considérer de nos jours comme un - magnifique -OVNI dans le genre Fantasy est un savant patchwork superbement bien écrit et intelligent de surcroit. Bref, une belle réussite de Robert Holdstock, qui nous prouve qu'en matière de Fantasy et légende rien est vrai, tout est permis.
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juste excellent ! on est transporté au coeur des légendes! j'adore!
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