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EAN : 9782226240705
147 pages
Albin Michel (29/02/2012)
4.04/5   88 notes
Résumé :
Ce livre est une méditation, non sur la mort, mais sur la vie. Ce n’est pas un témoignage sur l’expérience de la Shoah comme expérience de la mort, mais un appel à la vie. Un matin, à Auschwitz, une femme mourante demande à Magda Hollander-Lafon d’approcher et lui dit de prendre dans sa main les quatre petits bouts de pain qu’elle a gardés mais qu’elle ne peut plus manger : « tu es jeune, tu dois vivre », lui dit-elle. Cette phrase a fait renaître Magda, jeune adole... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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3 parties composent cet ouvrage. Ouvrage qui témoigne à sa façon de cette terrible période de la shoah. Il s'agit ici d'une réflexion d'une survivante, des décennies après les évènements.
La 1ère partie relate l'histoire qu'à vécu Magda Hollander-Lafon durant sa déportation. Une suite de souvenirs. L'auteur n'est pas écrivain. Il s'agit ici de ses souvenirs, ses pensées, écrits sous forme de courts chapitres. Il n'y a pas vraiment de chronologie, pas de détails concrets. Ce sont surtout des moments, des sensations. le tout écrit des années après les évènements, avec le recul et le travail que l'auteur a fait sur elle-même et qui l'a conduit à trouver sa propre paix intérieure.
La 2ème partie est composée aussi des pensées de Magda, mais sur la réflexion qu'elle porte sur la vie des années après... Cette partie est vraiment la réflexion de l'auteur sur le chemin qu'elle a pu avoir tout au long de sa vie.
Sérénité, paix, bienveillance. Ce sont les mots qui me viennent en lisant ce témoignage. Mme Magda Hollander-Lafon me semble être un être solaire. Ce livre est une leçon, un hymne à la vie et à l'humanité bienveillante.
Le dernière partie est un résumé de la vie de l'auteur écrit par 2 professeurs d'histoire suite à leurs rencontres avec l'auteur qui nous présente le contexte de l'époque.
Un livre témoignage, mais aussi un livre sur la vie et ce qu'il faut en tirer...
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Magda Hollander-Lafon est une sur-vivante. Envoyée dans les camps avec sa mère et sa soeur, elle ne devra d'échapper aux chambres à gaz, qu'à une courte phrase entendue, dite à mi-mots : "tu as dix-huit ans !".
Elle a répondu "dix-huit" lors de la sélection et a découvert l'enfer : la faim, la soif, la violence abjecte, inhumaine et ces interminables travaux de forçats, dans la neige ou sous le soleil, ces appels et ces comptages insensés, à bout de force, à bout de mots...
"Mon baluchon est plein de paroles qui ne sont pas encore venues au monde."

En 1977, elle livre dans "les chemins du temps", des fragments de sa mémoire, des mots épars qui viennent nous heurter comme un constat, un inventaire d'horreur : La parole sort "en jet" comme une réalité, une vérité qu'on vomit...
Quand l'indicible est trop fort et ne laisse à la voix que des bribes, il reste la poésie pour toucher, sentir, partager, transmettre ce qui ne peut plus être porté par un discours.

"Mourir

Elle m'aurait lâchée cette sacrée vie
Si je l'avais laissée faire
 
C'était facile
Un éclair de vertige
Le bonheur fluide d'un instant
 
Mais le Printemps faisait du bruit
Dans ma mémoire si tôt blessée
Et je l'ai entendu
Au-delà des barbelés"

Magda n'obéit pas à un "devoir de mémoire", elle ne reconstruit pas les faits, elle y est fidèle. Elle les laisse éclore et nous les livre en lieu et place de ceux qui ne sont plus : "Si, aujourd'hui, je traverse courbaturée le pont de ma mémoire, c'est pour que vive longtemps le souvenir de celles et de ceux à qui l'on a volé leur vie et qui, jusqu'au bout, ont voulu nous donner le courage de vivre."
Ces quatre petits bouts de pain moisis tendus au creux d'une main.

La seconde et dernière partie est de l'ordre du témoignage, du combat mené pour sur-vivre, vivre et transmettre, ce qui a eu lieu, ce qui pourrait avoir lieu de nouveau :
"Je vous invite à résister aux influences extérieures, à choisir vos sources d'information. N'avalez pas tout ce qu'on vous raconte comme vérité. Lorsque vous êtes témoins d'une situation que vous ressentez comme inacceptable, humainement injuste, faites-vous confiance. Discernez, choisissez et devenez responsables de vos choix. Transformez l'indifférence et l'ignorance en solidarité. L'indifférence et l'ignorance sont, pour moi, la mort de l'homme, la mort de l'humanité."

Et conclure sur ces quelques mots qui ne sont pas les miens, comme beaucoup d'autres dans cette critique ; Mais que diraient-ils de plus que les siens et que ceux de ces enfants, qui pourraient être les miens ?

« C'est un tout petit bout de bonne femme, mais c'est une grande dame, écrit à son sujet un groupe de lycéen. Elle va avoir quatre-vingt-quatre ans mais elle est plus jeune que moi tant elle pétille de vie et d'enthousiasme. Elle dit qu'un regard et un sourire peuvent suffire à rendre la vie et, quand on voit son regard et son sourire, on sait que ce qu'elle dit est vrai. Avant de parler, elle a posé son regard sur toute la salle. Et il l'a illuminée. Elle veut m'appeler par mon prénom, comme elle le fait pour chacun. Elle nous dit que chacun de nous est unique et que cette unicité fait notre richesse. »
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Magda Hollander-Lafon, hongroise déportée à Auchwitz-Birkenau, a connu l'Horreur des camps de concentration. Elle garde foi en l'espèce humaine malgré son expérience de la Mort. Cette confiance en la Vie, Magda la transmet aux élèves des lycées et collèges et les met en garde. Soyez vigilants, ayez du discernement, faites-vous votre propre jugement, soyez maîtres de vos choix ! L'Indicible ne doit plus jamais s'exprimer !
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Rescapée des camps de la mort nazi, Magda Hollander-Lafon médite sur son expérience effroyable et le sens de sa survie : au plus profond des ténèbres peut jaillir une étincelle de lumière. Une belle et douloureuse réflexion, un hymne à la vie.
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J'ai découvert l'existence de Magda Hollander-Lafon dans le numéro 79 de la Croix L'Hebdo. L'article rédigé par Fanny Cheyrou m'a donné envie d'aller plus loin et de lire ses livres. J'ai trouvé Quatre petits bouts de pain à la médiathèque. « Un seul regard peut sauver un être". Ce regard-là, Magda Hollander-Lafon, juive hongroise, a eu la chance de le croiser dans l'enfer d'Auschwitz-Birkenau où elle est déportée avec sa mère et sa soeur. Elle est alors âgée de 16 ans et sera la seule survivante de sa famille. Un jour, une femme mourante lui a donné quatre petits bouts de pain et lui a dit d'une voix à peine audible en hongrois : « Tu es jeune, tu dois vivre, pour dire au monde ce qui se passe ici, et que ça n'arrive plus jamais. »
Son livre ne constitue pas un témoignage sur la Shoah, mais une méditation sur la vie. Je dirais même une leçon de vie. Je suis très admirative du chemin parcouru par Magda Hollander-Lafon. Elle partage avec nous ses doutes, ses peurs, ses joies. « Dans les fissures de mes blessures, j'ai essayé de faire pousser la vie. Y suis-je arrivée ? » de mon point de vue oui parce que ces pages la célèbrent au-delà des ténèbres. « Ayez confiance dans la vie. Chassons le désespoir. Cultivons l'amitié entre nous. Rassemblons nos forces. Ne perdons pas courage : les faibles ne vivent pas ici. Il nous faut survivre. Il nous faut des témoins. »
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critiques presse (1)
Lexpress
06 juin 2012
Au plus sombre de la déshumanisation gît parfois une poussière qu'un rien peut changer en étincelle d'humanité, aussi lumineuse que le regard de Magda.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (58) Voir plus Ajouter une citation
Le pronom "on" a le pouvoir de faire dire n'importe quoi à propos de n'importe qui. Avec "on", tout est supposition. "On" peut faire porter un poids lourd de sens et de conséquence, en sourdine, sans nommer personne.
"On" est abstrait. Amplifié sur les lèvres, il peut devenir une rumeur dangereuse qui peut blesser, tuer, semer la panique, sans qu'"on" sache jamais qui en est l'auteur. "On" nie, annihile la personne. Avec quelle prudence et quelle vigilance devrions-nous en faire usage !
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Notre sentiment d'incapacité, le trop-plein d'exigences exagérées nous font peur et nous congèlent. La peur nous pousse à mettre la barre toujours plus haut et nous nous retrouvons face à un idéal que nous sommes dans l'impossibilité d'atteindre. Le sentiment de ne rien valoir, d'être inférieurs, nous pousse vers des compensations, à la façon de « la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf » et se gonfle à en éclater.
Page 125
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L’attente

C’est long l’attente
Dans le cœur de l’hiver
La touffeur de l’été
Pleine d’inconnu, menaçante
 
Nous attendons
Durant des secondes usées
Des minutes broyées
Des heures sans fin
le pain
la soupe grise
le jour
la nuit
 
Nous attendons
Avec les yeux
qui défient
supplient
se résignent
s’éteignent
 
Nous attendons silencieux
Avec les mains prêtes à prendre
à se tendre
à serrer
à s’abandonner
 
Nous attendons la fin
D’un travail harassant
Avec des jambes enflées
crispées
pesantes
douloureuses
Des marches forcées
Des appels prolongés à plaisir
 
Nous attendons
Dans les fils barbelés
Avec un cœur plein à craquer
Essoufflé d’impatience
Battu de rage et d’impuissance
De haine et d’angoisse
 
Nous attendons
Avec une lueur d’espoir
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Si les nazis ont pu imaginer l'inimaginable, l'assassinat méthodique de tout un peuple, ne pouvons-nous pas à notre tour imaginer un autre inimaginable, un monde plus humain, plus solidaire au service de l'humanité ?
Si nous étions en paix en nous-mêmes, ferions-nous la guerre contre les autres ?
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Le soir, je parcours par la pensée la journée qui vient de s'écouler. Je rassemble les petites lumières qui m'ont éclairée : sourire, geste, rencontre inattendue...
Je m'endors en rendant grâce de ces petits bonheurs du jour.
Demain s'ouvre
Une page blanche...
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Videos de Magda Hollander-Lafon (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Magda Hollander-Lafon
Magda Hollander-Lafon [Jeudi La Procure 31/05/12] .Magda Hollander Lafon présente son livre "Quatre petits bouts de pain : Des ténèbres à la joie" paru aux éditions Albin Michel.
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