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EAN : 9782253164500
336 pages
Le Livre de Poche (13/11/2013)
3.79/5   140 notes
Résumé :
Parce qu’elle vient d’avoir 50 ans et qu’elle est célibataire, Dorrit est devenue « superflue » et, à ce titre, doit rejoindre l’Unité. Un appartement lumineux et confortable, agrémenté de micros et de caméras de surveillance, lui a été réservé. Un écran de télévision, mais pas de téléphone ni Internet pour communiquer avec l’extérieur… En plus d’être logés, les résidents sont nourris, bénéficient de soins médicaux et peuvent consacrer leur temps au loisir de leur c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (64) Voir plus Ajouter une critique
3,79

sur 140 notes
Quand on ne veut plus de personnes âgées dans la société...
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Whouah! Encore un COUP DE COEUR ♥♥♥ dans la catégorie de la SF ! Une auteure suédoise met en fiction un problème qui préoccupe le gouvernement suédois.
D'autres écrivains en ont déjà parlé, par exemple dans Les oreilles de Buster de Maria Ernestam.
La population vieillit. Passé un certain âge, l'être humain est contre-productif. Cette société où le capitalisme est poussé à l'extrême (je grossis le trait volontairement), la catégorie des "non-actifs" pose problème.
Un vrai casse-tête politique, économique et sociétal.
*
Cette dystopie glaçante et effrayante pourrait bien voir le jour. Et Ninni Holmqvist en a imaginé (voire anticipé) une histoire.
*
Dorrit, une (jeune) cinquantenaire, écrivain-artiste, célibataire sans enfants, rejoint l'unité. Une EHPAD de luxe, tout confort, mise sous dôme , caméras de surveillance partout et complètement isolée du reste du monde.
Dorrit est classée "superflue" (qui ne produit plus rien, n'a plus de valeur intrinsèque) par opposition à ceux qui ont des enfants. Pour "gagner" sa vie, Dorrit doit proposer ses organes (cornée, rein, don du sang, moelle, ovules jusqu'au fatal coeur-poumon) qui iront aux "actifs". Dans cet univers "résidence à Miami", elle évoluera tant bien que mal, connaitra l'amour et une amitié indéfectible. Mais le tic-tac est lancé.
*
Je pensais lire quelque chose de glauque, de malsain ou de sinistre. Mais j'ai été happée dans un tourbillon éblouissant d'amour. J'ai été touchée en plein coeur. Dorrit m'a émue. A travers elle j'ai suivi son parcours. Terrorisée, frustrée, désespérée, fragile, remplie de rage contre l'institution. Mais aussi amoureuse et bienveillante. Dorrit a mûri plus vite en 12 mois qu'en 50 ans de vie.
*
Ce livre interpelle. Il amène une réflexion sur notre place dans la société. Ce roman est un lanceur d'alerte, une sonnette d'alarme. Qu'en-est-il de notre mémoire, notre expérience, notre sagesse? Au rebut? C'est terrible....
*
Une lecture inoubliable car dérangeante. Mais aussi pourvoyeuse d'émotions fortes. Flûte, moi dans 5 ans, je suis cinquantenaire....

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Happy Birthday to you Dorrit, happy birthday to you Dorrit, happy...oui, je sais, à la longue, ça devient chiant...

Bref, Dorrit, 50 ans depuis l'avant-veille au soir , célibataire sans enfants, doit y goûter bien peu à ce chant des sirènes n'ayant pour seul et unique objectif que de la rappeler à l'ordre : elle est devenue " superflue ",le temps est venu d'intégrer l'Unité !
Sans aucun moyen de communiquer avec l'extérieur, les nouveaux arrivants devront rapidement se faire à l'idée qu'à moins de pratiquer le Garcimore Copperfield steil, aucun moyen d'en réchapper.

Contrairement au club Med, le créneau de la boîte serait plutôt le bonheur si je peux !
Des activités ludiques et variées sont dès lors proposées pour contenter le plus grand nombre. Jugez par vous-même :
- courrier, internet, iPhoune 56 PQ, nada.
- happy hour sur les expériences scientifiques dont vous êtes le héros histoire de faire avancer la médecine et par la même le rencart avec la grande faucheuse.
- enfin, l'incontournable mais toujours ultra plébiscité don d'organe contraint à volonté, qui son poumon, qui son foie, qui son oeil, qui sauraaaa...♪ aloue-tteee gentille aloue-tteeee ♫.
Autant dire un ravissement journalier quasi insoutenable jusqu'à ce que ne survienne le legs final, synonyme de nuit éternelle.
Le compte à rebours est lancé. le générateur de peur et de souffrance activé.

Un premier roman époustouflant, rien de moins !
Une dystopie glaçante de vraisemblance qui pourrait laisser une légère amertume en bouche. Habile mélange de Soleil Vert version 2.0 et de la série télévisée le Prisonnier, Holmqvist cultive un univers anxiogène jusqu'au-boutiste tout en y insufflant une prodigieuse espérance.
La donne a changé. le temps est désormais compté d'où cette impérative urgence d'amitié, d'amour, de consistance pour tous ces morts en sursis. Ce nouvel environnement totalement hermétique devient paradoxalement un accélérateur de vie.
L'histoire est habile. L'écriture captivante. le propos et le questionnement induit très loin d'être inconcevables. Un excellent moment de lecture !

L'Unité : mériterait de se vendre à la pelle !
4,5/5
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Cinquante ans ? Poubelle !

Tout va bien dans le meilleur des mondes, dans ce monde ordinaire qui ressemble tellement au nôtre. Sauf que, non, tout ne va pas bien ; sauf que, dans ce monde pas si ordinaire que ça, tout compte fait, il y a un élément qui n'existe pas (pas encore ?) dans le nôtre : l'unité. C'est là qu'un matin est - très courtoisement - conduite Dorrit, cinquante ans, célibataire.

Elle avait jusque là mené une vie tout à fait normale, vivant seule à la campagne dans sa petite maison avec son chien, son travail et un amant épisodique qui l'aime “presque”... mais pas tout à fait assez pour faire d'elle sa concubine officielle et lui épargner le sort qui l'attend, le jour de son cinquantième anniversaire.

Car dans ce monde, être - pour une femme - célibataire et sans enfant à cinquante ans (ou soixante pour un homme) n'est pas anodin : cela signifie, très concrètement, que votre vie n'a aucune valeur, qu'elle ne manquera à personne, que vous ne faites pas tout à fait partie de la communauté des humains, que vous êtes “superflu”. Mais puisque vous êtes encore en vie, autant que vous serviez à quelque chose… Et l'unité, où l'on conduit Dorrit par cette belle matinée d'hiver, va la prendre en charge, l'installer dans un petit appartement bien cosy, truffé de caméras et de micros, entièrement coupé du monde extérieur, et subvenir désormais à tous ses besoins, gratuitement.

Gratuitement, vraiment ? Dans notre monde, rien n'est gratuit, et dans celui de l'unité - dont le nom complet est “unité de la banque de réserve de matériel biologique” - encore moins ! Car la prise en charge des besoins, la satisfaction des désirs, le confort illimité se payent cash et au prix fort : en organes prélevés les uns après les autres - jusqu'au don ultime d'un organe vital. Comment en est-on arrivé là ? Comment une société a-t-elle pu, démocratiquement et par référendum, se choisir, délibérément, un tel avenir ? Et comment survivre malgré tout, pour Dorrit et sa petite communauté de “superflus” au sein de laquelle se développe peu à peu une solidarité bouleversante, au milieu de ce cauchemar ?

Avec "l'unité", Ninni Holmqvist construit une dystopie effrayante de cynisme et de lucidité, un univers d'autant plus glaçant que le monde qu'elle décrit, en fait, c'est le nôtre. Ici, pas d'extraterrestres, pas de “visiteurs” utilisant les humains comme banque alimentaire, pas de distorsions spatio-temporelles ou de créatures malfaisantes… Mais juste notre monde, un peu comme dans “Soleil vert”, notre monde quotidien, ordinaire, banal, simplement poussé jusqu'au bout de sa fuite en avant et de sa logique comptable. Et c'est ce qui fait toute la puissance et l'intérêt de ce roman qui, sous couvert de dystopie, est en réalité une réflexion politique et sociétale et un vrai cri d'alarme sur un futur possible.

Car enfin… Quand nos politiques, la main douloureusement crispée sur le portefeuille, se “réjouissent” de l'allongement de la durée de vie tout en déplorant le coût des EHPAD, dans une société qui idolâtre l'apparence, sacrifie au jeunisme, licencie sans états d'âme ses actifs à cinquante ans (cinquante ans, justement !) parce que trop gradés et trop chers et planque ses vieux (pudiquement rebaptisés “seniors”) dans des mouroirs en oubliant qu'ils sont aussi, par leur expérience, notre mémoire et notre sagesse… alors “l'unité”, dans ce monde cynique et froid qui est le nôtre, est-elle vraiment une dystopie ? A moins qu'ils ne prennent un jour le mors au dents, “les vieux”, et qu'ils ne fassent la peau de quelques arrogants, à grands coups de déambulateurs ! 😆

En attendant ce jour béni (ou pas !), j'ai vraiment passé un bon moment avec ce roman où tout est, à mon avis, de très haut niveau : l'écriture, l'élaboration des personnages, la construction du récit - habilement mis dans la bouche de Dorrit -, la mise en oeuvre des idées et la pertinence de la réflexion, qui interpelle et qui dérange. Une lecture inoubliable et un excellent premier roman que je recommande sans réserve, tout comme je recommande - sur le même thème du prélèvement d'organes - la dystopie de Kazuo Ishiguro “Auprès de moi toujours”... où ce sont les jeunes qui constituent des réserves vivantes d'organes au bénéfice du reste de la société.

[Challenge MULTI-DÉFIS 2019]
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Attention ! Chef d'oeuvre !
En Suède, dans un futur indéterminé.
Vous êtes une femme de 50 ans, vous êtes un homme de 60 ans, vous n'avez ni conjoint, ni enfant.
Que voulez-vous que l'on fasse de vous ? Vous coûtez cher à la société, vous êtes devenus des « superflus ».
L'unité est une structure prête à accueillir les personnes comme vous. Vous y serez heureux, de beaux jardins, des salles de sport, des restaurants des salons de massage, de coiffure. Des pédicures et autres manucures sont à votre disposition.
Le bonheur pour passer tranquillement les quelques dizaines d'années que vous pouvez encore raisonnablement espérer.
Pas si simple !
Dans un roman éblouissant Ninni Holmqvist donne la parole à Dorrit, son héroïne qui a dû quitter sa vie, sa maison, son chien, tout ce qu'elle aimait. Désormais elle, comme les autres pensionnaires de l'unité, vont servir à quelques expériences et dons d'organes en faveur de « ceux de l'extérieur » qui sont encore utiles.
A travers ces êtres vont se nouer de belles histoires d'amour ou d'amitié.
Ce livre m'a bouleversée, il m'a emmenée jusqu'au bout de l'émotion, jusqu'aux larmes libératrices.
Je le referme, mais il fait désormais parti de la poignée de livres que je n'oublierai jamais.
Il faut savoir en ouvrant ce livre que vous allez faire une lecture éprouvante, qui peut être perturbante pour des personnes très sensibles.
Un premier roman magistral.

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Dorrit vient tout juste d'avoir 50 ans. Célibataire, sans enfant et n'ayant pas de parents à charge ni un poste important, elle n'est plus d'aucune utilité dans la société. Elle est devenue "superflue". A ce titre, elle se voit contrainte de rejoindre l'Unité, un endroit où sont réunies toutes les personnes comme elle. Dans cet environnement bien spécial, coupé du monde extérieur, tout le monde est aux petits soins pour les résidents. Aussi, dès son arrivée, on lui met à disposition un appartement équipé et confortable. Elle a accès à toutes sortes de loisirs, que ce soit le théâtre, le cinéma, la piscine ou le sauna. Elle mange et s'habille gratuitement et les soins médicaux sont également pris en charge. En contrepartie de tout ça, des caméras et des micros surveillent tous ses faits et gestes et elle n'a aucun moyen de communiquer avec l'extérieur, que ce soit par téléphone ou par courrier. Mais, surtout, elle est considérée comme une sorte de cobaye et doit participer à des expériences scientifiques en tout genre ou doit faire don de ses organes aux personnes extérieures jugées "nécessaires" à la société, jusqu'au terrible don final. Une réunion de bienvenue est organisée dès l'arrivée des derniers résidents. Parmi eux, Dorrit reconnaît une amie d'enfance Elsa. Des liens d'amitié et d'amour se créent mais comment vivre lorsque l'on sait que ses jours sont comptés ?

Dorrit prend ici la parole et nous raconte sa vie, ses journées dans cette "bulle", ses relations avec les autres et quelques bribes de son passé. Elle vit, telle une recluse, dans ce monde parallèle où la personne n'est plus maître de son corps. du fait que les femmes de 50 ans et les hommes de 60 savent pertinemment qu'ils devront aller dans cette Unité, la colère n'est pas le sentiment qui prédomine ici mais plutôt une certaine forme d'incompréhension, d'injustice (en quoi ma vie serait-elle moins importante que celle de mon voisin ?), parfois de désarroi. Une toute autre vie à laquelle ils ne sont pas toujours préparés s'offre à eux. Malheureusement, les expériences scientifiques menées sur chacun leur rappelle qu'ils ne sont pas comme tout le monde. Ninni Holmqvist nous enferme dans cette dystopie pour le moins originale où cette société future qui, pourquoi pas, pourrait s'avérer réelle. Elle décrit un monde où l'utilité économique de chacun prend une grande valeur, que ce soit en tant que donneur ou personne productive. Ce roman fait inévitablement réfléchir sur notre propre place dans la société. Sommes-nous utiles ? A partir de quel moment une personne peut-elle être considérée comme tel ou non ? D'une écriture simple mais efficace, l'auteur signe un premier roman redoutable.

L'Unité... des volontaires ?
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Pour celui qui n'a jamais fait l'expérience de la proximité d'un animal ou n'y a jamais attaché grande importance, il est peut-être difficile de comprendre qu'un chien puisse vous manquer au point que son absence soit littéralement douloureuse. Toutefois, la relation avec un animal est bien plus physique que celle qui vous lie à une personne. On n'apprend pas à connaitre un chien en lui demandant d'exprimer ce qu'il éprouve ou ce qu'il pense, mais en l'observant et en apprenant à interpréter son langage corporelle Par ailleurs, toutes les choses importantes que vous souhaitez lui communiquer, vous devez les lui montrer à travers vos actions, votre attitude, vos gestes et des sons.
Les gens, par contre, sont toujours accessibles par le langage. Un pont de mots se construit facilement entre êtres humains, un pont d'informations, d'explications et de propos rassurants.
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J'aurais aimé vivre à une époque où les gens croyaient encore que le coeur était l'organe central contenant tous les souvenirs, les émotions, la capacités, les défauts et les qualités qui font de nous des individus spécifiques. J'avais envie de retourner à cette période d'ignorance avant que le coeur perde son statut et soit réduit à un organe vital mais remplaçable parmi d'autres.
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L'essai du médicament antidépresseur m'imposa une nouvelle routine. Trois fois par jour - matin, midi et soir - je devais me rendre au laboratoire n°3 au niveau K1 pour ingérer un petit comprimé jaune. Cela perturbait mon emploi du temps, surtout le matin, car il me fallait interrompre mon processus d'écriture. (...)

C'était assez irritant, mais ce qui me dérangeait beaucoup plus était le sentiment qu'on n'avait pas confiance en moi, d'être traitée comme une enfant à problèmes, une tricheuse, une rebelle.

Je trouvais dégradant d'être obligée de me tenir la bouche ouverte devant l'infirmier (...) Ma dignité en prenait un sacré coup à chaque fois que je devais subir ce rituel.
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- Tu devais être douée. Je veux dire, tu es douée.
- Merci. Oui. Je me débrouillais effectivement assez bien. J'ai gagné quelques prix et ce genre de choses. C'était amusant.
Oui, plonger était amusant, mais je n'avais pas assez le sens de la compétition pour me hisser au sommet. (...)

- Je sais ce que tu penses, reprit-elle. Tu te dis que si j'avais atteint le sommet, je n'aurais peut-être pas fini ici.
- Quelque chose de cet ordre, oui, admis-je. Par exemple, si tu avais décroché une médaille olympique ...

- Je sais. Je serais alors devenue un grand modèle positif pour de nombreuses jeunes femmes et j'aurais été protégée pour le reste de ma vie, mais je dois t'avouer, Dorrit, que je ne regrette pas un instant d'avoir renoncé à cette foire d'empoigne. Ce n'est pas mon truc.
Je n'ai jamais saisi l'intérêt de gagner pour le seul fait de gagner.
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Il y a d'abord eu la loi stipulant que les parents devaient se partager à part strictement égale le congé parental au cours des dix-huit premiers mois de l'enfant. Ensuite, la crèche est devenue obligatoire huit heures par jour pour tous les enfants entre dix-hiut mois et six ans. La femme au foyer et son soutien masculin sont des notions depuis longtemps non seulement exclues mais bannies. Quant aux enfants, ils ne sont plus des freins ou des entraves pour quiconque. Plus personne ne court le risque de finir dans une situation de dépendance, de se retrouver à la traîne dans son évolution salariale ou de perdre ses compétences professionnelles. En tout cas, pas à cause des enfants. Il n'y a plus d'excuse pour le pas procréer. Il n'y a plus d'excuse non plus pour ne pas se tuer au travail lorsqu'on est parent.
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