Le tueur d'écume

La fascination que suscite la mer n'a d'égal que la peur qu'elle inspire... Un paradoxe que l'auteur a illustré à la perfection dans "Le tueur d'écume".

Décidément, Michel Honaker ne cessera jamais de me surprendre ! Et pourtant, j'ai lu une vingtaine de ses romans. Il est aussi à l'aise pour écrire des séries que des one-shot, et excelle dans le genre fantastique comme dans le genre policier ou encore historique. Au risque de me répéter, j'admire vraiment l'oeuvre de Michel Honaker. Peu d'auteurs sont capables d'une aussi grande diversité dans leur production littéraire. Qui plus est, en plus d'être captivantes, ses intrigues sont servies par une belle plume. Avec "Le tueur d'écume", l'auteur revient à l'un de ses genres de prédilection, le fantastique.

Le fantastique est en effet bien présent dans l'intrigue, même s'il se fait discret. Le roman reste solidement ancré dans la réalité. Le boat-killer est tellement mystérieux et insaisissable que l'on se demande s'il existe réellement, si les personnages ne sont pas en train de rêver (ou plutôt, cauchemarder !).

Pour qu'un roman soit captivant, j'ai toujours pensé que l'intrigue ne devait pas nécessairement être synonyme d'action. L'atmosphère qui se dégage d'un texte et nous enveloppe est parfois plus importante que les événements qui se produisent. C'est ce que Michel Honaker parvient à faire avec brio. Il installe une ambiance tellement angoissante qu'elle en devient presque palpable et même visible. Les mots deviennent des images, on a presque l'impression de regarder un film.

Si l'atmosphère est pesante et menaçante, l'auteur agrémente malgré tout son texte de petites pointes d'humour. Je pense notamment à certaines répliques de Cliff et d'Amber, pleines de piquant !
En résumé, je dirais que "Le tueur d'écume" est un roman nimbé de fantastique qui se lit avec excitation et frissons...

Après son naufrage et la perte de son coéquipier, Cliff se retrouve sur l'île de Wake, à répondre aux questions des enquêteurs, sceptiques. Car selon les radars, il n'y avait aucun cargo, aucun supertanker dans les parages lorsque son bateau a littéralement été coupé en deux. Pourtant, quelqu'un va le croire : un avocat, Argill, qui travaille pour un commanditaire anonyme dont le but est de mener la chasse à ce navire fantôme. Accompagné d'Amber, une amérindienne au don étrange, et d'un capitaine grec, Karras, qui a des comptes à régler avec ce supertanker, Cliff va reprendre la mer. Et tout ce beau monde va se mettre à traquer ce navire de légende, qui hante le Pacifique depuis plusieurs décennies…
Comme dans L'agence Pinkerton, on retrouve dans ce nouveau roman le savant mélange entre le folklore amérindien et les légendes urbaines…ou maritimes, en l'occurrence. On se laisse très vite entraîner dans cette course poursuite en mer, à la recherche de ce vaisseau fantôme dont on veut percer tous les mystères. Michel Honaker ménage très bien son suspense, son écriture efficace nous fait passer de scène d'action en scène d'action tout en nous offrant quelques moments de répit pour nous laisser un peu souffler. Ceux qui ont un peu peur de l'eau (comme Bob) ne trouveront là aucune raison pour se laisser entraîner dans un bateau car toutes les peurs imaginables sont présentes : naufrage, solitude face à l'immensité, noyade… Bref, pas de quoi se réconcilier avec la mer. Mais les jeunes amateurs d'aventure et de mystère devraient y trouver leur compte. :P
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C'est un bon livre, mais en fait une copie du tueur des mères de Justin Scott sorti en 1980.
Pour avoir lu les deux, je conseil vivement le tueur des mers.