AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Laurence Sendrowicz (Traducteur)
EAN : 9782213626949
393 pages
Fayard (19/04/2007)
3.67/5   6 notes
Résumé :
Par une morose journée de janvier 2002, la jeune et belle anthropologue Yaël Maguid, au volant de sa voiture, se dirige vers l'université de Jérusalem.
Elle s'arrête à un feu rouge, la radio diffuse l'Ode à la joie, et par la vitre arrière du bus arrêté devant elle, une fillette de trois ans environ s'amuse à lui faire des signes de la main. Yaël a le temps de jouer avec l'enfant quelques instants lorsque l'autobus explose. Si la jeune femme sort de sa voitur... >Voir plus
Que lire après Ode à la joieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Yael échappe de peu à la mort lorsque, lors d'une attaque terroriste en plein centre de Jérusalem, un bus explose juste devant sa voiture. L'événement agit sur elle comme un catalyseur faisant resurgir de vieilles angoisses. Hantée par les cris, l'odeur de brûlé et l'image d'une fillette assise à l'arrière de ce bus, elle peine à surmonter le traumatisme qui bouleverse sa vie.
Doctorante en anthropologie, ses recherches universitaires l'amènent à assister régulièrement à des funérailles et lors de l'une de ces cérémonies, Yael rencontre un homme qui a perdu sa femme et son enfant dans l'attentat dont elle a été témoin. Elle est laïque, plutôt de gauche, et lui est ultra orthodoxe. Tout les oppose mais elle ne peut s'empêcher de fantasmer sur cet homme inaccessible dont elle s'imagine qu'il pourrait être la planche salut dont elle a tant besoin. Non, la suite n'est pas une prévisible et fadasse romance sentimentale mais le récit d'une guerre intérieure pour parvenir à obtenir une liberté sans malédictions ni obsessions.

Le temps d'un hiver dans une ambiance de froid, de saleté et de bruits incessants, Shifra Horn porte un regard assez sombre sur la vie en pleine intifada avec la peur, le danger, la mort et le deuil pour toile de fond. S'appuyant sur les conséquences du syndrome post-traumatique, son roman exprime les diverses opinions concernant la situation, donnant une résonance toute particulière à cette "ode à la joie" profondément enracinée dans la réalité du pays.
Une lecture intéressante à bien des égards mais qui m'a légèrement agacée en montrant une fois de plus la propension du peuple israélien à se regarder le nombril et se lamenter sur le sort de son peuple en rappelant sans cesse les traumatismes de la Shoah et/ou des attentats terroristes. A croire que l'état hébreu n'a pas gardé le souvenir de ceux perpétrés par les organisations armées sionistes et des massacres dans les villages arabes lors la Nakba qui reste une plaie ouverte pour le peuple palestinien. Seule l'amie de Yael, militante du mouvement La paix maintenant, comprend que les habitants des territoires occupés souffrent eux aussi de traumatismes- sans parler des violences quotidiennes exercées par les soldats de Tsahal- et aient envie de se rebeller contre le pays "cruel et colonisateur" qui les opprime. Ce qui lui vaut d'être considérée comme atteinte du fameux syndrome de "la haine de soi", donc pas tout à fait saine d'esprit...

Yael dit : « A l'époque où j'étudiais à la fac, je croyais que les deux peuples, le nôtre et le leur, devaient oublier les morts au combats, la haine, et les désirs de vengeance. L'oubli, pensais-je alors, étais la condition sine qua non d'une solution au conflit israélo-palestinien. »
N'ayant pas une connaissance suffisante de tous les tenants et aboutissants de ce conflit, j'essaie de rester neutre face à ce sac de noeuds. Je ne me sens donc pas autorisée à me montrer pro ou anti quoi que ce soit mais je trouve parfois difficile de ne pas s'indigner devant certaines situations particulièrement révoltantes, et le conflit vu de cette façon un peu trop oublieuse de ses origines en fait partie.
C'est bien beau de prôner le devoir de mémoire mais encore faudrait-il que cette mémoire ne soit pas trop sélective...
Commenter  J’apprécie          181
J'ai lu cet ouvrage il y a quelques années, et j'ai longtemps recherché son titre. Après l'avoir retrouvé sur Babelio, je constate qu'il n'y a que 7 lecteurs et pas une seule critique !! Il faut donc que je répare cette erreur, parce que "Ode à la joie est un très beau roman", et que je conseille vivement.
En effet, je l'ai trouvé très marquant, tant du point de vue de l'histoire, des thèmes abordés, qui sont chers (dans tous les sens du terme) à Israël, que du style, très sobre mais remarquable.

Ode à la joie met en scène l'histoire de Yaël Maguid, anthropologue, qui part pour son travail à l'université de Jérusalem un jour de janvier. Arrêtée à un feu rouge derrière un bus de la ville, elle s'amuse à faire des signes à une enfant, pendant que l'Ode à la joie de Beethoven est diffusé à la radio. Rien de très normal, sauf que le bus, cible d'un attentat-suicide, explose soudain.
Si Yaël s'en sort physiquement, en revanche elle n'est pas indemne psychologiquement. Obsédée par cet évènement, elle décide de partir à la recherche de l'identité de cette fillette, même si pour cela elle doit mettre en péril ses relations avec son mari, qui connaissaient déjà une amorce de crise, mais aussi sa famille et ses amis, inquiets de sa démarche.

Ce roman met donc en scène une situation malheureusement quotidienne (ou en tout cas, qui l'était en 2002) avec beaucoup de retenue et de psychologie.
Cette critique est faite avec les souvenirs que j'en ai, et ne sont donc pas très précis. Mais c'est un livre que je vous incite à découvrir vivement !
Commenter  J’apprécie          184

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Que font les arbres
de A. Hillel

Que font les arbres ? Ils bourgeonnent
Que font les immeubles ? Ils plafonnent
Et les nuages ? Ils glissent, ils glissent
Et les ronces ? Elles roussissent
Que font les oiseaux ? Ils volent, ils volent
Et puis ils dégringolent
Et les montagnes ? Du silence
Et les trains ? Ils font diligence
Que fait le troupeau ? De la poussière
Et les bateaux ? Ils voguent sur la mer
Et que fait donc la mer ? Aller puis retour
Que fait le soleil ? Le soleil fait le jour
Et les étoiles ? Elles filent, elles filent
Vraiment ? Hé oui. Elles filent et se défilent
Et la terre ? Elle fait le repos quotidien
Et moi, qu'est-ce que je fais ? Rien
Moi, je pose les questions, c'est tout
Je pose les questions, c'est tout, c'est tout
Commenter  J’apprécie          90
Me revint en mémoire le poème de Yéhouda Amihaï qui commence par les mots "Dieu a pitié", et les yeux humides, je me suis dit que non, décidément, Dieu n’avait pas pitié des enfants qui allaient à l’école, encore moins de ceux qui allaient au collège. Il n’aura pas davantage pitié des grands.
Commenter  J’apprécie          30

autres livres classés : littérature israélienneVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (20) Voir plus



Quiz Voir plus

Un secret de Philippe Grimbert

Comment s'appelle le narrateur ?

On ne sait pas
Maxime
Simon
Joseph

17 questions
1035 lecteurs ont répondu
Thème : Un secret de Philippe GrimbertCréer un quiz sur ce livre

{* *}