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Critique de latina


« Ca ne le dérangerait pas d'être un humain à plein temps »… Cette pensée d'un des 2 héros de l'histoire, Will, 35 ans, célibataire riche et oisif, résume tout le propos de ce livre.
Oui, Nick Hornby ici m'a complètement bluffée, avec qu'il n'avait fait que m'amuser dans « Haute fidélité » et dans « Slam ».
Le deuxième héros s'appelle Marcus et a 12 ans. Il est un peu perdu dans ce monde de brutes, en grande partie à cause de l'éducation donnée par sa mère, une ancienne hippie voulant à tout prix lui inculquer ses propres valeurs, valables en soi, mais ô combien dépassées et dangereuses dans un collège rempli de gamins vicieux et méchants. Marcus fait donc figure de « has been », de lourdaud, d'autiste.
Et à cause de (grâce à ?) ça, l'alchimie entre Will et Marcus va marcher. Ces deux-là vont entamer une conversation qui ne s'interrompra plus. Ils vont s'enrichir mutuellement, se sauver mutuellement ! Will va devenir plus humain, plus profond, il va quitter cette superficialité de bon aloi dans certains milieux, à certains âges…Et Marcus va apprendre à s'ouvrir aux autres. Qu'ont-ils en commun, tous les deux ? Un désir de changer de vie, de vivre « plus », d'être plus « en phase » avec les autres, de les comprendre, de les accepter.
Quelle joie de lire « A propos d'un gamin » ! Quelle jouissance de découvrir les arcanes de l'âme masculine, qu'elle soit jeune ou moins jeune !
Et pour couronner le tout, le style imagé est très agréable à lire. J'ai l'impression de me promener dans la lecture. Quelques preuves : « Will se surprit à intégrer les visites de Marcus au tissu de ses journées. Ce n'était pas difficile, car le tissu de ses journées était loqueteux, et plein d'un grand nombre de larges trous accueillants. » Ou encore : « Les gens comme Fiona le gonflaient vraiment. Ils gâchaient la vie de tout le monde. Ce n'était pas facile, de flotter à la surface des choses : il fallait être habile et solide, et quand les gens vous disaient qu'ils pensaient à se suicider, on pouvait se sentir attiré vers le bas avec eux. Garder la tête hors de l'eau, c'était l'essentiel, selon Will. C'était l'essentiel pour tout le monde, mais ceux qui avaient des raisons de vivre, un boulot, des relations, des animaux favoris, leur tête était de toute façon bien au-dessus de la surface. Ils marchaient dans une eau peu profonde, et seul un accident improbable, une vague capricieuse de la machine à vagues, pourrait les faire couler. Mais Will luttait. Il était loin au-delà de sa profondeur habituelle, il avait une crampe, sans doute parce qu'il s'était baigné trop tôt après le déjeuner, et il voyait un tas de moyens pour se faire ramener à la surface par de doux gardes du corps aux blonds cheveux et au ventre plat. Pour tenir le coup il lui fallait quelqu'un de léger ; il n'avait pas vraiment besoin d'un poids mort comme Fiona. Et c'est comme ça qu'était Rachel : légère. Elle pouvait l'aider à continuer de flotter. »
Tout dans ce livre m'a attiré, et je ne pourrai m'empêcher de citer une foule d'extraits. A bon entendeur… !
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