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Gilles Lergen (Traducteur)
EAN : 9782264027139
256 pages
10-18 (31/03/1999)
3.69/5   1136 notes
Résumé :
Rob vend des CD dans une ruelle de Londres, mais connaît la nostalgie des bons vieux vinyles. Haute fidélité était ainsi l'appellation donnée autrefois aux platines disques ou la vertu érigée en principe fondamental de l'amour. Hypocrisie ?
Rob, la trentaine et beaucoup d'angoisses, s'interroge. Comment faire durer l'amour ? Comment faire l'amour ? Qu'est-ce qui est le plus important : ce qu'on est ou ce qu'on aime ?
Laura vient de le quitter alors q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (88) Voir plus Ajouter une critique
3,69

sur 1136 notes
Cette histoire est rock'n'roll, pas seulement parceque son personnage principal est propriétaire d'un magasin de disques mais aussi car comme beaucoup d'amateurs de cette musique il n'est jamais vraiment sorti de l'adolescence. A plus de trente ans, sa vie tourne autour de la musique, de ses copains et d'histoires amoureuses qui se terminent perpétuellement par des déceptions. Alors que sa dernière petite amie vient de le quitter, il décide d'analyser ses cinq relations les plus importantes pour comprendre ce qui l'a empêché jusqu'à présent de vivre une belle histoire d'amour durable. Bien sûr tout est traité avec humour et une grande finesse dans le constat qui est fait sur l'état des générations modernes qui pourraient paraitre privilégiées par rapport à leurs devancières (Pas de guerre, abondance de produits de consommation, progrès de la médecine) mais qui comptent pourtant dans leurs rangs de plus en plus de personnes perdues et esseulées. Rob pense au départ que l'écoute répétée de chansons pop qui parlent en majorité de rupture amoureuse est la cause de ses désillusions, mais il va comprendre en déroulant ses aventures que son immaturité est la vraie cause de ses échecs répétés. Les références aux grands albums de l'histoire du rock qui parsèment ce livre sont comme pour beaucoup liées à des évènements majeurs de sa vie et de notre vie quand on est passionné aussi par cette culture. C'est un peu la version prolétaire du «journal de Bridget Jones», car même si tous ces trentenaires n'évoluent pas dans les mêmes sphères de la société leurs maux sont les mêmes, désinvoltures, désillusions et peur de l'avenir. On peut donc considérer ce roman comme un des classiques qui éclairciront dans deux cents ans le lecteur sur la société de la fin du 20eme siècle comme le font de nos jours les livres De Balzac ou de Zola pour le 19eme. le lecteur actuel lui n'attendra pas tout ce temps pour le lire et l'apprécier...
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De Nick Hornby , je n'avais lu qu'un seul livre " Funny Girl" , mais ça c'était avant ... parce que j'ai bien l'intention de combler mon retard .
Haute fidélité , c'est le charme british, l'humour anglais, et la musique ... la musique comme code génétique ...

Rob adore tellement la pop, le rock, le blues, la soul qu'il en a fait son métier . Disquaire après avoir été DJ, il maîtrise tous les styles , et son savoir (et celui de ses collègues ), est encyclopédique .
Hélas, avec les filles , c'est loin d'être la même histoire , , ♫"ça larsen"♫ . Et il a souvent été largué . Il faut dire qu'avec la dernière de ses petites amies , Laura , il n'a pas été d'une "Haute fidélité " . On peut même dire qu'il a été un sacré "connard " !
Rob ne sait pas trop ce qu'il veut en matière de relation avec les femmes : la durée ou l'alternance ; le CDD ou le CDI ...
Cette dernière rupture pourrait lui être profitable , juste une mise au point avant de devenir un homme , et de ... mûrir un peu .
[ Oui, parce que des fois , on a envie de lui donner des baff(l)es à Rob.]
Branchée , subtile, drôle , cette comédie est dans la lignée des auteurs comme l'américain , Benjamin Tropper .
Surnommée : "Pop Lit " par certains journalistes ,( parce que c'est de la littérature qui parle de musique ), ce genre de romans parle aussi des trentenaires qui peinent à trouver "leur place " dans la société .
Et , c'est beau un homme qui s'épanche , c'est attendrissant ... Curieusement ce genre de littérature qui décortique les états d'âmes masculins , plait davantage au public féminin . [ Il parait] .
Comme beaucoup de livres de Hornby , celui-ci a été adapté sur grand écran (par S Frears) . [ Hornby est très sollicité par le cinéma et écrit beaucoup de scénarios dont : Wild , Une éducation, et Brooklyn de Colm Toibin , plus dernièrement .]

Tendrement et drôlement rock ...
Si comme Rob , vous auriez aimé vivre dans les chansons du Boss...
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J'entame donc l'histoire d'un pauvre type qui s'est fait larguer et qui depuis une dizaine d'années reste obnubilé par cet amour. Disquaire de profession et dans l'âme, il vit pour et dans la pop et le rock. Heureusement que la musique le sauve de son morne quotidien. le rock, donc et surtout les listes. le jazz aussi mais ça c'est une autre histoire, pour un second tome, peut-être. Il a cette manie, lubie, qu'à chaque instant marquant de sa vie, il fait des listes : les 5 nanas inoubliables, ou les 5 ruptures inoubliables, c'est la même chose, les 5 bouquins à emmener sur une île déserte (1.Moon Palace…), les 5 musiques à écouter à 15 ans en se masturbant (1.Violator…), les 5 disques sur lesquels on peut - doit - faire l'amour au moins une fois dans sa vie (1.The Köln Concert…). Etc, etc, etc... Bref les listes de 5, c'est sa life, putain de vie.

Un pauvre type qui dans la vie pourrait paraître pathétique, mais qui dans un roman, prête souvent à sourire. Nick Hornby à l'écriture, c'est pas très punk mais c'est toujours sympathique. Ça sent l'Angleterre, les soirées au pub, les matchs de foot d'Arsenal et la musique branchée, canal pop-rock. Et en plus, dans un roman de Nick, personne ne gerbe dans le caniveau, trop classe. En Doc Martens, tu déambules donc de pubs en bières, l'esprit toujours sur cette femme qui t'a quitté l'autre jour, c'était hier, c'était il y a longtemps, peu importe, tu sens encore son parfum, coquelicot pour ses seins, jasmin pour son sexe. Une odeur inoubliable, comme sa première rencontre. D'ailleurs au premier regard, tu te demandais si elle était Madness ou Simple Minds, Alan Parsons Project ou Barkley James Harvest, Phil Collins ou Peter Gabriel, Kraftwerk ou Klaus Nomi, Amy Winehouse ou Kurt Cobain.... Ca pourrait être un jeu entre deux âmes qui se regardent au fond des yeux dans la pénombre d'une chambre étoilée de quelques bougies. Une bière ? D'ailleurs Chouffe ou Carolus ? là encore, le type peut en faire des listes... Perso je suis d'une Haute Fidélité à cette blonde et à cette brune...

Alors tu continues ton cheminement personnel, imaginant d'autres rencontres autour de bières, toujours avec cette même fille, toujours pour causer, bières, livres ou musiques. Tu veux l'emmener chez toi, lui montrer ta belle collection, de bières, de livres, de musiques. Assis sur le canapé, lumière tamisée. Tu sors le grand jeu : Magma ou Zappa. J'espère qu'elle dira, de son sourire étincelant, les deux. Mais c'est le moment où la blancheur de son sourire illumine ton âme que tu te réveilles, le machin en érection. Putain de rêve, alors à l'image de n'importe quel pauvre type qui déambule sans but dans un roman de Nick Hornby, toi aussi tu établis la liste des 5 disques à écouter la nuit pour ne pas l'oublier, pour se souvenir, pour aimer, bander, sourire, vivre. Chacun a sa propre liste.
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Bon. P'têt bien que je suis sexiste. Je crois que j'aurais plus apprécié Haute fidélité si le narrateur avait été une femme. C'est le genre de livre où l'identification au personnage joue un grand rôle dans le plaisir de lecture je trouve, et pour moi, ça marche moins bien quand c'est un homme.
Rob est disquaire, ce qui donne à Nick Hornby l'occasion de parsemer son roman de références musicales - c'est le seul point commun avec Vernon Subutex hein, ne vous attendez pas à un style percutant nous exposant sans complaisance les évolutions de la société contemporaine. Sa boutique ne marche pas fort, sa vie sentimentale est un naufrage, bref, pas de doute, Rob est un loser. Mais pas d'inquiétude, Dr Nick va nous donner les recettes pour grandir et s'en sortir (par exemple, si vous avez pour habitude de refuser de fréquenter les gens juste parce que vous trouvez qu'ils ont des goûts musicaux de chiotte, eh ben c'est pas bien, apprenez que ce sont des êtres humains avec leurs qualités, qu'il ne faut pas ostraciser).
On dit que c'est un livre culte. du coup, j'ai été déçue, je n'ai vraiment pas trouvé ça fou. Ce n'est pas bien original, ni dans le message (être un ado attardé c'est pas bien) ni dans la forme, mais ça se lit sans déplaisir, à condition de ne pas trop en attendre.
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- Nick Hornby .
- Qui ?
- Nick Hornby tu connais ?
- Nick…
- Nick Hornby ?
- Non.
-Haute fidélité ?
- Comment ?
- Haute fidélité , c'est un de ses romans.C'est un auteur anglais.
- Non.
Je ne connaissais ni l'auteur, ni le roman. Et je te remercie  A. de me l'avoir fait connaître.
Il y a des livres comme ça qui ressemblent à l'écharpe. A votre écharpe. A celle que vous avez oubliée sur la banquette du café. du café où vous alliez après les cours. A l'époque il vous fallait au moins trois heures pour boire un café. Rapport à vos petits deniers, et aussi à la qualité du café. L'écharpe de ces après- midi que vous séchiez , au bas de la rue, derrière la voie ferrée, quand il pleuvait. L'écharpe oubliée, la café avalé, et la tasse ? On l'a tous bue. Enfin, je crois.
Lire certains livres, c'est un peu respirer de soi.
Alors ce roman. Anglais. Il n'y a que les romans anglais pour nous ressembler comme ça. Nous faire rire, nous faire grincer des dents, nous gratter dans le cou comme le faisait l'écharpe. L'écharpe celle qui enveloppait les années passées. Un petit côté Bridget Jones ( sans la jupe, moins le stylo, ) , un petit côté Vernon Subutex ( version beatles, genre ... « Vinyl », « Ray »... sur le côté...), face A, face B.
Oui on sourit, on rit. Pas facile de grandir, pas facile d'aimer ; pas facile d'être tout entier, face à soi même. Dire la vérité aux autres ? Oui c'est plus facile qu'à soi . Les années passent. Tant mieux. Tant pis. Les années passent, on change ou pas. Les amours, les rêves, les emmerdes. Tout change. Forcément. On arrête pas le temps. On voudrait pas. On résiste, pour avoir le meilleur, on récolte parfois le pire. On résiste, on veut pas. Pas vieillir, pas grandir, pas mourir.On veut pas donner ses rêves au chat. Et ta langue ? Toujours vivante.
Et si, et si...et si..ouais mais... peut être pas. le conditionnel passé vous éloigne toujours du futur simple. Mais ça ça s'apprend pas. Ça se vit.
Et puis hop un beau jour, on y va. On change, on avance, face A, face b, on change pas de disque, peut être de titre. On est toujours le même. Les autres le savent, mais nous , on y croit pas .
Hop, on y va. Même pas mal de grandir, bien sur on oublie pas les amours, à jamais et pour toujours, on oublie pas. On change c'est tout. On concède peut être. C'est ça ou en crever. Bien oui faut accepter d'être aimer , peut être seulement, pour les défauts qu'on a pas . Les qualités ?...Rapport à quoi ? Au mare du café ? Là où l'écharpe est tombée ?
Grande ou petite, toute les histoires ont leurs héros. On s'en fout qu'il soit un peu de mauvaise fois, ( une fois, il était une fois, c'est déjà tout un début) un peu, parfois, le tout c'est qu'il soit sympa. Sympa. Ça rend pas chagrin. On change d'échelle.
- Sinon, et toi plus tard... tu te vois comment ?
- vivant !

Astrid Shriqui Garain

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Citations et extraits (139) Voir plus Ajouter une citation
Mardi soir, j'essaie un nouveau classement pour ma collection de disques ; je pratique ça souvent, en période de stress émotionnel. Vous trouvez peut-être que c'est une manière plutôt bête de passer la soirée, moi pas. C'est ma vie, et j'aime pouvoir m'y promener, y plonger les bras, la toucher.
Quand Laura était là je rangeais les disques par ordre alphabétique ; auparavant, je les rangeais par ordre chronologique, depuis Robert Johnson jusqu'à... je ne sais pas.. Wham !, ou un truc africain, ou autre chose que j'étais en train d'écouter quand j'ai rencontré Laura. Mais ce soir je rêve d'autre chose, alors j'essaie de me souvenir de l'ordre dans lequel je les ai achetés : comme ça, j'espère écrire mon autobiographie sans papier ni stylo. Je sors les disques des étagères, les empile tout autour du salon, cherche Revolver, et je pars de là ; quand je suis arrivé au bout, je rougis tellement je me sens exposé, parce que cette série, après tout, c'est moi. Intéressant de voir comment je suis passé de Deep Purple à Howlin' Wolf en vingt-cinq étapes seulement ; je n'ai plus honte d'avoir écouté Sexual Healing ["Réconfort sexuel"] pendant toute une période de célibat forcé, ni d’une trace du club rock que j'avais formé à l'école pour discuter avec mes camarades de cinquième de Ziggy Stardust et de Tommy.
Ce qui me plaît le plus, dans mon nouveau système, c'est la sensation rassurante qu'il me procure ; grâce à lui, je me suis rendu plus complexe. J'ai environ deux mille disques, et il faut vraiment être moi, ou avoir un doctorat en flemingologie, pour savoir comment en retrouver un. Si je veux mettre, disons, Blue de Joni Mitchell, je dois me rappeler que je l'ai acheté pour une fille à l'automne 1983, mais que j'ai préféré le garder, pour des raisons que je passerai sous silence. Eh bien, tu ne sais rien de tout ça, Laura, donc tu es piégée, n'est-ce pas ? Tu devras me demander de te le trouver. Et, je ne sais pas pourquoi, cette idée me réconforte énormément.
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Je monte sur une chaise et je me mets à sortir les boîtes de 45 tours. Il y en a sept ou huit en tout, j'essaie de ne pas regarder à l'intérieur en les posant par terre, mais j'aperçois le premier disque de la dernière boîte : c'est un 45 tours de James Brown pour King, de trente ans d'âge. Je me mets à trembler d'impatience.
Quand je commence à les passer en revue sérieusement, je vois très vite que c'est la mine que je rêvais de trouver un jour, depuis que j'ai commencé à collectionner les disques. Il y a les 45 tours que les Beatles enregistraient pour leur fan-club, la première demi-douzaine de 45 tours des Who, des originaux d'Elvis du début des années soixante, des tonnes de raretés de blues et de soul, et... il y a un exemplaire de God save the Queen par les Sex Pistols pour A&M ! Je n'en ai jamais vu un seul de ma vie ! Je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui l'avait vu ! Et... non, mon Dieu, non... You left the water running d'Otis Redding, sorti sept ans après sa mort, retiré immédiatement de la vente par sa veuve parce qu'elle...
"Qu'est-ce que vous en dites ?" Elle est appuyée contre l'encadrement de la porte, les bras croisés, souriant de la tête que je suis en train de faire.
"C'est la plus belle collection que j'aie jamais vue." Je n'ai aucune idée de ce que je dois lui proposer. Le lot doit valoir au bas mot six ou sept mille livres, et elle le sait. Où est-ce que je vais trouver une somme pareille ?
"Donnez-moi cinquante livres et vous pouvez tout prendre tout de suite."
Je la regarde. Nous venons officiellement d'entrer au pays des rêves, où des petites vieilles vous donnent de l'argent pour vous convaincre d'emporter les trésors de leurs greniers. Sauf que je n'ai pas affaire à une petite vieille, et qu'elle sait pertinemment que ce qu'elle a vaut plus de cinquante livres. Qu'est-ce qui se passe ?
"Ils sont volés ?"
Elle rit. "Ce ne serait pas une bonne affaire, hein, de bazarder tout ça par la fenêtre pour cinquante livres ? Non, ça appartient à mon mari.
_ Et vous ne vous entendez pas très bien avec lui en ce moment, c'est ça ?
_ Il est en Espagne avec une fille de vingt-trois ans. Une amie de ma fille. Il a eu le culot de m'appeler pour me demander de l'argent, j'ai refusé, alors il m'a demandé de vendre sa collection de 45 tours et de lui envoyer un chèque correspondant à ce que j'aurai obtenu, moins dix pour cent de commission. A propos. Vous pourrez me donner un billet de cinq ? Je veux l'encadrer et le mettre au mur."
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Un type entre dans le magasin pour acheter la musique de Fireball XL, qu'il veut offrir à sa femme pour son anniversaire (et je l'ai, en édition originale, pour dix petites livres). Il a peut-être deux ou trois ans de moins que moi, mais il est bien élevé, il porte un costume, il joue avec ses clés de voiture, et ces trois choses ensemble, je ne sais pas pourquoi, me donnent l'impression d'avoir vingt ans de moins que lui : une vingtaine d'années, et lui une quarantaine. Et j'ai tout à coup un désir irrésistible de savoir ce qu'il pense de moi. Je n'y cède pas, bien sûr (Voici votre monnaie, voici votre disque et maintenant, soyez honnête, dites-moi que vous me considérez comme un raté) mais je continue d'y penser des heures, ensuite : comment il doit me voir.
Bon, il est marié, ce qui fait déjà peur, et il a des clés avec lesquelles on peut jouer sereinement, donc il doit bien avoir une BMW, une Batmobile ou un truc qui en jette, il a un travail qui exige le costume, et à mes yeux de néophyte c'est un costume cher. Je suis un peu plus élégant que d'habitude, ce matin - j'ai mon jean noir presque neuf, à ne pas confondre avec mon jean bleu sans âge, et je porte une espèce de polo à manches longues que je me suis même donné la peine de repasser -, mais il n'empêche que je ne suis manifestement pas un adulte faisant un métier d'adulte. Est-ce que je voudrais lui ressembler ? Pas vraiment, non. Mais je me retrouve à me tourmenter de nouveau à propos de la pop-music - est-ce que j'aime ça parce que je suis malheureux, ou est-ce que je suis malheureux parce que j'aime ça ? Ca m'aiderait de savoir si ce type a jamais pris la musique au sérieux... [...]
Moi, je ne suis pas marié - et même, en ce moment, aussi peu marié qu'on peut l'être - et je suis l'heureux propriétaire d'un magasin de disques en faillite. Il me semble que si on place la musique (comme les livres, probablement, les films, les pièces de théâtre, et tout ce qui vous fait "ressentir") au centre de l'existence, alors on n'a pas les moyens de réussir sa vie amoureuse, de la voir comme un produit fini. [...] Peut-être que nous vivons tous de façon trop aiguë, nous qui absorbons des choses affectives tous les jours, et qu'en conséquence nous ne pouvons jamais nous sentir pleinement satisfaits : il nous faut être soit malheureux, soit violemment, extatiquement heureux, et de tels états sont difficiles à obtenir au sein d'une relation durable, solide. Peut-être qu'Al Green est directement responsable de beaucoup plus que je ne pensais.
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Pour ce qui était des filles ,[...]. On avait pas eu le temps de s'y mettre . A un moment , elles n'existaient pas , en tout cas pas sous une forme qui retenait l'attention , et le moment d'après on ne pouvait pas les éviter : elles étaient partout , où qu'on tourne les yeux . A un moment , on avait envie de leur donner un coup sur la tête parce que c'était notre soeur ou la soeur d'un copain , et le moment d'après , on avait envie de ...en fait , on ne savait pas de quoi exactement , mais c'était quelque chose , quelque chose d'énorme . En l'espace d'un mois , toutes les frangines (seule espèce connue jusque là ) étaient devenues intéressantes , voire "troublantes " .
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Qui est cette ordure de Ian ?...
Je ne connais pas de Ian. Laura ne connaît pas de Ian. On vit ensemble depuis trois ans et je ne l'ai jamais entendu parler d'un Ian. Pas de Ian à son bureau. Pas d'ami qui s'appelle Ian, ni d'amie dont le copain s'appelle Ian. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'elle n'a jamais rencontré le moindre Ian de toute sa vie - il a dû y en avoir un au lycée, quoique le sien ne fût pas mixte -, mais je suis quasiment sûr que depuis 1989 elle vit dans un univers totalement déianisé.
Et cette certitude, ce ianosticisme, dure jusqu'à mon retour à l'appartement. Sur le rebord de la fenêtre où on met le courrier, juste derrière la porte commune, il y a trois lettres au milieu des menus de fast-foods à domicile et des cartes de taxis : une facture pour moi, un relevé bancaire pour Laura... et un rappel de la redevance télé pour Monsieur I. Raymond (Ray pour ses amis et, ce qui est plus compréhensible, pour ses voisins), le type qui vivait au-dessus jusqu'à il y a cinq ou six semaines.
Quand j'entre dans l'appartement, je tremble, j'ai envie de vomir. Je sais que c'est lui ; je l'ai su à l'instant où j'ai vu la lettre. Je me souviens que Laura est allée le voir une fois ou deux ; je me souviens que Laura a... non pas flirté, précisément, mais qu'elle a rajusté ses cheveux plus souvent, souri bêtement plus souvent que nécessaire le jour où il est venu prendre un verre à l'époque de Noël. C'était bien son genre : petit garçon perdu, affectueux, avec juste assez de mélancolie pour paraître intéressant. Je ne l'aimais pas beaucoup, déjà ; maintenant, je le hais.
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