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Critique de Eric75


Eric75
30 décembre 2011
Holmes et Watson reprennent du service !
C'est cette fois Anthony Horowitz qui reprend le flambeau, à la suite des innombrables pasticheurs de Sir Arthur Conan Doyle. Son statut de célèbre écrivain d'aventures pour la jeunesse lui confère sans doute cette légitimité, de même que cette curieuse estampille en quatrième de couverture : « Conan Doyle Estate Ltd » (traduisez : Les ayant-droits de Conan Doyle). Car il s'agit en effet d'un travail de commande. de l'avis général, Horowitz s'en tire bien, et les héritiers seront donc satisfaits. Pour les puristes de l'holmésologie, il ne s'agit que d'un coup marketing (on n'a pas toujours attendu le feu vert des ayant-droits pour écrire d'excellents pastiches holmésiens).
Qu'en est-il réellement ?
Tout commence avec l'évocation par Watson lui-même, au crépuscule de sa vie, d'un manuscrit soigneusement empaqueté et déposé dans la fameuse malle confiée à la banque Cox and Co. Charing Cross, à n'ouvrir que dans un siècle, car voyez-vous, la connaissance des événements si horribles qui y sont consignés pourrait « mettre à mal le tissu tout entier de notre société ». A défaut de révélations réellement explosives, c'est cette malle qui finira par exploser à force d'y entasser tous les manuscrits que le bon Dr Watson n'a pas osé publier de son vivant ! Respect du canon, donc, mais impression de déjà vu, Horowitz ne prend aucun risque.
La plume de Watson/Conan Doyle fleurant bon l'Angleterre victorienne est respectée, surtout, comme souvent, dans les paragraphes d'introduction (souvenirs nostalgiques, description du climat londonien, petit jeu habituel des devinettes devant la cheminée du 221B). On trouvera dans cette nouvelle aventure suffisamment de références et de clins d'oeil au canon pour satisfaire les amateurs du genre. Citons, en vrac : l'évocation de plusieurs nouvelles et romans du canon, Holmes qui se déguise et parvient encore à berner Watson, l'inspecteur Lestrade qui ne cache pas son admiration pour Holmes, le fidèle Wiggins et ses irréguliers de Baker Street qui déboulent dans l'appartement, Mrs Hudson qui fait preuve de bon sens, Mycroft qui tergiverse, Moriarty qui apparaît en guest star, etc.
La narration de l'enquête est assez linéaire, et intègre deux histoires indépendantes qui finissent par fusionner tant bien que mal. Les coups de théâtre supposés n'en sont pas vraiment, les lecteurs aguerris de polars et les amateurs d'aventures holmésiennes en seront pour leurs frais (on devine tout à l'avance et assez facilement). Que diable ! On aurait aimé de la part d'Horowitz un peu plus d'effets de surprise, des vrais scandales, des méchants moins conventionnels, un Mycroft et un Moriarty (ici à contre-emploi) mieux utilisés, peut-être même quelques personnages réels faisant çà et là leur apparition, et un ancrage historique plus solide. Mon appréciation au final : peut mieux faire ! Je suis appâté, j'attends le prochain ! Or, Anthony Horowitz a déjà annoncé qu'il ne donnerait pas suite à ces nouvelles aventures de Sherlock Holmes, ayant sans doute grillé toutes ses cartouches. Comme Conan Doyle et Holmes avant lui, il a donné son dernier coup d'archet et a doucement refermé la porte de la Maison de Soie. C'est dommage.
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