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Critique de Erveine


Je viens de relire ‘'la carte et le territoire'' de Michel Houellebecq et je dois dire que je suis confortée dans ma première impression, à savoir que c'est un écrivain qui possède indéniablement, une écriture agréable et unique. Tandis qu'il utilise un mode d'expression qui n'est pas linéaire, oscillant entre un phrasé classique et moderne, ses détracteurs lui prêtent de la platitude et ses admirateurs du brio. En ce qui me concerne, je me rangerais plutôt à sa propre définition, soit que : « la meilleure condition pour exercer un bon style, c'est d'avoir quelque chose à dire » et pour le moins, le texte est riche.
Donc, à tout prendre, je me garderais bien de remettre en question le talent de cet écrivain dont la prose me porte, au risque de le voir s'exporter ailleurs, un ailleurs où du reste, sa renommée mondiale est déjà faite. Je remarque que sa plume est savante, libre et souvent ironique, mais rarement agressive. J'irais même jusqu'à lui trouver une certaine sensibilité. Houellebecq nous conduit à la carte et nous guide sur le territoire, d'une marche à la fois souple et soutenue. Il nous dépeint un univers social des plus appauvri en ce qui concerne les rapports humains à travers la réalisation professionnelle de Jed Martin qui n'en est pas moins à son troisième essai. Touchant d'abord à la peinture, puis à la photographie, pour finalement revenir à son aspiration initiale, la peinture. Il vit dans le dénuement affectif le plus complet bien qu'ayant connu une brève expérience amoureuse avec Olga. Sa vie s'apparente trait pour trait à celle de son père dont il reconstitue à l'identique, l'existence, lequel père se meut uniquement entre son cabinet d'architecte et ses appartements. Soit que nos deux protagonistes connaissent tour à tour, le succès, dans leur travail à l'exclusion de toute harmonie ou implication dans le domaine de leur vie privée.
Le roman se constitue de trois parties. Une primo immersion dans une sphère sociale bien spécifique, une intrusion dans la structure mentale des profils avec une lecture sur l'intégrité des personnages et enfin, un basculement tout à fait inattendu dans une atmosphère glaciale, jusqu'à ce que la suprématie de la nature sur l'homme reconquière son territoire. Un tout qui confère à l'auteur une écriture dont la caractéristique est unique. Il eut tenté de m'attendrir à l'annonce funeste de son rapprochement vers Emmanuel Bove qu'il y serait parvenu. Mais, je vous laisse au plaisir de dénouer vous-même, le ruban de moebius.
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