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EAN : 9782253007869
(30/11/-1)
3.77/5   26 notes
Résumé :
Depuis plusieurs jours, le professeur André Bairet a la conviction que son nouvel élève, Bernard Cormière, n'est autre que l'ombre entrevue sur le toit en face de chez lui, la nuit où fut étranglé le cafetier Cardelec. Les leçons ?

Un prétexte, visiblement. Barret se sent épié, en danger. Quand, un soir, le jeune homme surgit devant lui, il réagit aussitôt et tire. Légitime défense. Mais, avant de mourir, Cormière l'accuse du meurtre de Cardelec, et ... >Voir plus
Que lire après Je reviendrai à KandaraVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique

André Barret, 37 ans, enseigne le français à l'Institution catholique Saint-Marc. C'est un homme désabusé après avoir connu un pénible échec professionnel à Kandara, ville du Kenya, où il est tombé malade et n'a pas pu y rester. Ses espoirs d'une vie féconde et aventurière ont donc lamentablement avortés. Il vit désormais un quotidien bien étriquée à Loudun , petite ville de la Vienne. Sa femme Pascale, rêvait d'une existence plus excitante, moins monotone, le ménage bat de l'aile, et la présence envahissante de la belle-mère n'est pas pour arranger les choses.
Un soir, le professeur entrevoit une ombre se déplacer sur un toit. le lendemain, on apprend qu'un meurtre a été commis : le cafetier Cordelec, un usurier en est la victime. Dès lors, ses soupçons se portent sur Bernard Cormiere, 24 ans, qui vient prendre chez lui des cours de français en vue de passer un concours administratif. le professeur se sent menacé. Un soir, après une réunion de conseil de classe, en traversant un parc désert, Barret voit surgir le jeune homme , il est persuadé qu'il va le tuer, et c'est lui qui blesse mortellement Cormière qui, avant de décéder, accuse Barret du meurtre du cafetier.
Barret est arrêté, tout le désigne comme le voleur meurtrier. L'enquête se complique encore car le témoignage de son épouse est ambigu.
Au fur et à mesure que le récit avance, la tension augmente, l'étau sur Barret se resserre, le malaise s'épaissit. Barret risque au pire… la peine de mort…
Un roman intéressant qui décrit avec des mots justes, sans ostentation, la vie casanière dans une petite bourgade provinciale dans les années d'après-guerre, les difficultés pour les gagnepetit , les aspirations d'accéder à plus de confort…
Par bien des côtés, Barret, étranger à sa propre existence, m'a fait penser à Meursault, l'Etranger, mais finalement, le professeur acculé, tentera quand même de prendre son destin en main.
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Comme beaucoup d'entre nous sans doute, confinement oblige, j'ai fureté dans ma bibliothèque à la recherche d'un bouquin que je n'aurais pas lu. J'ai sorti un petit « Poche » aux pages jaunies et poussiéreuses, écrit en 1955 par un auteur que je ne connaissais pas. La chance était avec moi !
Jean Hougron décrit avec brio la psychologie d'un professeur de lycée, personnage bizarre que rien ne semble vraiment intéresser, qui vit en permanence avec le regret d'un échec qu'il aurait connu au début de son mariage à Kandara, alors colonie française en Afrique occidentale. Il ne dira jamais rien de précis sur cet échec. Sa vie se déroule tristement dans une petite ville de province, grise et terne, jusqu' à cette nuit où éclate un meurtre dans la maison voisine de la sienne. Il croit avoir vu l'ombre de l'assassin mais se garde de le signaler à la police, par passivité, par indifférence. Grave erreur car tout va se retourner désormais contre lui, d'autant plus qu'il finit par se croire menacé et tire impulsivement sur le supposé coupable.
Même en prison André Barret reste fidèle à lui-même, détaché de tout. Il s'y sentira même parfois heureux, profitant de chaque promenade quotidienne pour admirer les guêpes qui tournoient dans le tilleul de la cour. Une issue favorable pour lui ne changera rien à son comportement, ni à ce qu'il ressent.
L'auteur parvient parfaitement à créer l' atmosphère dans laquelle vit Barrier, et celle de cette petite ville. J'ai souvent songé à Simenon au cours de ma lecture.
Ce fut donc une heureuse surprise !
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Jean hougron tient une place de choix dans ma bibliothèque et s'il a eu un grand succés avec sa série : la nuit indochinoise, il ne faut pas le limiter à ces seuls ouvrages.
Il a écrit bien d'autres romans pour notre plus grand plaisir.
Il a exploré tous les genres, du roman de mœurs au roman d'aventure, en passant par le roman policier et la science fiction !
Il n'a pas son pareil (Simenon peut-être..) pour mettre dans ses livres les émotions de l'individu et dépeindre les êtres, dans leur complexité, mis dans tel ou tel environnement.
Je reviendrai à Kandara parle d'un crime nocturne, d'un professeur de province raté, désabusé et médiocre (j'ai pensé parfois à Emmanuel Bove ).
Pour le reste je vous laisse découvrir ce style chirurgical, sans un mot de trop.
Dieu que nous sommes loin de ces auteurs qui n'ont rien à dire et qui nous gave de liste de courses et autres attrapes nigauds !
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J'ai lu ce livre il y a très longtemps, maintenant... Il m'a laissé une souvenance tenace, d'atmosphère provinciale. Une fragrance identique - pour moi - à celle que m'a donné la chanson de Jacques Brel "Je suis un soir d'été"... Oui, c'est bien ça.
Un livre que je vais relire, tiens.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Je ne rêvais plus à Kandara, sinon pour me dire que j’étais un sot d’y avoir rêvé si longtemps. Kandara mesurait assez exactement la part de mes torts dans notre union et je comprenais aujourd’hui que cet échec avait servi d’alibi à une foule d’autres renoncements. J’étais guéri de cette mauvaise chimère africaine, et j’avais la certitude, si je sortais un jour de prison, que je n’y penserais jamais plus. Kandara était une maladie. Je le savais maintenant, de même que je savais que s’il n’y avait pas eu Kandara, il y aurait eu autre chose.
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Tout le monde n'a pas le courage de se mettre un tuyau à gaz entre les dents pour faire tomber le rideau. Mais l'occasion, on peut toujours la saisir au passage. Il suffit de ne pas de défendre, et de laisser les autres se débrouiller. Il arrive toujours un moment où vivre et mourir s'équilibrent assez justement, mais le plus souvent, par lâcheté, on rate ce moment-là
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Ce jour-là ressemblait à tous les autres. Je revenais de l'institution Saint-Marc où j'enseigne le français vingt-trois heures par semaine. Bien qu'il fût près de six heures, il faisait encore chaud. Nous étions en juin, et à Loudan, qui est une petite ville écrasée entre trois collines crayeuses, les mois d'été sont toujours étouffants.
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Elle fait souvent tout son possible pour prolonger notre union, quoiqu’elle appartienne à ce genre de personnes qui allumeraient un incendie afin de prouver leur dévouement en s’employant à l’éteindre.
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J’ai fumé ma cigarette avec plaisir. Je fumais tant d’ordinaire que j’avais fini par oublier que le tabac puisse avoir un goût si agréable. J’ai gardé la cigarette jusqu’à ce que je ne puisse plus la tenir entre mes ongles pincés.
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Video de Jean Hougron (1) Voir plusAjouter une vidéo

Littérature
(Le débat commence entre le public et les chroniqueurs à propos d'un article écrit par Matthieu GALEY sur Jean-Paul SARTRE, après son refus du prix Nobel, et dans lequel, Matthieu GALEY explique "qu'il est devenu malgré lui, un auteur lu par les bourgeois"). Sont abordés, les livres :
- " Histoire de Georges Guersant", de Jean HOUGRON - " L' État sauvage", de Georges...
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