Le jour de gloire est @rrivé

Kenny Machin a 15 ans et une timidité maladive. Être le premier de la classe n'a pas d'importance pour Kenny, ce qu'il veut lui, c'est être une vedette du collège. Il regardait passer ces garçons au charisme fort ayant pour seul soucis « la frime » et « les filles ». Il savait pourtant qu'il ne serait jamais de ceux-là et restait dans l'ombre de son ami Rodolphe, le contraire de Kenny : charmeur, drôle et surtout populaire. Un mercredi après midi, à la terrasse d'un café en compagnie de Rodolphe et d'un camarade de classe, Kenny est excédé par l'attitude de Rodolphe envers les filles. Il décide de partir en songeant plus tard qu'il passera sûrement son anniversaire seul alors que Sophie, que le lecteur suit en amont n'attend que l'amour de Kenny en retour.
Heureusement, grâce à l'ordinateur portable que ses parents lui ont offert pour son anniversaire, Kenny Machin se sent connecté au monde entier et surtout à ses 87 amis sur Facebook. Cependant, c'est sous une autre identité et une autre allure que le jeune garçon s'y est inscrit : Vladislav Aguilera, un Kenny amélioré au photoshop, beau, blond, riche et surtout populaire. Il avait réinventé sa vie : des vacances paradisiaques, un père architecte, une mère productrice de télévision qui dans la vie réelle est davantage devant l'écran que derrière. C'est d'ailleurs à la télévision que Kenny apprend une théorie : seulement 5 échelons séparent une personne d'une autre, des échelons qui pourraient le connecter au monde entier. Mais en postant une publication sur le réseau social, il se rend compte que peu de personnes ont répondu. Il décide alors d'appliquer la théorie des 5 étapes en invitant à son anniversaire la star internationale du rock Didji Escolaver, une chanteuse aussi talentueuse que tumultueuse. Son producteur, Basile Soliman, tente d'effacer les frasques de la jeune chanteuse photographiée en train de gifler une fillette. En parcourant la presse, les tweets et les mails, le mail de Kenny Machin l'interpelle, ou plutôt de son alter égo Vladislav Aguilera. le producteur y voit pour Didji Escolaver un moyen de montrer qu'elle n'est pas cette chanteuse méchante et violente et incite la chanteuse à accepter l'invitation. En recevant la réponse de Didji, Kenny voit enfin son jour de gloire arriver.
Aussitôt, il répond à la star et informe ses 87 amis de la nouvelle en oubliant de rappeler Sophie. Maintenant il était question de préparer la venue de la star dans la petite ville de Kenny, d'organiser le concert et d'inviter la presse pour voir la prétendue générosité de Didji. Malgré le manque d'intérêt de la chanteuse pour le jeune garçon jusqu'à se tromper sur son « faux » prénom, Kenny ne voit que le bon côté de la situation. Mais la personnalité débordante de la chanteuse cause encore un incident à bord de l'avion à destination de la ville de Kenny, un incident filmé par des passagers. Il est urgent pour Basile de redorer l'image de la chanteuse.
Le grand jour est arrivé, Kenny se prépare, mais une chemise tâchée et un visage boutonneux n'aident pas à se faire passer pour le beau blond de son faux profil. Basile ne le reconnaît pas mais à la découverte de la véritable identité décide de poursuivre la soirée. C'est sans compter la personnalité de Didji, qui se sentant trahie, bouscule Kenny et quitte la scène. le concert est un fiasco, le jour de gloire n'est pas celui attendu mais tout aussi inespéré, le vrai Kenny est acclamé tandis que la cote de popularité de la chanteuse n'a jamais été aussi fort. Mais l'après concert remet les choses en place, Kenny ne devient pas une vedette mais une victime à l'école. Il supprime le faux profil et pourtant rien n'est plus pareil, il prend conscience que l'amitié l'emporte sur la célébrité et que l'amour peut frapper à sa porte.

C'est dans un roman drôle et touchant que Hubert Ben Kemoun, auteur de Les hasards sont assassins dans la même collection Pocket Jeunesse, raconte la difficulté d'être un adolescent en quête de personnalité. En 136 pages, il mêle l'humour et l'émotion en faisant côtoyer des situations loufoques et absurdes.

Le lecteur ne peut rester insensible au malaise de Kenny, jeune adolescent en recherche d'identité. Par delà même son nom, il représente quelque chose d'indéfinie et d'insignifiant. Ce nom à la fois drôle et triste amène toutefois le lecteur à rire du personnage de Kenny. En traitant avec humour et légèreté un sujet pourtant difficile pour les adolescents, Hubert Ben Kemoun permet aux lecteurs de prendre du recul sur leur propres situations. Ils sont en effet spectateurs du sac de noeud dans lequel Kenny s'est embarqué. Pour acquérir une réputation, le personnage n'hésite pas à braver les dangers d'internet et notamment ceux des réseaux sociaux. Il est facile d'y montrer des morceaux choisis, d'améliorer les aspects d'une vie, de se créer in fine une cyber-réputation. Et pourtant, l'amour est là sans que Kenny ne le voit. En racontant en amont l'histoire de Sophie, l'auteur rend le lecteur spectateur de la situation, le lecteur a envie de crier au personnage que ce qu'il fait est inutile, et que juste là, en face de chez lui, quelqu'un l'aime.
Les lecteurs adolescents se reconnaîtront dans ses utilisations des réseaux sociaux, mais également par les personnages qui entourent Kenny : une famille accro à la télévision, un ami plus populaire, et une amie dans l'ombre. de plus, les frasques qui font la célébrité de Didji Escolaver ne sont pas sans rappeler certaines chanteuses actuelles.

Mais à l'identification, s'ajoute une morale que Hubert Ben Kemoun essaie de transmettre à chaque nouveau chapitre en commençant par « dans lequel » et finit par conclure que les vrais amis ne sont pas sur les réseaux sociaux.

En quelques heures, le livre est dévoré. L'écriture simple convient autant aux adolescents qu'aux adultes. Hubert Ben Kemoun ne caricature pas le langage adolescent et préfère des tics de langage tels que « m'sieur » . La narration permet quant à elle de suivre trois histoires parallèles : celle de Kenny, de Didji Escolaver et de Sophie. le lecteur omniscient, a alors trois points de vue différents sur la situation, et lui seul connaît la vérité. En somme, ce roman publié en Novembre 2013 est une lecture plaisir pour ses situations pleine d'humour et une lecture réfléchie pour sa leçon de vie.

J'en retiens une idée très intéressante comme leçon sur les écarts et les déviances de Facebook et autres réseaux sociaux !

On y retrouve traités le faux compte, la course à la popularité, les mensonges, l'envie d'être bien vu et la solitude ... toutes ces préoccupations qui inquiètent les jeunes ados. Lorsque l'arroseur est arrosé, "Vladislav" doit rattraper le coup, autant face à ses "copains" de classe que la star bêcheuse qui, au final, va gâcher la fête. L'idée de retourner la situation, et d'en faire un enfer, plutôt qu'un rêve éveillé, est plutôt dure à encaisser, quand on se met à la place du pauvre personnage principal... C'est une bonne leçon, mais une drôle d'idée.

Voir les coulisses du star-système, bien loin des paillettes et des espoirs qu'on connait bien, change, et c'est un excellent côté pour les jeunes lecteurs ! Montrer que tout n'est pas comme on l'imagine est un message renvoyant à la réalité pour faire ouvrir les yeux, ou du moins, lever le voile. La fameuse star est insupportable comme bien des célébrités, parait-il, et son agent doit presque acheter ses fans lui refaire une image acceptable ... et trouver comment sauver sa réputation ! (une idée déjà vue dans le Rageot Thriller "Dans la peau d'une autre" de Johan Heliot, mais bien mieux traitée à mon goût ! )

Malheureusement, le seul grand bon point pour moi restera cette vision désenchantée du star-système, car, de son côté, le héros à cause de ses mensonges sur et avec Facebook aura été peu puni, avec cette fin qui devient plus du tout crédible, et un message-moralisateur, sur Facebook, finalement pas si clair.

En bref, c'est une lecture pour les enfants, ou les jeunes ados de moins de 13 ans, que je recommanderais pour donner un message d'avertissement sur Facebook, mais qu'il vaut mieux emprunter en bibliothèque, avant de l'acheter, pour se faire une idée d'abord. Car au final le message me parait plus creux qu'autre chose, et l'intrigue assez décevante. C'est juste... facile, et trop peu développés pour être un livre de références sur les réseaux sociaux ou des questions de société, par exemple. A voir selon vos goûts et votre appréciation ...

Le jour de gloire est arrivé est un roman qui s'adresse plus particulièrement à un jeune public.
En effet, Kenny Machin le personnage principal est un banal adolescent en mal d'amitié et qui est d'une timidité maladive, celui-ci vit au sein d'un foyer assez loufoque mais qui reflète tellement la réalité actuelle. Une réalité où nous sommes cernés par l'information et par les médias.
A l'approche de ses quinze ans il ressent un réel coup de blues étant donné qu'il est certain qu'il fêtera son anniversaire sans aucun amis et c'est là qu'il va avoir une illumination après avoir vu une théorie abracadabrante à la télévision : envoyer un mail à la phénoménale chanteuse Didji Escolaver. Il a une chance sur un millions que ça fonctionne, mais il n'a plus rien à perdre….
De manière concrète, ce livre prouve qu'aujourd'hui facebook occupe une place primordiale dans la vie d'une multitude d'individus, qu'avec ce réseau social il est relativement aisé de se construire un profil totalement bidon et que les conséquences qui en résultent peuvent être à la fois dangereuses et désastreuses.
Dans l'ensemble le concept du roman m'a un peu fait penser au film Projet X, je pense que la trame devrait énormément plaire à un public adolescent qui s'identifierait assez facilement à Kenny Machin qui représente en quelque sorte l'adolescent lambda. Ce dernier passe par une période difficile, mais essentielle en général pour grandir et évoluer. Et c'est auprès de Didji la chanteuse totalement décomplexée, à l'attitude égocentrique qu'il va vouloir obtenir un peu de reconnaissance, très mauvais choix.
J'ai lu ce livre assez rapidement, non parce qu'il était captivant mais plutôt car il était relativement court. Ce n'est pas vraiment le genre de lecture que j'affectionne le plus, même si le sujet m'intriguait un peu, dans l'ensemble je suis assez déçue car selon moi-même si l'histoire reste un sujet de société, les personnages sont assez stéréotypés. Cependant j'ai apprécié la présentation de chaque chapitre par une petite citation introductive.

Pour finir, je tiens à remercier Babelio pour l'envoi de ce livre suite à ma participation à masse critique, c'est vraiment sympathique de recevoir des livres gratuits surtout le jour de mon anniversaire ^^.

Kenny Machin est un ado banal. Tellement banal que personne ne le remarque, ni les profs, ni les collégiens et encore moins les collégiennes. Il faut dire que son nom ridicule et sa grande timidité ne l'aident en rien. Mais Kenny ne supporte plus cet anonymat. Il s'est même créé un profil Facebook où il apparaît sous un nom plus exotique comme un adolescent joyeux, passionné, ayant plein d'amis. Pour ses 15 ans, il invite même une célèbre rockeuse à participer à sa fête d'anniversaire. Évidemment rien ne va se passer comme prévu.

Les ados et Facebook, les ados et la célébrité. Ces sujets ne pouvaient pas manquer d'intéresser Hubert Ben Kemoun qui décrit avec tant de justesse les tourments de cet âge. J'avais trouvé La fille seule dans le vestiaire des garçons très... percutant sur le thème du harcèlement.

Dans le jour de gloire est @rrivé, Hubert Ben Kemoun décrit un ado qui ne veut qu'une chose, qu'on le remarque. Il invente alors un autre lui-même qu'il imagine plus beau, plus intéressant que lui. Pendant ce temps un producteur ne pense qu'à redorer l'image de sa star abîmée par un mauvais buzz.
Dans un récit très drôle et rythmé, l'auteur dépeint donc notre société comme faite de masques et de faux-semblants. Tous tentent d'apparaître différents de ce qu'ils sont : Kenny, un ado comme les autres, Didji, une jeune femme au caractère un peu trop trempé. Et comment ? En remplaçant leur image par une autre qui fera plus de bruit, un plus gros buzz.... Mais finalement tout cela a si peu d'importance car plus gros est le buzz, plus il est éphémère. Andy Warhol avait raison : aujourd'hui on a tous droit à notre quart d'heure de célébrité, mais pas à une minute de plus !
Le plus curieux est aussi de quoi est faite cette célébrité. Pour la rockeuse, d'images volées et tronquées prises pour argent comptant par ceux qui les visionnent sur Youtube ou ailleurs. Et pour Kenny ? d'un profil... virtuel. Il y a donc toujours un moment où les masques tombent. Je regrette juste d'ailleurs que Hubert Ben Kemoun ne se soit plus étendu sur l'après-concert pour Kenny.

Un court roman très drôle donc sur la célébrité aujourd'hui et ses travers
Pour tous dès la 6e

Hubert Ben Kemoun est un auteur qui a su me charmer avec ses deux titres très sensibles « La fille seule dans le vestiaire des garçons » et « Blues en noir ». C'est un homme qui s'intéresse à l'adolescence, l'aime et la comprend. Ses oeuvres font preuve d'une grande humanité, sont perspicaces et très fines. « Le jour de gloire est @rrivé » s'adresse à un public plus jeune – à partir d'une dizaine d'années – et ne fait pas exception à la ligne de conduite de l'auteur. L'adolescence est son sujet de prédilection, et une fois encore il la sonde pour aborder une thématique sensible. L'intrigue est plus légère et plus simpliste que ses deux titres précédemment cités, mais soulève des questions auxquelles chaque adolescent peut être confronté.

Kenny Machin est victime non seulement de son nom difficile à porter et à assumer, mais aussi de sa timidité maladive, de son apparence banale, de sa vie ennuyeuse... : Kenny Machin en a assez d'être seul. Il voudrait des milliers d'amis, il voudrait être beau, avoir une vie palpitante et fascinante, être aimé et admiré ! C'est ainsi que lui vient l'idée de créer un faux profil Facebook, sur lequel il s'invente un nom moins ridicule et une vie de rêve. Quelques retouches photos, quelques montages et hop, Kenny a enfin une vie incroyable et intense ! Exit les moqueries, exit la solitude, exit la condescendance. Il se trouve que son petit mensonge va fonctionner bien au delà de toutes ses espérances... Finalement, Kenny Machin va peut-être avoir son quart d'heure de gloire...

Ce roman semble légèrement moins abouti, plus léger et plus surfait que les autres oeuvres de Hubert Ben Kemoun. Kenny Machin est l'archétype parfait de l'adolescent complexé, timide et mal dans sa peau, mais les réponses qu'il apporte à ses différents troubles sont le mensonge et la dissimulation via la voie facile et impersonnelle qu'est Facebook. Kenny Machin, en somme, est un adolescent insupportable, égocentrique et criant de réalisme ! En quête d'identité et de reconnaissance, il se cherche et cette aventure mortifiante lui permettra d'extraire le meilleur de lui-même.

L'auteur utilise son récit pour transmettre quelques messages aux adolescents. Des messages certes consensuels, mais toujours bons à rappeler. Il évoque les dangers liés aux réseaux sociaux, la nécessité de prendre du recul par rapport à ce que l'on y voit et met en garde contre la tricherie indécelable qui peut se dissimuler derrière chaque écran. Réflexion sur la superficialité de l'amitié sur Facebook, sur l'hypocrisie indécente du net et sur les artifices du star-system, ce roman – idéal et accessible pour les plus jeunes – aurait aussi pu être un petit bijou pour les adultes s'il ne souffrait pas de ce regrettable manque de profondeur et d'intensité.
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