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EAN : 9782266216555
192 pages
Pocket (03/11/2011)
3.4/5   36 notes
Résumé :

Hugleikur Dagsson nous vient d'Islande. En Islande, la nuit dure dix-neuf heures l'hiver. En Islande, il n'y a pas de nuit l'été. En Islande, la boisson nationale est la " Black Death ". En Islande, le plat national est composé de viande de requin faisandée. En Islande, ce livre est un best-seller. En France, ce livre est en passe de devenir culte.

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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Ce livre de poche à la couverture incarnate sur laquelle on peut observer un "stickman" prenant une photo d'un autre bonhomme-allumette qui assurément va se faire dévorer par des ours blancs, n'est pas pour les lecteurs s'exclamant avec la bouche en cul de poule : "Oh ! It's so shocking"...ils peuvent passer leur chemin...
Si par contre vous aimez l'humour (très) noir, les propos cyniques, les sarcasmes et autres répliques fielleuses (et grivoises !), ce petit bouquin vous étant destiné, risque de vous déboîter la mâchoire. Certes, les 180 petits dessins "stickmanisés" ne font pas mouche à chaque fois, mais la société et "son contenu moralement douteux" est passé au peigne tout-sauf-fin ; l'amour, la religion, la pédophilie, l'éducation des enfants, la mode, le caca, le couple... La vie quotidienne est une vaste raillerie de chaque instant pour H. Dagsson, dessinateur et auteur Islandais...à qui je laisse le dernier mot, quand il souffle (soi-disant) à sa fille : "Si tu mets du verre pilé dans l'assiette de ta mère, je t'offre un poney" (p. 110).
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Ce livre m'a interpellé par sa couverture rouge. Son titre – Et ça vous fait rire ? – m'a tout de suite donné envie d'aller plus loin. Surtout, il suffit de regarder le dessin de la couverture pour se rendre compte de ce qui nous attend à l'intérieur : un homme est dans une fosse avec des ours visiblement affamés et attirés par cette chair humaine. Il appelle désespérément à l'aide. Une autre personne passe – probablement un visiteur – et se contente de photographier la scène sans plus de réaction… le ton est donné.
Le livre est composé de 188 dessins. Chaque page se compose d'un « gag (les guillemets sont de rigueur, car un gag désigne un effet comique, résultant de situations burlesques et peut être synonyme de « blague ». Cependant, il n'est pas certain que tout le monde prenne les illustrations de Dagsson pour des gags…).
Ses dessins sont assez rudimentaires, en noir et blanc, avec peu ou pas de décor selon les pages. Assez naïfs, ils peuvent s'apparenter au coup de crayon d'un enfant (un rond pour la tête et un pour le tronc, quatre traits pour les bras et les jambes). Mais il ne faut pas se fier à cet air enfantin. Les paroles proférées par les personnages n'ont rien de puéril. Bien au contraire : le cynisme et l'humour noir sont des traits caractéristiques de tout le livre. L'auteur aborde plusieurs thèmes, et pas des plus légers : l'amour, la mort, le sexe, l'éducation, la religion, les moeurs, les relations humaines, la maladie, le handicap, l'homosexualité, pour plonger bien des fois dans l'immoralité, le violent, le sanglant et même la scatologie. Que les âmes sensibles s'abstiennent. Ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains.
Sans doute vous souvenez-vous du fameux journal satirique français des années 60, Hara-kiri, cynique, parfois grivois et d'ailleurs interdit en 1970, même si le mensuel continuera de paraître jusqu'en 1986. Eh bien le travail de Dagsson me fait penser à celui de Philippe Vuillemin ou de Jean-Marc Reiser pour ne citer qu'eux, fervents collaborateurs de cette publication. Des similitudes se font jour. Il existe par exemple un dessin de Reiser identique à celui de Dagsson : une femme vomissant dans la poussette de son bébé.
Autre point commun, une couverture de Hara-kiri présentant une femme, un couteau planté dans le dos, avec ces mots : « poisson d'avril ». Dagsson reprend la même idée, un homme venant de tuer deux personnes avec son fusil et riant : « ahahahahah, poisson d'avril ! ». Bête et méchant…
Voilà le style tout en provocation de l'auteur islandais, même s'il me semble qu'il va encore plus loin que ses confrères français. Aucun sujet ne l'arrête, il n'a pas de tabou. Il fait dans le cru, c'est direct et sans détour. C'en est même parfois surprenant d'horreur. Citons par exemple ce dessin de la page 96, où des enfants viennent jouer chez leur copain. La mère les accueille à la porte, leur offrant une boîte : « Désolé les gars, Lawrence ne peut pas sortir jouer. Il a la lèpre. Mais vous pouvez vous amuser avec ses orteils. Ils sont tombés ce matin ». Cruel et ignoble n'est-ce pas ?
La noirceur est parfois extrême, le glauque et le morbide font leur apparition. C'est le cas d'un homme qui se fait écraser entre deux voitures. Sur un pont au-dessus, des passants sont hilares. Discrètement, sur la droite du dessin, une petite fille murmure : « papa… ». de mauvais goût. Comme dans bien d'autres pages d'ailleurs. Plus de morale. Tout peut être dit.
Des dessins contenant des éléments scatologiques ponctuent également l'ouvrage. Dans une pièce de théâtre l'actrice défèque de son balcon sur l'homme en bas. Celui-ci se défend par un « c'est pas dans le script ». Ou encore : un homme demande s'il peut entrer dans un bar. le videur lui répond : « oui, si tu bouffes ma merde ». Et il y a encore bien d'autres dessins immondes du même genre.
La satire est également récurrente. Par exemple, un ange dit à Dieu : « Je vais faire une apparition pour des enfants au Mexique. Je te ramène quelque chose ? » Et Dieu de répondre : « Un burrito au poulet et… heu… Ils font toujours les cocas à la vanille ? ». Dans un genre plus morbide, au téléphone : « Bonjour, j'ai besoin d'une ambulance. Je viens de chier mes intestins et mon chien est en train de les bouffer… Dans 20 minutes ? Merci ».
Malgré tout, on peut parfois se retrouver dans ses dessins. Enfin, pas le « moi » apparent, qui vit en société, mais plutôt le « moi » inconscient, celui qu'on enfouit au plus profond de soi, dans ce qu'on a de plus sauvage, d'animal, et des pulsions profondes qu'on ne dévoilera jamais sous peine de passer pour un monstre ou tout au moins pour une personne sans morale. Certains traits de la société sont donc présents, même s'ils sont déformés et caricaturés par l'humour noir. C'est le cas dans un dessin décrivant un réveillon de Noël. Parents et enfants déballent leurs cadeaux, mais le pauvre grand-père en fauteuil roulant, proche de la mort, se voit privé de cadeau. Pourquoi ? : « Désolé papi, pas de cadeau pour toi, ça vaut plus le coup ». Autre dessin illustrant ce propos : lors d'un spectacle intitulé « les monologues du vagin », l'actrice commence à parler lorsque quelqu'un se lève dans la salle et dit : « Parle avec ta chatte, vas-y ! ».
Mais pas de panique, quelques dessins sont plus drôles, plus « respectables » – c'est tout au moins mon avis. Citons le concert d'une chanteuse qui dit à l'auditoire : « la prochaine chanson est dédiée à mon mari, Alphonse, qui est assis là-bas dans le fond. Elle s'intitule : “et si tu me donnais un orgasme de temps en temps ? ” ». Un autre dessin porte à sourire : un juge disant « je t'aime » à un condamné. C'est aussi le cas où un homme près d'un arbre, à la campagne, s'adresse au lecteur : « C'est là que j'ai perdu ma virginité. Oh, comme elle me manque ».
Bref, à la lecture de cet ouvrage on se sent parfois presque coupable de se divertir avec ces « gags », presque honteux de rire de toutes ces horreurs. Mais, finalement, en y réfléchissant bien, tout le monde ne rit-il pas – au moins un peu ou dans son for intérieur – du malheur des autres ? Ce livre ne peut pas être devenu un best-seller pour rien.
En conclusion, amis de l'humour noir, je vous conseille donc cette lecture décalée.
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J'avais envie d'humour, de dessins, de trucs gais. J'ai donc penché pour cet ouvrage à la couverture rouge agrémentée d'un dessin très amusant, figurant une fosse aux Ours blancs à l'air vorace dans laquelle est tombé un bonhomme apparemment désemparé. Un Visiteur passe par là. Sa seule réaction est de photographier la scène.

Dessins en noir et blanc, minimalistes, dont le petit air faussement enfantin contraste de façon exquise avec la sournoiserie du propos.

Oui, le propos est sournois: derrière la drôlerie des mini dialogues, il caricature avec un humour noir ravageur des traits qui émaillent plus ou moins notre société, des remarques effroyables que l'on n'oserait jamais formuler - ni même concevoir. C'est drole, cynique et cruel, bref, j'adore – même si parfois ça peut avoir l'air de se complaire dans le choquant ^^


Des exemples ?

Page 133. Un dessin figure une petite fille braquant une arme sur son chien. Elle se retourne vers son père et demande à ce dernier « Je suis vraiment obligée de tuer snoopy ? » « Oui, sauf si tu rembourses le disque des stones que tu as rayé »

Page 122. Deux hommes brulent en enfer. « Benny mon frère ! Qu'est ce que tu fais en enfer ?? » « J'ai abusé de toi quand tu étais petit. Ce doit être pour ça que tu as fini criminel détraqué »

Page 77. « Lisa ! tu devrais demander à Papy de te ronger les ongles de pieds ! Il est incroyale ! »

Etc.

Interessante découverte, donc, à condition d'avoir un certain sens du décalage et du « second degré ».
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Dans une époque cynique comme la nôtre (au point d'inventer des "soldats de la paix" (!), ce genre d'humour devait arriver...

Le critique du supermarché où je me suis arrêté une heure pour lire des BD à l'oeil, confesse au stylo bille sur un petit carton: "Je n'ai pas pu m'empêcher de rigoler !"

C'est hyper-malin de confier la rédaction de ces petits cartons aux vendeurs pour leur donner de l'importance; souvent ce sont des bac+5 qui n'ont pas pu être profs, vu la compétition, et ça leur fait une sorte de compensation; c'est comme d'écrire un blog, mais avec plus de lecteurs ; ça marche aussi avec moi, les petits cartons ; je les lis tous, comme les livres d'or à la sortie des musées, guettant le vendeur qui écrira : "Cette BD de Joann Sfar est une grosse daube, ne l'achetez surtout pas !", avant de démissionner.

Donc Hugleikur Dagsson prends les dix commandements systématiquement à contrepied (1. Devant la Femme te prosterneras ; 2. Adolf Hitler et les nazis tu conspueras une phrase sur deux ; 3. Les journalistes tu prendras pour des envoyés de dieu ; 4. Les pauvres Africains tu plaindras ; 5. La planète tu tenteras de sauver en triant tes déchets ; 6. Même homo, te marieras, etc., etc., je pourrais en écrire 100)

"A la manière de "South Park", pour ceux qui connaissent ce dessin-animé yankee. le dessin est aussi dépouillé d'artifice. Rien que pour ça, je dis : - merci Dagsson !... vu le nombre de BD dessinées au compas, à la règle et au rapporteur qui nous tombent sur le coin de la gueule en provenance des US.

Hugleikur, manifestement, est Viking. Ceci explique sans doute cela. Chez les Vikings, ce sont les femmes qui commandent, traditionnellement, vu que les hommes ne sont jamais là. Donc ce genre d'humour, un peu "brut de décoffrage", ni plus ni moins subtil que le monde dans lequel nous vivons, est in-dis-pen-sa-ble, pour évacuer la pression. J'ai mis seulement trois *** : mais pour ceux qui ont une mère un peu plus pénible que les autres (grâce à dieu, la mienne était presque toujours alitée), ça en vaut cinq, ou une boîte de pilules, ou un gros pétard du Cap-Vert.

Si pour vous les occasions de rire sont nombreuses, tant mieux pour vous. Moi j'aime mieux ne pas en laisser passer une. Surtout à l'oeil.

Et ça vous fait rire ? Hugleikur Dagsson, éd. Sonatine, traduit du viking, format poche (si vous connaissez une personne suicidaire, vous pouvez toujours déposer ça à l'endroit où elle range sa corde), 2009 ; prix : trop cher.
Lien : http://fanzine.hautetfort.co..
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Un humour plus que noir. ....parfois à la limite de l'acceptable. ..

Je pense qu'il faut le lire avec rien comme pensée.
Je veux dire, le lire sans penser que c'est mal ou bien, ou drôle ou pas ...

Parce qu'en effet , certaines pages ne sont pas , au premier abord drôles..
Gênantes !

Mais je l'ai lu le temps d'un café avec mon mari ,on a rit , ou pas , on a dit que c'était trop poussé pour certaines pages. On l'a fermé .

Et on ira le rendre à la médiatheque.

Ce qu'il y a de sur c'est que je n'irai pas l'acheter. Je l'ai pris car il était en médiatheque, mais je n'irai pas dans une librairie. .....
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critiques presse (1)
Actualitte
07 novembre 2011
Sans doute « Et ça vous fait rire ? » ne figurera-t-il pas en France dans les listes des meilleurs ventes comme il le fait en Islande mais on ne peut que recommander cet album aux lecteurs intrépides qui ont envie de rigoler un bon coup.
Entre rire jaune et humour noir, ils ne seront pas déçus.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Regarde toutes ces prostituées mortes dans ton placard.
Franchement, Philippe, tu es le portait craché de ton père.
Commenter  J’apprécie          220
Hugleikur Dagsson nous vient d’Islande.

En Islande, la nuit dure dix-neuf heures l’hiver.

En Islande, il n’y a pas de nuit l’été.

En Islande, la boisson nationale est la "Black Death".

En Islande, le plat national est composé de viande de requin faisandée.

En Islande ce livre est un best-seller.


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Les enfants :
"Pitié, ne nous abandonne pas, Maman !
On t'aime !"
La mère avec ses valises à la main :
"l'amour n'existe pas. Rien que des substances chimiques, des impulsions neurologiques".
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Bonjour, j'ai besoin d'une ambulance. Je viens de chier mes intestins et mon chien est en train de les bouffer… Dans 20 minutes ? Merci
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Désolé, papi, pas de cadeau pour toi! Ça vaut plus le coup.
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