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Victore Hugo : Choses vues - Fol... tome 1 sur 2

Hubert Juin (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070402168
860 pages
Gallimard (21/03/1997)
4.08/5   18 notes
Résumé :
Choses vues, entendues, notées sur le vif en forme de brèves, de caricatures ou de longs portraits, de récits bouleversants, d'enquêtes, de grands moments qui appartiennent désormais à l'histoire nationale, mais aussi de mots d'esprit, d'expressions glanées dans la rue - voici le siècle de Hugo. Cet extraordinaire recueil, constitué après la mort de Victor Hugo et sur sa recommandation, est fait de pièces et de morceaux recousus à partir de ses Carnets, de son Journ... >Voir plus
Que lire après Choses vues, tome I/II : Souvenirs, journaux, cahiers 1830-1848Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Comment dire... Comment ne pas lire "Choses vues" de Victor Hugo ? Il s'agit d'histoire, de littérature, de politique, de société. Les journaux et carnets d'auteurs sont un terreau de documents qui attisent la curiosité. A chaque page ou presque, l'on apprend non pas seulement sur Victor Hugo mais sur de nombreux personnages de la vie politique et littéraire de l'époque. L'on y lit, en 1871, que Victor Hugo a dû manger de l'antilope et du cerf ! Provenance ? le Jardin des Plantes. La Commune de Paris aura marqué au fer ce grand auteur. Mais avant, il y eut l'exil, le dossier sur la peine de mort, les Etats-Unis d'Europe prôné par Hugo... Recommandé à tous, livre de chevet, toujours.
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Choses vues est un livre d'éditeur, c'est-à-dire une compilation de textes et de notes qui n'a pas été organisée par Victor Hugo mais a été éditée ultérieurement. En fait, le pluriel est nécessaire : il existe plusieurs versions des Choses vues, plus ou moins longues, faisant parfois appel à certains types de documents et parfois les ignorant, etc.
Pour ma part, je viens de terminer la version éditée en 2013 et par le Livre de poche (762 pages avec les notes et la table des matières). Franchement, c'est un vrai régal, y compris les repères chronologiques et les notes historiques, y compris les notes de bas de page (que je voulais au départ laisser de côté et que j'ai finalement toutes lues), y compris la préface (que j'ai lue à la fin, comme souvent) !
Là où une autobiographie peut vite devenir pesante et se révéler factice (l'auteur cherchant à donner une cohérence illusoire à son Moi éclaté), cette succession de fragments compose un très riche témoignage de l'époque et un portrait kaléidoscopique de l'homme qu'a été Victor Hugo dans sa vie publique comme dans sa vie privée (les précisions apportées par l'éditeur dans la préface sont éclairantes). La juxtaposition des grands événements qui ont fait L Histoire et des petites choses du quotidien est très savoureuse. de même, j'ai aimé que Hugo ne se livre pas à l'introspection et privilégie la description des actions quotidiennes.
Il y aurait mille choses à dire sur cette oeuvre que je conseille de lire à ceux que le XIX° siècle intéresse. J'en mentionne juste une : la position très nuancée de Victor Hugo vis-à-vis de la Commune de Paris ! Très intéressant alors qu'on vient d'en fêter le bicentenaire en oubliant parfois de faire dans la nuance...
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Le plus grand journaliste du 19ème siècle. Les soubresauts de la société française, comme si vous y étiez. Epatant !
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Reflets d'une époque se faisant échos d'une société moribonde.

Regards d'un homme sur son temps, qui se déchire aux sons des fusils d'un gouvernement sans concession.
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Quel plaisir !
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
ACADÉMIE FRANÇAISE –SÉANCE D’HIER 23 NOVEMBRE 1843

M. NODIER. – L’Académie, cédant à l’usage a supprimé universellement la consonne double dans les verbes où cette consonne suppléait euphoniquement le d du radical ad.
MOI. – J’avoue ma profonde ignorance. Je ne me doutais pas que l’usage eût fait cette suppression et que l’Académie l’eût sanctionnée. Ainsi on ne devrait plus écrire atteindre, approuver, appeler, appréhender, etc., mais ateindre, aprouver, apeler, apréhender. Si l’Académie et l’usage décrètent une pareille orthographe, je déclare que je n’obéirai ni à l’usage ni à l’Académie.
M. COUSIN. – Je ferai observer à M. Hugo que les altérations dont il se plaint viennent du mouvement de la langue, qui n’est autre chose que la décadence.
MOI. – M. Cousin m’ayant adressé une observation personnelle, je lui ferai observer à mon tour que son opinion n’est à mes yeux qu’une opinion, et rien de plus. J’ajoute que selon moi, mouvement de la langue et décadence sont deux. Rien de plus distinct que ces deux faits. Le mouvement ne prouve en aucune façon la décadence. La langue depuis le jour de sa première formation est en mouvement ; peut-on dire qu’elle est en décadence ? Le mouvement c’est la vie ; la décadence c’est la mort.
M. COUSIN. – La décadence de la langue française a commencé en 1789.
MOI. – A quelle heure, s’il vous-plaît ?
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Tous ceux qui entouraient le roi — ceux qu’on appelait les courtisans — étaient plus sages que lui. [...] Et rien ne le conseillait ! Il était depuis sa jeunesse resté identique à lui-même.

C’était toujours le comte d’Artois, il n’avait pas changé. N’avoir pas changé, eût-on vécu quatre-vingt ans, c’était la seule qualité qu’il estimât. Il appelait cela avoir un caractère. Il disait que, depuis la Révolution, il n’y avait en France et dans le siècle que deux hommes, M. de La Fayette et lui. Il estimait M. de La Fayette;
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« J'ai remarqué qu'il ne se passe pas de jour qui ne nous apprenne une chose que nous ignorions, surtout dans la région des faits. Souvent même ce sont des choses que nous sommes surpris et presque honteux d'ignorer. Un homme quelconque qui tiendrait note jour par jour de ces choses laisserait un livre intéressant. Ce serait le registre curieux des accroissements successifs d'un esprit. Du moins de la partie de l'esprit qui peut s'accroître par ce qui arrive du dehors. Une pensée contient toujours deux sortes de choses, celles qui y sont venues par inspiration, et celles qui y sont venues par alluvion. Ce serait l'histoire de ces dernières.
J'ai l'intention, pour ce qui me concerne, d'écrire ce journal. Je le ferai sommairement, car le temps me manque.
Je le commence aujourd'hui 20 juillet 1846, jour de ma fête. Je regrette de le commencer si tard ».

1731 - [Folio n° 11, p. 353/354]
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Le 17 mai 1838, en son hôtel de la rue saint-florentin, meurt le diable boiteux, c'est-à-dire Charles Maurice de Talleyrand Périgord (...)
Des médecins sont venus et ont embaumé le cadavre. Pour cela, à la manière des Egyptiens, ils ont retiré les entrailles du ventre et le cerveau du crâne. La chose faite, après avoir transformé le prince de Talleyrand en momie et cloué cette momie dans une bière tapissée de satin blanc, ils se sont retirés, laissant sur une table la cervelle, cette cervelle qui avait pensé tant de choses, inspiré tant d'hommes, construit tant d'édifices, conduit deux révolutions, trompé vingt rois, contenu le monde.
Les médecins partis, un valet est entré, il a vu ce qu'ils avaient laissé : Tiens ! ils ont oublié cela. Que faire ? Il s'est souvenu qu'il y avait un égout dans la rue, il y est allé et a jeté ce cerveau dans cet égout.
Finis rerum...

1730 - [Folio n° 11, p. 159]
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Rien n’est logique et rien ne semble absurde comme l’océan. Cette dispersion de soi-même est inhérente à sa souveraineté et est un des éléments de son ampleur. Le flot est sans cesse pour et contre. Il ne se noue que pour se dénouer. Un des versants attaque, un autre délivre. Pas de vision comme les vagues. Comment peindre ces creux et ces reliefs alternant, réels à peine, ces vallées, ces hamacs, ces évanouissements de poitrails, ces ébauches ? Comment exprimer ces halliers de l’écume, mélanges de montagnes et de songe ?
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Vidéo de Victor Hugo
Embarquez pour une visite en ligne à la maison de Victor Hugo, à la découverte de l'ancien lieu de vie du célèbre écrivain ! La visite est aussi l'occasion dé découvrir la famille d'Hugo et particulièrement son petit-fils Georges dans l'exposition "Georges Hugo.L'Art d'être petit-fils".
Découvrez le lieu de vie d'Hugo ainsi que sa vie familiale avec Gérard Audinet, directeur du musée, et Marlène du duo Aartemis.
__ Cette visite a été diffusée en live sur le compte TikTok @parismusees, le 6 février 2024. __ En savoir plus sur le musée : www.maisonsvictorhugo.paris.fr/
Découvrez l'exposition "Georges Hugo.L'Art d'être petit-fils" : www.parismusees.paris.fr/fr/exposition/georges-hugo
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