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Critique de Labelettedusud


Si Notre-Dame de Paris avait fait partie de la rentrée littéraire 2019, nul doute que je l'aurais descendu en flammes dans une chronique incendiaire dont j'ai le secret, au sortir d'une lecture tantôt exaspérante, tantôt ennuyeuse (Vous les entendez les soupirs ?)

Du haut de ma pensée étriquée de lectrice contemporaine, j'aurais clamé haut et fort qu'un roman, ça doit raconter une histoire passionnante, façonner des personnages inoubliables, tenir le lecteur en haleine. Je me serais longuement plainte de la rupture du rythme de la narration par l'arrivée intempestive de chapitres relatifs à l'architecture de Paris au Moyen Age. Je vous aurais dit que ça sent le roman de jeunesse un tantinet longuet et pas abouti d'un gamin ambitieux de 24 ans.

Oui mais voilà ! Ce roman date de 1830.
Oui mais voilà ! Monsieur Hugo en est l'auteur.

Trêve donc de billevesées, pauvre ignorante, ce roman est un monument ! Si fait !
Autres temps, autre style, autre analyse.

Même si, vous l'aurez compris, ma lecture fut loin d'être extatique, j'ai tout de même apprécié plusieurs facettes de ce roman dont le personnage central est une cathédrale.

Il me fut très agréable de retrouver la beauté d'une langue française magnifiée par un Victor Hugo en pleine période romantique. Comment rester de marbre devant la description de la passion de Quasimodo pour les cloches de Notre-Dame, de ses sentiments lorsqu'il est cloué au pilori ou de ceux d'une mère retrouvant sa fille perdue ?

Parmi les nombreuses digressions sur l'architecture de Paris au Moyen Age, le chapitre "Ceci tuera cela" a retenu toute mon attention.
Victor Hugo y explique par le menu (en sept services, on est bien d'accord!), que le livre popularisé par l'imprimerie de Gutenberg supplantera l'architecture dans l'éducation des peuples et deviendra le moyen d'expression le plus populaire. Quand on voit la variété de l'édition actuelle et la sobriété de l'architecture contemporaine, je me dis que sa vision était prophétique.
Par extrapolation, quand mes filles soutiennent des projets artistiques de qualité via du crowd funding sur Internet, je ne peux également m'empêcher de penser que nous vivons une autre révolution.

Au final, je sors de ce roman noir gothique plus avertie qu'auparavant, avec un sentiment d'humilité face au puits de culture historique et architectural qu'est Victor Hugo.
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Lien : https://belettedusud.wixsite..
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