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Critique de Seraphita


Alors que s'achève l'année 1979 en ce soir de froid réveillon, la destinée d'un flic s'apprête à voler en éclat. Schneider, chef redoutable et redouté du groupe criminel, est chargé d'enquêter sur un braquage qui s'est soldé par la mort d'un inspecteur du groupe Stupéfiants, siégeant dans le même commissariat, surnommé « L'Usine ». L'enquête va le mener, tel un frêle esquif à la dérive, vers les remous d'un passé enfoui, d'autant qu'une jeune femme a fait une entrée aussi fracassante qu'inattendue dans son existence jusqu'ici sans contours…

Vingt ans après « Dernière station avant l'autoroute » (1997), oeuvre couronnée du Prix Mystère de la critique, Hugues Pagan revient au polar avec « Profil perdu ». L'énigmatique et redoutable Schneider transperce l'enquête de part en part, anti-héros d'une fiction fonctionnant, peut-être, comme un double en miroir de l'écrivain dont il s'efforce de dessiner les contours pour se donner forme. Sans conteste, l'auteur, qui exerça pendant 25 années dans la police, puise dans son expérience professionnelle non seulement le matériau de son intrigue mais aussi sa noirceur qui imprègne son écriture. Celle-ci oscille entre un désespoir sans fond, porté par des envolées poétiques, et un cynisme corrosif. Au centre de ce fil tendu entre deux abîmes, Schneider s'efforce de garder son équilibre, balloté par un vide intérieur et un passé qui l'alourdit ainsi que par une passion qui le dévore. Car Schneider le sait bien : risquer de s'attacher, c'est risquer de perdre et d'y laisser sa vie.
Même si l'enquête s'enlise parfois dans des longueurs chaotiques, même si parfois le désespoir itératif peut sembler lourd, l'auteur nous promène au long de fausses pistes pour faire éclore, à force de suspens et de rebondissements, une fin qui méritait la lecture et la découverte d'un style puissant.
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