Le pur philosophe est un personnage qui, le plus souvent, n'est pas considéré comme une relation mondaine possible, car on suppose qu'il ne contribue en rien au profit et au plaisir de la société, vivant à l'écart de toute communication avec l'humanité, entièrement absorbé par des principes et des notions également éloignés de la compréhension des hommes.
D'autre part, le pur ignorant est encore plus méprisé, et rien n'est, pense-t-on, un signe plus sûr d'un esprit sans noblesse, à cette époque et dans cette nation où fleurissent les sciences, que d'être entièrement dépourvu de goût pour ces nobles divertissements.
Le type d'homme le plus parfait, suppose-t-on, se trouve entre ces extrêmes. Ce type d'homme conserve une égale aptitude et un goût égal pour les livres, la société des hommes et les affaires, gardant dans la conversation ce discernement et cette délicatesse que procure la culture des lettres, et, dans les affaires, cette probité et cette rigueur qui sont les résultats naturels d'une juste philosophie. Afin de diffuser et de cultiver ce type de caractère aussi accompli, rien ne peut être plus utile que des écrits d'une manière et d'un style faciles, qui ne s'écartent pas trop de la vie, qui n'exigent pas une profonde application ou un isolement pour être compris, et qui renvoient celui qui étudie au milieu des hommes, plein de nobles sentiments et de sages préceptes applicables aux circonstances de la vie humaine. Par de tels écrits, la vertu devient aimable, la science agréable, la compagnie des hommes instructive et la retraite divertissante. (chapitre I)
En général, il y a un degré de doute, de prudence et de modestie qui, dans les enquêtes et les décisions de tout genre, doit toujours accompagner l’homme qui raisonne correctement.
Si nous prenons en main un volume quelconque, de théologie ou de métaphysique scolastique, par exemple, demandons-nous : Contient-il des raisonnements abstraits sur la quantité ou le nombre ? Non. Contient-il des raisonnements expérimentaux sur des questions de fait et d'existence ? Non. Alors, mettez-le au feu, car il ne contient que sophismes et illusions.
La mémoire donne l'illusion d'une identité stable qui traverse le temps.
La
nature humaine selon David Hume
Causerie de
Gilles DELEUZE,
philosophe, sur
David HUME : sa
théorie de l'association des idées, son
analyse du principe de causalité ; ses ouvrages principaux, dont le "Traité de
la nature humaine", sa conception de
la nature humaine.