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Michelle Beyssade (Éditeur scientifique)André-Louis Leroy (Traducteur)
EAN : 9782080713056
252 pages
Flammarion (07/08/2006)
3.77/5   79 notes
Résumé :
Le chemin de la vie le plus doux et le plus inoffensif passe par les avenues de la science et de la connaissance ; et quiconque réussit à lever un obstacle sur cette voie ou à dégager une perspective nouvelle, doit être tenu pour un bienfaiteur du genre humain... L'esprit, pas plus que l'oeil, n'aime l'obscurité. Et tirer la lumière de l'obscurité est une chose pleine de charme et d'agrément, malgré toute la peine qu'il en coûte
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Hume est un peu l'aboutissement de l'empirisme anglais du XVIIIème : c'est lui que Kant prendra pour base avant de s'appuyer dessus pour dépasser l'empirisme et le rationnalisme. Je ne revendiquerai pas une bonne connaissance du philosophe, tout juste une connaissance acceptable de l'ouvrage qu'est l'Enquête sur l'entendement humain. C'est un livre qui vise vraiment à calmer les ardeurs de l'homme quant à sa prétention au savoir universel.


Hume commence par nous donner une présentation des « différentes espèces de philosophie », j'ai trouvé ce passage assez amusant parce que la petite guéguerre qui oppose les empiristes et les rationalistes m'a rappelé celle qui avait auparavant opposé les épicuriens et les stoïciens - quoique Sénèque respectait extrêmement Épicure ou Lucrèce. Selon Hume donc, l'empirisme est symbolisé par une clarté d'expression, par une philosophie pratique et qui plus est, ceux qui s'y adonne entreront dans la postérité. A l'inverse, les rationalistes - il cite Aristote et Malebranche -, représentés par un obscurantisme expressif, une impossibilité d'avoir une quelconque influence sur notre existence concrète, ne semblent pas recueillir ses faveurs. Il est facile, en tant que juge du futur, de se moquer de ses exemples existentiels - Aristote ou Malebranche sont loin d'être tombé dans l'oubli, le premier a même, je pense, largement dépassé la renommée d'un Adisson qu'il citait pourtant, en tant qu'il est empiriste, comme promis à une gloire éternelle - donc je ne m'accorderais pas ce malin plaisir - qui n'en serait toute façon pas un. Quoiqu'au final, Hume reconnaît aux rationalistes leur précision, et a bien conscience qu'ils sont nécessaires à la philosophie.
S'ensuit de grandes considérations, empiristes bien sûr ! Hume nous fait un grand développement sur le fait que l'idée de causalité est postérieure à l'expérience, qu'a priori, nous n'avons aucun moyen de connaître les effets d'une cause d'un objet inconnu. Mais même a posteriori, il faut relativiser nos prétentions, en effet, ce n'est pas parce qu'une cause a provoqué le même effet dix fois, que la onzième sera nécessairement identique. Alors plus le mécanisme se répète de la même manière, plus on peut supposer que la cause est bien celle que l'on croit, mais il suffit d'un grain de sable dans la machine, que la cause ne provoque pas le même effet ou qu'elle en provoque un autre, pour faire tout relativiser. le résultat, à partir de là, n'est donc plus certain, mais est soumis à des probabilités.
Notre esprit crée donc des connexions entre les objets, ou, plus exactement, entre les représentations que nous avons des objets, des sensations, des présentations. Nous avons tous connaissance de Platon et de son monde des idées où se trouverait les originaux de tout ce que nous percevons. Éh bien Hume inverse le processus : nos idées, voilà la perception, c'est la sensations originelle telle que nous l'avons vécu en présence de l'objet qui est la vérité - enfin, notre vérité.
Reprenons, ces connexions qui nous permettent de lier deux objets, sont purement issues de notre être et ne se trouve en rien dans les objets mêmes. Imaginons que je vois trois fois de suite de la glace fondre sous l'effet d'une flamme, la prochaine fois que je verrai de la glace et une flamme côte à côte, j'en déduirai que la glace va nécessairement fondre. Erreur : il suffit que la flamme soit placée légèrement plus loin que les autres fois pour que l'effet de la cause n'ait pas lieu, s'ajoute alors un troisième objet à la connexion créée : la distance entre la flamme et la glace.
La question de l'inintelligibilité d'une proposition est également intéressante : je peux concevoir qu'un grand personnage historique n'ait pas existé, peu importe le nombre de témoignages, ils peuvent avoir été manipulé ou quoi que ce soit. Mais il est impossible pour moi de concevoir que 5² = 13. N'importe qui peut, s'il le souhaite, prouver que Napoléon n'a pas existé, il ne s'agit pas de le croire, mais d'être capable d'avancer des arguments en faveur de cette opinion : l'existence d'un être ne nous est clairement donnée que lorsque l'on en a éprouvée les effets. Ce genre de vérité ne peut être issue que d'une considération a posteriori, et donc empirique. A l'inverse des sciences dont la proposition fausse entraîne une contradiction primaire.
Beaucoup d'autres théories passionnantes se cachent au fond de ce livre, celles des miracles par exemple. J'étais persuadé que Hume, en tant qu'empiriste revendiqué, mettrait en doute en quelque point l'existence d'un Dieu trop « raisonné » pour lui. Il n'en a rien été : la foi n'est pas raisonnable ni raisonnée, c'est quelque chose qui dépasse toute philosophie, aussi empiriste qu'elle soit et aussi sceptique qu'il soit quant à la possibilité d'un accomplissement miraculeux. Comment un tel homme peut croire au miracle ? Vous aurez la réponse dans le livre. Sachez seulement qu'il trouve par ce sujet encore un moyen de taper sur les rationalistes qui essaient de prouver scientifiquement l'existence de Dieu, car comme Abraham contraint de sacrifier son fils pour son Seigneur, une demande pour le moins irraisonnable et insensée : la foi ne se gagne pas par la pensée.
J'éprouve une certaine frustration à vous parler de tout ça parce qu'il y en aurait encore énormément à dire, mais je sais que si ma chronique s'allonge trop, elle n'aura aucune influence en ce sens qu'elle ne sera pas lu... Je me contente donc de ce qui me vient présentement en tête, mais c'est là quelque chose qui est loin de ce à quoi je voudrais que cela ressemble !


Ça a vraiment été une belle découverte pour moi, je ne vous ai bien sûr exposé qu'une infime partie de l'ouvrage, en espérant vous avoir un minimum intéressé car sa lecture en vaut la peine. Issu d'un milieu bourgeois, Hume, la préface le précise, est un adepte du « beau style » qui permet une bonne compréhension de ses textes même pour le novice en philosophie. C'est fou le nombre de concepts que je croyais issus de ses successeurs et que j'ai pu retrouver ici, Hume est un des piliers de la philosophie et me semble être une lecture indispensable pour celui qui s'en revendique. Découverte amorcée, sans doute jamais achevée !
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Oh, il faut que je vous raconte ! J'étais cet après-midi à prendre le thé dans le salon de David Hume qui m'a entretenu tout l'après-midi de ses préoccupations - non sans me solliciter fréquemment autant dans le but d'obtenir mon adhésion d'ailleurs que de l'aider à conclure ses propres hypothèses. En un mot ? Impayable !

Ce pauvre David est en effet bien en peine de l'état de la philosophie qui s'échine à creuser des sujets vains telle que la démonstration de l'existence de Dieu et de toute cette philosophie française "abstruse" comme il dit. Il préfère de loin une philosophie de la vie courante, légère et pratique, qui s'interrompt chaque fois qu'elle s'engage sur des voies ennuyeuses. Combien de fois David n'achève-t-il pas péremptoirement un propos par un "arrêtons-nous ici car le chemin devient trop incertain et nous ne sommes pas là pour contrarier notre plaisir" !

Bon je n'ai rien dit, mais tout de même, ça ne fait pas sérieux : on fait de la philosophie ou on n'en fait pas. Enfin. Avec tous les égards aristocratiques dont il m'a fait l'honneur, David s'excusait souvent de son ignorance, modérait ses propos, dénonçait sans nommer. Je le soupçonnais de minauder, voire de faire de la fausse-modestie. Il était pourtant bien sûr de lui tout au long de ces échanges : il est certain, il est évident, on ne peut pas douter, tout le monde sait, il est impossible que, à n'en pas douter, à ce qu'il semble, il apparaît... J'ai fini par me dire, "mais il a la science infuse ma parole !" Bien sûr, il se peut que cette tonalité soit due à son intention de faire une philosophie abordable, intuitive, qui évite les développements "abstrus" comme il dit, mais il n'empêche, pour moi qui faisais des efforts de concentration tout en tournant ma cuillère dans ma tasse de thé pour y dissoudre un peu de sucre, ce mélange de politesse surdéveloppée et d'assurance brutale qui ne souffre pas la contradiction rendait ses propos parfois peu limpides, ne lui en déplaise, malgré son intention d'une philosophie intelligible ! Non, si on a des choses à dire, on les dit, on ne minaude pas comme cela à toutes les phrases ! Enfin il est bien gentil tout de même et je répondais par l'affirmative quand il m'interrogeait pour ne pas le mettre en difficultés.

Tant pis, je n'y résiste pas, voilà quelques exemples de ce qu'il m'a soutenu : par exemple cette idée que tout est causal, y compris les comportements humains, que la liberté ne peut se concevoir que comme un refus d'agir... On croirait du Schopenhauer, non ? Par instant, il m'a semblé que David insinuait que le criminel et le barbare sont dans l'impossibilité d'être autre chose que ce que leur caractère leur impose d'être. Très aristocratique comme idée. Mais je n'ai rien dit, comme vous pensez, pour ne pas froisser !
Et je n'ai pas ri non plus quand il a exposé (avec quel aplomb !) la manière dont raisonne le chien dans la section IX. Autant il refuse qu'on se mette à la place de Dieu, autant cela ne le dérange pas de se mettre à la place du chien ! Bon vous me direz ce n'est pas la même chose, mais quand même.

Enfin, je critique, je critique, mais la section X était assez plaisante je dois dire, celle sur le refus des miracles, même si j'ai noté comme une distance exprimée vis-à-vis de nos compatriotes français : tous les exemples de bigots et de cas de faux miracles sont de ce côté-ci de la Manche ! A se demander s'il savait à qui il s'adressait ! J'aurais peut-être dû lui signifier que je n'étais pas persuadé que sélectionner des arguments de seconde main (le cardinal de Retz a dit que, on a dit de la nièce de Pascal...) voire de troisième main (comme le rapporte Lucien, ou Tacite !!!) Non franchement ! J'ai cru qu'il délirait ! Et pourquoi pas ma grand-mère ou l'homme de Néandertal tant qu'on y est !! Sincèrement, soutenir pendant trois heures que l'expérience est la base de toute connaissance et tirer tous ses exemples de la fiction ! (Ah, je ne vous ai pas dit ? mais depuis le début c'était comme ça : imaginez que, supposez que, si vous aviez devant vous, pensez-vous que... Si ce sont des expériences, elles sont imaginatives, mais certainement pas factuelles ! Il m'avait semblé que David tenait absolument à proposer une philosophie empiriste et je me rendais compte au fur et à mesure que toutes ses idées étaient nées de l'imagination !! Ah la la, raison, raison, quand tu nous tiens...)

Heureusement, David m'avait réservé une petite surprise dans la section XI. Une sorte de jeu de rôle où il m'a fait croire qu'il rapportait une conversation avec un ami. Imaginez : David prenait la place de ce supposé ami qui lui-même simulait être dans la peau d'Epicure ! Pendant ce temps, David jouait le rôle qu'il avait soi-disant tenu devant son ami tout en prenant la place du peuple d'Athènes ! Autant vous dire que dans ma tête, ça faisait des bulles tant la situation était complexe ! Mais c'était très cocasse et je dois dire que le discours fictif d'Epicure m'a semblé être le plus beau de toute l'après-midi.

Néanmoins, le temps passait et je commençais à bâiller. J'ai prétexté, juste après une dernière section un peu plus théorique que les autres, avoir une obligation pour un dîner (je ne sais plus si j'ai dit Adam Smith ou Robertson... mieux vaut que je retrouve avant de le croiser de nouveau !) et me suis éclipsé. Ce qui m'a permis de vous écrire tout cela. Oh la la, quel personnage ce Hume ! Je ne sais pas s'il croit vraiment tout ce qu'il dit, mais quel fantaisie, quel sens de la mise en scène ! N'hésitez pas si vous êtes de passage, passez-lui un coup de fil, je vous assure, il est tordant !
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Je ne vais pas critiquer Hume, je n'en suis pas capable. J'avais des a-priori sur lui comme souvent il m'arrive en philosophie. Je devais donc me faire ma propre opinion en lisant cette enquête sur l'entendement humain. Pourquoi un tel choix. J'aurais pu dire le hasard, mais celui-ci ne résiste pas à une analyse des causes qui m'ont conduit à ouvrir ce livre.
D'abord je l'ai acheté parce qu'il m'a été recommandé il y a quelques années de cela par un lecteur avisé qui me le présentait comme un ouvrage abordable pour le néophyte que je suis.
J'ai essayé de le lire une première fois mais il me tombait des mains, je n'étais pas encore disponible.
Récemment, en lisant "vers le phare" de Virginia Woolf, je vois son nom cité plusieurs fois. Nous en discutons avec ma femme et je lui dis qu'il est Anglais comme elle, et pense qu'il est matérialiste, mais j'émets des réserves. En effet, Hume est Ecossais et plutôt empiriste. Je me souviens alors posséder un exemplaire de "l'enquête". Il n'y a pas vraiment de hasard là-dedans vous me direz. Justement, non! Quand on se donne la peine de soumettre le phénomène de lecture à la théorie de la nécessité conditionnelle, on se rend compte que le hasard n'est qu'une approximation du jugement, une facilité de l'entendement qui s'arrête volontiers en route. Ce n'est peut-être pas très probant comme relation de cause à effet, mais c'est néanmoins vrai. Je pourrais cheminer plus loin dans mes motivations et retrouver progressivement ce qui anime ma curiosité, mais je dois reconnaître qu'un raisonnement logique m'épuise la plupart du temps avant d'avoir trouvé la cause originelle des choses.
Aussi je campe sur des croyances par pure fainéantise. Je ne pense pas assez rigoureusement comme l'exigerait la science, c'est aussi pour cela que je me coltine des ouvrages de logique formelle. C'est un peu comme une thérapie...Décidément, y a pas de hasard!
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L'enquête sur l'entendement humain de Hume est un livre dont j'ai aimé les idées mais pas la lecture.

Les idées sont brillantes et iconoclastes pour l'époque.
La thèse principale est que l'homme ne possède pas de faculté de raisonnement innée mais que tout savoir ne peut lui venir que par l'expérience et les sensations.
Nos sensations étant limitées et notre esprit soumis à des biais, il faut se montrer 'sceptique' sur nos réflexions.

Hume en profite pour faire un démontage en règle de la bigoterie et des superstitions. Son argumentaire sur ce sujet est à la fois fort par sa construction et courageux quand on connait l'influence que l'église avait a son époque.

Le seul reproche que je ferai à ce livre est sont style un peu trop vieillot avec des phrases longues et alambiquées inutilement. Cela nuit à la clarté du message. Peut-être qu'une autre traduction m'aurait mieux convenu.

Voici un petit pilier de la philosophie Empirique et Anglo-saxonne que je suis content d'avoir lu.
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Hume a vraiment une approche originale de la connaissance qui sape beaucoup des certitudes des rationnalistes classiques. Les sciences, les mathématiques y compris - ne sont que des constructions bien pratiques de l'esprit qui nous servent à appréhender et "jouer" dans le monde. Ce n'est pas vrai parce que celà atteint la vérité ultime mais parce que ca marche et nous permet donc de vivre. Au fondement de l'empirisme anglo-saxon qui triomphe au XX° siècle. A connaitre même si c'est pour s'en démarquer.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
« Tout ce qui est peut ne pas être. Il n’y a pas de fait dont la négation implique contradiction. L’inexistence d’un être, sans exception, est une idée aussi claire et aussi distincte que son existence. La proposition, qui affirme qu’un être n’existe pas, même si elle est fausse, ne se conçoit et ne s’entend pas moins que celle qui affirme qu’il existe. Le cas est différent pour les sciences proprement dites. Toute proposition qui n’est pas vraie y est confuse et inintelligible. La racine cubique de 64 est égale à la moitié de 10, c’est une proposition fausse et l’on ne peut jamais la concevoir distinctement. Mais César n’a jamais existé, ou l’ange Gabriel, ou un être quelconque n’ont jamais existé, ce sont peut-être des propositions fausses, mais on peut pourtant les concevoir parfaitement et elles n’impliquent aucune contradiction. On peut donc seulement prouver l’existence d’un être par des arguments tirés de sa cause ou de son effet ; et ces arguments se fondent entièrement sur l’expérience.
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Quand, persuadé de ces principes, nous parcourons les bibliothèques, que nous faut-il détruire ? Si nous prenons en main un volume quelconque, de théologie ou de métaphysique scolastique, par exemple, demandons-nous : Contient-il des raisonnements abstraits sur la quantité ou le nombre ? Non. Contient-il des raisonnements expérimentaux sur des questions de fait et d'existence ? Non. Alors, mettez-leu au feu, car il ne contient que sophismes et illusions.
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"Il est évident qu'il y a un principe de liaison entre les différentes pensées ou idées de l'esprit, et qu'elles apparaissent à la mémoire ou à l'imagination introduites les unes par les autres avec une certaine régularité. Dans nos réflexions, dans nos propos les plus sérieux, la chose est facile à observer : toute pense isolée qui vient briser le cours régulier ou l'enchaînement de nos idées est sur le champ remarquée et rejetée. Et même dans nos rêveries les plus désordonnées et les plus extravagantes, et jusque dans nos songes, nous nous apercevrons à la réflexion que notre imagination ne s'est pas exercée tout à fait au hasard et qu'il y avait toujours un lien entre les différentes idées qui se sont succédé. Si l'on devait reproduire une conversation, fût-ce la plus décousue et la plus libre, on s'apercevrait immédiatement que toutes les transitions révèlent un principe de liaison. Et quand celui-ci fait défaut, la personne qui a rompu le fil de la conversation nous dirait peut-être même alors qu'une suite de pensées inaperçue s'est déroulée dans son esprit et l'a éloignée peu à peu du sujet de la conversation."
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Faites donc, philosophes, que vos dieux s'accordent avec les apparences présentes de la nature ; osez ne pas altérer ces apparences par des suppositions arbitraires pour les rendre conformes aux attributs que vous accordez si amoureusement à vos dieux.
Page 217
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Les philosophes, qui se donnent des airs de sagesse supérieure et de suffisance, ont une rude tâche quand ils rencontrent des personnes d'humeur à enquêter qui les poussent hors de tous les coins où ils se retirent et qui sont sûres de les entraîner à la fin en quelque dangereuse alternative. Le meilleur expédient pour prévenir cette confusion est de rester modeste dans nos prétentions, et même de découvrir nous-mêmes la difficulté avant qu'on nous l'objecte. De cette manière, nous pouvons faire une sorte de mérite de notre ignorance même.
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Video de David Hume (1) Voir plusAjouter une vidéo

La nature humaine selon David Hume
Causerie de Gilles DELEUZE, philosophe, sur David HUME : sa théorie de l'association des idées, son analyse du principe de causalité ; ses ouvrages principaux, dont le "Traité de la nature humaine", sa conception de la nature humaine.
>Philosophie et disciplines connexes>Epistémologie, causalité, genre humain>Epistémologie (Théorie de la connaissance) (74)
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