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Christine Le Boeuf (Traducteur)
EAN : 9782742763177
239 pages
Actes Sud (08/11/2006)
4.17/5   6 notes
Résumé :

"La peinture est là tout d'un coup. Quand je lis un livre, quand j'écoute de la musique ou quand je vais au cinéma, c'est avec le temps que je découvre l'œuvre. Un roman, une symphonie, un film ne prennent leur sens que par la succession des mots, des notes et des images. Les heures peuvent passer, un tableau ne gagnera ni ne perdra la moindreparcelle de lui-même. Il n'a ni commencement, ni milieu, ni fin. J'aime la peinture ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dans ces neuf essais Siri Hustvedt a pris le parti de commenter des oeuvres d'un point de vue personnel. Ce ne sont pas des études spécialisées mais des réflexions sur des peintures qu'elle aime particulièrement. Elle s'appuie sur des détails ou des aspects secondaires pour exposer son ressenti.
Elle n'hésite pas à parler de son mari, de sa fille, d'elle-même, de son regard singulier, influencé par sa myopie, ses migraines et toute son histoire sans doute. On apprend notamment qu'elle a suivi des cours d'histoire de l'art dans sa jeunesse, et, honnêtement, ça se ressent dans sa manière d'aborder les oeuvres et de les décrire. Des descriptions, parfois, un peu trop scolaires.
Difficile de se faire une idée précise de ses goûts, car les peintures qu'elle a choisies sont très différentes, on va de Vermeer à Gerhard Richter, du paysage à la peinture d'Histoire, de la renaissance à l'art contemporain en passant par l'art classique et l'expressionisme. Des essais un peu plus longs sont consacrés à l'histoire de la nature-morte (que les anglophones nomment « still life ») et deux autres à Goya.
Toutefois, elle a tendance à opposer deux grands courants dans l'histoire de l'art, ou plutôt un courant, platonicien et idéaliste à des peintres de l'immédiat et du quotidien. Elle n'en fait pas la remarque, mais deux oeuvres sont reproduites dans ce livre, peintes à deux siècles d'écart, sur des sujets complètement différents, et pourtant étonnamment ressemblantes dans leur traitement. Ce sont « Coing, chou, melon et concombre », une nature-morte de Juan Sanchez Cotán et « Marat assassiné » de David. Des peintures qui, selon la sensibilité de Siri Hustvedt, s'inscrivent dans la tradition idéaliste. Même fond noir, même esthétisation du naturel, même lumière irréelle, et presque les mêmes couleurs.
Et de l'autre côté, on aurait Chardin et Goya, adeptes d'une vision plus ancrée dans le présent, entretenant un certain « flou artistique », une vision plus personnelle, tentant d'échapper aux conventions, où les coups de pinceau s'exhibent comme pour désillusionner le spectateur ou pour l'enfoncer dans une illusion plus profonde.
Grande amatrice de peinture, elle trouve un plaisir unique dans cet art, en explique les raisons, et s'intéresse aussi au spectateur ; sur l'effet miroir, la familiarité, voire l'identification, que peut provoquer la contemplation d'un tableau. Elle insiste sur le rôle joué par la mémoire dans l'appréhension de la peinture : « Un tableau, c'est toujours deux tableaux : celui que l'on voit et celui dont on se souvient. » Plusieurs fois elle note que le souvenir qu'elle gardait d'un tableau était différent de ce qu'il est effectivement.
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Siri Hustvedt est écrivain les textes qu'elle a écrit pour ce livre sont simples, chargés d'émotion, bien documentés sans être pédants et il éclairent très intelligemment les oeuvres.
Elle ne nous fait pas un cours d'histoire de l'art mais laisse parler ses sens, ses émotions, ses propos sont matière à contestation peut être mais pourquoi pas ?

La plupart de ces tableaux décrits sont connus voire très célèbre mais son propos est de gommer cet habit de notoriété, de célébrité pour se centrer sur les émotions ressenties, l'éclairage du tableau, les détails qui apparaissent parfois après plusieurs heures de contemplation.
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Siri Hustvedt est écrivain les textes qu'elle a écrit pour ce livre sont simples, chargés d'émotion, bien documentés sans être pédants et il éclairent très intelligemment les oeuvres.
Elle ne nous fait pas un cours d'histoire de l'art mais laisse parler ses sens, ses émotions, ses propos sont matière à contestation peut être mais pourquoi pas ?

La plupart de ces tableaux décrits sont connus voire très célèbre mais son propos est de gommer cet habit de notoriété, de célébrité pour se centrer sur les émotions ressenties, l'éclairage du tableau, les détails qui apparaissent parfois après plusieurs heures de contemplation.

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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Quand je lis un livre, quand j'écoute de la musique ou quand je vais au cinéma, c'est avec le temps que je découvre l'œuvre. Un roman, une symphonie, un film ne prennent leur sens que par la succession des mots, des notes et des images. Les heures peuvent passer, un tableau ne gagnera ni ne perdra la moindre parcelle de lui-même. Il n'a ni commencement, ni milieu, ni fin. J'aime la peinture parce que dans son inaltérable immobilité elle paraît exister en dehors du temps d'une manière impossible à toute autre forme d'expression artistique.
Plus j'avance dans mon existence, plus je voudrais mettre le monde en suspens et saisir le présent avant que, dévoré par la seconde suivante, il ne devienne le passé. Un tableau crée l'illusion d'un présent éternel, d'un lieu où mes yeux peuvent se reposer comme si le tic-tac de la pendule avait cessé par magie.
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L'une des rares citations de Chardin, reprise d'innombrales fois, est extraite d'un essai sur la vie de M. Chardin, de Charles-Nicolas Cochin :
Un jour, un artiste faisait grand étalage des moyens qu'il employait pour purifier et perfectionner ses couleurs. M. Chardin, impatienté de ce bavardage de la part d'un homme en qui il ne reconnaissait d'autre talent que celui d'une exécution froide et soignée, lui dit : "Mais qui vous a dit qu'on peignait avec des couleurs ? - Avec quoi donc ? repliqua l'autre, fort étonné. - On se sert des couleurs, reprit M. Chardin, mais on peint avec le sentiment."
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On compte aussi des légions d'érudits qui s'éfforcent de vérifier la provenance d'un tableau, qui analysent l'âge de ses pigments pour en contrôler l'authenticité ou il le passent aux rayons X en quête de surperpositions, et d'autres qui étudient la biographie d'un peintre et son contexte historique - des gens qui, quelle que soit l'inconstestable valeur de leur recherche, se soucient comme d'une guigne de ce que ressent quelqu'un qui regarde un tableau.
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Un tableau, c'est toujours deux tableaux : celui que l'on voit et celui dont on se souvient, ce que veut dire aussi que tout tableau dont il vaut la peine de parler se révèle avec le temps et se pare de sa propre histoire au-dedans de qui le regarde.
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Les arts plastiques n'existent que pour être vus. C'est la rencontre silencieuse entre celui qui regarde et un objet, objet qui constitue la trace matérielle d'un autre conscience humaine.
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Videos de Siri Hustvedt (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Siri Hustvedt
Dans ce nouvel épisode des Éclaireurs de Dialogues, nous vous proposons une plongée dans l'univers de Diglee.
"Si je ne les écris pas, les choses ne sont pas allées jusqu'à leur terme. Elles ont été seulement vécues." Cette phrase d'Annie Ernaux, présentée en exergue de son livre le Jeune Homme, résonne pour notre invitée, qui pratique elle aussi une écriture de l'intime.
Artiste aux multiples talents, Diglee s'exprime par le dessin et les mots, par l'humour et le sérieux, et ne cesse de nous surprendre de livre en livre. Elle est aussi une autrice engagée et une passeuse de livres. Au fil de la conversation, il est question notamment de l'importance des traces, de harcèlement de rue, de poétesses oubliées et d'une retraite en Bretagne. Et trois libraires de Dialogues, Nolwenn, Laure et Marine, présentent chacune un livre de Diglee qui les a marquées.
Bibliographie :
- Atteindre l'aube, de Diglee (éd. La ville brûle) https://www.librairiedialogues.fr/livre/22262120-atteindre-l-aube-diglee-la-ville-brule
- Ressac, de Diglee (éd. Points) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20654146-ressac-diglee-points
- Je serai le feu, de Diglee (éd. La ville brûle) https://www.librairiedialogues.fr/livre/19776423-je-serai-le-feu-diglee-la-ville-brule
- Libres ! Manifeste pour s'affranchir des diktats sexuels, d'Ovidie et Diglee (éd. Delcourt) https://www.librairiedialogues.fr/livre/11420971-libres-manifeste-pour-s-affranchir-des-dikt--diglee-delcourt
- le Jeune Homme, d'Annie Ernaux (éd. Gallimard) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20614397-le-jeune-homme-annie-ernaux-gallimard
- Se perdre, d'Annie Ernaux (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/586873-se-perdre-annie-ernaux-folio
- L'occupation, d'Annie Ernaux (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/161352-l-occupation-annie-ernaux-folio
- La Force des choses, de Simone de Beauvoir (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/16283-la-force-des-choses-simone-de-beauvoir-folio
- Les Grands Cerfs, de Claudie Hunzinger (éd. J'ai lu) https://www.librairiedialogues.fr/livre/16878883-les-grands-cerfs-roman-claudie-hunzinger-j-ai-lu
- Mon corps de ferme, d'Aurélie Olivier (éd. du commun) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21689916-mon-corps-de-ferme-aurelie-olivier-ed-du-commun-rennes
- Ligne de fuite, de Sarah Baume (éd. Notabilia) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21661963-ligne-de-fuite-sara-baume-les-editions-noir-sur-blanc
Au cours de la conversation sont aussi citées plusieurs autres autrices : Virginia Woolf, Siri Hustvedt, Marie Darrieussecq, Édith Boissonnas, Benoîte Groult.
Et l'émission que Diglee écoute tous les soirs depuis ses 13 ans est Parlons-nous, de Caroline Dublanche, sur RTL !
+ Lire la suite
>La peinture et les peintures>Peinture : philosophie et théorie>éléments d'appréciation, critique (20)
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