La Vie quotidienne des alchimistes au Moyen âge

Serge Hutin marqua une époque où, faute de vulgarisations sérieuses consacrées à l'alchimie (à l'exception de celles d'Eugène Canseliet et encore étaient-elles entachées de quelques naïvetés et non-sens), s'écrivait et se publiait à peu-près n'importe quoi.
Le titre de cet ouvrage est attirant mais son contenu ne reprend que grand nombre de poncifs et affirmations sujettes à cautions. On aurait aimé que l'ouvrage traite de la Queste du Graal et de ses romans, pas un mot ! Des templiers et de leur possible connaissance du grand Art, rien ou presque. On aurait souhaité que le livre fasse la distinction entre les véritables écrits de certains alchimistes et ceux qu'on leur prête mais les études textuelles et leur mise en contexte était quasi inexistante en 1977, date de sortie de ce livre. Elles ont énormément progressé depuis, notamment avec le travail gigantesque de Didier Kahn. Ce dernier a d'ailleurs la dent dure envers un ancien confrère du CNRS lorsqu'il écrit qu'Hutin perdit la raison dès qu'il se tourna vers l'alchimie.
Au final, un ouvrage anecdotique et malheureusement dépassé.

Ouvrage généraliste vieillot, daté et pas d'une précision ni d'une exhaustivité ultime.
Hutin a eu de bons jours à ses débuts, avant de s'embarquer dans des directions improbables, pas toujours très scientifiques ni très académiques, ce qui ne serait pas un problème s'il n'avait pas pondu des ouvrages se réclamant comme très sérieux alors qu'ils en sont loin. le combo alchimie, ésotérisme, rose-croix, franc-maçonnerie a fait perdre la tête à plus d'un. C'est le cas de Hutin qui finit par verser dans le complotisme (Gouvernants invisibles et sociétés secrètes) et la magie (Techniques de l'envoûtement, tout un programme…).
Bref, ce titre offre une approche généraliste du sujet des alchimistes médiévaux à travers leurs recherches, leurs pratiques, leur spiritualité, leur labo, leur place dans la société, leurs rapports avec les grands de ce monde et avec l'Église. Ça fera le taf pour de la vulgarisation à grands traits ou comme inspiration pour des personnages et scénarios de jeu de rôle ou autre fiction avec de la fantasy dedans. Sinon, on préférera les travaux de Didier Kahn sur le sujet, plus récents, plus précis et avec la tête sur les épaules.
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