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sur 15684 notes
La première fois que j'ai lu " le meilleur des mondes " , juste après de l'effervescence médiatique de Amandine, premier bébé éprouvette français, mon étonnement avait été immense : comment était-il possible qu'en 1932, les concepts qu'évoquaient Aldous Huxley, seraient réalisés en 1980: les bébés éprouvettes, la télévision en continue, le téléphone automatique, l'aspirateur, l'hélicoptère, la publicité lancinante avec les slogans chocs, la libéralisation sexuelle, les vacances de masse, et donc cela allait de soi que le reste des concepts allaient se réaliser : le cinéma 3D, les soins palliatifs avec la télévision, la libéralisation du cannabis, les réserves avec des sociétés dites "primitives", les visites des enfants des écoles maternelles dans les maisons de retraites, une société qui est à l'écoute de notre bien être pour pouvoir vendre plus.. Aldous Huxley quel visionnaire ! Aldous Huxley a donné les lettres de noblesse à la science fiction. Pour moi « le meilleur des mondes » n'était déjà plus ni une utopie, ni dystopie, cela allait être la réalité...
Lors de cette nouvelle lecture, c'est l'humour du roman et les personnages m'ont plu.
Pour les concepts nouveaux, il y a eu un peu de recul depuis 1980 : la crise de l'énergie (due à Tchernobyl et Fukushima ), le SIDA, internet, et donc le meilleur des mondes ne devrait pas voir le jour :
Je me suis posé aussi la question : pourquoi de autant de références à Shakespeare : peut être Aldous Huxley a-t-il voulu tranquilliser ses lecteurs ? Les héros les moins endoctrinés, les plus libres ( Le Sauvage et le Fordisisme Administrateur Mustapha Meunier .. ) sont comme les lecteurs du roman : ils sont sensibles aux vers de Shakespeare, et donc les lecteurs du roman sont placés dans la caste supérieure , ce qui fait du bien à leur ego ; peut être plus certainement et simplement Aldous Huxley était un shakespearien convaincu et souhaitait montrer que les vers de Shakespeare étaient contemporains.
La lecture du « Meilleur des mondes » dans la confrontation des mondes et des personnalités, est aussi réjouissante et intéressante que la lecture d'un roman de David Lodge !
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Le meilleur des mondes ou, une illusion de bonheur pour des hommes et des femmes emprisonnés docilement dans leurs « flacons », de la conception jusqu'à la mort. La seule condition pour jouir de cette illusion, est de ne pas sortir du « flacon ».
Prédestinés à une vie de bonheur plat, fade, sans recherche, sans combat, flottant dans leur bulle de bonheur mensonger, formaté, insipide. Civilisés, parqués en castes comme des outils, dénués du sens de l'initiative, de l'imagination, de l'art et de la beauté. Pas le temps d'éprouver des sentiments, le soma est là pour assommer le moindre soupçon de solitude ou d'irritabilité. Le soma, cette drogue distribuée comme des bonbons, c'est la stabilité, l'ordre, la paix. L'hypnopédie, ces messages insensés répétés inlassablement, des vérités indiscutables, des codes de conduite irréfutables. Des cerveaux lavés, formatés, des hommes et des femmes infantilisés, robotisés. Il n'y a plus de « moi ».

À côté de cela, il y a la réserve d'indiens sauvages. Sales, mais non pollués. Intacts, beaux et complets. Ils sont violents, risibles, incompréhensibles aux yeux des civilisés, mais leur nature est humaine. Ils sont libres, d'une liberté qui leur est propre, dictée par leur sensibilité, leurs rêves.

Leur bonheur peut être grandiose car il demande des efforts, des privations, de la réflexion, de l'autonomie. S'il n'y a plus d'obstacles à franchir, le bonheur n'a plus lieu d'être. Il ne peut y avoir de jour que s'il y a la nuit.

Un roman fort qui parle du bonheur. D'un bonheur véritable, bonheur passion chez des sauvages qui sont restés des hommes, en opposition à un bonheur factice, de pacotille, écoeurant, dégoulinant.

Une utopie dérangeante qui dénonce une société cherchant à éliminer tous les obstacles pour accéder à satisfaire le moindre désir, plutôt au nom de la stabilité qu'au nom du bonheur. Aldous Huxley est un formidable visionnaire, car même si notre société n'est pas à ce point repoussante, elle est bien trop souvent manipulée par la consommation, l'achat d'un semblant de bonheur, les messages télévisés abrutissants, les codes vestimentaires. Heureusement il reste les livres, la beauté gratuite, la possibilité d'aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte. On n'est pas obligé d'entrer dans le moule.
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Défi, réquisitoire, utopie, ce livre mondialement célèbre de la littérature d'anticipation, a fait d'Aldous Huxley l'un des témoins les plus lucides de notre temps.
Cet ouvrage a fait l'objet d'un essai écrit par Huxley lui même qui revient sur les grandes idées exposées dans son oeuvre "retour sur le meilleur des mondes". Dans la lignée des plus grands auteurs d'anticipation sociale et politique (Orwell, Wells, London...) Huxley nous offre un roman passionnant, qui laisse à réfléchir sur l'avenir de nos sociétés.
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Le meilleur des mondes...une antiphrase truffée d'ironie.
Imaginez un monde ou aucune des valeurs, des normes, des règles et tout ce qui est propre à l'humanité d'aujourd'hui a disparu.
Imaginez un monde où féconder n'existe plus et les mères ne sont plus , les enfants sont des ovules mît dans des éprouvettes qui naissent dans des laboratoires, que l'on classe ensuite par caste. Ces enfants décantés peuvent tout aussi bien être prédisposés a être des ouvriers que des scientifiques, mais dans le meilleur des mondes il n'y a pas d'importance, un gama, un alpha, ou un Epsilon...ils sont tous heureux.
Imaginez un monde où la vieillesse n'existe plus et de surplus le malheur non plus : dans le meilleur des mondes de Huxley un Soma existe. le Soma représente les drogues d'aujourd'hui auxquelles, on aura réussit demain, à ôter tous les effets secondaires et destructeurs.

Dans les mains d'un être humain civilisé non-psychopathe ce livre ne peut être que dérangeant et fascinant. Dérangeant parce qu'on a du mal a penser qu'un monde comme celui la puisse exister, pourtant est-il réellement impossible, qu'un jour, un monde comme celui ci existe ? Tout ce qu'à inventé l'auteur dans son monde n'est pas tiré par les cheveux, c'est juste révolutionnaire donc très plausible et c'est ce qui donne froid dans le dos surtout quand on sait qu'il l'a écrit en 1932 !
Fascinant par l'écriture qui nous donne envie de plonger dans cet horrible monde, trop curieux de découvrir ce que cette civilisation renferme, ce que vont devenir les personnages.

Je suis contente d'avoir lu des bonnes critiques et de m'y être fiée, ainsi que d'avoir été conseillé, parce que j'ai tout simplement adoré ce livre.
Ce livre est pour moi un chef d'oeuvre qui remet en question le monde dans lequel nous vivons et celui dans lequel nous pourrions vivre un jour.
Le passage du long dialogue entre Mustapha Menier et le Sauvage est de loin mon préférée. Il renferme pleins de philosophie, pleins de questionnements sur les hommes, la connaissance, le bonheur, la vieillesse, l'amour, qui ne peuvent que frapper et faire réfléchir.
J'ai bien aimé le clin d'oeil fait a l'importance de la lecture qui trouvera toujours un moyen de perdurer quelque part, dans les mains d'une personne rendu différente par la lecture.
Certains passages comme celui la et la chute sont très puissant sans vouloir faire de jeux de mots : j'ai perdu pieds pendant les dernières lignes. La fin est comme le titre ; pleine d'ironie.
Cette lecture fut pour moi une grande découverte, il n'est d'ailleurs pas des livres que l'on n'oublient mais plutôt de ceux qui marquent et qui figurent dans la liste de préférée.
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Les utopies ou au contraire les dystopies ne sont pas les romans que je préfère. Malgré tout, j'ai beaucoup aimé "Le Meilleur des mondes", très original mais qui m'a bien plu !

Ce roman, qui connut un vive succès dès sa sortie, raconte une société "civilisée" où père et mère n'existent plus, donc où les enfants sont fabriqués et divisés, dès leur naissance, en sous-classes, allant des Alphas (+ ou -) jusqu'aux Epsilons. Chacun est donc destiné à accomplir la tâche qui lui est dûe et vit heureux dans le bonheur et la tranquillité...En outre, le "soma", une substance sans danger, est utilisé très souvent pour "rêver, s'évader, n'être plus conscient du monde qui nous entoure"; Dieu n'est plus prononcé, désormais remplacé par Notre Ford, le tout puissant de ce Nouveau monde, et les livres de Shakespeare sont inconnus...

Le livre prend toutefois des dimensions différentes à partir du moment où deux jeunes employés du bureau où l'on "fabrique" les bébés, Bernard Marx et Lenina Crowne, décident de voyager dans une Réserve sauvage. A partir de là, la rencontre avec un "sauvage", John, et sa mère, Linda, va changer le cours de l'histoire et John n'acceptera jamais les conditions de cette société civilisée.

C'est une magnifique lecture, très enrichissante, qui défend des idées visionnaires, et qui reprend, de façon implicite, la vie du temps de l'auteur (Lenina = Lenine; Bernard Marx = Karl Marx, et bien d'autres...).

A lire avec grand plaisir !!
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Deux étoiles pour saluer l'esprit visionnaire de ce roman qui, comme "1984", a dû paraître extraordinairement perturbant, voire flippant, à sa publication. Les premiers chapitres du récit, qui plantent le décor, sont ceux qui m'ont le plus intéressée ; la suite fut beaucoup plus laborieuse et ennuyeuse et si Aldous Huxley fut certainement un esprit précurseur, je me permets de douter que le talent d'écriture ait compté parmi ses qualités innées. Le style est très moyen voire décousu et si l'un de ses objectifs étaient d'annihiler tout sentiment dans la société futuriste qu'il a imaginée, alors c'est pleinement réussi, vu qu'il est absolument impossible de s'attacher à aucun de ses personnages.

Oui, sans conteste, au moment de sa parution, ce roman a dû agir comme un raz-de-marée. Mais pour le lecteur d'aujourd'hui, pour qui l'hégémonie de la société de consommation n'est plus une vision dystopique mais bien, hélas, une réalité, dans laquelle le clonage existe, dans laquelle on recourt à des mères-porteuses, dans laquelle les sentiments pèsent bien peu face aux enjeux économiques et individuels, dans laquelle le sexe tient déjà une place prépondérante dans les relations sociales, et enfin, pour faire bref, dans laquelle il est déjà tellement difficile de s'épanouir et d'être heureux sans lutter journellement dans ce but, et bien, et bien, « le meilleur des mondes » laisse un goût assez fade une fois sa lecture achevée.

Avant qu'on ne tire à boulets rouges sur ce modeste avis, je tiens à préciser une énième fois que ma notation ne reflète que mon ressenti de lecture, proche ici de l'encéphalogramme plat.


Challenge de lecture 2015 – Un livre qui se déroule dans le futur
Challenge XXème siècle
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Bioéthique et respect de la biodiversité... débats hautement contemporains : depuis Darwin, l'homme s'interroge sur les modes de sélection naturelle, en étudie les mécanismes, et tente de les reproduire artificiellement, avec les succès et déboires que l'on sait. Ces débats sont loin d'être clos, mais déjà en 1932, lorsqu'Aldous Huxley écrit le Meilleur des Mondes, l'eugénisme et le scientisme étaient envisagés comme source de progrès social, dans un contexte où les dérives nazies n'avaient pas encore discrédité ces thèses au point que sa pratique soit, de base, interdite dans notre code pénal et civil, mais où la pensée totalitaire était déjà montante.
De ce fait, la lecture de ce bon roman d'anticipation, de cette dystopie, m'a semblé passionnante, aussi bien pour les questions que pose Adlous Huxley, amenées avec finesse et intelligence, que pour le roman d'évasion, racontant dans un scénario rigoureux, classique, implacable, ce "monde meilleur" , à la fois si proche et si éloigné de nous, où les personnages se cognent aux vitres comme des mouches prises au piège inexorable d'un conditionnement social absolu et de la drogue parfaite, le soma.
Mystique adepte de Krishnamurti, penseur pacifiste, humaniste et satirique, Aldous Huxley nous offre là un grand classique du roman d'anticipation. Comme dans le Jeu des Perles de Verre, que j'ai récemment commenté,j 'ai eu plaisir à renouer avec la science-fiction de ma jeunesse par son aspect le plus noble , à mon goût : mêlant l'imaginaire au réel, la projection dans le futur -comme le roman exotique du XIXème ou le roman historique d'ailleurs-, est capable de nous ouvrir à une profonde réflexion sur le présent... tout en nous distrayant -et peut-être aussi grâce à cela- de nos habitudes.
Enfin, je conclurai, comme à mon habitude, en ne dévoilant quasi rien de l'histoire, mais en incitant le lecteur à persévérer : dans les 10-20 premières pages, j'ai eu la sensation désagréable de lire un (trop) classique du genre en science-fiction, ce qui est normal : depuis 1932, Barjavel, Bradbury, et bien d'autres, l'ont enrichi de leur plume. Mais très vite on se prend à l'écriture fluide et assez moderne -cinématographique- de Huxley, et surtout on se laisse volontiers porter par les dialogues presque apartés de ses personnages, qui donnent une grande profondeur de réflexion au roman. Au final, 5 étoiles !!
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Un texte qui est un classique ancré dans la mémoire des amateurs de lettres modernes et qui affiche déjà 40 ans finalement .
Il est le reflet d'une époque marquée par la gestion de menaces existentielles , récurrentes , globales et redondantes , telles que la guerre mondiale , les armes de destruction massive ( chimiques et nucléaires ) , le totalitarisme , la famine à des échelles continentales , la pollution , les citées grises et géantes qui servent à héberger en ville les populations qui s'urbanisent massivement ( donc du béton à perte de vue ) …
C'est un texte anglais , que personnellement , je trouve drôle . Avec un humour anglais pince sans rire … ainsi ces dates telles que :
«an 632 de notre Ford « par exemple …
Alpha , Beta , gamma , Delta , Epsilon ( les pas beaux ) , des castes construites et pensées pour des fonctions spécifiques et hiérarchisées , avec une réserve de sauvages et des ilots où l'on peut dysfonctionner librement , mais pas de goulags , dirais-je pour poser la tonalité de l'aspect répressif du texte .
Pas de reproduction naturelle ( Beurk ) , sexe en libre-service , chacun est libre de s'aider à s'occuper de ce point de vue . Sinon cet univers possède deux mamelles , un conditionnement psychosomatique et une drogue dont l'usage et l'efficacité reposent sur une généralisation massive , obligatoire et intégrale , ceci comme pour le traitement psychologique d'ailleurs …
Dans cet état mondial unifié , tout va bien , jusqu'au moment où des personnages déraillent , du fait d'une interaction entre leur psychè et leurs expériences personnelles qui les mènent à des formes de déviances plus ou moins édifiantes ( collision souvent amusantes avec des règles exigeantes . Amusantes plus pour le lecteur que pour nos chers amis de personnages ) . C'est un topos classique , au sens grec , des textes de SF dystopique .
La trame narrative est sympathique et le lecteur traine ses guêtres dans tous les recoins de cet univers assez collet monté finalement , sauf pour les sauvages qui eux sont , sauvages , sourire …
Les personnages sont archétypaux en général , mais pas tous . Ils ont donc une identité structurelle très en rapport avec les thèses du roman , mais ce n'est pas une donne systématique et tous ces personnages sont fonctionnels et ce roman fonctionne bien , donc il est loin de n'être qu'une leçon , qu'un réquisitoire ou une thèse , sous une forme romanesque à peine voilée .
Mon ressenti , c'est que ce texte vous fiche des états d'âme un peu sur le mode opératoire du cinéma de jacques Tati .
C'est un texte se SF authentique , avec le temps il se patine sans être vieillot néanmoins , le vocabulaire tient la route et je trouve que l'iconographie scientifique du texte et le côté incantatoire des politiques en vigueur dans l'état mondial , confère au roman ( assez bref d'ailleurs ) une patine qui est d'un drôle achevé , qui conforte aussi une sorte de douce-ironie structurelle , en alimentant une iconographie fantasque assez débridée , mais très contenue et très réservée aussi , donc très paradoxale et très « british « , sourires …
Le roman connait une fin dramatique pour certains personnages , d'une ironie cinglante ( à vous faire culpabiliser d'en rire , éventuellement si cela vous fait rire ) et pour certains personnages , la punition est quelquefois délicieuse … , à rien y comprendre et c'est normal , car c'est le meilleur des mondes finalement ( sourires ) …
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Bienvenue dans le meilleur des mondes ! Celui du bonheur universel où tout un chacun a été conditionné avant même qu'il ne naisse afin d'apprécier à sa juste valeur le monde civilisé qui l'accueille et le métier pour lequel il est prédestiné avant même de voir le jour. Pas de parents puisque tout le monde est fabriqué au Centre d'Incubation et de Conditionnement. Pas de famille, ce sont des problèmes en moins. Un métier que l'on aime, quel qu'il soit, c'est le pied.

Un p'tit coup de mou ? Aucun problème, prenez un soma, petit médicament qui vous plonge dans un sommeil paradisiaque.

C'est ça le meilleur des mondes, c'est la stabilité sociale. Ça vous fait pas rêver ?

Bon par contre, n'imaginez pas pouvoir penser par vous-même et inutile de vouloir être une personne à part entière. On ne peut pas tout avoir non plus, on fera donc l'impasse sur les libertés. Mais c'est pas grave puisque vous n'en êtes même pas conscients...

À part peut-être Bernard, mais lui c'est pas pareil, il a été raté à la conception (la rumeur dit qu'on lui aurait injecté de l'alcool dans son pseudo-sang quand il était encore dans un bocal...). Et maintenant, il se pose des questions alors qu'il ne devrait pas, il est mélancolique au lieu d'être heureux... comme si ça suffisait pas qu'il soit rejeté par ses compères... Bah oui, suivez un peu, il a été raté : il est différent (physiquement) de ses collègues Alphas.

Ah c'est vrai, je ne vous ai pas encore parlé des différentes castes. Alors même que vous êtes encore un oeuf, la caste à laquelle vous appartiendrez vous a été déjà assignée. Aurez-vous la chance d'être un Alpha, l'élite de la société, grand, beau, fort et intelligent ? Ou un Béta ? Un Gamma ? Un Delta ? Ou encore un Epsilon, petit, laid, bête, voué à accomplir les plus basses besognes ? Aucune importance, de toute façon vous serez satisfait de votre rôle à jouer dans cette société "à peine" sous contrôle...

Mais revenons à nos moutons. Bernard donc. Il se demande quel genre de personne il serait s'il n'était pas conditionné. Une fille lui plaît, il l'emmène alors en vacances, au Nouveau-Mexique, visiter une réserve de Sauvages.

Et c'est là que John entre en jeu. Ce Sauvage que Bernard ramène à Londres y découvre le monde que sa mère lui parlait tant. le monde idéal quoi, mais il va vite déchanter. Rejeté par les Sauvages à cause de la couleur de sa peau trop pâle, objet de curiosité par les Civilisés parce qu'il a une mère, John ne sait pas où est sa place...

Il y aurait encore plein choses à vous expliquer, notamment en ce qui concerne l'organisation et le fonctionnement de cette société. Mais ce serait tout vous gâcher alors je n'ai plus qu'à vous conseiller de lire ce bouquin (si ce n'est déjà fait).

Pas de personnage principal mais plutôt des personnages principaux : un Alpha raté, une Alpha parfaite et un Sauvage érudit. On les voit tous les trois évoluer dans une société soit disant utopiste, qui les prive du libre-arbitre en échange d'une vie harmonieuse et heureuse, sans guerres et sans conflits. Pour certains, l'issue était inévitable mais il y a avant cela une prise de conscience à laquelle on est flatté d'assister. On reconnaît en eux des personnalités qui ont réellement existé, comme Lénine, Marx, Darwin ou Napoléon. À travers eux, l'auteur aborde et mélange des sujets divers : l'eugénisme, le totalitarisme, l'organisation du travail (fordisme ?), la surconsommation, l'influence des médias.

Le système de cette société est très bien dépeint : les différentes étapes de la fécondation (on assiste d'ailleurs dès le départ à une visite guidée du Centre), "l'élevage" des enfants, le conditionnement et la propagande, les spécificités des différentes castes, la stabilité sociale, etc. J'aurais aimé avoir davantage de détails sur les loisirs proposés, je n'ai effectivement pas réussi à me représenter les courts de Paume-Escalator par exemple, ou encore le vibromassage par le vide. Mais en dehors de ça, on comprend très bien comment fonctionne la société dans son ensemble.

Côté intrigue, j'y ai relevé quelques longueurs. Mais il faut dire que je ne suis pas en grande forme en ce moment, ça y a certainement joué.

Au même titre que "1984" et "Fahrenheit 451", il me fallait lire un jour ce classique dystopique que quasiment tout le monde a déjà lu autour de moi. Voilà qui est chose faite. Ce roman d'anticipation donne la chair de poule, parce que pas si fictionnel que ça sur certains points (société qui nous pousse à la consommation et influence des médias notamment). Publié dans l'entre-deux-guerres, en 1932, on se rend compte de l'avant-gardisme de ce récit qui fait froid dans le dos malgré l'absence de guerres, de maladies et de religions, le bonheur universel et le côté "bien-pensant" des dirigeants.
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Y-a-t-il un monde idéal, une société idéale ?
Ce livre pose la question de la vie en société, du bonheur, de la sérénité, de la paix, de la liberté, de la folie, de la vie et de la mort, du plaisir et de la souffrance, de la communauté ou de l'individualité, de la consommation, de la différence, de la folie...
Ce monde peut paraître parfait, ou tellement parfait qu'il en est totalement imparfait...
En ce qui me concerne, je trouve cette histoire effrayante !
Un livre intemporel quant aux questions qu'il amène !
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