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EAN : 9782080713131
272 pages
Flammarion (07/03/2007)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Romancier, critique d'art, auteur de poèmes en proses, Huysmans a également donné dans le récit bref. Cette édition lui rend justice en réunissant l'ensemble de ses nouvelles. Celles-ci sont tout sauf des histoires "extraordinaires" : l'auteur se place sur le terrain de la chronique, au ras des menus événements. Ses personnages sont des héros à la triste figure : soldats égaré (Sac au dos), petit fonctionnaire errant dans les gargotes de la rive gauche (A vau-leau) ... >Voir plus
Que lire après Nouvelles : Sac au dos - A vau-l'eau - Un dilemme - La Retraite de Monsieur BougranVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Terrible est la plume d'Huysmans, car elle donne à sourire du pire quand les histoires invitent les larmes. Nul besoin de faire dans la satire pour souligner le ridicule d'une situation, d'une pensée, on le retrouve dans la réalité même. Admirateur de Zola, celui qui mit des mots sur l'humour noir échappe toujours à la tentation du pathétique. le sentiment de l'absurde l'emporte. Sa plume est fine et parfois égrillarde, l'humour grince à toutes les phrases et interroge, toujours, sur la difficulté de trouver sa place dans la vie, d'être vraiment heureux. Les 4 nouvelles rassemblées dans ce recueil sobrement appelé Nouvelles montrent tous le talent de l'auteur d'A rebours. Que raconte-t-il ? Rien, des histoires banales, à propos de personnes quelconques, déjà perdus pour le Futur. Pourtant, on ne s'ennuie pas, et son écriture toute visuelle, étrangement colorée au milieu d'un Paris fort gris n'y est pas étrangère.
(...)

Pour décrire ses oeuvres, Huysmans parle d'une recette qui requiert « une pincée d'humour noir et de comique rêche anglais ». Il impose un style original, drôle à sa façon, au milieu d'une tragédie, des mises en scènes comiques à force d'être lamentables. Tout l'inverse du romantique pourrait-on dire ! Mais, au fond, peut-on s'apitoyer sur des personnages qui souffrent avant toute chose de n'être rien ? Il est certain que 100 ans plus tard, ses Nouvelles continuent de contrarier les chemins ordinaires de notre pensée.
Lien : http://unityeiden.fr.nf/les-..
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Comme auteur de nouvelles, Huysmans n'est pas le plus connu des auteurs français de la fin du XIXème siècle, et c'est pourtant l'un des meilleurs. Ses personnages sont des archétypes, que l'on n'oublie pas : le notaire le Ponsard du "Dilemme", le sous-chef de bureau Bougran, mis à la retraite d'office, l'employé Folantin cherchant le meilleur troquet pour meubler sa solitude ("A vau-l'eau"), le bidasse burlesque de la guerre de 1870 ("Sac au dos"). S'y ajoute la description minutieuse d'un Paris poisseux, celui des petites gens et des employés sans moyens, loin des fastes d'Haussmann ou de Caillebotte. Il y a du Sébastien Mercier, du Courteline, du Marcel Aymé, dans ces courts récits plein de cet humour noir, grinçant ou grotesque qu'une préface éclairante de Daniel Grojnowski caractérise parfaitement. Un régal !

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une série de 4 nouvelles en partie autobiographiques car l ' auteur est resté fonctionnaire au ministerede l intérieur , sa vie durant
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il se fit quelques camarades, quelques amis, puis arriva le moment où les uns quittèrent Paris et où les autres se marièrent ; il n’eut pas le courage de nouer de nouvelles liaisons et, peu à peu, il s’abandonna et vécut seul.
- C’est égal, la solitude est douloureuse, pensait-il maintenant, en remettant, un à un, des bouts de coke sur sa grille, et il songea à ses anciens camarades. Comme le mariage brisait tout ! on s’était tutoyé, on avait vécu la même existence, l’on ne pouvait se passer les uns des autres et c’est à peine si l’on se saluait à présent lorsqu’on se rencontrait. L’ami marié est toujours un peu embarrassé, car c’est lui qui a rompu les relations, puis, il s’imagine aussi qu’on raille la vie qu’il mène et enfin, il est de bonne foi, persuadé qu’il occupe dans le monde un rang plus honorable que celui d’un célibataire.
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Dans ce temps-là, tout était à l’avenant, les nuances, maintenant disparues, existaient. Dans les lettres administratives, l’on écrivait en parlant des pétitionnaires : « Monsieur », pour une personne tenant dans la société un rang honorable, « le sieur » pour un homme de moindre marque, tour à tour le pétitionnaire : «le postulant », « le suppliant », «l’impétrant », « requérant». Le préfet devenait, à un autre membre de phrase, «ce haut fonctionnaire» ; la personne dont le nom motivait la lettre se changeait en «cet individu», en « le prénommé », en « le susnommé» ; parlant d’elle-même l’administration se qualifiait tantôt de « centrale» et tantôt de «supérieure», usait sans mesure des synonymes, ajoutait, pour annoncer l’envoi d’une pièce, des «ci-joints», des « ci-inclus », des « sous ce pli ». Partout s’épandaient les protocoles ; les salutations de fins de lettres variaient à l’infini, se dosaient à de justes poids, parcouraient une gamme qui exigeait, des pianistes de bureau, un doigté rare. Ici, s’adressant au somment des hiérarchies, c’était l’assurance « de la haute considération », puis la considération baissait de plusieurs crans, devenait, pour les gens n’ayant pas rang de ministre, « la plus distinguée, la très distinguée, la distinguée, la parfaite », pour aboutir à la considération sans épithète, à celle qui se niait elle-même, car elle représentait simplement le comble du mépris.
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Pourquoi la religion consolatrice n'est-elle faite que pour les pauvres d'esprit ? Pourquoi l'Eglise a-t-elle voulu ériger en articles de foi les croyances les plus absurdes ? Je ne puis cependant admettre, ni la virginité d'une accouchée, ni la divinité d'un comestible qu'on prépare chez un fabricant de pâtes, se disait-il ; enfin, l'intolérance du clergé le révoltait. Et pourtant le mysticisme pourrait seul panser la plaie qui me tire. - C'est égal, on a tort de démontrer aux fidèles l'inanité de leurs adorations, car ceux-là sont heureux qui acceptent comme une épreuve passagère toutes les traverses, toutes les souffrances, toutes les afflictions de la vie présente.
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Une fois, il s’était cru heureux ; il avait fait la connaissance d’une fillette qui travaillait : celle-là lui avait bien distribué des à peu près de tendresse, mais, du soir au lendemain, sans motifs, elle l’avait lâché, lui laissant un souvenir dont il eut de la peine à se guérir ; il frémissait, se rappelant cette époque de souffrances où il fallait quand même aller à son bureau et quand même marcher.
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A vrai dire, je ne compris pas les motifs qui rendaient nécessaires ces boucheries d’armées. Je n’éprouvais ni le besoin de tuer les autres, ni celui de me faire tuer par eux.
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