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Un livre qui relient une survivante et les morts de ce vaste mouroir qu'a été la Corée du Nord durant la grande famine des années 1994-1998 où l'on a dénombré au moins 1 million de morts et qui a touché en priorité les plus faibles : femmes, enfants, vieillards. Un livre qui nous fait partager le destin errant, fait de pertes successives et douloureuses de ceux qui parviennent à fuir ce régime dictatorial.
La petite Bari est la septième fille d'un couple de coréens du Nord. La déception et la colère du père grandit à chaque naissance comme la peur de la mère et des soeurs plus âgées grandit elle-aussi à chaque accouchement qui ne donne pas le fils tant désiré.
La mère tente de se débarrasser de cette petite dernière avant que le père ne rentre mais comme dans le conte coréen auquel ce roman emprunte son titre l'enfant sera sauvé par le chien de la famille qui guide sa grand-mère partie à sa recherche. C'est elle qui décidera de nommer Bari la petite fille que ses parents laisse sans nom, prénom qui signifie l'abandonnée.
«...ma grand-mère a décidé de m'appeler Bari, l'abandonnée. Mais ce n'est que beaucoup plus tard , après avoir éprouvé mille tourments à travers le vaste monde, que j'ai compris le sens du nom choisi pour moi par mon aïeule.»
La grand-mère aux pouvoirs chamaniques initiera sa petite fille et ne l'abandonnera pas complètement dans les épreuves multiples que traversera cette enfant jusqu'à ce qu'elle devienne femme. Même après la mort de sa grand-mère, Bari demeurera en contact avec elle et le chien qu'elle aimait qui la guide et l'accompagne dans l'au-delà, à travers ses rêves. Et grâce à ses dons, Bari qui s'enfuira de Corée, Bari l'immigrée apaisera les souffrances des vivants et des morts en reliant et réconciliant les uns et les autres.

J'ai omis volontairement de développer l'immigration vers l'ouest de Bari qui donne une autre ampleur à ce livre qui nous interroge aussi sur nous, les occidentaux, mais qui pourrait enlever tout désir de découverte en dévoilant trop.

Belle et marquante lecture que ce livre sans aucune haine comme «Le vieux Jardin» du même auteur que je n'ai pas oublié. On sent que cet homme veut apaiser les blessures, les siennes et celle de tous ceux qui ont profondément souffert et malheureusement souffrent encore.

Car ce n'est pas fini, actuellement la famine sévit toujours et cela ne semble déranger personne. Des cas de cannibalisme sont même signalés (voir article de Metronews en date du 28 janvier 2013). Cela rappelle les tragiques famines des années 20 et 30 provoquées en Russie par Lénine et Staline. Quand cela s'arrêtera-t-il ?

Que Babelio et les éditions Picquier soient remerciés pour m'avoir offert cette lecture que j'hésitais à faire de peur d'être déçue après celle du «Vieux jardin».
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Une légende coréenne raconte l'histoire d'une reine qui, désespérée après la naissance de sa septième fille, décide de l'abandonner à la mort. La petite Bari, ''l'abandonnée'', survit et, plus tard, accepte de venir en aide à ses parents mourants en allant chercher l'élixir de vie qui sauvera leurs âmes.
Une famille nord-coréenne vit le même drame : six filles déjà et une septième qui arrive au monde. Craignant la colère du père, la mère abandonne le bébé dans la forêt. Mais la chienne de la maison la retrouve et la grand-mère la prend sous son aile. Inspirée par la légende, cette chamane reconnue la prénomme Bari. La petite miraculée n'est pourtant pas au bout de ses peines. Car, même si sa famille est plutôt à l'aise, elle ne pourra échapper à la terrible famine des années 90, ni à la répression exercée par le régime nord-coréen. Bari se retrouve seule au monde mais elle a reçu en héritage les dons de voyance de sa grand-mère. Elle peut aussi communiquer avec son chien et se réfugier dans ses rêves. Des dons qui lui permettront de quitter son pays, de survivre en Chine et de traverser l'océan, à 16 ans à peine, au fond d'une cale pour arriver à Londres. Un nouveau monde, une nouvelle vie, de nouvelles épreuves.

Ancrée dans la tradition du chamanisme encore très présent en Corée, l'histoire de Sok-yong Hwang raconte la douleur du peuple nord-coréen. Dans le pays bien sûr où la famine, la peur, la dictature ont brisé bien des familles. Mais aussi à travers l'exil en Chine ou en Europe. Parqués dans des containers à fond de cale, maltraités et violés par les passeurs, les fuyards qui survivent à la traversée doivent encore rembourser le prix de leur passage et souvent les femmes sont livrées à des réseaux de prostitution. Mais malgré la douleur et les épreuves, Bari affronte la vie avec l'innocence de sa jeunesse et la force de ses dons. Capable de se dissocier de son corps, elle trouve dans ses rêves le réconfort et les conseils de sa grand-mère, la fidélité de son chien qui la guide dans les méandres de son inconscient. A Londres, elle découvre l'amitié, la solidarité mais aussi le sort réservé aux clandestins par les autorités. En se rapprochant de la communauté musulmane, Bari apprend d'autres croyances, d'autres traditions mais aussi l'amalgame fait entre musulmans et terroristes après les attentats du 11 septembre.
Princesse Bari se lit comme un conte. Naviguant entre la réalité la plus cruelle et un onirisme très poétique, c'est un roman atypique, une histoire d'errance, d'exil avec une héroïne lumineuse, forte, fragile et humaine. Sok-yong Hwang, s'il aime dans ses romans parler de son pays coupé en deux par la folie des hommes, sait transcender l'histoire nationale pour en faire une fable universelle. Une lecture à la fois tragique et enchanteresse.
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Princesse Bari est une réinterprétation du conte traditionnel coréen du même nom qui est l'histoire d'un couple royal qui se désespère de n'avoir que des filles, il décide alors d'abandonner leur 7ème fille d'où le nom de Bari qui signifie l'abandonnée. Celle-ci reviendra au palais et acceptera d'aider son père mourant et d'aller à travers le monde chercher l'élixir de vie.
Ici, Hwang va dénoncer, à travers le tragique destin de Bari, les conditions désastreuses des réfugiés de Corée ou encore de Chine qui sont partis pour l'Europe et plus précisément l'Angleterre. Les conditions désastreuses de la traversée pour arriver en Angleterre mais aussi les conditions de vie, d'accueil de ces réfugiés sont dépeintes ici avec beaucoup de réalisme et de cruauté.
Hwang dénonce également l'amalgame qui est fait entre le terrorisme et l'ensemble des musulmans.
Ce livre est malheureusement encore aujourd'hui tout à fait d'actualité.
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C'est l'histoire d'une jeune Coréenne du Nord.
La 1ère partie du livre est consacrée à son enfance en Corée, puis en Chine.
Ensuite, vient le moment où elle part clandestinement en Europe et sa vie en Angleterre.
J'ai aimé l'écriture de cet auteur. Ce texte se lit simplement et est très agréable.
En revanche, je suis dérangée par l'histoire en elle-même. Non pas que je souhaitais lire à tout prix une histoire accablante, triste, dure sur les conditions de vie de cette jeune coréenne, mais je suis ressortie de cette lecture avec une impression de vie, d'adaptation facile, sans trop de problèmes...
J'ai eu l'impression de survoler sa vie en Angleterre. Il se passe énormément de chose tout au long de sa vie, et pourtant on ne rentre pas dans les détails, comme s'il s'agissait d'un long résumé.
En revanche, j'ai trouvé très intéressant le mélange de culture, le passage entre l'histoire terre-à-terre et les moments poétiques de son côté chamane.
Ce livre reste poétique et se lit de façon très fluide.
Malgré mon bémol, je recommande fortement cette histoire actuelle.
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Ce livre nous plonge dans les horreurs des grandes famines en Corée du Nord, avec une petite fille qui grandira en survivant miraculeusement à des drames successifs. La famine, l'arrestation et la déchéance du père, de grandes inondations, la famine toujours, l'éclatement de la famille, la vie en forêt seule avec sa soeur et sa grand-mère qui n'y survivront pas, l'exil en Chine, puis l'exil plus loin encore avec un voyage au fond de la cale d'un cargo.
On pourrait presque croire à une biographie, tant de ces drames ont dû être véritablement vécus par des millions de Coréens du Nord. Et on pensera aussi, aux épreuves subies par d'autres millions d'êtres humains contraints à l'exil.
Roman bouleversant, parce qu'il met la lumière sur les horreurs et la violence qui ont eu lieu, et existent encore, dans certains coins de notre planète.
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Bari est une petite fille qui vient au monde en Corée, après six filles. Son père espère désespérément un fils.
La mère est tellement honteuse d'enfanter une septième fille qu'elle tente de l'abandonner dans la forêt. La grand-mère lui sauvera la vie et l'appellera Bari qui signifie l'abandonnée.
Bari hérite des dons de voyance de sa grand-mère qui va lui transmettre les rites chamaniques coréens.
L'enfant va grandir dans une Corée du Nord touchée par les catastrophes naturelles et la famine.
Elle va ensuite se réfugier en Chine et puis à Londres où elle sera masseuse et soulagera les âmes en transmettant les pouvoirs hérités de sa grand-mère.
C'est une très belle histoire mais la traduction enlève la puissance du langage qui devient un peu automatique et linéaire.
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Une septième petite fille nait dans une famille de Corée du Nord. Mais le père attend un fils, la mère affolée, abandonne son enfant dans la campagne.
Le bébé est sauvé par sa grand mère qui la prénomme Bari, signifiant "abandonnée".
Dans les années 1990, la famille fuit le pays et va être dispersée.
Bari, après avoir erré en Chine, va trouver refuge à Londres après un voyage long et pénible fond de cale dans un cargo.
Protégée par l'esprit de sa grand-mère et du chien de son enfance, la clandestine et courageuse Bari sera masseuse.
Grâce à son don de voyance, elle soigne autant les corps que les âmes.
Un joli conte onirique et touchant. Un personnage lumineux et attachant.
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Ce roman ressemble à un conte à l'aspect messianique: dans la légende coréenne, la princesse Bari traverse le monde et ses souffrances pour récupérer l'eau de vie et libérer les âmes des enfers. Comme dans la légende, le personnage principal Bari découvre et traverse le monde. Son personnage nourrira ses capacités de chamane des innombrables souffrances dont elle est spectatrice. Les thèmes abordés sont donc multiples pour faire un tour d'horizon des dérives de notre monde mondialisé : famine, traite d'humains, mafia, travailleurs illégaux, extrémisme religieux, guerres et attentats, torture des prisonniers…. Un des reproches que je ferais à ce livre d'ailleurs est qu'il aborde un peu trop de thèmes forts et émousse notre sensibilité ainsi que la crédibilité de son personnage.

J'ai été touchée par la poésie avec laquelle est décrite la première partie qui relate pourtant la famine en Corée du Nord et par la relation de Bari avec sa grand-mère. Dans la suite du roman, j'ai trouvé que tout allait très vite et que Bari était quand même confronté à un nombre étonnamment élevé de malheurs, ce qui parait un peu artificiel. J'ai beaucoup aimé aussi la description du melting pot londonien, la douceur de Bari et la solidarité qu'elle y a découverte. Ce melting pot permet à l'auteur de montrer que les souffrances touchent de la même façon tous les individus, quelle que soit leur origine. C'est un beau plaidoyer pour la tolérance et le respect, qui permet de s'éloigner des clichés sur l'immigration et de montrer une solidarité extra-communautaire.

Le récit est aussi émaillé de rêves chamaniques, assez extravagants, qui m'ont moins touché mais qui soulignent intelligemment le propos de l'auteur.

En résumé, un livre très intéressant, peu facile à résumer. J'aurais apprécié que l'écriture soit plus poétique et moins cérébrale.
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Une sorte de conte sur fond d'évènements réels. L'auteur nous emmène dans les aventures de Bari, fillette coréenne qui n'a d'autre choix, avec sa famille, que de quitter son pays pour survivre.
Le côté "fantastique" avec les pouvoirs chamaniques de Bari et les tendres rapports qu'elle a avec sa grand-mère apportent une poésie à ce récit.
Entre la dure réalité de la vie en Corée, l'émigration clandestine, le terrorisme, l'auteur ne tombe pas dans le mélodrame et s'en est d'autant plus émouvant.

Il dresse le portrait d'une jeune fille volontaire qui ne fléchit pas face à l'adversité de la vie, qui lutte pour s'en sortir.

Un très très beau roman
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La vie d'une jeune nord-coréenne, de la fin des années 80 au début des années 2000, en Corée du Nord, puis après qu'elle ait quitté le pays.

Nous suivons une famille ordinaire qui voit ses conditions de vie se détériorer suite aux difficultés rencontrées par la Corée du Nord, qui s'ajoutent aux méfaits de la dictature. Beaucoup de problèmes rencontrés par les protagonistes sont extrêmement choquants pour un lecteur occidental (mais si vous regardez autour de vous, vous verrez que les migrants venus en France connaissent ce genre de choses chaque jour), notamment pour ce qui concerne la condition des femmes et des fillettes.

Il y a un aspect fantastique qui était intéressant, un peu trop poussé pour mon goût, mais c'était passionnant et très émouvant.

Très bonne lecture, cet auteur est vraiment une valeur sûre! Je recommande très vivement!

Si vous avez des titres du même genre à me conseiller, n'hésitez pas ;)
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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