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Les douze dernières pièces tome 2 sur 4
EAN : 9782743304874
Imprimerie nationale (10/04/2003)
4.06/5   8 notes
Résumé :
Les douze dernières pièces composées par Ibsen forment un cycle qui a son mouvement et sa cohérence propres. Ibsen l'a conçu tel pour raconter un monde dont les certitudes abusives sont ébranlées et où peuvent s'exprimer les blessures secrètes d'individus révoltés contre l'oppression des apparences. Dans ce monde - qui fait toujours écho au nôtre - la vérité est une catastrophe ; elle naît dans la souffrance individuelle ou le trouble social. Souffrance et trouble q... >Voir plus
Que lire après Les douze dernières pièces, tome 2 : Un ennemi du peuple - Le Canard sauvage - RosmersholmVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Mon avancée dans le théâtre d'Henrik Ibsen se poursuit. Volume II, de ses douze dernières pièces aux Éditions de l'Imprimerie Nationale, collection...le spectateur français.
Qu'à donc à apprendre le spectateur- lecteur français du 21e siècle du théâtre des textes d'Ibsen, auteur norvégien de la fin du 19e siècle ? Beaucoup. Beaucoup de lui même et du monde qui l'entoure. Trois pièces, donc. «  Une ennemi du peuple », « le canard sauvage », « Rosmersholm ».

« Un ennemi du peuple » :
Ibsen avait bien décortiqué le statut du lanceur d'alerte. de celui qui parle, celui qui décide de ne pas se taire. Au nom de tous. Dire stop, dire non. Au nom de tous, cela sous entend , au minimum au nom de la majorité.
Mais de quoi donc est faite cette majorité ? Va t elle suivre va t elle le protéger, va telle combattre à ses côtés ?
Lui, bienfaiteur de l'humanité, devient en quelques heures l'ennemi du peuple. Celui par qui le scandale arrive.
L'ennemi économique, financier, et donc politique. Évidement à la lecteur de cette pièce nous sommes frappés par la lucidité de la mise en garde que nous adresse Ibsen.
Un médecin, employé par des thermes , payé par une municipalité, s'aperçoit que l'eau censée soigner n'est en fait qu'un poison mortel.
Il décide de parler. de dénoncer. Il a les preuves. Il a les solutions.
Mais la majorité se met en émoi. le thermes sont la richesse de la ville, son veau d'or, l'espoir de son développement. Fermer les thermes ? C'est tuer la manne financière. Alors la majorité, n'écoute pas. Elle fait le choix. Chaque parti fait le choix et l'on voit même toutes les coalitions faire preuve de compromission, de bassesse, d'alliances presque contre nature pour s'opposer au dessein de ce fou, de ce dangereux, de cet ennemi du peuple, de ce bienfaiteur. Quel est le bien commun, quel est l'intérêt général ? A qui appartient il ? Sur quelles valeurs reposent ils ? Whistleblower, klokkenluider, ... bien des anges sont ardiens de notre survie .
« Tout n'est pas perdu, parce que les êtres humains, capables de se dégrader à l'extrême, peuvent aussi se surmonter, opter de nouveau pour le bien et se régénérer, au-delà de tous les conditionnements mentaux et sociaux qu'on leur impose. Ils sont capables de se regarder eux-mêmes avec honnêteté, de révéler au grand jour leur propre dégoût, et d'initier de nouveaux chemins vers la vraie liberté » (LS 205), Laudato si', extrait, encyclique du pape François. 2015...

« Rosmersholm »
est peut être celle des trois pièces qui m'a paru la plus étrange. Drame politique et à la fois intime. Drame d'un l'homme épris de liberté, à revers de tout ce qui semblait l'asseoir dans la certitude de ses origines, de sa foi, de ses sentiments amicaux et amoureux, . Combat. Revirement. Nous voilà sur ce chemin du Nord, pays au du bord de mer, du bord de côte.. Ce bord, cette limite qui donne le vertige, comme le parapet d'un pont. Pays où le galop des chevaux blancs annonce l'arrivée des âmes errantes. Une atmosphère étrange règne dans ce manoir. La vérité d'être soi même, de soi même, par soi même… Jusqu'où ? Quelle limite, quelle frontière faut il vaincre, quel pont doit on traverser, quelle rive ne sera t elle jamais atteinte  ?
Quels sont les mains, les mots, les absences qui vous retiennent ou vous entraînent ?
La vérité peut elle être le symbole de la pureté, de la folie, de l'innocence, ou est elle l'écuyère des chevaux blancs ?...

« Le canard Sauvage »
Vérité. Vérité encore. C'est une quête, une interrogation persistante chez Ibsen.
Combattre l'hypocrisie, le mensonge, mais à quel prix ? Où l'homme met il son honneur ? L'amour peut il résister à l'abnégation ? C'est sous les traits, dans le regard faiblissant d'une enfant qu'Ibsen a choisi d'inscrire ce point d'interrogation. Et c'est sous les traits d'un ami qui voulait se faire redresseur de torts, qu'Ibsen a inscrit le mal.
Le mal a toujours bonne conscience.
Même dans les actes qui se veulent croire les plus nobles se cachent parfois la main du diable.
Tout dire, tout bouleverser, tout détruire, pour le bien que l'on dit « de l'autre », et que l'on tricote inconsciemment pour soi même.
A chacun de faire le choix de dire sa vérité, ou de la taire. Doit on à coup sur faire justice de l'autre est ce pour l'autre, est ce pour soi ?
La pièce la plus dramatique que j'ai pu lire d'Ibsen jusqu'à maintenant.
Et qui laisse devant les yeux le goût amer de l'injustice qui vient frapper en plein coeur l'innocence.
Ce canard sauvage, qui blessé, s'accroche aux herbiers du fond et décide de ne plus jamais remonter. Mort ou Vif . Il fait le choix. Ce don, Vif : se vouloir vivre en se voulant être aimé sans blessure. Doit on reconnaître la vérité au risque de se connaître soi même et perdre les autres ?


Plaisir donc renouvelé à la lecture de ces trois nouvelles pièces. Je suis à mi chemin. Je progresse vers le Nord.

Astrid Shriqui Garain
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"Un ennemi du peuple" raconte le combat d'un homme, d'un médecin, Stockmann. Il est décidé à dévoiler la vérité, lui qui travaille pour les Thermes, si importants dans la croissance et la prospérité de la ville. C'est en fait la tannerie de la localité qui pollue par le rejet de ses eaux usées, au point de mettre en danger la santé des curistes. Sûr d'être entendu, il fait part de sa découverte. Mais la vérité n'est pas toujours bonne à dire. Si deux journalistes voient là un scoop juteux, le maire de la ville refuse de voir lui échapper son mandat politique et la manne financière des Thermes pour la ville. Et, comme si cela ne suffisait pas, le beau-père de Stockmann, un homme rusé, possède les tanneries.

Sa découverte et sa divulgation vont servir de révélateur en posant la question de la vérité : peut-on encore être vrai et sincère dans une société régie par l'argent et l'économie ? Stockmann, lui, pense qu'il y a des vérités qui méritent qu'on se batte pour elles. Mais de sauveur, il va devenir l'homme à abattre.

Il est étonnant de voir comment une pièce de 1883 peut être d'une insolente modernité. Dans une société où l'information est reine et où l'on sait quasiment en temps réel ce qui se passe au bout du monde, que faisons-nous pour changer ce qui doit l'être ? Pour réagir à ce qui nous met en danger ?

Cette pièce véhicule des vérités essentielles et internationales. Tout qui la lit (ou la voit) n'importe où dans le monde, ne peut que reconnaitre une situation vécue dans son pays, son environnement. de plus, ce combat d'un homme seul face à la société, qui subit des pressions, perd ses appuis ou son statut social est toujours au coeur de notre actualité. Au sein de la démocratie, cette tragédie absolue pose la question du choix entre divers intérêts, lorsque ceux-ci sont contradictoires.

Dénonçant les échecs d'une société embourgeoisée et le combat d'un homme seul contre tous, Ibsen nous offre des personnages à la psychologie fouillée, riches et passionnants. Toutefois, il ne prend pas clairement position et laisse planer un doute sur la condition humaine.

Apothicaire, Henrik Ibsen (1828-1906) quitte le laboratoire où il s'ennuie et se met à écrire des drames (« Catilina », « le Tertre du guerrier »). Après Copenhague et Oslo, il part en Europe où il trouve matière à de nouvelles pièces. Il développe de nouveaux grands thèmes comme celui de la défense de l'individualisme et écrit des drames contemporains où il décrit les tares de la société bourgeoise. Il est aussi l'auteur de « Peer Gynt » en 1866.

Lien : http://argali.eklablog.fr/un..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
LE DOCTEUR STOCKMANN : J'ai à vous parler de la grande découverte que j'ai faite ces jours-ci. Ce que j'ai découvert, c'est que toutes les sources morales de notre existence sont empoisonnées, que toutes notre société bourgeoise repose sur le sol pestilentiel du mensonge.

UN ENNEMI DU PEUPLE, Acte IV.
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«  Eh bien mes chers concitoyens je ne parlerai plus des notables. Si à la suite de ce que je viens de dire on s'imagine que je veux la peau de ces messieurs, on se trompe, on se trompe lourdement car je suis persuadé que tous ces combattant d'arrière-garde ,tous ces vieux survivants d'un monde dont l'esprit s'éteint, sauront très bien se charger eux-mêmes de hâter leur propre disparition. Ils n'ont pas besoin de médecin pour les aider à mourir de leur belle mort d'ailleurs ce n'est pas eux le plus grand danger de notre société, ce n'est pas eux les plus acharnés a empoisonner les sources vitale de l'esprit et a contaminer le sol sous nos pieds. Ce n'est pas eux les pires ennemis de la vérité et de la Liberté.
- Qui alors qui, des noms !
- Je vous le dirai vous pouvez y compter. C'est ça la grande découverte que j'ai fait hier le pire ennemi de la vérité et de la liberté c'est la majorité compacte, la maudite majorité compacte et libérale, s'est-elle. Maintenant vous le savez. »
L'ennemi du peuple, extrait .
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La société est comme un navire ; tout le monde doit contribuer à la direction du gouvernail.
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« Le fait et voyez-vous que l'homme le plus fort du monde et celui qui est le plus seul. »L'ennemi du peuple, extrait .
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« -Vraiment Katerine, tu es drôle. Dois-je me laisser abattre par l'opinion publique, la majorité compacte et des saletés pareilles ? Merci beaucoup . Ce que je veux c'est tout simple. Tout ce que je veux c'est leur faire entrer dans leur tête de lard que les libéraux sont les pires ennemis des hommes libres, que les programmes des partis tordent le cou à la vérité jeune et viable que l' opportunisme met met la morale et la justice sans dessus-dessous pour rendre la vie invivable. »  L'ennemi du peuple, extrait .
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