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EAN : SIE98708_6948
Le Livre de Poche (30/11/-1)
4.04/5   26 notes
Résumé :
Emprunt, mensonge, fausse signature, tout ce que Tarvald Helmet réprouve, sa femme Nora l'a fait en cachette pour qu'il puisse se soigner. Elle a presque fini de rembourser sa dette quand Torvald, nommé directeur, décide de renvoyer le commis Krogstad en raison de son passé.
Or c'est Krogstad le créancier de Nora. Il menace les Helmer d'un scandale. Au mépris de ses principes, Torvald s'apprête à céder devant le chantage en maudissant Nora. Le vrai drame comm... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Regroupées dans un même livre, ces deux pièces d'Ibsen ont marqué le franchissement d'une censure que la plupart des autres dramaturges de l'époque n'avaient pas osé surmonter.
Dans Maison de poupée, malgré l'ironie qui teinte les propos du mari tout-puissant Helmer, rien ne laisse présager du dénouement. Alors que le lecteur s'attend à une résolution classique de l'action –les problèmes sociaux et financiers des deux époux semblant avoir trouvé une solution-, l'épouse Nora, petit oiseau chanteur, sort de la léthargie qui a été caractéristique de toute son existence pour remettre en cause son couple, son rôle de femme, de fille et de mère, et le but qu'elle veut donner à sa vie. Elle refuse de rester à sa place, comme on le lui a toujours ordonné, et la réaction du public et des acteurs, face à ce dénouement qui peut sembler plutôt classique aujourd'hui, montre bien que le propos était très novateur à l'époque.
En réponse à cette pièce, et en manière de contre-exemple cruel, Ibsen a ensuite écrit Les Revenants. Dans cette pièce, contrairement à Nora, Madame Alving, malgré les doutes qu'elle avait autrefois émis quant à sa qualité de mère et d'épouse, n'a jamais cherché à s'éloigner des sentiers battus. Les conséquences, qui nous sont révélées peu à peu dans la pièce, s'avèreront être désastreuses. D'une manière moins éloquente mais tout aussi cruelle, Ibsen renforce une nouvelle fois son propos.

« Vous ne m'avez jamais aimée. Il vous a semblé amusant d'être en adoration devant moi, voilà tout. […] quand j'étais chez papa, il m'exposait ses idées et je les partageais. Si j'en avais d'autres, je les cachais. Il n'aurait pas aimé cela. Il m'appelait sa petite poupée et jouait avec moi comme je jouais avec mes poupées. Puis, je suis venue chez toi… »

Bien sûr, je salue Ibsen pour son audace ainsi que pour son courage. Braver la censure pour essayer d'ouvrir les yeux à des personnes qui n'en ont pas forcément envie représente un acte très charitable et qui mérite qu'on se souvienne de lui.
Pour autant, si dans le fond j'apprécie Ibsen, dans la forme, il m'ennuie profondément. Je n'apprécie pas la manière dont s'expriment ses personnages, leurs phrases monotones et sans vie, leurs réactions brusques et changeantes, qui témoignent beaucoup trop de l'illusion théâtrale. Mais ce serait peut-être trop demander à Ibsen d'exceller à la fois dans le fond et dans la forme. Avoir réussi à révolutionner le propos théâtral et les idées d'un siècle est déjà un grand oeuvre. le reste n'est qu'une question de goût…
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Peu d'oeuvres théâtrales ont eu un tel impact au plan mondial sur les normes et les conditions sociales. Ibsen a construit avec le personnage de Nora un rôle d'une épaisseur universelle. Et avec ce personnage, le dramaturge a su donner une vitalité nouvelle à l'art théâtral, en introduisant dans le drame bourgeois européen une profondeur éthique inédite, une richesse psychologique et une dimension humaine comparable à celles de Shakespeare. Lorsque Nora paraît, toute la société masculine, femmes comprises, est ébranlée. Elle doit avaler sa cravate, son jabot ou sa lavallière. En douceur, mais sans appel. le drame privé prend valeur universelle.
Nora vit depuis douze ans, frivole, insouciante et dépensière dans une maison de poupée, et devinez quel cadeau attendent ses filles chéries pour Noël? A Doll's House, what else? En toute innocence et en toute impunité. Une oeuvre créée une vingtaine d'années avant l'illustre "Cyrano de Bergerac".
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Alors que tout semble enfin s'arranger pour le couple Helmet, Tarvald ayant un obtenu un poste qui lui apportera la stabilité financière tant attendu, sa femme Nora a presque fini de rembourser les dettes qu'elle a contractées pour soigner son mari sans qu'il ne le sache quand on se met à lui faire du chantage.

Je connaissais de nom cette pièce de théâtre, mais je n'avais jamais eu l'occasion de la lire. Je l'ai finalement écoutée en livre audio et si le théâtre lu peut être un peu perturbant (forcément les didascalies et les noms des personnages sont lus à voix haute également), on s'y habitue vite et c'est forcément un texte fait pour l'oral.
C'était une pièce plutôt agréable à écouter et si je ne suis pas un aficionado du théâtre, j'ai été contente de la découvrir et de savoir de quoi elle parlait !
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Helmer: Ah ! c'est révoltant ! Ainsi tu trahirais les devoirs les plus sacrés !
Nora: Que considères-tu comme mes devoirs les plus sacrés ?
Helmer: Ai-je besoin de te le dire ? Ce sont tes devoirs envers ton mari et tes enfants.
Nora: J'en ai d'autres tout aussi sacrés.
Helmer: Tu n'en as pas. Quels seraient ces devoirs ?
Nora: Mes devoirs envers moi-même.
Helmer: Avant, tu es épouse et mère.
Nora: Je ne crois plus à cela. Je crois qu'avant tout je suis un être humain, au même titre que toi... ou au moins que je dois essayer de le devenir.

(Maison de Poupée)
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LE PASTEUR, pétrifié.

Tout cela dans cette maison! dans cette maison!

MADAME ALVING

J'ai supporté bien des choses dans cette maison. Pour l'y retenir les soirs et les nuits, J'ai dû me faire la camarade de ses orgies secrètes, là-haut, dans sa chambre. J'ai dû m'attabler avec lui en tête à tête, trinquer et boire avec lui, écouter ses insanités; j'ai dû lutter corps à corps avec lui pour le mettre au lit.
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Madame Alving :
[...] Mais je suis près de croire, pasteur, que nous sommes tous des revenants. Ce n'est pas seulement le sang de notre père et mère qui coule en nous, c'est encore une espèce d'idée détruite, une sorte de croyance morte, et tout ce qui s'ensuit. Cela ne vit pas, mais ce n'en est pas moins là, au fond de nous-mêmes, et jamais nous ne parvenons à nous en délivrer. Que je prenne un journal et me mette à le lire : je vois des fantômes surgir entre les lignes. Il me semble, à moi, que le pays est peuplé de revenants, qu'il y en a autant que de grains de sable dans la mer. Et puis, tous, tant que nous sommes, nous avons une si misérable peur de la lumière !

(Les Revenants)
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NORA : […] tu ne parles pas comme l’homme qu’il me serait possible de suivre. Une fois rassuré, non sur le danger qui me menaçait, mais sur celui que tu courais toi-même…tu as tout oublié. Je suis redevenue ton petit oiseau chanteur, ta poupée que tu étais tout prêt à porter dans tes bras comme avant, avec d’autant plus de précautions que tu l’avais reconnue plus fragile. (Se levant.) Ecoute, Torvald : en ce moment-là, il me parut que j’avais vécu huit années dans cette maison avec un étranger et que j’avais eu trois enfants… Ah ! je ne puis seulement pas y penser ! J’ai envie de me déchirer moi-même en mille morceaux.
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HELMER : […] Il s’agit d’étouffer l’affaire à tout prix. Et, en ce qui concerne notre intérieur, rien ne doit sembler changé entre nous. Il ne s’agit bien entendu, que des apparences. Tu continueras donc à demeurer ici : cela va sans dire. Mais il te sera interdit d’élever les enfants… je n’ose pas te les confier. Ah ! devoir parler ainsi à celle que j’ai tant aimée et qui encore… ! Allons, tout cela est passé, il le faut. Dorénavant, il ne s’agit plus de bonheur. Mais uniquement de sauver des restes, des débris, des apparences…
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« Une maison de poupée », Henrik Ibsen, c'est à lire en poche chez Folio.
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