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Citations sur Une maison de poupée (86)

HELMER : Oh ! c'est révoltant ! Tu peux donc manquer à tes devoirs les plus sacrés.
NORA : Que considères-tu comme mes devoirs les plus sacrés ?
HELMER : Ai-je besoin de te le dire ? Est-ce que ce ne sont pas tes devoirs envers ton mari et tes enfants ?
NORA : J'ai d'autres devoirs tout aussi sacrés.
HELMER : Mais non ! De quels devoirs pourrait-il s'agir ?
NORA : Mes devoirs envers moi-même.
HELMER : Tu es avant tout une épouse et une mère.
NORA : Je ne crois plus à cela. Je crois que je suis avant tout un être humain, au même titre que toi... ou que je dois en tout cas essayer de le devenir. Je sais bien que la plupart des gens sont d'accord avec toi, Torvald, qu'on trouve ce genre de choses dans les livres. Mais je ne peux plus me contenter de ce que disent la plupart des gens et de ce qui est écrit dans les livres. Je dois réfléchir à ces choses-là par moi-même pour essayer d'y voir plus clair.
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HELMER : Nora... que signifie tout cela ? Cet air figé...
NORA : Assieds-toi. Ce sera long. J'ai à m'entretenir de beaucoup de choses avec toi.
HELMER : Tu me fais peur, Nora. Et je ne te comprends pas.
NORA : En effet, c'est bien cela : tu ne me comprends pas. Et je ne t'ai jamais compris non plus... jusqu'à ce soir. Non, ne m'interromps pas. Écoute simplement ce que je te dis... Nous allons mettre les choses au point, Torvald.
HELMER : Que veux-tu dire par là ?
[...]
NORA : Cela fait huit ans que nous sommes mariés. Est-ce que tu ne te rends pas compte que c'est la première fois que nous parlons sérieusement ensemble, toi et moi, en tant que mari et femme ?
HELMER : Sérieusement... mais qu'est-ce que cela veut dire ?
NORA : Pendant dix ans... et même plus... dès le moment où nous nous sommes rencontrés pour la première fois, nous n'avons jamais échangé une seule parole sérieuse concernant des sujets sérieux.
HELMER : Fallait-il que je passe mon temps à te tenir au courant de soucis que, de toute façon, tu ne pouvais pas m'aider à porter ?
NORA : Je ne parle pas de soucis. Je veux dire que nous n'avons jamais pris le temps de chercher sérieusement ensemble à approfondir une question.
HELMER : Mais voyons, ma chère Nora, est-ce que cela aurait été des choses pour toi ?
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HELMER : Oh ! si tu savais, j'ai eu suffisamment l'occasion de m'en rendre compte comme avocat. Presque tous ceux qui ont mené de bonne heure une existence dépravée ont eu une mère qui mentait.
NORA : Pourquoi justement... les mères ?
HELMER : Cela vient la plupart du temps des mères ; mais l'influence des pères va aussi dans le même sens, bien sûr.
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NORA : Je viens d'apprendre que les lois ne sont pas ce que je croyais. Mais je n'arrive pas à me persuader que ces lois-là puissent être justes. Un femme n'aurait donc pas le droit de ménager son vieux père mourant, ni de sauver la vie à son mari ! Je ne crois pas à ce genre de choses.
HELMER : Tu parles comme une enfant. Tu ne comprends pas la société dans laquelle tu vis.
NORA : Non, c'est bien vrai. Mais maintenant, je veux examiner tout cela. Il faut que je sache qui de nous deux a raison : la société ou moi.
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HELMER : N'as-tu pas un guide infaillible pour ces questions ? N'as-tu pas la religion ?
NORA : Hélas ! Torvald, je ne sais pas au juste ce que c'est que la religion.
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NORA : Lorsque j'habitais à la maison, avec papa, il m'exposait toutes ses idées, et j'avais les mêmes idées que lui. Et si j'en avais d'autres, je les gardais pour moi, parce qu'il n'aurait pas aimé cela. Il m'appelait sa petite poupée, et il jouait avec moi comme je jouais avec mes poupées. Et puis je suis entrée dans ta maison...
HELMER : En voilà une expression pour parler de notre mariage !
NORA : Je veux dire que j'ai quitté les mains de papa pour passer dans les tiennes. Tu as tout arrangé selon ton goût, et j'ai eu le même goût que toi, à moins que j'aie seulement fait semblant, je ne sais pas exactement... Je crois qu'il y avait des deux, tantôt l'un, tantôt l'autre. Quand je réfléchis maintenant à tout cela, je trouve que j'ai vécu ici comme une pauvresse... au jour le jour. Ma vie a consisté à minauder devant toi. Mais c'est bien ce que tu voulais. Toi et papa, vous portez une lourde responsabilité à mon égard. C'est votre faute s'il n'est rien sorti de moi.
HELMER : Nora, comme tu es injuste et ingrate ! N'es-tu pas été heureuse ici ?
NORA : Non, je ne l'ai jamais été. Je croyais l'être, mais je ne l'ai jamais été.
HELMER : Comment, tu n'as pas été heureuse ?
NORA : Non, je n'ai été que gaie. Et tu as toujours été très gentil avec moi. Mais notre foyer n'a pas été autre chose qu'une salle de jeux. Ici, chez toi, j'ai été femme-poupée, comme j'étais la petite poupée de papa, quand j'habitais chez lui. Et les enfants, à leur tour, ont été des poupées pour moi. Je trouvais cela amusant quand tu me prenais et que tu jouais avec moi, de même qu'ils trouvaient cela amusant quand je les prenais et que je jouais avec eux. Voilà ce qu'a été notre mariage, Torvald.
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NORA : Qu'y a-t-il d'étrange ? Je ne sais pas...
KROGSTAD : Ce qui est étrange, madame, c'est que votre père a signé cette reconnaissance de dette trois jours après sa mort.
NORA : Comment ? Je ne comprends pas...
KROGSTAD : Votre père est mort le 29 septembre. Mais regardez donc. Votre père a daté sa signature du 2 octobre. N'est-ce pas étrange, madame ?
NORA : (elle se tait).
KROGSTAD : Pouvez-vous m'expliquer cela ?
NORA : (elle continue à se taire).
KROGSTAD : Il y a un autre détail qui est frappant : c'est que les mots " 2 octobre " et l'année ne sont pas de la main de votre père, mais d'une main que je crois connaître. Enfin, cela peut s'expliquer ; votre père peut avoir oublier de dater sa signature, et une tierce personne peut avoir mis une date approximative, avant d'avoir appris la nouvelle de sa mort. Il n'y a rien de mal à cela. Ce qui compte, c'est la signature elle-même. Et elle est authentique, n'est-ce pas, Madame Helmer ? C'est bien votre père qui a inscrit lui-même son nom ici ?
NORA : Non, ce n'est pas lui. C'est moi qui ai écrit le nom de papa.
KROGSTAD : Écoutez, madame... savez-vous que vous venez de faire un aveu dangereux ?
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NORA. - J'ai encore d'autres revenus. L'hiver dernier, j'ai eu de la chance de trouver beaucoup de travaux de copie. Alors, je m'enfermais et j'écrivais bien avant das la nuit. Oh ! souvent j'étais fatigué, fatiguée ! Pourtant, c'était bien amusant de travailler pour gagner de l'argent. Il me semblait presque que j'étais un homme.
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RANK : Je ne sais pas si, dans votre région, il y a aussi de ces gens avides de dépister de la pourriture morale. Dès qu'ils ont trouvé un cas intéressant, ils le mettent alors en observation en lui procurant une bonne place ou une autre. Et les gens bien portants n'ont qu'à attendre gentiment derrière la porte.
MADAME LINDE : Ce sont tout de même bien les malades qui ont le plus besoin qu'on s'occupe d'eux.
RANK : Nous y voilà, encore une fois. C'est parce qu'on voit les choses de cette manière que la société est devenue un hôpital.
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La loi ne s'enquiert pas des intentions.
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