Les thrillers américains sont, le plus souvent, très codifiés : 350 pages peu ou prou, des chapitres courts, un culture du rebondissement parfois à outrance, un flic ou un journaliste désoeuvré qui enquête.
"
La femme au portrait" sort donc clairement du lot : 600 pages dans son éditions de poche, de longs chapitres (10 à 25 pages), une histoire construite sur autre chose que les seuls rebondissements (qui sont présents, mais parsemés à bon escient), une histoire vue par les yeux d'une photographe reconnue.
Rien que pour ces caractéristiques, ce roman mérite d'être mis en avant.
Et comment en plus, il est bon, très bon, il est dommage qu'il ne soit pas plus connu.
Greg Iles oeuvre dans le thriller psychologique, où le coté psychologique prend sa vraie dimension, avec des personnages et des tableaux fouillés et profonds.
Un peu à la manière des écrits de
Thomas Harris (les scènes d'horreur en moins), il distille une histoire passionnante sur fond d'enquête du FBI et de tueur en série.
Un tueur franchement original, et un pitch qui accroche immédiatement (lisez le résumé, qui parle de lui même).
L'écrivain a donné de l'ampleur à son récit, sans jamais le faire tomber dans l'ennui, avec une écriture à la première personne d'excellente facture et une histoire qui progresse de manière admirable.
Ecrit en 2001, le bouquin n'a pas pris une ride (si ce n'est la description de la Nouvelle Orleans qui a changé de visage depuis...).
Un thriller remarquable et profondément touchant.