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EAN : 9782283028018
208 pages
Buchet-Chastel (04/09/2014)
3.18/5   14 notes
Résumé :
Une mère assiste au procès où son fils unique comparaît comme accusé. Il a vingt-trois ans ; il va être condamné à treize ans de prison ferme, pour meurtre.

Pourtant, de sa vie, il n’a jamais rien fait de mal. Il a toujours été ’un bon petit’. Elle le sait, elle qui a vécu avec lui toutes ces années. Elle qui a été seule avec lui, et qui lui a tout donné. Ecrasée par la douleur, la mère essaie de faire face à cette solitude nouvelle et à cette nuit, d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Tout d'abord, un immense merci à Babelio pour la superbe opération qu'est la Masse critique, ainsi qu'aux éditeurs participants ! Quel plaisir de pouvoir, grâce à cela, découvrir de nouveaux ouvrages et de nouveaux auteurs : )

Pour ce qui est de "La nuit commencera", je dois dire que le sujet est intéressant et m'a tout de suite attirée. Bien sûr, difficile pour moi de ne pas penser immédiatement à l'incroyable "Il faut qu'on parle de Kévin", mais finalement, à part le thème, la comparaison s'arrêtera là : dans "La nuit commencera", on se situe après le crime, après les événements, juste après le procès lui-même.

Et c'est peut-être justement le fait que l'auteur ait choisi de démarrer son récit à cet instant précis de la vie de cette mère qui donne ce style si particulier au livre. Car, si dans le fond, tout y est : un sujet intéressant, une analyse plus que pertinente de la psychologie des personnages, une plongée réaliste et sans pathos excessif du milieu judiciaire, le fond, lui, m'a laissé une impression plus mitigée. J'ai eu un peu de mal à me sentir vraiment touchée, à rentrer dans ce récit pourtant accessible et sans fausse note apparente. En fait, la syntaxe, la ponctuation même (c'est bien la première fois que je m'attarde réellement sur la ponctuation d'un texte !) donnent une impression d'hébétude, de spirale qui tourne sans fin... Et je n'arrive pas à déterminer si c'est là une vraie réussite de la part de l'auteur, qui accentue par ce biais le sentiment de déréalisation dans lequel se trouve son héroïne ; ou bien si au contraire son écriture apparaît ici un peu maladroite et empêche d'entrer pleinement dans l'histoire.

J'aurais quand même tendance à pencher pour la première solution, car la courte scène où cette mère éprouve pour la première fois un sentiment qu'elle n'a jusqu'alors jamais même effleuré (la colère), le style se fait soudainement plus vif, plus emporté, plus enlevé... Tout comme le final qui laisse presque à bout de souffle (même s'il s'agit finalement d'une simple scène du quotidien judiciaire). Mais comme je n'ai été finalement transportée que par ces deux passages, je ne peux que ressortir de ce livre avec une impression mitigée. Parce qu'objectivement, il est réussi, sincèrement : tout sonne juste, tout est subtil, pertinent, sensible. Mais pour ma part, j'ai besoin d'être remuée par un livre, j'aime ne pas en sortir complètement indemne... et cela n'a malheureusement pas été le cas pour moi ici.

Mais cela reste une découverte intéressante malgré tout : )
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Très beau roman intense. Dès le début, le lecteur est happé dans l'atmosphère brutale de cette femme qui subit la douleur, le désarroi et l'insurmontable poids de ce fils assassin. de la tristesse au déni, de la culpabilité à la colère, tous les sentiments sont abordés dans un univers sombre ponctué de détails judiciaires, d'objets et de mots qui prennent tout leur sens dans ce huis-clos.
J'aime le paradoxe entre cette mère courage qui voit en son fils un être à protéger, à aimer sans condition et l'oeil extérieur du monde judiciaire, médiatique qui gardent l'image d'un assassin.
Seul bémol, l'utilisation répétée de mots ou phrasés qui alourdit parfois et casse le rythme de lecture.
Même avec peu de dialogues, ce livre émeut, prend aux tripes tant l'émotion et une certaine pudeur accompagnent le lecteur du début à la fin.
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Belle étude de caractère et de comportement d'une mère dont le fils de 23 ans vient d'être condamné à treize ans de prison pour meurtre.
La honte, la solitude, la peur du regard des autres et puis le remord car pour elle cet enfant était "un bon petit".
C'est un enfant abandonné par son père qui n'a connu que l'amour de sa mère, dans la cité où il a grandi.
Au fil des jours, la mère tente de comprendre les raisons qui ont amené son fils à devenir un assassin.
De fil en aiguille, elle se culpabilise et se rend responsable de cet acte jusqu'à contraindre la greffière du tribunal de demander au juge de la recevoir pour lui expliquer son raisonnement: c'est les mères qui sont coupables et qui devraient être poursuivies.
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La nuit commencera….c'est par cette phrase que ce clôt cet ouvrage…la dernière phrase que lit le lecteur avant de refermer ce livre…la chape de plomb qui s'abat sur cette mère après le prononcé du délibéré de la cour d'Assises qui scelle le destin de son jeune fils…

Ce petit livre raconte avec les yeux de la mère de l'accusé ce procès d'Assises et pose les questions qui la hantent : qui sont les réels responsables de ce naufrage ?

Le récit n'est pas linéaire, assez lourd et laisse peu de place aux dialogues.

L'idée était très bonne, mais je ne me suis pas laissée emportée : je n'ai ressenti aucune empathie pour cette femme et encore moins quand elle passe la porte du cabinet du juge d'instruction. Dommage…
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LA NUIT COMMENCERA est un petit livre très fort, très poignant, très intense.

Il raconte cette mère qui sort d'un procès d'assises et qui vient d'entendre son fils de 23 ans se faire condamner à 13 ans de prison. Il décrit son épuisement tant physique que psychique, résultat de tous les sentiments qui se sont disputés en elle depuis le début de l'affaire.

L'incrédulité face à l'acte de violence de son fils, puis l'incompréhension, puis la culpabilité. L'isolement, les regards des voisins, de sa patronne, des clientes du magasin où elle est vendeuse, la honte qu'ils provoquent.

Et le procès, pendant plusieurs jours, la solennité de l'audience, ses codes étranges, et enfin le couperet de la condamnation.

D'abord ressasser ces jours d'audience, ce qu'il aurait fallu dire, ce qu'il aurait fallu taire, ce qu'on n'a pas bien fait. Cette impuissance à faire son devoir de mère et à défendre son fils.

Ensuite, devoir rester seule avec sa souffrance. Faire un décompte, déjà un jour après le verdict, pour espérer que peu à peu elle s'apaise. Et en attendant, être ravagée de douleur au point de se dire qu'on aurait préféré son fils mort que meurtrier, et s'en vouloir de l'avoir pensé.

Et enfin se révolter. Lancer un "pourquoi?" plein de rage en regardant la photo de son fils enfant et toutes les promesses d'avenir que le cliché contenait. Laisser la colère, la frustration et l'injustice prendre la place, pour ne plus pleurer et être anéantie, puiser de la force dans sa colère. Cette force qui lui donne le courage (la folie?) d'aller arracher un entretien avec le Juge d'instruction, parce qu'il est essentiel de lui dire que les fils sont innocents, que ce sont les mères les coupables, comme elle l'a entendu au procès. Dire que si elle avait fait différemment, si elle avait offert une autre vie à son enfant, que c'est à cause de ce qu'elle n'a pas pu ou su lui donner... Vouloir prendre sa part du crime, et si c'était possible la place de son fils en prison.

Thierry ILLOUZ décrit formidablement les états d'âme de cette mère. Et pour cause puisqu'il est lui-même avocat, et qu'il a dû en cotoyer plusieurs, de ces familles sur qui s'abat subitement le drame et dont les membres viennent se succéder à la barre de la Cour d'assises.

Je ne résiste pas à l'envie de recopier ici les sentiments de la mère lorsqu'elle entend la plaidoirie de l'avocat de son fils, si bel hommage à cette profession : "Il poursuit et ce qu'il dit la remue, la bouleverse, il lui semble qu'elle attendait depuis des années qu'on parle comme cela d'elle, de lui, de leur vie. Ce n'est pas aujourd'hui; c'est trop tard aujourd'hui; il aurait fallu qu'un avocat parle pour eux avant tout cela, avant le crime (...). "

J'ai été très sensible au désespoir farouche de cette mère, formidablement livré par l'auteur.

Lien : http://cousineslectures.cana..
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critiques presse (2)
Actualitte
12 novembre 2014
A la fois sensible et très sobre, le texte ne sombre jamais dans l'excès de pathos mais, d'une tonalité juste et réaliste, parfois brutale, presque clinique, il ébranle le lecteur.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Lexpress
14 octobre 2014
Thierry Illouz, avocat et homme de théâtre, est ici à son affaire. Et l'on s'imagine, juré, réclamant la liberté.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
L’idée lui était venue au moment de sortir, alors qu’elle tournait la clef dans la serrure de chez elle, elle avait rouvert, était rentrée, était allée jusqu’à la commode mettre un peu de parfum, et avait repris son chemin ; Une fois assise au parloir, on l’a fait attendre. Et l’odeur est venue lui enserrer la gorge, la prendre et l’étouffer. L’odeur avait des mains qui lui tenaient le cou, bâillonnaient sa bouche, lui mettaient sous le nez un parfum insupportable. Elle n’en avait parlé à personne mais cette odeur était devenue pour toujours l’odeur de la prison. - p. 122
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Être mère, ne pas hésiter une seconde, bousculer les tortures du juste er de l'injuste, les frontières de ces définitions, effacer le monde pour son enfant, laver la route du monde qui voudrait qui voudrait pour n'importe quelle raison s' en prendre à lui, comprendre chaque ges5 venant de lui, en tout cas se débarrasser de tout ce qui pourrait empêcher de le comprendre, de le pardonner.
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Madame Bignon se rapproche encore et puis se jette, on a l'impression à ce moment qu'elle se jette littéralement à l'eau, avec une apparence d'audace, peut-être même de courage. Elle parle à voix basse, et cette attention, on doit la prendre comme une délicatesse, même si le magasin est vide, elle parle à voix basse et tout en le faisant elle manifeste qu'elle parle à voix basse, son corps tout entier semble animé de cette intention, sa façon de se plier, d'avancer la tête, d'articuler, elle veut tout à la fois parler et signifier une sorte de connivence, une intelligence du rapport. C'est cela, elle cherche à démontrer l'intelligence de son approche, à la fois discrète et curieuse, elle semble s'allumer, se découper. Elle devient intéressante, elle devient un événement. En se penchant, elle approche son visage, et c'est comme si les traits se modifiaient, grossissaient, comme si sa peau devenait moins lisse et qu'on percevait la texture d'un fond de teint épais, pâteux, qui de loin faisait illusion mais de près devient une sorte de revêtement laiteux et farineux.
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Videos de Thierry Illouz (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Thierry Illouz
- "Même les monstres", Thierry Illouz, l'Iconoclaste. https://www.librest.com/tous-les-livres/meme-les-monstres-9782378800260.html
Jeudi 27 septembre 2018 à 20H Rencontre avec Thierry Illouz est avocat, romancier, auteur de pie?ces de the?a?tre dont plusieurs ont e?te? joue?es au the?a?tre du Rond-Point, il nous présentera son nouveau récit Même les monstres aux éditions Iconoclaste.
Comment pouvez-vous de?fendre tous ces crimes ? lui demande- t-on souvent. A? cela il re?pond que jamais il ne de?fend des crimes, mais des hommes. DE LA CITE? A? LA COUR D?ASSISES Sa robe d?avocat est pose?e sur le dossier d?une chaise. Il la regarde du coin de l??il. Lorsqu?il l?enfile, il n?est plus le me?me. Sa voix ne tremble pas. Il ne doute jamais. Lui, l?enfant d?un quartier de?laisse?, le fils de rapatrie?s d?Alge?rie. Il se souvient de ses grands-parents ravage?s par leur de?part et leur installation dans une cite? picarde. Lorsque c?e?taient eux que l?on de?signait comme diffe?rents, et donc monstrueux. C?est cette histoire intime qu?il convoque lorsqu?il est confronte? a? ses clients. Des criminels. Des monstres, comme on les appelle. Parce que de?fendre, ce n?est pas excuser, mais chercher a? comprendre. UN GRAND RE?CIT SOCIAL Comment pouvez-vous de?fendre tous ces crimes ? lui demande- t-on souvent. A? cela il re?pond que jamais il ne de?fend des crimes, mais des hommes. Seulement des hommes. Ils ont des visages, des histoires, des luttes, des blessures. Et parce qu?il a co?toye? la mise?re sociale, il le sait, le comprend. De?fendre ces gens-la?, se « coller a? leur souffrance », c?est aussi et surtout de?fendre l?humanite? en chacun. Et gue?rir ses propres failles. UNE VIBRANTE PLAIDOIRIE D?une e?criture a? l?oralite? saisissante, Thierry Illouz livre un re?cit intime. Il retrace un parcours, une vocation. Et nous exhorte a? regarder l?autre. Celui qui nous effraie. Celui que l?on condamne.
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