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EAN : 9782020363761
680 pages
Seuil (15/12/1998)
  Existe en édition audio
4.17/5   5314 notes
Résumé :
Jenny Fields ne veut pas d'homme dans sa vie mais elle désire un enfant. Ainsi naît Garp. Il grandit dans un collège où sa mère est infirmière. Puis ils décident tous deux d'écrire, et Jenny devient une icône du féminisme. Garp, heureux mari et père, vit pourtant dans la peur : dans son univers dominé par les femmes, la violence des hommes n'est jamais loin... Un livre culte, à l'imagination débridée, facétieuse satire de notre monde.
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Critiques, Analyses et Avis (287) Voir plus Ajouter une critique
4,17

sur 5314 notes
Je ne m'attendais pas à cette vision du monde selon Garp, en ouvrant ce best-seller de 1978. le ton, certes plein d'humour, de John Irving, n'a rien à voir avec le film que j'avais vu quelques années auparavant, mettant en scène Robin Williams et Glenn Close dans un cadre tout aussi loufoque mais beaucoup trop léger.

La vie de John Irving, en revanche, traverse ce roman de manière évidente, depuis la conception de Garp, pratiquant comme lui la lutte gréco-romaine et mis au monde presque sans père par une mère d'exception, jusqu'aux succès d'un écrivain qui doute. L'environnement universitaire américain, les contrastes entre les villes progressistes et les campagnes reculées de Nouvelle -Angleterre, ou de Vienne dans la vieille Europe, sont aussi clairement ancrés dans le réel.

Bien qu'on puisse en effet trouver une tentative d'enchantement du réel par le roman et l'humour, bien que Garp puisse suscite l'affection par sa lutte d'enfant, puis de père de famille, pour exister autrement que dans la lutte contre autrui et contre soi, le film évoqué plus haut est pour moi clairement à contre-sens du livre.

Le monde de Garp n'a rien à voir avec Forrest Gump, et ne lasse aucune chance à son héros d'échapper à son destin, si ce n'est celui de l'accepter, aves les souffrances absurdes qu'il transporte : John Irving se situe résolument dans un veine tragicomique. le rire au vitriol se noie souvent dans les larmes et l'horreur du "crapaud du ressac" qui vient détruire les vies... c'est un livre violent, amer, concupiscent, profond et morbide.

Comme l'écrit Garp dans ses propres romans -romans dans le roman-, les ellen-jamessiennes à la langue coupée, les scènes de viols, d'accident de voiture et de membres arrachés sont là pour rappeler combien la réalité peut parfois rattraper la fiction... c'est d'ailleurs à force de vivre que Garp abandonnera la fiction et reprendra le flambeau du réel légué par sa mère, avant de mourir à son tour tragiquement dans la force de l'âge.

Socialement, le monde de Garp dénonce toute forme d'intolérance, renvoyant dos à dos les excès des féministes comme ceux du machisme ambiant, et l'on peut donc comprendre le succès de ce roman dans les années 80. John Irving y décrit crûment et largement le comportement de prédateur sexuel des mâles, que son héros lui-même devra combattre toute sa vie. Il y combat toutes formes de préjugés, au nom d'une condition humaine que l'amour seul permet de supporter.

Ainsi, une gravité angoissée sourd à chaque instant, cachée sous le burlesque parfois outrancier, laissant le lecteur dans un sentiment de malaise... malgré les apartés romanesques du héros qui ne mènent nulle part, et ne font que répéter le réel en le grimant, si ce n'est à des questions sans réponses.

Le héros et sa mère tiennent le lecteur en haleine. Le fil de leur destin se dévide imperturbablement, tandis que l'on cherche avidement et vainement dans la prochaine péripétie une suite logique, une raison d'être... qui ne vient jamais...

Bref , un roman à ne pas lire dans un moment de déprime, et avec beaucoup de second degré ; un roman plus compliqué que le laisse croire le film, un bon roman, révélateur d'une époque, d'une certaine Amérique, du mouvement de la beat generation, qui qui me rappelle à ma lecture inachevée d'Henri Miller, et au projet de m'attaquer à Jack Kerouac.

Cette découverte de John Irving ne restera pas dans mes préférés, manquant parfois de nuances, jouant d'un savant mélange d'intellectualisme et de crudité qui n'est pas de mon goût. J'en ai aimé le cynisme chaotique, mais pas les longues digressions autocentrées sur le statut de l'écrivain célèbre. J'en suis sorti groggy comme après un match de lutte gréco-romaine, écrasé par le poids d'un adversaire implacable et ruisselant de sueur, plus mort que vif... je n'ai pas aimé l'expérience, mais elle n'en fut pas moins édifiante...


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« Puis je voulus un enfant, sans être, pour autant, obligée de partager mon corps ni ma vie, écrivit l'infirmière Jenny.
Cela aussi me rendit, sexuellement parlant, suspecte. »

C'est ainsi que fut conçu Garp, fils du soldat mourant Garp et écrivain à l'instar de sa mère avec qui la relation fusionnelle inévitable laisse cependant un peu de place pour quelques petites amies, un mariage avec Helen et des enfants.

Pourquoi ais-je aimé, contrairement à Jonathan Coe et Jonathan Franzen?
J'aime l'imaginaire de Irving, sa capacité à nous surprendre, à alterner des thèmes graves avec un humour qui l'est tout autant, ses personnages (Seigneur! cette Jillsy Sloper!) et sa manière simple de nous l'écrire ce qui rend son récit assez crédible (L'idiot que je suis a même cherché sur Google l'existence des Ellen-Jamesiennes;-).
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The World According Garp
Traduction : Maurice Rambaud

Qui ne connaît pas « le Monde Selon Garp » de John Irving ? (En tous les cas, moi, je l'ai longtemps ignoré ...)

Pour ceux qui ne l'ont pas encore lu et que j'envie, il s'agit d'un roman qui, par son ampleur et la série de « types » qu'il met en scène, évoque irrésistiblement un auteur comme Charles Dickens ou encore Thackeray. Mais, chez Irving, les bons sentiments, quand ils existent, sont toujours menacés par ce que le benjamin de la famille Garp avait l'habitude d'appeler « le Crapaud du Ressac. » C'est le Crapaud de l'Angoisse et aussi celui de la Mort qui, tôt ou tard, vient réclamer son dû.

Pourtant, on rit et l'on sourit beaucoup chez John Irving qui se fait ici une joie de renvoyer dos à dos tous les extrêmistes, que ceux-ci soient féministes ou machissimes. Sa peinture à la fois aiguë et burlesque des milieux féministes réjouira aussi bien les femmes que les hommes. Les anti-féministes sont, quant à eux, irrécupérables et si dangereux que l'un d'entre eux finit par assassiner la mère de Garp, l'intrépide Jenny Fields, laquelle, après la parution de son ouvrage autobiographique,

« Sexuellement Suspecte » - beau titre, n'est-ce pas ? - avait été revendiquée comme emblème par le mouvement féministe américain. le sel de la chose, c'est que Jenny ne se sentit jamais féministe dans l'âme. Simplement, elle cherchait à "aider ceux qui en ont besoin."

Il est révélateur de constater que, si Irving accorde repentance et réhabilitation à la féministe complètement exaltée qui abat ensuite le fils de Jenny, il n'offre en revanche aucun salut à l'assassin de Jenny. Pire : il le fait descendre immédiatement par son propre beau-frère.

« le Monde selon Garp », c'est aussi, imbriquée dans le roman, la première nouvelle vendue par le héros. Intitulée « La Pension Grillparzer » - Garp et sa mère se trouvaient à Vienne quand elle fut rédigée – elle apparaît comme un condensé de tout ce qui fait le charme et la profondeur du roman : humour, sens de l'absurde, compassion envers autrui, férocité pourtant, hantise de la mort aussi …

C'est encore la fantastique figure de Roberta Muldoon, ex-Robert Muldoon, ex-ailier des « Eagles » de New-York et qui, s'étant toujours sentie femme au plus profond de lui-même, choisit un jour de franchir le grand pas et de changer de sexe. Je n'en dirai rien d'autre : lisez et vous verrez bien.

C'est un enchaînement de situations et de personnages accompli avec une rare maîtrise. C'est un moment de grâce absolue dans la littérature du XXème siècle. C'est aussi une analyse précise de l'art d'écrire. Mais là où cela nous change agréablement de bien des sottises lues ici et là, elle est faite en toute humilité par un écrivain qui sait ce dont il parle et qui n'a que dégoût pour le snobisme sous toutes ses formes.

En bref, "Le Monde Selon Garp" est un grand roman. Lisez-le. ;o)
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Ce livre a ouvert des portes dans le mur de mon adolescence. J'y ai découvert que l'isolement de cette période et sa sensibilité exacerbée pouvaient être un lot commun, comme la famille Garp en était la preuve éclatante. Les mots d'Irving m'ont servi de carburant pour allumer des feux. de détresse et de signalement.

Je ne retrouve pas "le monde" comme je pensais l'avoir quitté. Les décennies l'éclairent sous un autre angle désormais et mettent à jour des récifs que ma jeune et frêle barque n'avait pas soupçonnés et encore moins redoutés. On ne craint que ce que l'on connaît déjà un peu ou ce que l'on pressent derrière la porte.

Le crapaud du ressac avait bondi entre mes jambes pour plonger dans l'eau, dans un coassement qui me laissa alors indifférent : "Garp ! Garp ! Garp !".

Comme dans nos livres d'enfants, ces méli-mélos où l'on pouvait interchanger chaussures, pantalons et hauts des personnages, Irving remet en jeu des thèmes, des lieux, des objets que l'on cherche dans tous ses romans, comme un fil presque ludique. Vienne, les prostituées, les problèmes zobologiques, les ours bien sûr, les pensions de famille, la lutte, le cirque, les campus universitaires, les transsexuels, les mutilations, l'assignation sexuelle.

Cet identique mis en scène dans des circonstances et des intrigues différentes nous donne l'illusion de la familiarité. On se sent toujours un peu chez soi dans un roman de John Irving.

La concupiscence est bien le moteur de ce roman, avec ses sonorités torves qui détruit autant qu'elle ne bâtit. le désir, le déséquilibre qu'elle crée fait avancer l'intrigue et peut-être même la créativité de Garp. Mais l'instabilité n'est pas anodine. le rire franc dilate la gorge pour mieux laisser le drame étrangler tout cela dans un hoquet brusque.

Elle fait tomber lourdement, et toucher les épaules sur le sol. Les blessures en attestent. On perd des bouts de soi-même, amputés, retranchés. Klaxons du fatum, avertissements funestes. Car bientôt d'autres membres manqueront. Des trous dans les photos de famille. Des visages floutés. le crapaud du ressac a le goût du sans.

Le remède pour nous ? Incurables ?

L'écriture ? Où se situe sa source ? Pourquoi et comment écrit-on ? C'est un effort on le sent bien quand Garp esquive et "fait du bricolage" pour ne pas se mettre devant sa machine à écrire. Comme une discipline sportive, l'écrivain doit sortir de sa zone de confort, s'éreinter. L'imagination est à ce prix. Travailler ce muscle sans relâche, pour le galber, l'hyperstrophier. Dans la douleur. Creuser des mines dans la page livide.

Ou alors, on tombe dans l'ornière de l'autofiction, de la biografrite qui s'auto-consomme, qui absorbe la vie, la famille, les amis pour en tirer son jus littéraire. Ce filon du réel est dangereux car il peut venir saper l'écosytème intime de l'écrivain. On y vient puiser des histoires, des traits de caractère, piller des tombes mais la ressource n'est pas inépuisable et la mémoire a ses failles.

Et l'écrit vient modifier à son tour le vécu, qui vient alimenter le récit à son tour, dans une ronde hallucinée, ouroboros qui finira par tout cannibaliser. Tragiquement.

Sur tout ça, le monde de l'édition vient rajouter un peu d'huile sur le feu, car le drame fait vendre. Moral ou pas.

Eléments biographiques de Garp, imagination, réalité, rêves, écrits, tout se brouille et perd ses limites. Mais existent-elles vraiment ?

Car écrire, et Irving le souligne ici, n'est pas anodin. C'est jouer une musique qui vient mettre en branle les atomes du vivant pour en tirer une mélodie dont on ne sait jamais ce qu'en retiendront les lecteurs...ballade sentimentale, marche funèbre, brûlot politique ?

Ce n'est pas pour rien que des pans entiers des livres de Garp se retrouvent enchâssés dans le roman comme des incantations, La pension Grillparzer, Procrastination, Vigilance, le second souffle du coucou, le monde selon Bensenhaver. Tous agissent à divers niveaux dans la vie de Garp, ne serait-ce qu'en négatif.

Il est d'ailleurs étonnant de voir Garp inventer des ours monocyclistes, des hommes marchant sur les mains, des diseurs de rêve quand il est entouré de personnages incroyables comme Roberta Muldoon, ex-ailier des Eagles de Philadelphie qui mériterait un livre à elle seule.

42 ans après sa parution, certains thèmes sont toujours d'actualité : féminismes, droit des femmes à disposer de leurs corps, violences sexuelles, assignation sexuelle, activisme, on en est encore là. Les questions restent sans réponse et le militantisme et ses formes divisent et font toujours autant débat.

Un de mes regrets est que le personnage de Garp père n'ait pas été plus utilisé. J'avais vraiment envie d'en savoir plus sur ce servant de "ball turret". Qu'est-ce qui motive un homme à volontairement choisir ce poste impossible collé au ventre d'un bombardier, dans une bulle de verre hérissée de deux canons de mitrailleuse ? Seul dans les airs à la merci du moindre shrapnel ?

Lorsque Garp fils se lance dans la controverse Ellen Jamesienne, tirant à boulets rouges sur ce groupuscule depuis sa machine à écrire, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à son père. Mitrailleur esseulé dans son cocon de verre, à la merci des balles perdues. Un mot de trop ou un tir de trop. C'est toujours un excès.

Une relecture agréable et nostalgique.
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Jenny ne voit pas d'un très bon oeil la vie qu'on lui prépare : l'envoyer à l'université dans l'espoir qu'elle trouve un bon mari et... et c'est tout. Contre l'avis de ses parents, elle choisit de faire des études d'infirmière, pour le côté pratique du métier. Pendant la guerre, elle se « sert » d'un soldat sur le point de trépasser pour faire un enfant, Garp, qu'elle élèvera seule. Toute sa vie s'organisera autour de celle de Garp : elle acceptera un poste dans une école pour pouvoir y inscrire l'enfant plus tard, elle suivra elle-même les cours pour choisir les plus intéressants plus tard et l'aider dans les matières.

Quand Garp manifeste son désir d'être écrivain, elle s'attellera aussitôt à écrire son propre livre, basé sur sa vie, « Sexuellement suspecte », qui remportera un grand succès et fera d'elle, un peu contre son gré, une icône du féminisme. Rôle qu'elle assumera en accueillant les femmes qui ont besoin de son aide, même les plus extrémistes comme les Ellenjamesiennes qui se tranchent la langue pour protester contre les violences faites aux femmes.

Quant à Garp, après une nouvelle prometteuse, c'est un peu la panne sèche. le temps que l'inspiration revienne, il devient homme au foyer, s'occupe du ménage, de la cuisine et des enfants. Son couple traverse quelques orages à cause des infidélités.

Comme dans tous les livres d'Irving que j'ai ouvert jusqu'à présent, j'ai beaucoup aimé le côté réaliste mêlé de quelques scènes totalement loufoques. Toutefois, même si le livre fourmille de thèmes, j'en attendais un peu plus au vu des commentaires. Peut-être les thèmes abordés (insémination artificielle, mère célibataire, féminisme) ont un peu vieillis et surprennent moins aujourd'hui ? J'ai eu aussi beaucoup de mal avec les romans dans le roman. À part la première nouvelle, j'ai passé tous les écrits de Garp, je n'arrive pas à changer totalement d'univers en cours de route.

Bonne lecture, mais je n'ai pa s trouvé le chef-d'oeuvre auquel je m'attendais.
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Citations et extraits (198) Voir plus Ajouter une citation
Un faible gazouillis filtre des rares postes de télé encore branchés sur The Late Show et la lueur bleu-gris des écrans palpite aux fenêtres de certaines maisons. Pour Garp, cette lueur est pareille à un cancer, insidieuse et engourdissante. elle endort le monde entier. Qui sait si la télévision ne provoque pas le cancer, se dit Garp; mais son irritation est en fait une irritation d’écrivain; il sait que partout où luit la télévision, veille quelqu’un qui ne lit pas.
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Dans le code de l'éthique universitaire, la « turpitude morale » figure en bonne place parmi les motifs de révocation, en l'occurence, pourtant, la chose ne fut jamais évoquée. Les coucheries entre les professeurs et les étudiants ne suscitaient pas en général de réactions trop sévères. Sous le manteau, si le prétexte pouvait être utilisé pour refuser à un enseignant sa titularisation, il était rare que ce même prétexte fût utilisé pour révoquer un titulaire. Helen avait peut-être estimé que trancher les trois quarts d'un pénis d'étudiant constituait un délit assez grave pour un enseignant. Coucher avec ses étudiants était une pratiquer assez banale, bien que nullement encouragée ; il existait de pires moyens de les juger et de les préparer à la vie active. Mais les amputer de leurs organes génitaux était se montrer un peu sévère, même dans le cas de mauvais étudiants, et sans doute Helen éprouva-t-elle le besoin de se châtier.
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Si l'on fait attention, écrivit Garp, à condition d'utiliser de bons ingrédients, et de prendre son temps, il est en général facile de réussir de l'excellente cuisine. Quelquefois, c'est la seule chose positive qui puisse racheter une journée désastreuse : ce que l'on prépare à manger. Pour ce qui est d'écrire, ai-je constaté, on peut fort bien disposer de tous les bons ingrédients, ne ménager ni son temps ni sa peine, et n'aboutir à rien. C'est tout aussi vrai de l'amour. La cuisine, en conséquence, peut conserver à qui ne ménage pas sa peine la santé de l'esprit.
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« Une partie de l'adolescence, écrivit-il à Helen, réside dans ce sentiment qu'il n'existe nulle part personne qui vous ressemble assez pour pouvoir vous comprendre. » Garp ajoutait qu'à son avis Vienne exacerbait en lui ce sentiment « dans la mesure où à Vienne, il n'existe vraiment personne qui me ressemble »
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Jenny avait vingt-deux ans. Elle avait plaqué l'université peu après avoir commencé ses études, puis était entrée dans une école d'infirmières, où elle avait terminé à la tête de sa classe. Elle était heureuse d'être infirmière. C'était une jeune femme à l'allure athlétique et aux joues perpétuellement enluminées ; elle avait des cheveux noirs et lustrés, et ce que sa mère appelait une démarche virile (elle balançait les bras en marchant) ; sa croupe et ses hanches étaient si fermes et si sveltes que, de dos, elle ressemblait à un jeune garçon. Jenny estimait, pour sa part, qu'elle avait les seins trop gros ; son buste provocant lui donnait, selon elle, l'air d'une fille "facile et vulgaire".
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