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Françoise Casaril (Traducteur)Guy Casaril (Traducteur)
EAN : 9782020257800
733 pages
Seuil (02/09/1995)
4.28/5   2515 notes
Résumé :
Dans un orphelinat situé au fin fond du Maine, Wilbur Larch, gynécologue excentrique, se livre à une double mission : mettre au monde des enfants non désirés, et futurs orphelins - " l'œuvre de Dieu " -, interrompre illégalement des grossesses - " la part du Diable ". Mais entre lui et un orphelin réfractaire à quatre tentatives d'adoption, vont peu à peu se développer des sentiments qui ressemblent fort à ceux d'un père et d'un fils.
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Critiques, Analyses et Avis (154) Voir plus Ajouter une critique
4,28

sur 2515 notes
Maine, au milieu de nulle part se trouve Saint Cloud's, un orphelinat dirigé par le docteur Wilbur Larch et deux nurses : nurse Angela et nurse Edna. Ce docteur ne se contente pas d'accueillir des orphelins en les mettant au monde (l'oeuvre de Dieu), il offre également aux mères la possibilité d'interrompre la grossesse (la part du diable).
Dans son univers, ne subsiste qu'une chose qui désarçonne cet homme au grand coeur : un jeune orphelin, Homer Wells qui malgré de nombreuses tentatives d'adoption préfère Saint Cloud's à toute famille. Notre docteur décide par altruisme (et aussi par une sorte d'amour paternel) d'initier cet enfant à son métier.
Les années passant, Homer Wells maîtrise l'art d'accoucher des femmes... et réprouve sans pour autant renier le travail de son mentor, l'acte d'avortement. Suite la rencontre avec un jeune couple, Wally et Candy, Homer décide de quitter l'orphelinat pour faire ses propres expériences...


Ce roman est tout simplement une merveille. 😊 L'auteur sans prendre parti pour ou contre l'avortement, nous propose ici de suivre les pérégrinations philosophiques des deux camps. D'un côté, le Docteur Larch incarne le docteur désirant avant tout respecter son serment de protéger et soigner, ce qui pour lui revient également à mettre fin à des grossesses non désirées... de l'autre, Homer Wells, pour qui foetus rime avec vivant. Malgré le sujet abordé de l'avortement, et les faits relatés comme la guerre, l'abandon, l'inceste, le viol, la prostitution , John Irving nous offre ici une ode à l'Amour dans un style magnifique, candide par moment et d'une grande pureté.


Un récit attachant avec des personnages touchants et complexes, qui malgré les années passant restent des enfants mal aimés. le personnage de Melony, la brute épaisse fuit par Homer est un des personnages les plus touchants malgré le rendu qu'elle donne dans le récit. Cette jeune femme brutale reste en fait une enfant en quête de parents, de réponses à de nombreuses questions concernant les raisons de son abandon.


Un roman touchant où vous passerez du tragique au comique, du sérieux au burlesque en quelques pages. Une superbe découverte.😉
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Je commence à être un lecteur régulier d'Irving. Après un début de parcours "original" (son autobiographie La petite amie imaginaire puis un roman pas parmi les plus connus Dernière nuit à Twisted River), je me suis attaqué au livre qui lui a valu le National Book Award le monde selon Garp. Dans ce parcours irrégulier, l'absence de logique m'amène maintenant à celui qui est sans doute son deuxième plus grand succès, celui qui est en tout cas le deuxième plus lu parmi les membres de Babelio.


Le sujet abordé ici par Irving est sensible et particulièrement aux États Unis. le livre est publié en 1985 et raconte une histoire qui se déroule dans les années 40... et la question de l'avortement est encore dans tous les débats actuels surtout depuis la récente décision de la Cour Suprême d'enlever au droit à l'avortement la protection fédérale. le récit d'Irving est donc engagé. En effet, même s'il présente le plus honnêtement possible les différentes positions sur le sujet, on ne peut pas ignorer le sentiment de l'auteur sur la question quand on découvre la ferveur des arguments du Dr Larch et la manière dont la narration nous montre l'évolution progressive des convictions de chacun.


Puisqu'on parle de narration, c'est je trouve la force principale du livre. L'auteur se joue régulièrement de nous, avec notamment un passage décrivant une coïncidence extraordinaire... qui finit par ne pas se produire et une ellipse de 15 ans qui nous prive d'un moment de tension dramatique annoncé et attendu. Ces contrepieds m'ont agréablement surpris car j'aime être déstabilisé !


J'ai été moins séduit par l'accumulation de notes de l'auteur, surtout au début, qui tend à relier son récit aux expériences vécues par son grand-père. Au delà de l'hommage touchant à son aïeul, on sent chez l'auteur l'envie de justifier de la crédibilité de son récit, quitte à l'alourdir. C'est d'autant plus étonnant dans un récit qui valorise le mensonge et l'intérêt de réinventer le réel, comme ne cesse de le faire le Dr Larch.


Et les passages obligés de chaque roman d'Irving, sont-ils bien là, me demanderez-vous ? Si la question de la filiation est au coeur du livre, si l'écriture est un fil rouge essentiel dans le récit, les apparitions habituelles de l'ours et de la lutte sont très furtives, vraiment anecdotiques. Comme si l'essentiel était ailleurs, comme si on ne pouvait risquer de diminuer l'importance de cette oeuvre de Dieu, cette utilité essentielle qui guide les personnages tout au long de leur destinée toute tracée.
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La thématique est difficile- la naissance pour l'abandon, l'avortement, la moral dans les années 30-50- mais John Irving l'aborde avec la sensibilité qui lui est propre. Nul jugement dans ce qu'il l'écrit, à l'image de Wilbur Larch qui dirige l'orphelinat et oeuvre aussi bien pour Dieu que pour le Diable, mais beaucoup d'amour… L'amour qu'il porte à ses personnages est palpable, et sous le talent de sa plume, je les ai aimés moi aussi.

Parce que même si cette histoire parle d'abandons, d'avortements, de silences, c'est avant tout une ode à la famille, à celle que l'on se construit au fil du temps et pas celle qui partage votre sang, à celle qui vous aime, et qui est prête à tous les sacrifices pour vous.

John Irving s'attarde sur le destin de personnages très attachants, Wilbur et son orphelinat, Homer, orphelin qui ne voudra pas être adopté parce que l'orphelinat est sa famille, Edna et Angela, les infirmières, seule source d'amour pour ces enfants, Melony, jeune femme brutale, perdue mais ô combien émouvante…

Il nous dépeint une fresque émouvante, un récit initiatique où nos choix nous construisent mais nous détruisent aussi, où l'on se perd, et où l'on se retrouve…

Véritable comédie dramatique (certaines scènes sont à mourir de rire), j'ai ri, j'ai pleuré, j'ai vécu en lisant ce roman.
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John Irving aborde dans ce livre l'abandon, les orphelins, l'avortement, un thème fort celui de « l'enfant non désiré », l'auteur ne porte pas de jugement , au contraire il revendique la tolérance : ne pas juger la liberté de choix de tout à chacun. C'est avant tout un roman qui abonde d'amour, qu'importe d'où l'on vient l'important c'est d'être aimé.

Dans les années 1920 Wilbur Larch, gynécologue obstétricien, traumatisé par les horreurs d'une société délabrée- tels que les viols incestueux, la prostitution, les avortements barbares - décide d'endosser le rôle de Sauveur de ces femmes enceintes et désespérées qui prennent le choix d'accoucher sous X ou d'avorter. Dans le Maine,Il met en place une institution « L'orphelinat de Saint Cloud » qu'il va diriger comme un patriarche et y pratiquer son métier « d'accoucheur » et « d'avorteur ».
L'oeuvre de Dieu : la naissance, la part du Diable : l'avortement
Le docteur Larch ne juge pas et s'adapte à chaque histoire, il recueille les enfants abandonnés en vue de les faire adopter.
En parallèle, nous suivons donc la vie de quelques orphelins de Saint Cloud, Homer Wells le protégé du Docteur Larch, un garçon plein d'humanité et de tendresse, et Mélony une fille pleine d'aigreur, de blessures. Les deux enfants grandiront ensemble dans cet orphelinat sans jamais être définitivement adoptés. Ils quitteront Saint Cloud chacun de leur côté, et auront des destinées bien différentes mais tout aussi atypiques. Mélony très attachée à Homer, restera fidèle à la mémoire de son compagnon de jeunesse.
C'est une fresque avec beaucoup de personnages attachants qui trimbalent leurs joies, leurs peines à travers une Amérique décalée et controversée.

Je me fonds toujours dans les romans de John Irving, je suis une inconditionnelle de cet auteur, ce géant du burlesque. J'aime son univers fantasque, son audace, cette facilité à nous transporter dans la vie singulière de ses personnages dans une Amérique déjantée. Il nous enveloppe, nous emmène dans le tourbillon de son imaginaire, même si cela paraît invraisemblable, on y croit, on s'attache, on rit, on pleure, on vit dans ses histoires. Lorsque nous refermons un livre de John Irving, nous sommes pressés d'ouvrir le prochain.

« L'oeuvre de Dieu, la part du Diable » est un livre qui rend honneur aux femmes, un souffle à l'amour, une implication sincère pour un sujet délicat sur l'enfant non désiré. Un thème qu'un homme tel qu'Irving a su exprimer et partager comme si il était concerné.

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Le Docteur Larch gère un orphelinat dans le Maine des années 1930-1950. Il accueille les enfants qu'on lui amène et tente de leur trouver de bonnes familles d'adoption, mais accouche aussi des femmes venues spécialement lui confier leur enfant (l'oeuvre de Dieu)… Sollicité pour des avortements (la part du diable), il les refuse au prétexte qu'ils sont illégaux à cette époque. Mais très vite, il se rend compte que d'autres personnes se prétendant médecins avortent ces femmes en cachette, comme des bouchers et moyennant finance, tuant souvent ces femmes par leur incompétence. C'est pour sauver les femmes de ces boucheries que le Docteur Larch décide de les avorter lui-même si elles le demandent, à condition que l'enfant ne soit pas encore viable. de plus, son quotidien à l'orphelinat l'amène à penser qu'il vaut mieux donner le choix à la femme d'avorter avant que l'enfant n'existe vraiment, que d'offrir à ces enfants non-désirés une existence dans laquelle ils manqueront d'amour et d'un peu tout.


Puis rapidement, nous faisons la connaissance d'Homer Wells, l'un des orphelins qui grandira au centre, faute de trouver une famille d'accueil à la hauteur. le Docteur Larch a fini par l'aimer comme un fils et se demande comment Homer pourra s'intégrer dans la vie, une fois majeur, en ayant grandi dans l'orphelinat… Il lui confie alors de plus en plus de tâches et lui apprend peu à peu son métier d'accoucheur. L'élève se révélant doué, il continue son apprentissage en l'assistant pour les avortements. Mais bientôt, Homer ne supporte plus de voir les cadavres du curetage, certes non encore viables mais déjà formés, ni la tristesse des femmes qui se séparent définitivement de leurs enfants, ni l'idée de cette séparation définitive : Il refuse de pratiquer des avortements. Pour lui, les femmes devraient avoir le choix d'avorter ou non, mais lui a le choix de refuser de le faire lui-même.


Alors un jour, lorsqu'un couple venu avorter lui propose de repartir avec lui, il quitte l'orphelinat pour d'autres aventures. Pourtant, il continuera d'adresser des patientes au Docteur Larch car, où qu'il aille, il est confronté à la réalité de son époque. S'en suit alors une correspondance entre Homer et le Docteur Larch qui, se voyant vieillir, tente de faire revenir son disciple pour continuer son oeuvre clandestine mais propre et, selon lui, juste. Car, comme il l'explique à Homer :


« Si l'avortement était légal, tu pourrais te permettre de refuser - en fait, étant donné tes convictions, tu devrais refuser. Mais tant que l'avortement est illégal, comment peux-tu dire non? Comment peux-tu te permettre un choix en la matière, alors que tant de femmes n'ont pas la liberté de choisir elles-mêmes? Les femmes n'ont aucun choix. Je sais que tu estimes cela injuste, mais comment peux-tu - surtout toi, avec ton expérience -, comment peux-tu te sentir libre de refuser d'aider des êtres humains qui ne sont pas eux-mêmes libres d'obtenir d'autre aide que la tienne ? Il faut que tu les aides parce que tu sais comment les aider. Demande-toi qui les aidera si tu refuses. »


En si peu de mots, tout est dit. On trouvera pourtant beaucoup d'autres pistes de réflexion et confrontation d'opinions dans ce magnifique roman. Pris dans les filets de la justesse de ton de John IRVING et du bon sens du vieux Docteur Larch, nous ne pouvons plus lâcher ce bouquin avant de savoir : Homer sacrifiera-t-il ses idées personnelles au nom de cet idéal de justice sociale ?


*****

Véritable immersion dans l'Amérique des années 1930 à 1950, c'est à travers la vie et les expériences d'Homer Wells, du Docteur Larch et de ses multiples personnages secondaires tout aussi soignés, que ce roman pose la question de l'avortement sous un angle intéressant : Non pas uniquement celui du droit d'avorter mais, tout en nous en montrant les causes et conséquences, celui du devoir de pratiquer cette intervention quand les femmes sont privées de ce choix par la loi. La problématique est intéressante car elle oblige les personnages à mettre tout jugement personnel de côté pour faire ce qu'ils pensent être juste (donner le choix à des personnes à qui on l'a enlevé injustement) et non ce qu'il pense bien ou mal (l'avortement en lui-même). C'est pourquoi l'auteur nous présentera indifféremment et successivement plusieurs cas d'avortements très différents (viols, manque de moyens, ou parents pas prêts, etc…), afin que l'on comprenne bien que peu importe la cause et ce qu'en pense chacun (le médecin, ou bien la femme elle-même qui souvent y a recours à reculons). Car l'avortement n'est jamais demandé de gaieté de coeur, et il appartient à la loi de l'encadrer sous peine d'obtenir le genre de dérives que l'on connaît.


Ce qui est intéressant dans ce roman c'est que, sans jamais juger personne, IRVING parvient à démontrer que le vécu de chaque personne influe sur son jugement au moins autant que sa sensibilité.


De par son passé personnel, mais également au vu de son quotidien à l'orphelinat, Larch a été amené à penser que priver la femme de choix en rendant l'avortement illégal est une ineptie. Non pas qu'il incite systématiquement à l'avortement, mais il estime que, parfois, mieux vaut un avortement avant que l'enfant n'existe réellement, plutôt que de mettre au monde un enfant pour qu'il en souffre ensuite (par abandon, maltraitance, absence d'amour, de moyens de le rendre heureux, etc...).


Homer quant à lui, qui ne supporte pas qu'une mère puisse abandonner définitivement son enfant, préfère l'abandon qui comporte l'espoir d'un amour retrouvé. Mais sa vision des choses sera mise à mal par son expérience de la réalité de la vie dès sa sortie de cet endroit clos et relativement protégé qu'est l'orphelinat : Il apprendra alors quelle importance a la liberté de choisir dans la vie de chacun d'entre nous, et il affinera alors sa vision de la justice.


Pour quel choix final ? A vous de le découvrir, ainsi que les multiples autres atouts de ce roman incroyablement beau et juste, complet et parfaitement conté, qui fut pour moi un coup de coeur. Enorme. Pourtant, « l'épopée du buveur d'eau » m'étant tombé des mains il y a longtemps, je n'avais aucune envie de recommencer l'expérience… Mais je remercie mon mari de m'avoir poussée à lire celui-ci ! John IRVING sait incontestablement raconter une histoire : que ce soit sa plume, la construction du récit, la présence incroyable des personnages et, plus encore, sa manière de nous planter le décor et le contexte social ou historique dans lesquels il a décidé de nous emmener faire un tour : Il est juste impressionnant, et très vite on lui fait une confiance totale, on se laisse porter.


Je crois que c'est la première fois que je lis 810 pages sans aucune phrase en trop, sans jamais avoir envie de lire en diagonale quoi que soit pour fuir les longueurs dans le style ou dans l'histoire. J'ai presque envie de dire que c'est le meilleur livre que j'ai lu jusque-là mais je me méfie de ce genre de formules, alors disons qu'il fait partie des meilleurs que j'ai lu, c'est certain.

Lien : http://onee-chan-a-lu.public..
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Et le problème de l'amour, ajouta-t-il, c'est qu'on ne peut forcer personne. Il est naturel de désirer que ceux qu'on aime fassent ce que l'on veut, ou ce que l'on croit bon pour eux, mais on est obligé de laisser les choses arriver. On ne peut pas plus intervenir dans la vie de ceux qu'on aime, que dans la vie des gens qu'on ne connaît pas. Et c'est dur, dit-il encore, parce qu'on a très souvent envie d'intervenir - on a envie d'être celui qui tire les plans.
-C'est dur d'avoir envie de protéger quelqu'un et d'en être incapable, fit observer Ange.
-On ne peut pas protéger les gens, petit, répondit Wally. Tout ce qu'on peut faire, c'est les aimer.
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Parce que l'avortement est illégal, des femmes qui ont besoin et le désir de se faire avorter ne disposent d'aucun choix en la matière, et toi - parce que tu sais comment les avorter -, tu ne disposes d'aucun choix non plus. Ce qui a été violé en l'occurrence, c'est ta liberté de choisir , et la liberté de choisir de chaque femme de ce pays. Si l'avortement était légal, les femmes auraient le choix - et toi aussi. Tu pourrais alors te sentir libre de refuser de les avorter, parce que quelqu'un d'autre accepterait. Mais les choses étant ce qu'elles sont, tu es pris au piège. Les femmes sont prises au piège. Les femmes sont des victimes, et toi aussi.
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Si l'avortement était légal, tu pourrais te permettre de refuser - en fait, étant donné tes convictions, tu devrais refuser. Mais tant que l'avortement est illégal, comment peux-tu dire non? Comment peux-tu te permettre un choix en la matière, alors que tant de femmes n'ont pas la liberté de choisir elles-mêmes? Les femmes n'ont aucun choix. Je sais que tu estimes cela injuste, mais comment peux-tu - surtout toi, avec ton expérience -, COMMENT PEUX-TU TE SENTIR LIBRE DE REFUSER D'AIDER DES ETRES HUMAINS QUI NE SONT PAS EUX-MEMES LIBRES D'OBTENIR D'AUTRE AIDE QUE LA TIENNE ? Il faut que tu les aides parce que tu sais comment les aider. Demande-toi qui les aidera si tu refuses." Le docteur Larch était si épuisé que s'il s'était abandonné au sommeil l'écorce aurait poussé sur ses yeux.
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— Parfois, dit le Dr Larch, une femme ne peut pas se résoudre à interrompre une grossesse, elle a l'impression que le bébé est déjà un bébé — à partir du premier grain minuscule — et elle se sent obligé de l'avoir — bien qu'elle n'ait pas envie de lui ni ne puisse s'en occuper —, alors elle s'adresse à nous et elle a son bébé ici. Elle le laisse ici, à nos soins. Elle nous charge de lui trouver un foyer.
— Elle fait un orphelin, dit Homer Wells. Quelqu'un est obligé de l'adopter.
— Généralement, quelqu'un l'adopte.
— Généralement, dit Homer Wells. Peut-être.
— Avec le temps, répondit le Dr Larch.
— Et parfois, reprit Homer Wells, la femme ne va pas jusqu'au bout, pas vrai ? Elle ne garde pas le bébé.
— Parfois, la femme sait très tôt dans sa grossesse que cet enfant n'est pas désiré.
— Un orphelin dès le départ, dit Homer Wells.
— Si tu veux.
— Alors elle le tue, dit Homer Wells.
— Si tu veux, dit Wilbur Larch. Tu pourrais dire aussi qu'elle l'arrête avant qu'il ne devienne un enfant — elle l'arrête, c'est tout. Pendant les trois ou quatre premiers mois, le foetus — ou l'embryon (je ne dis pas "l'enfant") —
n'a pas réellement une vie bien à lui. Il vit sur la mère. Il ne s'est pas développé.
— Il s'est développé seulement un peu, dit Homer Wells.
— Il n'a pas bougé indépendamment de la mère.
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- (...) Il est naturel de désirer que ceux qu'on aime fassent ce que l'on veut, ou ce que l'on croit bon pour eux, mais on est obligé de laisser les choses leur arriver. On ne peut pas plus intervenir dans la vie de ceux qu'on aime, que dans la vie des gens qu'on ne connait pas. Et c'est dur, dit-il encore, parce qu'on a très souvent envie d'intervenir - on a envie d'être celui qui tire les plans.
- C'est dur d'avoir envie de protéger quelqu'un et d'en être incapable, fit observer Ange.
- On ne peut pas protéger les gens, petit, répondit Wally. Tout ce qu'on peut faire, c'est les aimer.
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