AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de purplevelvet


Une très bonne surprise je dois dire, pour peu qu'on ne soit pas réfractaire aux dessins assez simples des années 70/80, dans la veine de ceux de Tezuka, très clairs, très lisibles, assez limités parfois en décors, des ombrages en hachures légères, etc...Un peu dans l'idée de la ligne claire en Europe
En tout cas moi j'aime, j'avoue avoir parfois un peu de mal avec la tendance actuelle (surtout dans les shojo) de saturer les planches de dizaines et de dizaines de trames.

Autre particularité, c'est drôle. Très drôle. Car on est loin d'une hagiographie du peintre, Ishinomori insiste au contraire sur son côté fantasque, imprévisible.. et grand amateur de divertissements coûteux, d'alcool et de jolies femmes,qui le laissent régulièrement sans un sous vaillant. On a donc droit a quelques pages olé-olé ( qui ont probablement inspirés la mention " public averti" au dos du livre). Attention donc, yeux chastes, il y a des nichons à l'air (hooo!)et des parties de galipettes (hiiii!) de ci de là. M'enfin, rien de bien choquant, hein... à mon humble avis le plus érotique, c'est la reproduction de l'estampe "le rêve de la femme du pêcheur" de Hokusai lui-même. Une scène, comment dire.. allégorique ( j'aime bien le fait que la prostituée ait compris tout de suite ce que représente le poulpe)
Donc humoristique, avec beaucoup de personnages secondaire caricaturés, qui peuvent là aussi rebuter certains. Mais les disputes de Hokusai avec l'écrivain Bakin sont assez truculentes et irrésistibles. Sa démesure est souvent source de quiproquos et pourtant, malgré son orgueil en société, le personnage n'est pas antipathique, car il n'a de cesse de se remettre en question lorsqu'il sent qu'il atteint une limite, de progresser et d'améliorer son art, face auquel seul il fait preuve de modestie.
Rien que la tête de Hokusai sur la couverture donne le ton.

Enfin troisième point qui peut gêner les lecteurs de manga récents: la narration. Elle n'est pas linéaire, et progresse par aller-retour dans la biographie du peintre. On commence d'emblée par sa mort (90 ans quand même), pour retracer son parcours au fil de ses changements fréquents d'identités. En fait plus que le peintre Hokusai lui-même et son travail, c'est le regard qu'il porte sur ses contemporains, son témoignage sur son époque qui est au centre du manga: au travers de ses dessins et estampes, c'est la société japonaise du XIX° siècle qui apparaît: moines errants, paysans aux rizières, voleurs - et voleuses- de grand chemin, prostituées, étrangers venus faire du commerce, gens du quotidiens se délassant à l'Onsen, pêcheurs, tout une foule dans leurs occupations quotidiennes etc...

De ce point de vue là, c'est une vraie réussite, un régal (et j'aime beaucoup l'idée d'Ishinomori de faire correspondre sur une double page un paysage "style Hokusai" associé au même paysage "style Ishinomori", où se déplacent... Hokusai et ses disciples. allez, pour faire une petite critique négative: le livre fait plus de 500 page, en format assez petit, et justement, c'est dommage pour ce genre de doubles pages, où les illustrations sont coupées en deux de manière pas toujours réussie, par la mise en page.

Une très bonne découverte, donc, qui me conforte donc dans mon idée de me faire une petite série de lectures manga "à l'ancienne", puisqu'en définitive, je les trouve souvent plus intéressants au niveau thèmes et plus audacieux au niveau scénario que leur homologues plus récents.
Lien : http://chezpurple.blogspot.c..
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}