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EAN : 9782207125922
128 pages
Denoël (20/08/2015)
3.59/5   43 notes
Résumé :
Un voyageur anonyme a pris place à bord d’un train pour un interminable voyage à travers les steppes kazakhes. Le train s’arrête dans une toute petite gare et un garçon monte à bord pour vendre des boulettes de lait caillé. Il joue Brahms au violon de manière prodigieuse, sortant les passagers de leur torpeur. Le voyageur découvre que celui qu’il avait pris pour un enfant est en fait un homme de vingt-sept ans. L’histoire de Yerzhan peut alors commencer…
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Dans un train traversant les steppes kazakhes, le narrateur fait la rencontre dans jeune homme qui joue de la musique. Il a 27 ans mais l'apparence d'un garçon de 12 ans. Yerzhan, lui raconte donc son histoire, son enfance avec sa famille et la famille voisine, comment il a appris la musique, son entrée a l'école.
"Les voies de la steppe, fussent-elle ferrées, sont longues et monotones, et la seule manière d'écourter un périple, c'est la conversation. La façon dont Yerzhan me narrait sa vie ressemblait à notre itinéraire : on n'y discernait ni virage ni retour en arrière. Son histoire, ponctuée par le craquement régulier des jantes, se poursuivait inlassablement, tout comme les fils électriques aperçus à travers la vitre couraient de poteau en poteau."

Il parle aussi de ses visites dans "la zone" ainsi que sa baignade dans les eaux du lac interdit quand il était enfant.
"Entre 1949 et 1989, au Polygone nucléaire de Semipalantisk, il fut réalisé un total de 468 explosions nucléaires, dont 125 explosions atmosphériques et 343 explosions souterraines. La puissance totale des appareils nucléaires testés dans l'atmosphère et sous la terre au Polygone (dans une région peuplée) dépassait par un facteur de 2 500 la puissance de la bombe lâchée sur Hiroshima par les Américains en 1945."

Le récit est magnifiquement écrit, plein d'émotions, on découvre un pan de l'histoire, une autre culture au fil des trois chapitres qui compose ce court roman. La mythologie et les rêves viennent balayer les frontières entre réel et imaginaire et apporte un peu de douceur au récit.

Je suis vraiment conquise par ce roman qui m'a complètement dépayser et je vous invite a faire ce voyage en train a la découverte d'autres contrées.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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A bord d'un train traversant les immenses steppes kazakhes, un homme fait connaissance d'un garçon, monté à bord pour vendre des boulettes de lait caillé et jouant admirablement du violon pour distraire les passagers. Cet enfant assure qu'il est en fait un homme de 27 ans, et pour tromper l'ennui du voyage, il va lui raconter son histoire.
Yerzhan vit une enfance plutôt heureuse, entouré de sa famille, dans un coin isolé au bord de la voie ferrée, avec pour seuls voisins la famille de l'amie de sa grand-mère.Il est amoureux d'Aisulu, et prévoit de se marier avec elle.
Il est très doué en musique, et son oncle l'emmène prendre des cours de violon dans la «zone», un endroit interdit d'accès, étrange d'où viennent des bruits effrayants, des secousses et des fumées noires. Sa famille vit en plein milieu d'une zone d'essais nucléaires russe, celle citée dans le préambule. Malgré les interdictions, il va se baigner dans le lac aux eaux turquoise et laiteuse, ayant malheureusement pour conséquence l'interruption de sa croissance.
Yerzhan est persuadé que les histoires pleine de folklore que lui racontait sa grand-mère dans son enfance, se rapporte à lui. Une sorte de malédiction qui se serait abattue sur sa famille, rendant sa mère muette et maintenant «lui». Il va s'évader mêlant le rêve à la réalité. C'est à ce moment là, que l'histoire devient conte, ou l'inverse.
C'est surtout à ce moment là que je me suis perdue quelques instants. Mais j'ai vite raccrocher les wagons (non, pas taper). le voyageur va poursuivre l'histoire, en imaginant la suite, et ce flou persistant entre la réalité et le rêve participe grandement à l'aspect fantastique du récit.
C'est tout de même un joli conte, où Ismaïlov parvient à aborder un sujet grave et angoissant avec beaucoup de finesse.
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J'ai apprécié ce roman aux airs de contes qui nous emmène dans les steppes kazakhes, proche de la "Zone", un lieu d'essais nucléaires.

L'histoire commence dans un train lors de la rencontre de notre narrateur (un voyageur) avec Yerzhan, jeune homme dans un corps d'enfant, qui va peu à peu lui raconter sa vie. Ce dernier fait une description minutieuse de sa famille et de l'endroit désolé dans lequel ils vivaient.
Nous y découvrons les liens étroits tissés entre chaque membre de la famille et la famille voisine, les seuls habitants du lieu, la pauvreté et le froid mordant, les animaux sauvages mais aussi et surtout la peur qu'il ressentait sans cesse, l'attente d'une nouvelle explosion, les paysages de désolation de cette steppe éventrée par tous ces essais nucléaires.

Le tout a des allures de conte, oscillant sans cesse entre réalité et un côté un peu magique, des événements dont nous ne sommes pas sûrs qu'ils aient réellement eu lieu, le tout agrémenté de légendes et histoires.

J'ai été marquée par le leitmotiv de Shaken (souvent dit également en Chine) qu'il fallait rattraper ou même dépasser les Etats-Unis, ce qui était censé justifier les essais nucléaires.
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Les essais nucléaires aériens dans la plaine kazakhe, une zone quasi inhabitée, mais pas tout à fait : Un sujet sensible, scandaleux, traité ici de façon très subtile, du point de vue d'un petit groupe d'habitants.

Durant un long trajet en train traversant les steppes immenses du Kazakhstan, le narrateur voit monter un garçon d'environ 12 ans qui vend des boulettes de lait caillé et joue admirablement du violon. Il se fait reprendre après l'avoir appelé « petit » : « je ne suis pas petit ; j'ai vingt-sept ans ». S'ensuit une longue conversation dans le compartiment du narrateur, durant laquelle le jeune Yerzhan raconte comment « cela » est arrivé.

Il vit à Kara-Shagan, « l'étape », un trou perdu en bordure de voie ferrée, constitué de seulement deux maisons, deux familles. Dans la maison d'en face vit la belle Aisulu, elle a son âge, il lui a mordu l'oreille pour en faire sa promise. Yerzhan montre très tôt un don pour la musique en imitant son grand-père. Pas très loin se trouve « la zone », où est fier de travailler son oncle, « non seulement pour rattraper, mais pour surpasser les Américains », et son fascinant lac laiteux turquoise.
Le récit nous montre un mode de vie, les longs trajets à cheval pour aller à l'école, la chasse au renard, les guérisseurs traditionnels. Il est émaillé de poésies (qui guident les pensées du narrateur) et de légendes (qui guident celles de Yerzhan).

Quand vient la nuit et que Yerzhan s'endort dans le train, le narrateur imagine plusieurs suites possibles au récit inachevé.

Une histoire touchante, qui ressemble à un conte, qui nous embarque complètement.
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Malgré un titre évocateur et une couverture assez poétique, j’ai eu du mal à accrocher à l’histoire. Il m’a manqué quelque chose à ce livre court mais bien que triste et poétique à la fois. « Dans les eaux du lac interdit » m’a fait penser à certains niveaux au livre Compartiment N°6 ou l’histoire et les souvenirs se racontent dans un train perdu dans une zone morte suite à des bombardements nucléaires, perdu au milieu de nul part le voyage passe au grès du récit qui se raconte. L’histoire y est pourtant sensible, et on sent que l’auteur a voulu exprimer quelque chose qui l’a marqué à travers ces deux familles perdues de Kara-Shagan. L’auteur semble parfois se perdre dans le récit et ce malgré les trois chapitres. En creusant un peu plus, l’auteur aurait pu dégager certaines atmosphères qui auraient accentué l’effet de la zone morte et du lac interdit, de plus est, les passages où l’on revient au passager semblent un peu biscornu car le récit du paragraphe qui le précède semble continuer comme un manquement. Malgré tout, ce livre m’a fait comprendre l’effet d’abandon et de survie dans les paysages des steppes et l’effet des liens familiaux.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Pour quelqu'un qui n'a jamais vécu dans la steppe, il est difficile de comprendre comment il est possible de survivre au milieu d'un tel désert. Mais ceux qui y vivent depuis des générations savent que la steppe est riche et changeante. Que le ciel est multicolore. Que l'air tout autour est fluide. Que la végétation est variée. Que les animaux qui la parcourent et la survolent sont innombrables. Une tempête de sable peut surgir sans crier gare. Une tornade jaune peut brusquement se mettre à tournoyer dans le lointain comme une laine de chameau que les femmes tressent pour en faire de la ficelle. Tout le poids incalculable de ce ciel immense et lourd peut soudain se mettre à siffler en balayant la terre encalminée et soumise...
En grandissant, Yerzhan se mit a remarquer les subtils changements de teinte de la route qu'ils prenaient pour se rendre aux leçons de musique de Petko. Et cette route lui était comme de la musique : elle était aussi gracieuse, les sons en étaient aussi varies. Les notes lancées par le vent se balançaient dans les petits buissons de tamaris et de salicornes.
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"C'est quoi un kut ?" demanda Yerzhan, qui tremblait encore de froid. Il était surpris de la ressemblance entre ce mot et le mot "cul" - kyot.
"C'est le bonheur. C'est quand tu as chaud et assez à manger", répondit Mémé.
Elle repris son histoire.
"Quand tu t'apprêtais à naître, ton kut est tombé de cet arbre dans notre maison par la cheminée. Toutes choses suivent la volonté de Tengri et de notre mère Umai. Le kut est tombé dans le ventre de ta mère et dans la matrice et il a pris la forme d'un petit vermisseau rouge...
- C'est lui que tu grattes sur ton derrière ?"
Mémé gloussa et donna une claque sur la petite joue de Yerzhan avec la même main ridée qui venait de lui gratter le derrière.
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Les voies de la steppe, fussent-elle ferrées, sont longues et monotones, et la seule manière d’écourter un périple, c'est la conversation. La façon dont Yerzhan me narrait sa vie ressemblait à notre itinéraire : on n'y discernait ni virage ni retour en arrière. Son histoire, ponctuée par le craquement régulier des jantes, se poursuivait inlassablement, tout comme les fils électriques aperçus à travers la vitre couraient de poteau en poteau.
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Entre 1949 et 1989, au Polygone nucléaire de Semipalantisk, il fut réalisé un total de 468 explosions nucléaires, dont 125 explosions atmosphériques et 343 explosions souterraines. La puissance totale des appareils nucléaires testés dans l'atmosphère et sous la terre au Polygone (dans une région peuplée) dépassait par un facteur de 2500 la puissance de la bombe lâchée sur Hiroshima par les Américains en 1945.
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Pour quelqu'un qui n'a jamais vécu dans la steppe, il est difficile de comprendre comment il est possible de survivre au milieu d'un tel désert. Mais ceux qui y vivent depuis des générations savent que la steppe est riche et changeante. Que le ciel au-dessus est multicolore. Que l'air tout autour est fluide. Que la végétation est variée. Que les animaux qui la parcourent et la survolent sont innombrables. Une tempête de sable peut surgir sans crier gare. Une tornade jaune peut brusquement se mettre à tournoyer dans le lointain comme la laine que les femmes tressent pour en faire de la ficelle. Tout le poids incalculable de ce ciel immense et lourd peut soudain se mettre à siffler en balayant la terre encalminée et soumise ...
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