Ryûsuke a 16 ans. Il revient habiter avec ses parents dans la ville d'où ils ont déménagé quelques années auparavant. Bientôt, une femme est retrouvée suicidée sur le bitume, après avoir demandé une prédiction de rue à un étrange jeune homme. Vêtu de noir, très beau, grand et mince, les yeux hypnotiques, portant des boucles d'oreilles, l'inconnu semble comme sortir de l'épais brouillard où baigne la ville avec une surprenante fréquence. Et cela recommence…cet ange n'est pourtant pas si gentil, puisque ces femmes qui le questionnent sur leur avenir amoureux récoltent toujours une réponse peu encourageante. Ryûsuke est mal à l'aise, et pour cause : dix ans auparavant, avant de quitter cette ville, alors qu'il n'était qu'un enfant, une femme, enceinte de son amant marié qui voulait la faire avorter, l'avait imploré dans la rue de prédire leur avenir amoureux. Il l'avait envoyé balader…elle avait été retrouvée suicidée baignant dans son sang. Ryûsuke s'est toujours senti responsable de son suicide. Dans son nouveau collège, Midori et Suzue en tombent amoureuses.
Mais c'est bientôt au tour de Suzue de succomber… Les indices s'accumulent, Ryûsuke est le coupable tout désigné pour la police et la population, d'autant qu'il a maintenant les oreilles percées, depuis qu'il s'est réveillé un matin avec des punaises plantées dans ses lobes !!! Mais en même temps les femmes quasi ensorcelées le poursuivent de leur assiduité pour avoir une prédiction, il est au bord du lynchage…Il doit absolument retrouver et éliminer le jeune homme en noir, tout en s'interrogeant sur sa propre culpabilité, surtout quand il comprend que la morte d'il y a 10 ans n'était autre que la tante de Midori...à qui il finit par tout avouer.
En quatre récits qui sont en fait des chapitres relevant de la même histoire,
Junji Ito déroule toute l'étendue de son talent. Il y a du suspense, des surprises, de l'angoisse, de l'étrangeté, du sang... Les panneaux nous offrent à voir moult détails, grâce à un trait de crayon d'une grande finesse qui semble comme nuancer les gris. Les rictus des visages en disent long sur les sentiments des personnages, pour marquer non seulement leur colère ou leur peur, mais aussi la fatigue psychologique qui s'accumule, leur amaigrissement, ils ont souvent la mine défaite. du grand art !
Bref, un très bon volume, supérieur au
Black paradox qui m'avait fait découvrir ce maître mangaka, qui revendique trouver l'inspiration dans les univers de
Lovecraft et
Kazuo Umezu, les otakus apprécieront !