Oui, j'ai choisi ce livre à la bibliothèque pour valider un challenge – après tout, je lis ce que je veux, non ? Elisabeth Ivanosvky est une auteure d'origine moldave, qui a ensuite vécu en Belgique. Elle a écrit plusieurs albums pour enfants, dont cet imagier des oursons. le livre a été édité pour la première fois en France en 1984, puis réédité en 2012, ce qui explique sans doute ses couleurs douces, ses dessins aux formes chaleureuses – je trouve parfois certains albums plus contemporains assez agressifs, avec des couleurs un peu trop vives à mon goût. Certes, l'enfance n'a pas à être cantonné dans des tons pastels, mais j'ai beaucoup apprécié l'art de la nuance exprimé par les couleurs utilisées. Les tuiles du toit, les murs, même les vêtements des ours ne sont pas unis, le pelage des différents membres de cette charmante famille nombreuse est représenté avec soin. D'ailleurs, nous voyons ses ours « en mouvements », et je me dis que cet imagier peut permettre non seulement d'apprendre de nouveaux mots, mais aussi d'inventer des histoires.
La maison comporte plusieurs pièces, et l'extérieur n'est pas oublié non plus. Je me dis cependant que certains mots étonneront les plus jeunes, qui n'ont pas forcément de chauffe-eau de cette forme dans la salle de bain ou de cuisinière ainsi faite – de même que l'on ne conserve plus les aliments dans le grenier, et qu'il est rare de trouver des chapelets d'ail dans une cave. En dépit de sa date de parution française, cet album me paraît plutôt dater des années 60. Et si papa ours se promène de page en page, et rentre les provisions, si maman ours a eu sept oursons, si grand-mère ours tricote et veille sur le petit dernier, l'absence de grand-père me paraît elle aussi significative d'une époque où l'espérance de vie était plus courte qu'aujourd'hui, surtout pour les hommes ayant vécu une ou deux guerres.
L'imagier des oursons est un joli album à partager.
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