Avec 177 ans d'écart, l'auteur nous fait vivre l'expédition du Capitaine de vaisseau Jules Dumont D'Urville, futur Contre-Amiral, qui a découvert l'Antarctique, et son propre voyage à lui, pour les besoin de son métier de journaliste. Nous suivons les préparatifs, le voyage et lui même et le retour en France de ces deux personnes et des gens qui les accompagnent.
J'ai beaucoup apprécié cette mise en parallèle, dans le récit, de ces deux périodes. On peut ainsi voir l'ultra-difficulté qu'à dû être l'expédition vers l'inconnu de Dumont d'Urville avec deux bateaux à voiles et les techniques de l'époque. Prouesse exceptionnelle réalisée par des marins eux aussi exceptionnels. Nous découvrons aussi, qu'actuellement et malgré la technologie et le confort, les connaissances, cela reste difficile d'aller en Antarctique ; les conditions climatiques y sont tellement extrêmes, sur l'eau comme sur le continent. J'ai trouvé touchant certains passages qui montrent toute l'humilité des marins et scientifiques d'aujourd'hui par rapport à ces pionniers de l'expédition de 1838-1840.
L'évocation de tous ces noms ; l'Astrolabe, l'Antarctique, Dumont d'Urville, terre Adélie, et d'autres encore, ne peuvent que faire rêver le lecteur. C'est un livre très réussi que nous propose l'auteur. À la fois très personnel et très touchant. On effleure et imagine la dureté des voyages vers cette terre vierge de toute appartenance.
Bravo à ces hommes et ces femmes qui continuent à faire l'histoire de l'Antarctique.
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La terre Adélie n'est pas à proprement parler un territoire français. Le traité de l'Antarctique, signé par une cinquantaine de pays, gèle toute prétention territoriale sur le continent. Personne ne peut s'en approprier un morceau.
- L'Antarctique est devenue une réserve naturelle consacrée à la paix et à la science. Les activités militaires et les essais nucléaires y sont interdits, de même que l'exploitation des ressources minières, nous explique Serge Fuster.
Pas d'armées, pas de drapeaux, pas d'industries, pas de propriété, pas de frontières, pas de circulation d'argent sur la base. L'impression d'avoir débarqué sur une autre planète se confirme.
Ô combien de marins, combien de capitaines n'ont pu écrire leurs pages, combien de pages se sont perdues en mer, sans bouteille, combien d'encre est venue noircir le bois rompu des coques dans le souffle des voiles qui s'affalent, combien de récits effacés au fond ?
Le mot "station", qui définit ce type d'installation, ne saurait être mieux choisi. On se croirait sur une station spatiale en orbite statique aux confins de la galaxie Terre. Nos plus proches voisins sont d'ailleurs les astronautes de l'ISS, la Station spatiale internationale, qui tourne à 400 kilomètres au-dessus de nos têtes.
Extrait de ADÉLIE, MON AMOUR par Michel Izard