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Trilogie Fabio Montale tome 2 sur 4
EAN : 9782070496082
320 pages
Gallimard (24/05/1996)
4.14/5   537 notes
Résumé :
Fabio Montale a démissionné de la police et son amie Lole l'a quitté. Seul, la quarantaine oisive, il se voit couler des jours paisibles dans son cabanon marseillais avec vue sur la mer. Mais Gélou, sa belle cousine, arrive en larmes: son fils Guitou a disparu. On retrouve bientôt son corps à côté du cadavre d'un historien algérien réfugié en France. À quelle histoire Guitou était-il mêlé? Qui a pu être assez ignoble pour tuer ce gosse? À la recherche de l'assassin,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
4,14

sur 537 notes
La baraka ne doit pas être dans le dictionnaire de Fabio Montale: ce serait plutôt la "chourmo": en provençal, ça veut dire la chiourme, les rameurs de la galère!
Et pour galérer, ce n'est pas une galéjade, notre Fabio il s'y entend...
Sa Lole est partie pour une durée indéterminée, côté coeur, ce n'est pas la panacée.
Il a envoyé sa lettre de démission à la police: sur le plan professionnel ce serait plutôt Waterloo, morne plaine!
Heureusement, il a ses amis, la vieille Honorine, sa voisine qui veille sur lui comme si c'était la prunelle de ses yeux et qui lui mitonne des bons petits plats!
Et puis il y a l'inattendue, la cousine qui débarque après dix ans d'indifférence. Elle est gironde Gélou: le sosie de Claudia Cardinale. C'est pour elle que Fabio a ressenti les premiers émois adolescents.
Alors quand elle vient lui demander de retrouver son fils Guitou qui a fugué à Marseille, il ne sait rien lui refuser.
Guitou a semble-t-il fui pour retrouver Naïma, sa petite amie. le côté coeur d'artichaut semble sérieusement inscrit dans les gènes de la famille.
L'enquête menée par Fabio Montale le mène dans les milieux islamistes du mouvement tabligh à l'origine des attentats de Marrakech en 1994 et de Paris en 1995.
En fin limier, Montale va défaire l'écheveau bien entendu mais en y laissant une fois de plus quelques plumes.
Un bien drôle d'oiseau ce Montale, l'archétype du flic désabusé, solitaire porté sur la bouteille et les femmes!
Mais tout le talent d'Izzo est justement dans tous ces petits détails que nous apprenons au fil du récit sur le héros et qui en font un être attachant et charmant.
Bon je ne vais pas en remettre une couche après ma critique de Total Chéops, sinon certaines mauvaises langues diront que Lorraine 47 est en train d'onduler de la toiture!
Un excellent moment de lecture et dire que Solea m'attend sur ma table de chevet!
J'en connais une qui va prendre sur son temps de sommeil...
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On t'avait quitté Fabio, dans ton frêle esquif, à l'entrée du port de Marseille. Lové sous des couvertures, ton Lagavulin tourbé sous la main. Aux premières loges de l'aube sanguine se déversant sur le théâtre désabusé de la ville. Lole à tes côtés. Enfin. Quelque chose qui pourrait s'approcher du bonheur.

Et nous te retrouvons ici, dans les premières pages, démissionnaire de la police après avoir collé une droite sucrée à un commissaire. Conséquence logique. Tu pensais sûrement semer le drame qui te colle au cul depuis le précédent tome en prenant ainsi ce brusque virage professionnel. Mais la camarde te suit de trop près.

Terminus. Tout le monde descend. Ou se fait descendre.

Encore une fois, tu te retrouves face à un cadavre ami. Et tu dois t'agenouiller pour bien t'assurer que oui, cet homme allongé sur le bitume, tu le remets trop bien. Comme si le destin et la mort désiraient dans cette macabre génuflexion t'adouber "Chevalier de la déveine". "Capitaine guigne".

"Je m'accroupis devant lui. Un mouvement qui m'était devenu familier. Trop. Autant que la mort. Les années passaient, je ne faisais que ça, poser un genou à terre pour me pencher sur un corps. Merde ! Cela ne pouvait recommencer encore, et toujours. Pourquoi ma route était-elle jonchée de cadavres ? Et pourquoi était-ce de plus en plus souvent ceux de gens que je connaissais ou que j'aimais ? [...] La mort ne me lâchait plus, comme une espèce de poisse dans laquelle, un jour, j'avais dû foutre les pieds. Mais pourquoi ? Pourquoi ? Bordel de merde !"

Cette odeur lancinante et nauséeuse ne va dès lors plus te quitter.

Car désormais, outre le cercle amical c'est dans ta famille même que la faucheuse vient frapper. Ton petit cousin, le fils de la belle Gélou, étendu raide. Alors tu ressors les hameçons et les esques. le milieu marseillais ne te suffit plus. Tu ferres la Camorra napolitaine, les barbus du FIS qui ont lu le Coran en courant, le FN qui entretient le brasier raciste, le blanchiment et les marchés immobiliers truqués.

Tu mijotes une bouillabaisse indigeste et fatale que tu agrémentes d'un peu de rouille de flics pourris, pour corser le tout.

Pourtant tu le sens. La machine est lancée."J'avais fumé plusieurs cigarettes, en regardant la mer, avant de me décider à bouger. Je savais ce que j'allais faire, et dans quel ordre, mais je me sentais lourd. Comme en plomb. Un petit soldat de plomb. Qui attendait qu'une main le manipule pour entrer en action. Et cette main, c'était le destin. La vie, la mort. On n'échappe pas à ce doigt qui se pose sur vous. Qui que l'on soit. Pour le meilleur et pour le pire".

Tu tentes d'échapper à l'inéluctable. Tu essaies tous les antidotes qui peuvent convoquer la vie en toi : la bouffe, la musique, la poésie. Tu sors de plus en plus en mer avec ton bateau, comme pour t'offrir des entractes. Des pauses que tu sais inutiles mais que tu ne peux t'empêcher de prendre. Une goulée d'air dans l'asphixie qui te guette. "Cela m'était essentiel de prendre, chaque jour, de la distance avec les humains. de me ressourcer en silence. Pêcher était accessoire. Juste un hommage, qu'il fallait rendre à cette immensité. Loin, au large, on réapprenait l'humilité. Et je revenais sur terre, toujours plein de bonté pour les hommes."

Tu fuis mais elle est là, douce salope, qui guette le faux pas qui t'enverra dans le décor du sentier de ta vie. Prête à tout. Patiente et sage comme l'éternité.

Alors tu plonges plus profond encore, dans les bas-fonds de la galère et tu y vas gaiement : dealers, toxicos, balances. C'est la "chourmo". Nom donné aux prisonniers de droit commun et aux esclaves qui au 17ème siècle servaient de moteur aux galères royales, enfermés dans l'arsenal de Marseille. Aujourd'hui, la chourmo c'est le quotidien de misère, les combines pour un billet, le chômage, la dèche qui referme ses serres sur les cous graciles. Mais c'est aussi une certaine solidarité. Ceux qui, enchaînés au banc de l'infortune ou au ban de la société, rament d'une même cadence.

Pour qui sait lire les signes que les dieux envoient pour alerter les hommes des embûches à venir, l'avertissement est clair : le malheur et sa mauvaise étoile sont bien là, tapis derrière les nuages. Pavie que tu croises dans ton périple et son prénom de désastre ne sont pas là pour rien. Pourtant Fabio, tu ne vois rien ou tu éludes.

Tu poses des colis piégés et tentes ensuite de les désamorcer avec la nonchalance suicidaire d'un démineur daltonien. Tu vis un présent dangereux noyé dans un passé éthéré qui ne passe pas. Tes fantômes continuent à te hanter, t'obséder. Lole s'est à nouveau déguisée en courant d'air, mais tu la vois partout. Tu discutes avec son absence. Tu étreins son parfum menthe basilic. Gitane à la fumée évanescente.

Marseille elle aussi voit ses souvenirs et ses antiques vestiges mis à nu par les tractopelles des promoteurs. Un hier qui gratte sous la surface des trottoirs mais qu'aujourd'hui ne veut plus entendre. Comme un vieux cadavre encombrant et demi-mort, mal enterré. Qui pue. Qui hurle la gloire ancienne dans le désert de la rue contemporaine et pressée.

Tu endosses les habits trop serrés du héros mythologique. Ulysse inversé. Tu invoques les morts au bord du Lacydon (la nekuia) et tu restes chez toi en rêvant d'un ailleurs, par delà les champs noirs des flots. Ta ruse te sort mille fois d'affaire mais à la fin, tout cela t'use.

Marin perdu. Tu prends l'amer sans larguer les amarres.

Les "où" qui nomment les chapitres font écho à ta divagation, à ton voyage immobile. Choeur triste et sombre qui rythme tes pas dans un chant lugubre.

"Un café brûlant à la main, je me plantais devant la mer, laissant mon regard errer au plus loin. Là où même les souvenirs n'ont plus cours. Là où tout bascule, au phare de Planier, à vingt milles de la côte.
Pourquoi n'étais-je jamais parti , pour ne jamais revenir ? Pourquoi me laissai-je vieillir dans ce cabanon de trois sous, à regarder s'en aller les cargos ? Marseille, c'était sûr, y était pour beaucoup. Qu'on y soit né ou qu'on y débarque un jour, dans cette ville, on a vite aux pieds des semelles de plomb. Les voyages on les préfère dans le regard de l'autre. de celui qui revient après avoir affronté "le pire". Tel Ulysse. On l'aimait bien, Ulysse ici. Et les marseillais, au fil des siècles, tissaient et détissaient leur histoire comme la pauvre Pénélope. le drame aujourd'hui, c'est que Marseille ne regardait même plus l'Orient mais le reflet de ce qu'elle devenait.
Et moi j'étais comme elle. Et ce que je devenais, c'était rien, ou presque. Les illusions en moins, et le sourire en plus, peut-être. Je n'avais rien compris de ma vie, j'en étais sûr. Planier d'ailleurs, n'indiquait plus leur route aux bateaux. Il était désaffecté. Mais c'était ma seule croyance, cet au-delà des mers.

Je reviendrai m'échouer dans le coeur des navires.

Ce vers de Louis Brauquier, un poète marseillais, mon préféré, me revint en mémoire. Oui, me dis- je, quand je serai mort, j'embarquerai dans ce cargo qui part, à destination de mes rêves d'enfant. En paix enfin."

La mer, l'amour et la mort. Ces trois-là sont connues depuis Troie sur les rives de "notre mer".

Les ombres grandissent sous le soleil du maudit. Cours Fabio, vis. Ne te retourne pas et souviens toi d'Orphée et de la malheureuse Eurydice.

L'escalier comporte trois marches. Plus bas, on y gémit et on y meurt. La cale sèche.

Ne suis pas le chemin qui descend. La pente. le trajet dit.

Zigzague. Surprends et déjoue la trilogie.
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Je viens de terminer "Chourmo" et comme à la fin de "Total Khéops", je suis complètement sonnée, hébétée.
Et puis, j'ai un cafard monstre aussi, c'est samedi soir de spleen et de révolte face à laideur du monde et à son cynisme, que raconte si bien Jean-Claude Izzo, qui croyait sans doute bien plus en la beauté de la mer et du soleil qu'en celle du genre humain.

J'ai été heureuse de retrouver Fabio Montale une seconde fois, son faux air de Corto Maltese, sa rudesse, les blessures qu'il noie dans l'alcool et son désespoir: celui d'un homme qui ne croit plus en rien.
Et puis, il y a Marseille aussi qui m'attendait et je me suis jetée dans ses bras, alors même qu'elle est si noire, si violente, si bétonnée.
On est loin de la carte postale, du chant des cigales et du parc Borély avec Izzo, mais il l'aimait sa ville et savait y voir ce que personne ne remarque, cette intensité, cette richesse, cette ambigüité qui la rend attirante et qui m'a piégée pour la seconde fois.

Montale a démissionné de la police, Lole est partie et au début du roman, il vit comme un ermite, dans son cabanon. Comme un ermite, mais avec la mer à ses pieds.
Un jour, comme ressurgie du passé, Gélou débarque chez lui. Gélou, c'est sa cousine préférée, la belle cousine dont il était un peu amoureux adolescent et qui ressemble toujours autant à Claudia Cardinale. Ils ne se sont pas parlés depuis dix ans mais elle est là et elle a besoin de lui.
Son dernier fils, Guitou, a fugué à Marseille et comme il ne donne aucune nouvelle, sa mère s'inquiète. Montale accepte donc de se lancer à la recherche de l'adolescent qui aurait mis le cap sur la cité phocéenne pour retrouver Naïma dont il est fou amoureux.

Montale n'imagine pas à quel point cette enquête va le jeter en eaux troubles ni qu'elle va le conduire à assister au meurtre d'un presque ami au coeur de la cité dans laquelle il cherche Naïma ou à s'interroger sur l'assassinat d'un historien algérien menacé de mort en Algérie.
"Chourmo" le mène du deal aux ententes louches de la police et des politiques avec les réseaux mafieux, des terrains vagues aux milieux islamistes qui gangrènent les quartiers nord, abandonnés des pouvoirs publics et de la mairie.

C'est encore plus dur, encore plus violent, encore plus désespéré que "Total Khéops", ou peut-être est ce que c'est parce que ça m'a touchée davantage…
La misère et la détresse affleurent à chaque page dans ce roman beaucoup trop noir et poisseux ou faire la guerre et semer la haine semble plus facile que faire l'amour.
Au delà de l'enquête menée tambours battants et qui ne m'a pas laissée souffler une seconde, pour laquelle mon coeur a cru manquer un battement, j'ai été particulièrement touchée par les personnages de cet opus qui chacun à leurs manière m'ont poignardée: Guitou, Naïma, Mourad et leur famille, Serge ou encore Arno... Enfants, adolescents, amoureux broyés par un système plus puissant qu'eux, alimenté autant par la soif de l'argent que par des idées à vomir et qui n'hésite pas à les sacrifier: ça m'a fait mal, parce que c'est un reflet assez authentique de ce qui se passe encore. Et pas qu'à Marseille.

Ce soir, moi, je voudrais oublier "Chourmo" et les cités dont tout le monde se fiche alors qu'elles sont pleines de gamins merveilleux (je le sais moi, je travaille avec) qui méritent qu'on se batte pour eux, les politiciens et le monde.
Et danser. Danser, encore et encore.
Mais je ne peux pas, parce qu'Izzo est foutrement talentueux, que Montale est un héros qui a su se faire aimer et qu'il en faut des romans de cette force, de cette trempe et de cette beauté (oui, de cette beauté aussi) là.





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Montale qui a quitté la maison poulaga se fait du gras aux Goudes (petit paradis au sud de Marseille) dans son cabanon à goûter l'anchoïade avec un petit Provence et tout serait pour le mieux dans le meilleur des monde possible … si... a quelques kilomètres de là au nord ne se trouvait Marseille, métropole envahissante rempli de bruits et de fureurs, synonyme d'ennuis et souvent des gros .

Avec la famille même éloignée pas moyen de casser les pots tranquille !
Deux jeunes disparaissent et Montale sollicité par une parente sa belle cousine Gelou, reprend le collier et se métamorphose bien malgré lui mais avec détermination en privé.
Je m'interroge : peut-on voir dans la cousine Gelou de son vrai prénom Angèle un parallèle avec celle de Pagnol (d'Aubagne Bouches-du-Rhône) qui finit dans les mains de Monsieur Louis proxénète notoire à Marseille et donc nous ramènerait à « un de Baumugnes » de Jean Giono (de Manosque)  ? Dans cette Provence la parenté est assez large C'est même amusant les similitudes j'en vois de partout, la mère de Montale se prénomme Laure celle « Laure au bout du monde » de Pierre Magnan (de Manosque)  un autre écrivain provençal ? Allez assez divagué...avec ses écrivains du sud ...Ils m'embrouillent
Marseille, Montale il connaît , les marseillais aussi et le milieu ne lui est pas inconnu. Ça aide
Montale est un solitaire il n'a pas d' épouse ni de compagne, pas de femmes ou si loin, mis à part Honorine qui lui sert de mère adoptive, plus d'amis excepté Fonfon qui est surtout un père pour lui et qui aimerait bien que le petit prenne sa suite dans son bar à « vieux » aux Goudes.

Il est au bout du rouleau, dégoûté de la profession de flics, taciturne, il a le mauvais oeil « la scoumoune » dans le milieu mais pourtant à Marseille il existe un terme pour parler de galère qui met tout le monde dans le même panier :le Chourmo et ça ça lui donne la niaque de faire ce qu'il a faire : trouver les deux jeunots, faire le ménage et traquer les mafiosos

Pour Montale il y a deux sortes de barbus ceux qui s'accaparent le marché de la drogue dans les quartiers Nord en chassant les dealers et qui font de leur ordinaire une  « Razzia sur la chnouf » pour assurer leur prosélytisme : les méchants qui ensuite embrigadent les jeunes des cités. Et ceux qui font du rock sudiste américains ZZ TOP les gentils ceux qui les font danser (avec IAM bien sûr) mais comme disait Lino Ventura « Un barbu, c' est un barbu ! Trois barbus, c' est des barbouzes !» Montale n'est pas trop barbu mais comme il est fortement déprimé il a la barbe de trois jours Une barbe tendance du négligé ?

Et parlant de Ventura on peut remarquer quelques similitudes (et oui encore!) avec son personnage de flic dans « dernier domicile connu », Marceau Léonetti, italien aussi fils de l'émigration, en disgrâce, réduit à la tâche sordide d'arrêter dans les cinémas les maniaques sexuels. Comme Montale : un déclassé !Un loser comme on dit maintenant



Au Panier et à la Capelette quartiers historiques des émigrés italien mais colonisés par les maghrébins beaucoup de choses circulent la drogue, les armes, les affaires d'immobilier, les barbus, quelques tueurs de la maffia napolitaine et les ripoux ex collègues de Montale Au milieu de tout ça il remonte toutes les pistes qu'il trouve et va tomber sur des cracks et s'emmouscailler

Montale boit beaucoup dans cet épisode un verre de Lagavulin ça va, la bouteille bonjour les dégâts et ce n'est pas l' iode de ce whisky écossais ( je ne me rappelle pas s'il le prend rosé ou blanc) qui va atténuer la migraine!

Montale a de gros problème de digestion mais a la chance d'avoir Fonfon et Honorine pour les petits noirs bien serrés

Bref Montale va « se préparer des nuits blanches... des migraines... des "nervous breakdown" mais il va leur montrer qui c' est Fabio »*
Et ça va dégager !

Excellent bouquin à tout les niveaux

Allons l'homme de Marseille ( Prix Méditerranée Edmonde Charles-Roux 2001) ce n'est pas Gaston mais Fabio (et donc Izzo) et il mériterait bien le Prix Méditerranée 2021 à titre posthume


* Audiard
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Deuxième volet de la trilogie mettant en scène Fabio Montale à Marseille, Chourmo fait suite à Total Kheops.

On retrouve le style si particulier de Jean-Claude Izzo, qui nous promène dans Marseille, qui nous invite à goûter par l'imagination des plats, des vins, des alcools aussi… beaucoup de vin et d'alcool.
Dans Chourmo, Fabio Montale part à la recherche de deux adolescents disparus et nous tombons avec lui dans le sordide, entre extrémismes, drogue et mafia.
Petite mention aux titres de chapitres, par exemples « Où quand on parle, on en dit toujours trop », « Où il n'y a pas de mensonge innocent ».
Des descriptions de Marseille agrémentent l'histoire ; pas de grandes descriptions, mais des coups de projecteurs sur des endroits bien particuliers de Marseille, une rue, un restaurant, une vue… le tout bercé par le langage marseillais dans les dialogues.

Un livre qui se laisse lire bien vite.
Alors au suivant !

Lien : https://chargedame.wordpress..
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Il y avait quelques mois , le bar de Hassan avait brûlé...
Hassan avait refait son bar. Les peintures tout ça. Puis, tranquille, comme si de rien ne s'était passé, il avait raccroché au mur la photo où Brel, Brassens et Ferré sont ensemble. A une même table. Pour Hassan, c'était un symbole, cette photo. Une référence aussi. On n'y écoutait pas de la soupe, chez lui. Et la musique n'avait de sens que si elle avait du coeur. Quand j'étais entré, Ferré, justement, chantait :

O Marseille on dirait que la mer a pleuré
Tes mots qui dans la rue se prenaient par la taille
Et qui n'ont plus la même ardeur à se percher
Aux lèvres de tes gens que la tristesse empaille
O Marseille...
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Place d’Aix, la Safrane passa le feu à l’orange. Bon, me dis-je, il est près de onze, j’ai une petite faim. Et soif. Je pris la rue Sainte-Barbe, sans mettre mon clignotant, mais sans accélérer non plus. Rue Colbert ensuite, puis rue Méry et rue Caisserie, vers les Vieux Quartiers, le territoire de mon enfance. Là où était née Gélou. Là où j’avais connu Manu et Ugo. Et Lole, qui semblait toujours habiter les rues de sa présence.
Place de Lenche, je me garai à la mode de chez nous, où c’est interdit, devant l’entrée d’un petit immeuble, ma roue droite tout contre la marche d’entrée. Il y avait bien une place de l’autre côté, mais je voulais que mon suiveur ait le sentiment que si je ne faisais pas de créneau, c’est parce que je n’allais pas m’absenter longtemps. On est comme ça ici. Parfois, même pour un petit quart d’heure, la double file, avec les warnings, c’était ce qui se faisait de mieux.
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Si on a du cœur, m'expliqua un jour mon père, on ne peut rien perdre où qu'on aille. On ne peut que trouver.
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Du ciel à la mer, ce n'était qu'une infinie variété de bleus. Pour le touriste, celui qui vient du Nord, de l'Est ou de l'Ouest, le bleu est toujours bleu. Ce n'est qu'après, pour peu qu'on prenne la peine de regarder le ciel, la mer, de caresser des yeux le paysage, que l'on découvre les bleus gris, les bleus noir, et les bleus outre-mer, les bleus poivre, les bleus lavande. Ou les bleus aubergine des soirs d'orage. Les bleus vert de houle. Les bleus cuivre de coucher de soleil, la veille de mistral. Ou ce bleu si pâle qu'il en devient blanc.
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Mais par rapport à "ceux d'en bas", il y a la vue. Magnifique. La plus belle de Marseille. On ouvre sa fenêtre et on a toute la mer pour soi. C'est gratuit. Quan on n'a rien, posséder la mer - cette Méditerranée - c'est beaucoup. Comme un quignon de pain pour celui qui a faim.
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Videos de Jean-Claude Izzo (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Claude Izzo
"Total Khéops" de Jean-Claude IZZO a été adapté au cinéma en 2002 par Alain Bévérini, avec Richard Bohringer et Marie Trintignant : extrait du film.
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