Ces poèmes de la dynastie des Tang (618-907) s'inscrivent tous dans une veine bouddhiste. Ils expriment donc la vacuité et l'impermanence, à travers une écriture subtile, où se reflète l'esprit, en même temps que maints paysages de montagne, à l'eau froide et limpide, à la brume étale. Les poètes présentés ici ne sont pas tous cependant des moines, même s'ils ont choisi le plus souvent de se retirer loin des villes. C'est donc bien l'esprit du Chan qui se manifeste tout au long de cette anthologie, avec son humour et son impertinence, une lucidité qui s'apparente parfois à de la mélancolie. Certains poètes évoquent leurs craintes ou leurs regrets et c'est aussi cette sensibilité qui donne leur force à leurs poèmes, en même temps que la spiritualité d'une voie qui se voulait avant tout authentique.
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Jour après jour je ne fais rien de rare ;
Mais je m'y tiens tout naturellement.
Rien je ne jette et de rien ne m'empare ;
Je ne suis pas plus absent que présent.
Du violet ou du rouge qui prime ?
Nulle poussière au flanc du vert coteau.
Les surpouvoirs ? l'activité sublime ?
Chercher du bois et transporter de l'eau.
(Pang Yun)