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EAN : 9782266112468
576 pages
Pocket (12/04/2001)
3.93/5   372 notes
Résumé :
Dans la Cité du Soleil brûlent les derniers feux du règne d'Akhénaton et de Néfertiti.

L'Egypte est au bord du gouffre et s'inquiète : qui succèdera à ces souverains exceptionnels ? Les regards se tournent vers Akhésa, troisième fille du couple royale, à l'extraordinaire beauté,
déterminée à poursuivre l'œuvre de paix de son père.

Tous les obstacles tombent devant sa volonté farouche et son sens inné du pouvoir : Akhésa a le pr... >Voir plus
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"La Reine Soleil : L'aimée de Toutankhamon" raconte de manière très romancée l'histoire du règne de Toutankhamon, et surtout de sa reine Akhésa (Ankhesenpaaton de son vrai nom, modifié ici pour la commodité de la lecture). Toutankhamon est sans doute l'un des pharaons les plus connus, alors qu'il n'a régné que peu de temps, puisque mort à dix-huit ou dix-neuf ans. D'après les dernières recherches génétiques, il serait le fils d'Akhenaton (et de la soeur de ce dernier), à qui il a succédé au trône à sa mort. La tradition voulant que le futur pharaon épouse la femme du défunt pharaon pour accéder au trône, Toutankhamon a donc épousé Ankhesenpaaton, troisième fille d'Akhenaton, que ce dernier avait épousé... Vous suivez ? Toutankhamon a en fait épousé sa soeur... Je viens tout juste de réaliser où George R.R. Martin a puisé son inspiration pour la famille Targaryen !

Mais le livre de Christian Jacq ayant été publié en 1988, on n'en parle pas, pas comme ça en tout cas. Toutankhamon, dans le roman, est un des derniers fils d'Amenhotep III, qui est également le père d'Akhenaton (mais qui n'ont visiblement pas la même mère). Et si Akhenaton épouse bien Akhésa à la fin de son règne, c'est uniquement symbolique, pour remplacer l'image de sa mère (Néfertiti), la tradition voulant que ce soit un couple qui soit à la tête du royaume.

L'histoire débute alors qu'Akhésa a quatorze ans et que Toutankhamon (Toutankhaton au commencement de l'histoire) en a douze. Néfertiti, pour une raison inconnue, s'est éloignée de son pharaon, elle ne sort plus de son palais et refuse toute visite. Akhenaton règne seul, et le royaume part à la dérive... Akhésa a toutes les ressources requises pour être reine, mais n'étant que la troisième fille, c'est sa soeur aînée qui est pré-disposée pour succéder à leur mère. Un évènement en entraînant un autre, elle finira malgré tout à atteindre son objectif, celui d'être reine. La politique et tout le toutim n'intéressant pas son nouveau pharaon, car trop jeune et peu préparé, Akhésa prendra donc les rênes, en même temps qu'elle poussera son mari à s'intéresser et à s'investir pour son royaume.

J'ai donc été téléportée dans cette Égypte antique que je n'avais plus lu depuis trop longtemps, dans la Cité du Soleil d'abord (Armana), puis à Thèbes. Je me suis retrouvée au coeur de complots politiques et religieux fascinants. J'ai également appris énormément, tant sur les modes de vie, les croyances et les rituels que sur la fabrication des feuilles de papyrus ou les procédés de momification par exemple.

L'auteur a su dépeindre cette Égypte de l'époque (environ 1300 avant J.C), avec précision, et avec de superbes descriptions. C'est un poil long à se mettre en place, juste le temps qu'il faut à l'auteur pour planter ses décors et y incorporer ses (nombreux) personnages. Mais une fois l'intrigue (les intrigues ?) bien mise en place, on ne voit plus le temps passer tellement on y est, sous ce soleil égyptien tant vénéré.

Quant aux personnages, ils sont nombreux mais l'auteur fait souvent des rappels les concernant. On les intègre donc bien, et on est en rien gêné dans la compréhension et la continuité de l'histoire. Certains marquent évidemment plus que d'autres, on apprend à les apprécier (ou pas). L'histoire met en avant Akhésa, jeune fille au caractère bien affirmé et à la volonté inflexible, pleine d'énergie et de prestance, à la fois fougueuse, ambitieuse, déterminée, sauvage, indomptable, perspicace et intelligente. J'ai adoré suivre son ascension au trône, la voir réaliser son objectif en même temps qu'elle se rend compte que de diriger le pays le plus puissant n'est pas une mince affaire. J'ai adoré la voir déjouer les complots et les trahisons, la voir conspirer à son tour, la voir s'attacher de plus en plus à son Toutankhamon. Toutankhamon est également un personnage attachant, j'ai beaucoup aimé l'intégrité et la loyauté de Maya, la sagesse du divin père Aÿ, les manigances d'un Horemheb rejeté par la femme qui l'aime, etc... Un panel de personnages hauts en couleur et énigmatiques, qu'on aime à suivre.

L'intrigue, quant à elle, est passionnante et ne manque pas d'approfondissement. Politique, religion et mythologie sont les thèmes abordés à travers les divers complots, manigances, trahisons que les différents protagonistes doivent déjouer. Il y est évidemment question de pouvoir et d'ambition, autant que d'amour et de mort. L'auteur connaît son sujet. Sa plume, plaisante et précise, a su m'embarquer rapidement.

Un très bon moment de lecture.
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Akhenaton a été l'un des plus célèbres pharaons de l'Egypte ancienne. Rompant avec les anciens dieux, il lance une religion nouvelle, prototype de monothéisme, et fonde avec son épouse Néfertiti une ville nouvelle à la gloire d'Aton, le disque solaire divin. le clergé de l'ancienne foi, soutenu par une grande partie de la population, voue cette cité aux gémonies.
C'est dans ce contexte qu'Akhesa, troisième fille du roi - et donc troisième dans l'ordre de succession – fait preuve d'une personnalité et d'une intelligence digne d'une reine. Elle s'approche peu à peu du trône, d'abord en assistant son père dans les rites sacrés, puis en en épousant Toutankhaton, qui deviendra Toutankhamon, l'enfant-roi.
Ensemble, ils forment un couple royal uni et amoureux, mais encore très naïf, et si peu maître de leur destin, car dans l'ombre le général Horemheb tente de prendre les rênes du pouvoir et le coeur de la jeune Akhesa.
Certes, l'histoire est très romancée, mais dans tous ses livres Christian Jacq se base sur des faits avérés.
Il y a bien longtemps que je n'avais pas ouvert un livre de Christian Jacq et j'y ai retrouvé intact le plaisir de ce voyage dans le temps dans un pays qui m'a toujours fait rêver par les mystères qui l'entourent.

Au niveau de l'écriture et des rythmes du récit, j'ai beaucoup aimé les nombreuses descriptions de la vie quotidienne et des rites sacré.
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Le règne du pharaon renégat, Akhenaton (en français : « celui qui rayonne pour Aton »), est sur le déclin. Sa femme, la belle et célèbre Néfertiti (« la belle est venue »), refuse de le revoir, il s'est enfermé chez lui depuis plusieurs jours pour écrire un long poème sur la splendeur de son dieu, ses hommes de confiance complotent contre lui et les colonies de l'Égypte se révoltent contre ce pays dont la puissance s'affaiblit.
Reniant les croyances millénaires de son peuple, il a apporté de nombreux changements, aussi bien dans la religion que dans l'art : de nombreuses fresques dépeignent la vie du monarque dans le cadre familial en train de jouer avec ses filles ou d'embrasser sa femme et l'architecture évolue (le concept étant de faire en sorte que les rayons d'Aton puissent entrer à l'intérieur des bâtiments).
Mais rien ne semble permettre à l'évolution des moeurs de persister. Chacun est conscient qu'une fois Pharaon mort, les Égyptiens abandonneront Aton pour retourner à leurs anciennes divinités. Thèbes redeviendra la capitale et Akhetaton, la cité de la lumière, sera abandonnée au sable et au désert. Tel semble être le destin de la culture qu'a voulu transmettre ce roi moderne.
Mais Akhésa (de son vrai nom Ankhes-en-pa-Aton : « elle vit pour Aton ») ne l'entend pas de cette oreille. Bien que troisième fille du couple royal (et donc incapable de prétendre à la couronne), elle a bien l'intention d'avoir un rôle à jouer sur la scène politique. Petit à petit, à l'aide de sa superbe beauté et de son intelligence hors du commun, elle arrive à se faire une place parmi les plus grands et fascine ses amis comme ses ennemis. À la mort de son père, elle réussira à monter sur le trône aux côtés de Toutankhamon, le jeune prince de Thèbes fou amoureux d'elle, et prendra son destin en main comme une véritable reine.

L'intérêt de ce livre est qu'il nous dévoile les enjeux politiques du temps de l'Égypte ancienne. Avec Akhésa, on est transporté en plein coeur de l'action. On y voit ses évolutions, son passage de l'enfance vers l'âge adulte, les responsabilités qu'elle est peu à peu amenée à prendre. Ses sentiments évoluent : tout d'abord méprisante à l'égard du jeune Toutankhamon, elle en vient à peu à peu éprouver une tendresse presque maternelle pour cet époux de deux ans son cadet. En parallèle, elle doit lutter contre l'attirance profonde qu'elle ressent envers son opposant le plus acharné et manipuler les puissants du royaume pour parvenir à ses fins : rendre à l'Égypte sa splendeur d'antan. Mais la tâche est extrêmement difficile : les prêtres d'Amon sont prêts à tout pour reprendre leur place.
La pression exercée sur la jeune femme est énorme : d'un côté elle est incapable de renoncer au rêve de son père d'« apporter la lumière d'Aton dans les coeurs », de l'autre, elle n'a pas la force nécessaire pour lutter contre les prêtres et doit sans cesse se cantonner à son rôle de reine. Car malheureusement, Toutankhamon est encore un enfant trop immature pour régner et c'est celle qu'il aime qui est obligée de gérer les affaires à sa place. Elle doit se sacrifier sans cesse, déjouer des complots et en créer, entretenir son image publique, contrôler ses ennemis comme ses proches, lutter contre la part d'elle-même qui ne voudrait que devenir l'amante du général des armées.
La jeune femme voit tout ce à quoi elle tient s'écrouler autour d'elle : sa mère meurt, puis son père, puis elle doit abandonner sa religion, puis la capitale qu'a fait bâtir Akhenaton… Elle est peu à peu dépossédée par les prêtres, mais toujours elle restera droite et fière. Comme une reine. Comme une héroïne. Un peu trop, même…
L'auteur rationnalise l'origine de cette force et de cette énergie d'un côté par le caractère particulièrement volontaire de son personnage, mais aussi en sous-entendant que c'est Aton lui-même qui rayonne à travers elle et qu'Il lui prête une partie de sa puissance.

Car le monde que Christian Jacq met en scène est un univers merveilleux, empreint de magie et de surnaturel. Les dieux ont une influence notoire sur le monde, se dévoilant parfois aux humains et prouvant leur existence à l'aide de phénomènes inexpliqués, et pourtant totalement acceptés par la population : « Soudain, une main froide, une main de pierre se posa sur sa nuque. le bras d'Amon avait bougé, le dieu lui-même confirmait le couronnement de Toutankhamon. » Mais il nous montre aussi des miracles beaucoup plus petits et confidentiels : par exemple la famille royale est capable de regarder le soleil dans les yeux sans se les brûler et Akhésa est insensible à la chaleur.
On appréhende donc le monde de la même manière que les Égyptiens, avec leurs légendes et leurs croyances. Jacq nous décrit la lignée royale comme des surhommes (ou des sur-femmes) descendants directement de la race des dieux.

L'auteur détaille le rôle de la religion dans cette société, qui a une place centrale. le peuple croit dur comme fer à ses dieux et chaque cérémonie a une importance particulière et une magie qui lui est propre : « Akhésa ressentit une étrange impression au plus profond de son corps. Un feu très doux s'éveillait en elle, comme un soleil de fin de jour dorant la peau sans la brûler. L'eau parfumée qui avait circulé sur tout son corps la recouvrait d'une clarté immatérielle, sorte d'or liquide divinisant la chair. le regard de Toutankhamon lui-même s'était modifié. Les vertus du liquide magique de la purification, pratiqué sur chaque Pharaon depuis l'aube de l'histoire égyptienne, lui communiquaient une forme de vie d'origine céleste. »
« Comme chaque jour, Pharaon se rendait au sanctuaire dont il avait lui-même dirigé la construction. Et chaque jour, il y goûtait l'instant extraordinaire où les hymnes, les prières et les sacrifices faisaient se lever à nouveau le soleil dont dépendaient toutes les formes de vie, au ciel comme sur la terre ».

Ce qui est intéressant, aussi, c'est que l'auteur décrit le mode de vie des Égyptiens, parsemant son récit de faits réels sur l'architecture et le mode de vie, introduisant des éléments constructifs pour la compréhension de cet univers : « Sortant de la villa, ils traversèrent des jardins où on utilisait le chadouf qu'avaient mis au point les ingénieurs d'Akhenaton. Sur un pivot fixe, le paysan avait placé une perche de bonne taille. À l'une de ses extrémités, un seau ; à l'autre, un contrepoids. D'un mouvement régulier, le paysan abaissait la perche pour faire pénétrer le seau dans un bassin d'irrigation. Puis, relâchant doucement cette dernière, il laissait agir le contrepoids. de la sorte, au fil des heures, de grandes quantités d'eau étaient transportées au prix de moindres efforts. » Surtout, nous voyons apparaître au fil des pages les descriptions de l'architecture égyptienne et des fameux monuments : « Akhenaton avait voulu que le temple d'Aton fût unique. Il n'y avait pas de progression, comme dans les autres sanctuaires de l'Égypte, de la clarté de l'extérieur vers le mystère du Saint des Saints où la divinité était cachée au milieu des ténèbres, mais une simple enfilade de cours et de salles ne présentant aucun obstacle à la diffusion des rayons vivifiants d'Aton ».

Au final, Jacq a une écriture légère, très agréable et très facile à lire. Les phrases sont courtes, mais efficaces : elles nous font voir un monde à jamais éteint.
Cependant, Akhésa est presque trop parfaite pour être réellement crédible. Elle est décrite comme étant « fine, élancée, un visage parfait, des cheveux noirs, une peau cuivrée, des seins ronds hauts placés, des hanches étroites, des jambes longues et minces, des pieds d'une infinie délicatesse » et les princes étrangers disent d'elle qu'« aucune de nos femmes ne pourraient rivaliser avec elle ». le « divin père » Aÿ, éminent personnage politique, dit lui-même : « La princesse Akhésa... La plus belle femme de la cour, en effet », ce à quoi sa femme, la nourrice Ti, répond : « Je n'ai jamais eu la moindre influence sur elle. Parmi les filles du couple royal, c'est elle qui a la plus forte personnalité. Et maintenant la beauté… La beauté de sa mère, celle d'une reine. » Comment voulez-vous qu'on se retrouve dans ce personnage trop idéalisé ? Jacq aurait vraiment gagné à laisser un soupçon d'humanité à sa déesse.
De plus, on ne parle presque jamais de ses jeunes soeurs (elles ne sont même pas nommées), alors qu'elles sont elles aussi les filles du couple royal et qu'Akhésa les a côtoyées pendant toute son enfance. L'auteur parle seulement des aînées qui se mettent entre son héroïne et le trône (Méritaton et Makhétaton), mais dès qu'elles sont écartées du pouvoir, plus aucune allusion n'est faite. Dommage, cela coûte du réalisme à l'histoire.
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Énième roman de Christian Jacq consacré à l'Égypte ancienne, « La reine soleil » met cette fois sur le devant de la scène une figure féminine emblématique de la XVIIIe dynastie, Akhésa, fille d'Akhenaton et Néfertiti, et épouse du célèbre Toutankhamon. Outre la vie mouvementée de cette jeune princesse, c'est toute une partie de l'histoire de l'Égypte du XIVe siècle avant JC que l'auteur entreprend de nous narrer. Il faut dire que l'époque est riche en bouleversements, entre les règnes successifs de Toutankhamon, d'Aÿ et du général Horemheb, les bouleversements d'ordre religieux causés par l'adoration démesurée vouée par le précédent pharaon au dieu Aton au dépend des autres divinités égyptiennes, l'expansion territoriale plus que conséquente du royaume et les questions de politique extérieure qui en découle...

Pas le temps de s'ennuyer donc, même si l'on retrouve comme toujours les mêmes défauts que dans les autres romans de l'auteur, notamment des rebondissements beaucoup trop prévisibles et une intrigue qui aurait mérité d'être davantage étoffée car parfois un peu trop simpliste. Avec « La reine soleil » l'auteur innove malgré tout du côté des personnages, pour une fois loin des figures hiératiques et presque désincarnées auxquels il nous a malheureusement souvent habitué (dans la trilogie de « La reine liberté » notamment). Akhésa est une jeune femme que l'on prend plaisir à suivre et les personnages secondaires gravitant autour d'elles sont particulièrement bien réussis, le général Horemheb en tête. Un bon roman donc, proposant une réécriture d'un pan de l'histoire égyptienne convaincante.
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Alors que sa mère Néfertiti reste cloîtrée dans son palais, et que son père Akhénaton s'isole de son peuple pour communier avec Aton le dieu solaire, Akhésa, troisième fille de Pharaon décide de prendre sa vie en main. Rebelle sans être révoltée, elle qui vénère ses parents, exhorte ce dernier à reprendre contact avec ses sujets. Elle craint par-dessus tout de voir l'Égypte s'étioler et devenir la proie de ses ennemis Hittites massés à la frontière. Mais une rencontre primordiale va décider à sa place de son avenir, celle d'un jeune homme frêle et timide : Toutankhaton. Ou, plutôt celui qui va devenir le plus célèbre des pharaons à l'ère moderne sous le nom de Toutankhamon…

Depuis très longtemps j'avais envie de relire ce roman de Christian Jacq, voilà chose faite !
Inspiré de textes avérés sous forme de papyrus ou de hiéroglyphes gravés, cette biographie romancée de Ânkhésenpaaton, la Reine Soleil, est un véritable témoignage sur l'Égypte de la XVIIIe dynastie. Alors que son coeur bat pour le général Horemheb, elle sera vite fascinée par Toutankhamon dont elle deviendra l'épouse avant de monter sur le trône d'Égypte.
Christian Jacq, écrivain et égyptologue, dont le roman date de 1988, sait avec un talent consommé retracer la vie des habitants de la civilisation la plus importante de l'antiquité. Que ce soit au sein des palais royaux ou au coeur des marchés de Thèbes, la capitale de l'époque, on voit se dérouler un véritable documentaire, comme s'il avait été filmé sur le vif. Les bases historiques étant posées, le cadre social connu, l'auteur se livre à un exercice de style particulièrement pointu quand il imagine le déroulement de la vie de cette toute jeune femme au destin flamboyant mais tellement court, dont l'histoire n'aura gardé fatalement que peu de traces. Héritière d'Aménophis IV - ou Akhénaton le pharaon hérétique - elle aura dû composer avec les ambitions de sa soeur Méritaton qui se voit sur le trône d'Égypte, du général Horhemeb qui hésite à qui être fidèle tout en gardant la vision militaire de son poste, et surtout du clergé d'Amon soucieux de ses prérogatives et de ses acquis, et qui la soupçonne d'être restée fidèle au dieu soleil Aton qu'adore son père.
Avec près de 600 pages dans sa version poche, ce récit saura capter le plaisir de tous les amoureux d'Égypte, et celui des fidèles de Christian Jacq qui n'ont pas encore découvert cette belle et tragique histoire.
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Cette étoile-là ne faisait pas partie de celles qui avaient été répertoriées par les savants. Son étrange clarté l'hypnotisait.
Soudain, elle comprit.
C'était l'âme d'Akhenaton, son père bien-aimé, qui lui apparaissait, rappelant qu'elle devait continuer son œuvre, lutter contre les prêtres d'Amon et leur Premier Prophète, ces scélérats qui oubliaient la splendeur divine pour s'enrichir. Fille d'Akhenaton et femme de Toutankhamon, héritière d'un monde anéanti qui ne devait pas disparaître de la mémoire des hommes, écartelée entre le respect d'un message dont elle était l'unique dépositaire et les exigences du pouvoir, Akhésa avait besoin de cette lumière au cœur de la nuit. Par-delà la mort, Akhenaton lui transmettait la puissance vitale qui circulait dans l'univers et que nulle bassesse humaine ne souillerait jamais. L'étoile, disaient les sages, était la porte du cosmos par laquelle passait l'enseignement divin. L'âme d'Akhenaton faisait désormais partie de la cour céleste où les étoiles formaient une confrérie de lumière. Le roi défunt annonçait à sa fille qu'il avait rejoint l'origine, le lieu intemporel où il l'attendait.
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L'artisan, certes, préférait la fréquentation du bois et de la pierre à celle des humains. La matière ne mentait pas, ne dissimulait pas. Elle résistait aux outils du mauvais ouvrier, mais se montrait tendre vis-à-vis de celui qui savait lui parler. Maya posa son outil. Il n'avait pas besoin de cette arme-là contre la fille du roi. Il sentait en elle un adversaire autrement redoutable qu'un bloc de granit ou un billot de cèdre. Et il craignait de percevoir la raison profonde de cette visite inattendue.
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Toutankhamon changea au cours de ce périple. Une infinie galerie de portraits vivants défila sous ses yeux, ce qui lui fit prendre conscience du monde qui l'entourait. Il mûrit, perdit de son indifférence aux affaires d'Etat. Il s'émerveilla aussi devant les beautés variées du pays dont il était responsable. Il fut ébloui par la splendeur fleurie de l'Île d’Éléphantine, par l'architecture souriante de Dendera, le mystérieux sanctuaire d'Abydos où ressuscitait Osiris, par la luxuriance des jardins du Fayoum. Il fut fasciné par Memphis, la plus grande ville d'Egypte aux rues animées où l'on croisait nombre d'étrangers.
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Alors qu’elle commençait à élaborer un plan d’évasion, une porte dérobée s’ouvrit, livrant passage à un jeune garçon d’aspect frêle, fort compassé, engoncé dans une lourde robe dorée qui le gênait pour marcher. Des pendants d’oreille en or massif, des anneaux de cheville en ivoire, des bracelets ornaient le jeune prince. Ces bijoux comportaient un décor de gazelles, de lèvres et d’autruche qui présentaient leur propriétaire comme un grand chasseur.
Akhésa éclata de rire, au grand dam du jeune homme qui se mit en colère.
- De quel droit osez-vous vous moquer ainsi de moi ?
- Vous… Vous êtes ridicule !
Akhésa s’approcha de lui et décrocha prestement un pendant d’oreille formé de deux petits tubes en or s’emboîtant l’un dans l’autre, chaque extrémité étant fixée à un disque en or incrusté de cornaline et de pâte de verre.
- Vos bijoux sont splendides, apprécia la jeune femme. Mais pourquoi être si lourdement paré ? Iriez-vous à une grande cérémonie ?
- Votre insolence est inacceptable. Savez-vous à qui vous parlez ?
L’adolescent s’était redressé avec toute la dignité dont il était capable. Akhésa reconnut qu’il ne manquait pas de prestance. L’éducation de la cour avait fait de lui un prince aux manières accomplies, marqué par une pratique intransigeante de l’étiquette.
- Je n’ai pas l’honneur de vous connaître, avoua Akhésa amusée.
L’enfant trop vite grandi prit un air supérieur;
- Je suis le fils d’Aménophis IV, le prince Toutankhaton.
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La nature est superbe, « divin père ». Nous devrions la vénérer plus souvent. En elle se gravent les rythmes de l'éternité, réduisant à rien les soucis des hommes.
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